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Les Algériens vivaient normalement dans les années 90?

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  • #31
    Merci pour ce flash back

    Merci Harrachi pour ce magnifique récit. Beaucoup de souvenirs qui refont surface
    "La meilleur façon de prévoir l'avenir, c'est de le créer"

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    • #32
      Des années durant, toutes les nuits,j'étais hantée par un seul souci, comment

      faire s'"ils" venaient a faire une descente dans le coin ? fuir, se terrer au fond

      du jardin ou de la cour? Et si mon fils ( qui etait bébé a cette époque) se

      mettait a pleurer et trahissait notre présence? , comment le faire taire?

      Une de mes " collègues" venait d'etre menacée de mort, et dés lors, ce

      scénario se répétait toutes les nuits, des années durant.

      Le lendemain de toutes ces nuits, la vie reprenait son cours normal.
      plus tu pédales moins fort , moins tu vas plus vite !

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      • #33
        La décennie noire, c'était terrible.

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        • #34
          Et chaque matin que Dieu fait .. j'embrassais mon père avant qu'il aille au travail et meme étant tres jeune (j'étais au primaire à cette époque) j'etais consciente que ça n'allait pas trop, je me disais que c'est peut etre la derniere fois que je le vois. Qu'on s'embrasse.. qu'il me prenne dans ses bras .. ensuite tout l'aprés n'était que ''attente'' et ma mère qui devenait silencieuse .. guettant son retour ..

          Est ce normal ?? Bien sur que non ...

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          • #35
            Envoyé par Harrachi
            Comme indiqué par d'autres plus haut, la réponse dépend de ce que tu entends par "normale" et aussi par les aspects de la vie qui t'intéressent. Par ailleurs, l'Algérie est un grand pays et il y a donc de grandes variations selon les milieux, les régions, les villes... Etc.

            A Alger, et la encore tout dépend des quartiers, la situation sécuritaire était difficile et on a du prendre des précautions et changer beaucoup d'habitudes. Mais ce n'était pas la guerre non plus: j'ai fait ma scolarité du collège jusqu'à l'université à cette époque de manière fort normale, ceux qui travaillaient continuaient à travailler, ceux qui faisaient du commerce continuaient à faire des affaires : on organisait des "booms" lorsque j'étais au lycée, on embrassait les filles (lorsqu'elles voulaient bien), on faisait des grèves (pour n'importe quoi) et on suivait les marches et manifs du FIS (pour la Roubla), on fumait nos premières cigarettes (ensuite nos premiers joints) en alternant avec des périodes mystiques d'assiduité à la mosquée ! On sortait en excursions (de moins en moins loin il est vrai), on écoutait Ace of Base pour danser et Cheb Hasni pour être amoureux, mais en alternant la aussi avec des périodes de remords ou l'on écoutait les prêches d'Ali Belhadj dans le quartiers et les récits de "Châtiments de la Tombe" en K7. Ensuite j'ai eu mon bac (en 96) et je suis passé à la fac: on embrassait encore plus de filles (et de plus en plus souvent), on sortait désormais en boîte (le Raïs fut le plus à la mode pendant des années), on goûtait à nos premiers verres (quelques bières puis on découvrait les vertus de la Vodka) et comme il y avait couvre-feu dehors, une fois la soirée commencée la boîte fermait les portes et personne ne pouvait rentrer chez lui avant le lever du jour ! Piquer la voiture du vieux n'était pas chose facile car il y avait de barrages de flics partout, mais certains osaient tout de même et je te raconte pas la fête ce soir là !

            Parallèlement à cela, on entendait très souvent le bruit des armes à feu indiquant les accrochages nocturnes (et on découvrait souvent que tel mur porte plus de trous que la dernière fois où en plus gros), parfois au loin et parfois tout près. On entendait de temps à autre le bruit assourdissant d'une bombe qui explosait quelque part en ville, parfois au loin et parfois tout près, puis la litanie des sirènes de police et de pompiers qui suit toujours. On se félicite soit-même d'être loin du lieu, on prie ensuite que personne de la famille n'y était (comme il n'existait pas de portable il fallait attendre de rentrer à la maison pour le savoir) puis on poursuit son chemin. De temps à autre on apprenait la mort de telle ou telle connaissance ou du parent de telle ou telle connaissance : un flic ou un gendarme, un universitaire, un quelconque fonctionnaire ou simplement un terro. On s'étonnait de découvrir la chose, puis on faisait fi d'oublier et on poursuivait son bonhomme de chemin vers la fac, vers la maison, vers la mosquée ou vers son rencard.

            Tel que je me souviens, c'était à peu près cela la vie "normale" à Alger dans les années 90.
            Merci Harrachi pour cette belle franchise, je te voyais plutôt proche d'un "saint" vu tes interventions rigoristes, inflexible et des fois impitoyable sur les sujets concertant la religion. Moi je n'ai pas connu les les filles, les kisses, les joints ou la vodka ... et pourtant je suis passé par la ville des péchés (las vegas) ... peut être c'est une histoire de bogossité ..... ce n'est pas le sujet, mais je voulais juste en profiter pour te demander d’être un peu plus compréhensible avec les intervenants qui ne sont pas en mode mosquée.

            Pour les années 90, mes deux sœurs avaient aménagé un abris à la maison, elles y ont caché des petites réserves et des coteaux, au moindre bruits elles s'y réfugient. Mes deux frères faisaient la garde sur le toit de la maison à tour de rôle avec les voisins, ils avaient installé une sirène. Au moindre cris dans le quartier, toutes les femmes se mettent à hurler, un enchaînement de cris d'une maison à une autre qui peut atteindre des kilomètres. On habite à Bouzareah et à l’époque c'était un des endroits plus dangereux d'Alger, la foret de Bainem était un des fief des terroristes sanguinaires.

            Un petit témoignage d'une personne qui n'était pas sur les lieux, un peu comme dans les documentaires d'entv qui pressentent le témoignage des moudjahidines post-indépendance. Les moudjahidines témoins disent toujours: "J'étais ici et j'ai vu les combats, là-bas, sur l'autre cote de la montagne, à 20 Km en vol d'oiseau". L'entv n'a presque jamais trouvé un témoin qui dit: "Les ennemis était la en face, ça tiré de partout, j'ai été touché la, ... etc".

            Pour ma petite défense, en cette période j'eu une bourse (sur concours national et non piston ) pour continuer mes études à l'étranger. Du coups, je n'ai eu que des bribes d'information sur leur situation réel. Ma famille, surtout ma mère, ne voulait me faire inquiéter, pour eux, un de sauver c'est toujours ça de gagner et une personne de moins sur qui ce poser des questions s'il rentre le soir ou pas.
            Dernière modification par BeeHive, 01 avril 2015, 10h54.

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            • #36
              @Bee-Hive

              Merci Harrachi pour cette belle franchise, je te voyais plutôt proche d'un "saint" vu tes interventions rigoristes, inflexible et des fois impitoyable sur les sujets concertant la religion. Moi je n'ai pas connu les les filles, les kisses, les joints ou la vodka ... et pourtant je suis passé par la ville des péchés (las vegas) ... peut être c'est une histoire de bogossité ..... ce n'est pas le sujet, mais je voulais juste en profiter pour te demander d’être un peu plus compréhensible avec les intervenants qui ne sont pas en mode mosquée.
              Hahahahaha ... Là, j'avoue que tu m'a pris totalement au dépourvu BEE-HIVE. Comme je traînes ici depuis plus de 10 ans, j'ai eu la chance de connaitre (personellement) la majorité des "Anciens" et avec certains on peut même dire qu'une forme d'amitié s'est créee. Ils savent donc à quoi s'en tenir pour ce qui me concerne, mais je me rends compte que tu fais partie de la petite minorité dont je n'ai encore jamais eu plaisir de rencontrer. On devra remedier à cela lors de ton prochain passage au bled ... . Bon, il est vrai que ce n'est pas directement lié au sujet ici, mais comme je suis le fruit de la jeunesse qui a vécu les 90's (j'avais 12 ans en 1990 et 22 ans en 2000), je pourrais peut-être servir d'illustration ...

              Non, je ne suis pas un "Saint" (d'ailleurs la sainteté appartient à Dieu seul) et même que je suis trés loin du minima syndical en matière de religiosité. Certes, à 37 ans et étant maintenant chef de famille, je ne fais plus mes 400 coups d'antan, mais je ne fus pas non plus un grand noceur devant l'Eternel et je comptais même parmi les moins excentriques de ma clique de jeunesse (je me suis arrêté à la phase bière par exemple). Mais la fougue et la bêtise de la jeunesse n'interdisent pas à un homme de se constituer des repères et des principes en chemin. J'ai des principes généraux qui me servent de repères de sorte que je garde toujours l'oeil lucide sur ce qui ce qui se doit, même lorsque moi-même (comme tous les humains) je flanche et que je fasse autre chose que cela. Mais quelle que soit ma condition personelle, du moment que je connais les règles je réponds toujours clairement et sans détours aux questions ou aux problème qu'on me pose ou qui se posent en publique. Ca ne veux pas dire que jette la pierre à quiconque ou que j'impose quoi que ce soit à quiconque. Chacun reste libre de sa vie et tu ne me verras jamais appeler à l'inquisition !
              Dernière modification par Harrachi78, 01 avril 2015, 16h31.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #37
                Harrachi, ça me fait penser au speech d'Al-Pacino dans le film Parfum de Femme (Scent of a Woman), un chef d'oeuvre:

                Al Pacino: I dont' know if Charlie's silence here is right or wrong.. I am not a judge or jury. But I can tell you this. he wont sell anybody else to buy his future. And that my friends is called integrity.. thats called courage.. Now thats the stuff leaders shud be made of. Now I've come to the crossroads in my life. I always knew what the right path was.. without exception I always knew.. but i never took it. because it was too damn hard. Now heres charlie.. he has come to crossroads.. He has chosen a path.. its the right path.. a path made of principle. Let him continue on his journey.. His future is in your hands committee.. Its a valuable future.. believe me.. dont destroy it.. protect it.. embrace it.. Its gonna make you proud one day. I promise you..


                En français ça donne ceci : "J'ai toujours su reconnaître le droit chemin.. sans exception.. j'ai toujours su.. mais je ne l'ai jamais pris.. parce que c' était vraiment trop dur."

                Ça résume un peu certaine situation de beaucoup d'entre nous, des humains ...

                Inchallah on aura l’occasion se voir.

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                • #38
                  @Harrachi
                  je t'apprécie pour ta lucidité et ta franchise.
                  Les frasques de jeunesse, personne n'en est épargné

                  @ BeeHive
                  On habite à Bouzareah et à l’époque c'était un des endroits plus dangereux d'Alger
                  Bouzareah c'était le paradis comparé à d'autres quartiers du grand dAlger
                  Dernière modification par El Corso, 01 avril 2015, 13h11.

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                  • #39
                    ont vivait bien pendant les années 90,la vie n'était pas tellement cher,pas comme maintenant,même on avait encore des bonnes infrastructures.

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                    • #40
                      Bonjour,

                      Les années 90? c'était :
                      Ridjal wakifoune (hommes debouts) tous les soirs à la télé,
                      Les feuilletons sud-américains à la télé (Kassandra, Rakel, et compagine) : un occupe-peuple, tout le monde en parle
                      Des images horribles dans les journaux,
                      Mesmar Djeha de Saïd Mekbel (nous remontait le moral Allah yerahmou)
                      Des témoignages à la télé de femmes violées au maquis,
                      Zeroual (le président à l'poque) à la télé pour insulter les terro : al khawana, al mourtazika, ...
                      Le sursis (service militaire) pour les étudiants et les amenés qu'on est allé chercher au lit un beau matin
                      La liste des journalistes et inllectuels assassinés est mise à jour tous les soirs
                      Les rumeurs sur tout faisaient rage, l'officiel inexistant
                      Dans la rue, on est interpelé par un barbu si au moment du Adhan on ne court pas vers la mosquée (je culpabilisais de ne pas y aller mais je refusais qu'on me l'impose)
                      Des rassemblements populaires entre grèves et marches
                      Les jeunes ne parlaient que de l'herba mais sans visa ct compliqué
                      Les trabendistes (achetaient au maroc pour revendre en algérie au black) sont les meilleurs de la société (Les plus belles femmes étaient pour eux, date de péremption pour les filles oblige)
                      Les étudiants sont des mendiants et leurs prof aussi
                      Les soirées Raï et la débauche sont à la mode

                      ... bref, rien d'intéressant pour un jeune ni pour un vieux à l'époque.


                      Envoyé par BeeHive
                      Al Pacino: I dont' know if Charlie's silence here is right or wrong.. I am not a judge or jury. But I can tell you this. he wont sell anybody else to buy his future. And that my friends is called integrity.. thats called courage.. Now thats the stuff leaders shud be made of. Now I've come to the crossroads in my life. I always knew what the right path was.. without exception I always knew.. but i never took it. because it was too damn hard. Now heres charlie.. he has come to crossroads.. He has chosen a path.. its the right path.. a path made of principle. Let him continue on his journey.. His future is in your hands committee.. Its a valuable future.. believe me.. dont destroy it.. protect it.. embrace it.. Its gonna make you proud one day. I promise you..
                      Thanks for remembring me that movie. Al Pacino dans un film, c'est forécment du bon.
                      Dernière modification par WorldCitizen, 01 avril 2015, 14h16.

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                      • #41
                        C'est quoi une vie normal ? et pis l'Algérie c'est énorme moi qui étais la semaine à Alger et le weekend à tizi-ouzou j'ai gardé un fort sentiment de la contraste qu'il y avait entre les deux villes , Alger étais synonyme de terreur , couvre feu des barages militaire , Tizi c’était l'insouciance , la joie de l'enfance.

                        Je pense que c'est à partir de 1996~1998 que la tendance à commencer à s'inverser, Alger devenait calme et tizi-ouzou devenait un fief de terrorisme , l’événement le plus marquant pour moi c'étais mon grand père qui a reprit les armes je pense que c'est à ce moment que la vie à cesser d'être normal ...même si ça n'a jamais empêché jeunesse de ce faire avec tout ce que ça induit alcool , fille , joint , madame courage , religions ...c'était donc le normal dans l'anormal
                        شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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                        • #42
                          il est vrai qu'en ces années là le bruit de fond qu'on avait chaque nuit etait les coups de feu tiré ici et là, parfois des bouuum qui nous indiqué le bruit d'une bombe pas tres loin mais on essayais quand meme de vivre c'etait pas le Chaos, moi a cette epoque j’étais écolier donc je ne pourrais pas parler de ce que les adulte ont venu mais je ressentais tres bien la peur de cette epoque là !!

                          enfin la question posée est un peu ambigu je trouve
                          Oo >-- Divinement Maudit et Diaboliquement vivant --< oO
                          **ALGERIA**
                          ~ me ~

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                          • #43
                            Il y a un déni de mémoire de la part de l'état.
                            Aucune commémoration de cette période noire ne figure au calendrier.
                            On veut nous effacer ces tragiques événements de la mémoire.
                            Les islamistes reviennent à la charge par d'autres moyens.
                            Eux qui disaient que la démocratie est harram,siègent à présent à l'assemblée.
                            Bouteflika n'avait jamais défendu l'armée qu'on accusait d’être derrière ces graves faits,"qui tu qui",dans l'unique but de l'affaiblir et renforcer sa place.
                            Madani Merzag et ses complices ont à présent le culot de montrer leurs gueules et donner des leçons de morale.
                            Quand le pays était à genou,ni les palestiniens,ni les marocains,ni les tunisiens et autres arabes n'avaient eu la moindre compassion.
                            On nous accusait;d’être seuls responsables de nos malheurs.
                            L'islam a toujours était épargné par hypocrisie.
                            Aux autres à présent de goutter aux bienfaits de l'islam.
                            When Jeri want Jerican...

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                            • #44
                              Tout dépend des villes/endroits/quartiers, même les zones résidentielles n'étaient pas tout à fait sures. Je vis dans un quartier tranquille, et pourtant le directeur de l'ENA a été abattu à un 1 km de chez moi, pas loin de son école. On évitait les déplacements par route en dehors de d'Alger, mon père était militaire, on craignait beaucoup pour sa sécurité, il fallait prendre des tas de précautions.

                              La vie continuait, mais les gens mourraient dans des attaques ou des attentats par dizaines quasiment tous les jours. Enfin, c'est pas fini tout ça, il suffit de faire un p'tit tour en Kabylie : les militaires en gilet pare-balle, planquées dans des guérites en béton protégées par des sacs de sable, et les armes à la main, pour nous rappeler que la menace est toujours là.

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                              • #45
                                on se qui me concerne ,il me semble que c'etait pas une vie , juste une salle d'attente vers l'inconnu , aucun projet, aucun espor , la méfiance en continue et envers tout le monde .
                                J'ai finit par croire que vivre et etre libre de penser et d'avoir un avis etais un grand avantage
                                ¸.¤*¨¨*¤.¸¸...¸.
                                \¸.♥ ALGERIE ♥.¸¸.
                                .\¸.¤*¨¨*¤.¸¸.¸.¤
                                ..\

                                Commentaire

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