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  • #16
    Boumedienne n'a pas fait la guerre, il a attendu qu'elle finisse pour penetrer avec son armee intacte et les chaussures bien cirees.

    Alors arretez de louer un incapable, s'il etait aussi grand l'Algerie se porterait mieux aujourd'hui avec la crise du petrole des annees 70!!

    Irreductible propagande!! C'etait un dictateur minable comme tous les dictateurs Arabes.

    Les grands hommes sont ceux qui mettent une fondation a leur pays et qui lui tracent la voie de la democratie et de la liberte.

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    • #17
      ANNIS, pour ta citation je ne trouve rien d'anormal ça tout le monde le sait comme on sait que ni la SM ni le KGB ne sont saints c naturel.
      Sinon, ils ont pas été nombreux les algériens à suivre le FLN au départ.
      ça aussi on ne le sait que trés bien, je me permets d'expliquer un peu:
      le peuple à l'epoque était hypnotisé par les parole de Massali el Haj alias aza3im c t comme un prophète avec sa jelaba et ses discours et ce dernier ne voulait pas suivre le FLN au départ car le Front lui volait la vedette d'etre le déclencheur de la lutte armée. donc les 6 on cherché quelqu'un de populaire mais n'ont pas trouvé c t en vain aucun d'eux n'avait une assez grande réputation pour etre présenté aux peuple comme un leader, on a essayé avec Messali mais il a refusé, la meme chose avec Lahouel et les centraliste, ils ensuite demandé à un ex de l'OS un chaoui de khanchla un certain dr Debaghine mais lui aussi a refusé (et devenu par la suite un collabo) donc, les 6 n'avaient que leur fidèls, mostapha ben Boul3id et ses chawi et Krim Belkassem et ses kabyles, et c'est ce qui explique le fait que les évènement du 1er novembre n'ont réussi qu'en ouress, pour les autres régions on a du leur empreinté kelques hommes, pour l'oranie c t impossible, les kabyle ont aidé l'Algérois mais n'ont pas trés bien réussi. en plus à Blida les centralistes ont réussi à déssuader ceux qui étaient pour l'inséruction, et la suite je crois que tout le monde la connais. (je parle du regroupement des autres parties aux tour du FLN: messalites, centralistes, farhat abbas, ibn badis et biensure le peuple)
      Ah la terreur du FLN. Dommage qu'une cause aussi juste aie nécéssité des moyens aussi inhumains. EN tout cas, la terreur et les ingérances de l'ALN dans les queurelles paysannes ont crée plus de harkis que de moujahids.
      ANNIS, dans de pareil circonstance l'intransigence va de soi, l'enjeu est vital on a pas de temps de faire de l'humanisme, à te lire on croirait que l'FLN et l'ALN étaient des monstre mais t'oublies un truc que c'est le peuple qui les constituait.
      Tristepoete

      je ense que t'as pas bien lu les postes avant, ça nous est égal s'il l'a fait la guerre ou non, mais ce qui importe c'est ce qu'il a essayé de faire pour l'Algérie et l'intention qu'il avait.

      Alors arretez de louer un incapable, s'il etait aussi grand l'Algerie se porterait mieux aujourd'hui avec la crise du petrole des annees 70!!

      un incapable, je pense pas y a pas plus argez que lui
      qu'a t-il fait avec la crise de 73?? les hopitaux, les écoles, les usines, les administrations, ...ça ne se construit pas (min 3adem) avec rien!!!
      Irreductible propagande!! C'etait un dictateur minable comme tous les dictateurs Arabes.
      pourtant il n'est pas arabe donc pourquoi le mettre ds le meme sac qu'eux!!!

      Les grands hommes sont ceux qui mettent une fondation a leur pays et qui lui tracent la voie de la democratie et de la liberte.
      c'est pour cette raison que parmi tout les président algériens il n'y a que lui quipeut etre considéré comme grand Homme. (Boudhiaf aussi mais le pauvre il n'a pas eu le temps de commencé son oeuvre donc je le considère comme ke père de la révolution et non pas comme un grand président.)
      ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha

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      • #18
        Le soir d'Algérie

        Une réaction, parmi des centaines, à notre article sur Houari.
        «Votre écrit m'a rappelé ce que j'ai vu cet été, c'est-à-dire en 2006 du côté d'Arris. J'ai vu deux jeunes filles garder des moutons, en haillons et pieds nus. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Et j'ai dit : si Boumediene était encore en vie, ces jeunes filles seraient certainement à l'université, pour suivre et réussir des études, afin de tordre le cou à la misère. «Que représente pour elles le matelas de dollars qui garnissent les coffres du Trésor public?
        «Rien, plutôt si. Cela permet aux rejetons de la néo-bourgeoisie "fabriquée à l'usine de la contrefaçon" de faire de leurs rêves les plus fous, les plus débiles, une réalité quotidienne, comme l'air que nous respirons et qu'ils ont d'ailleurs pollué.»
        [email protected]
        ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha

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        • #19
          Je pense sincerement,que si on en est arrivé là,c'estqu'in'a pas eu le temp de tout fair et d'ameliorer les choses et que sa mort était trop tôt pour l'algerie et il restait encore beaucoup à fair aprés sa mort,mais que les autres malheureusement n'ont pas sue suivre.

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          • #20
            up up up
            magnifique texte, beaucoup de véracité

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            • #21
              Lamia

              SLT

              JE TE SALUE

              1 VRAI ET ENTIER HOMME

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              • #22
                Salut ALPY
                tout ce que j'éspère c'est qu'on apprenne à ne pas etre ingrat
                ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha

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                • #23
                  Lamine Débaghine un collabo. :surprise: Je demande à voir les sources.
                  @ Lamia:
                  Je tiens juste à signaler que les algériens étaient dans leur grande majorité des paysans qui n'appartenaient a aucun parti politique et dont le seul souci était de gagner sa vie pour le jour mème en attendant le lendemain. Peu votaient ou adhéraient à un parti. Mon grand-père m'a mème parlé de soldats de l'ALN qui ne savaient mème pas ce que voulaient dire indépendance. Pour Méssali, il ne passait pas à la radio et la télé n'éxistait pas, et ces tournées étaient rares parce qu'il passait son temps en résidence surveillée. Alors, ce n'est sans doute pas sa popularité qui a ralenti l'implentation du FLN.
                  Pour les crimes du FLN, massacrer un village, éventrer des femmes enceintes n'est tout simplement pas acceptable.

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                  • #24
                    Pour les crimes du FLN, massacrer un village, éventrer des femmes enceintes n'est tout simplement pas acceptable.

                    dans le contexte de l epoque t aurais fait quoi
                    ce n est pas a cause de 2ou 3 hesitants que nous allions retardes l affermissement de notre independance

                    par contre les autres oui ils ont massacre
                    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                    • #25
                      ANNIS saha 3idek tout d'abord
                      perso je n'ai que du respect et d'estime pour le FLN et l'ALN, et je trouve que t'as beaucoup d'ingratitude envers celui qui t'as rendu la liberté, ya pas de guerre sans morts, le sacrifice va de soi, et meme avec des mesures de sécurité draconiennes y a eu tjrs de l'infiltrations, c pour cette raison qu'on ne doit pas etre indulgeant. oui on sait que les algériens étaient des paysons et ne savais ni lire ni écrire, mais on sait aussi qu'ils étaient assoifés de liberté et qu'ils avaient marre d'etre des citoyens de rang inférieur, c pour ça qu'ils avaient répondu à l'appel du FLN.
                      je sait que messali étaient en résidence surveillée c t à cause de son grand influence, il se prenait pour un prophète et ses discour enflamaient la populace.
                      et meme qd il était en résidence surveillée il arrivée à donner des ordres et à transmettre des discours.
                      mes sources sont diverses, le dernier livre que j'ai lu et que je te conseille si t'as un peu de temps et si tu le trouves c les fils de la toussaint d'Yves Courrière
                      ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha

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                      • #26
                        Vous n'avez pas répondu à ma quéstion sur Débaghine. Mais ce n'est pas pour la liberté qu'on s'est battu, mais pour Allah et la terre. Parce que le fonctionnement interne du FLN était loin d'etre libertaire.Je me répète: Pour ce qui est du massacre de femmes, d'enfants ou de réticents, c'est inacceptable.

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                        • #27
                          et meme avec des mesures de sécurité draconiennes y a eu tjrs de l'infiltrations, c pour cette raison qu'on ne doit pas etre indulgeant.
                          Euh ils ont tué seulement pour avoir le pouvoir a eux seuls et eliminés les menaces politiques, il n'est pas question de traitres ici.

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                          • #28
                            En plus, les services de renseigneent français ont tres bien su jouer de la paranoia de certains chefs. A cause du fameux complot bleu, les wailaya 3 et 4 ont perdu une bonne partie de leurs intellectuels nationalistes.

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                            • #29
                              Lettre à Mohamed Lamine Debaghine

                              Chawki Mostefai. Membre de l’Exécutif provisoire,

                              Ce profil représentait pour nous l’image exacte de celui dont nous avions besoin pour étoffer notre groupe qui venait de décider le déclenchement d’une lutte insurrectionnelle de libération nationale à partir du 1er octobre 1940. Rien de moins. En effet, avec quelques camarades du collège de Sétif, dans les années 1934 à 1938, nous formions un groupe de patriotes, on se disait nationaliste, qui suivait assidûment les péripéties politiques de l’époque. Ce groupe comprenait Allag Abderrahmane de Kherrata ; Ali Benabdelmoumène de Toudja, Béjaïa ; Derouiche Mohammed de Perigotville, Aïn El Kebira ; Ahmed Sidi Moussa de Michelet, Aïn El Hamam ; et moi-même de Bordj Bou Arréridj. Nous formions un îlot assez insolite pour la région, le Constantinois, où régnait sans partage la Fédération des élus avec, comme figures de proue, le médecin de Constantine, le docteur Benjelloul et le pharmacien de Sétif, Ferhat Abbas. Nos conversations d’élèves du collège de Sétif étaient alimentées par la lecture de deux journaux : L’Entente qui faisait dire à Allag Abderrahmane en parlant de Ferhat Abbas : « Ce zazou de la politique » qui n’a pas su trouver sa patrie dans les cimetières de ses ancêtres ; et le journal El Ouma que nous procurait un sixième condisciple, Mouloud Bouguermouh, originaire d’Akbou (ou Sidi Aïch) auprès d’un émigré membre de sa famille qui avait rejoint Sétif pour s’y installer. C’est dans El Ouma que nous trouvions les accents qui enchantaient notre sensibilité et notre imaginaire. Combien était plus réaliste à nos yeux la revendication de l’indépendance comparée à la fumeuse politique d’assimilation d’un peuple arabe et musulman à une communauté étrangère et catholique de surcroît. Cela dépassait l’entendement. Et c’est vrai, Ferhat Abbas n’était pour nous qu’un rêveur, plus ou moins bien intentionné, pétri d’une bonne dose d’inconscience. C’est ce petit groupe de six élèves qui se retrouvera en ce mois de juin 1940 rassemblé à la Faculté d’Alger : Allag , Derouiche et moi-même en médecine ; Benabdelmoumène et Sidi Moussa en droit, quant à Bouguermouh nous l’avions perdu de vue. J’ai appris par la suite, que faute de moyens, il avait opté pour le métier d’enseignant. Il était instituteur dans sa Soummam natale. Je le retrouve en 1963-64 comme fonctionnaire des Affaires étrangères. Et je le reperds de vue une deuxième et dernière fois. J’habitais avec ma mère et mes deux frères plus âgés, qui poursuivaient leurs études à la Fac, Kamel en pharmacie et Mohammed Cherif en médecine. J’étais là, en cet après-midi du 18 juin, lorsque retentit vers 3 h, un coup de sonnette péremptoire, à la porte que j’allais ouvrir, pour me trouver en face de Abdelmoumène et de Allag dont le souffle court, pour avoir grimpé à toute allure la côte de la rue Mulhouse et les deux étages du 27, laissait prévoir qu’ils étaient pressés de m’annoncer une grande nouvelle. Ce fut le cas : « La France a déposé les armes. Le maréchal Pétain a signé l’armistice. » Allag était particulièrement excité. J’ai éprouvé un sentiment étrange en apprenant la nouvelle. Venez, dis-je, on va se faire un bon café pour réfléchir. J’avais besoin de voir clair : la France battue et occupée, cela voulait dire qu’elle était coupée ; plutôt que nous étions coupés de la « métropole », donc échappant à l’autorité de la France. Est-ce que par hasard notre rêve de libération nationale allait se trouver exaucé ? Nous passâmes une bonne demi-heure à agiter les hypothèses possibles. Nous ne savions pas encore que la France n’était occupée qu’à moitié. Nous décidâmes de sortir, d’aller voir comment la population française réagissait à la défaite et à l’occupation de son pays. Nous nous attendions, en vérité nous espérions, à les voir accablés par le malheur qui les frappait. J’eus à ce moment-là la présence d’esprit de recommander à Moumen et Allag de ne montrer aucun signe de joie ; au contraire, il fallait faire grise mine. Bref de la solidarité dans l’adversité.

                              Une nouvelle ère allait commencer

                              En chemin, en bas de la rue, Derouiche qui remontait la rue, nous annonça la nouvelle pour nous faire plaisir. Mais nous restâmes de marbre - consigne oblige. Il fut mis au parfum « Ah bon, vous m’avez fait peur. Si c’est comme ça, je marche ». Nous débouchâmes dans la rue Michelet et prîmes à gauche, vers l’Automatic, ce bar à la mode, où nous n’entrions pas souvent, vu la clientèle et les prix des consommations. Et nous scrutions le visage des passants et des passantes pour y découvrir un signe de tristesse. Bizarre. Rien. Les gens se déplaçaient comme d’habitude, flânant et clopinant, comme si de rien n’était. Nous étions perplexes quand nous arrivâmes au niveau de l’entrée des voitures de la Fac, gardée par une section de jeunes militaires, du contingent probablement, censée, dans notre subconscient, avoir reçu, de plein fouet, la blessure de la défaite militaire. Allons donc, nous étions des naïfs. Ils s’amusaient bruyamment avec un ballon de foot dans ce petit espace de quelques dizaines de mètres carrés. Nous nous sommes arrêtés, spontanément, tous les quatre, interloqués par le spectacle, ruminant chacun de son côté, et à sa manière, un sentiment de surprise totale devant cette insouciance incompréhensible devant le malheur qui frappait leur pays. En étaient-ils seulement conscients, ou tout simplement au courant de l’événement ? Nous étions trop choqués pour nous y attarder. Nous sentions que quelque chose avait bougé dans notre vie, dans nos rêves, dans nos ambitions, dans l’environnement tout court, de telle sorte que chacun approuva ma proposition d’aller nous recueillir au bar de l’Université, dans la salle du fond, pour réfléchir et discuter de la situation nouvellement créée ; ce bar qui faisait l’angle de la rue Michelet et de celle qui prolongeait la rue Mulhouse, vers le bas, la rue Wamier. Là, pendant plus de deux heures, nous nous sommes livrés à un examen critique de la situation pour aboutir essentiellement à cela : notre conviction de toujours que la fin de la domination coloniale n’était pas envisageable en dehors d’une lutte armée faisant participer les masses populaires, notamment les masses paysannes, principales victimes de la colonisation, allait se trouver confortée par l’affaiblissement de la France. Son occupation par l’armée allemande rendant difficile, sinon impossible, une réaction brutale contre une tentative insurrectionnelle qui aurait, ainsi, le temps de naître, se structurer, se développer et de gagner la première étape de l’irréversibilité. Notre préoccupation essentielle était d’éviter le sort des tentatives antérieures de révolte contre l’occupant étranger qui furent des feux de paille, ne laissant derrière elles que des massacres de population et les spoliations de leurs terres. Le contexte de la guerre n’a fait que nous confirmer dans notre analyse. Nous n’imaginions pas que les Allemands allaient prêter main-forte aux Français pour nous combattre, ni les alliés, éventuellement, puisque notre doctrine de lutte s’inscrivait en droite ligne de l’anticolonialisme des quatorze points du président américain Thomas Wilson et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. On ne manquait pas d’optimisme. A l’unanimité, nous avons convenu qu’il fallait passer aux actes. Primo : étoffer le groupe. Chacun y allant de ses relations d’études, nous avons pu constituer en quelques jours un groupe élargi à une dizaine d’étudiants, patriotes et nationalistes avérés. Le recul m’a fait oublier le nom de plusieurs d’entre eux ; j’ai gardé un souvenir précis de Mouloud Mammeri, étudiant en lettres, et de son ami Hocine Ali Benali, étudiant en sciences , tué par les paras pendant la révolution, tous deux originaires de Kabylie ; trois ou quatre autres dont Rabadji de Boghari, un étudiant de Chlef que j’ai revu plusieurs années plus tard en uniforme d’officier de la marine américaine, et peut-être, déjà, Belahrèche de Djelfa et Berredjem de Collo, tous deux étudiants en pharmacie. Un coup d’œil sur la carte d’Algérie nous renseigna très vite sur l’insuffisance flagrante de notre répartition et couverture de régions entières du pays. Tant pis. Il fallait commencer. La tache d’huile ferait le reste. Mais un trou énorme par son importance nous sauta au visage. Alger, la capitale, sans titulaire. Impossible. Il fallait absolument trouver quelqu’un, ou l’un d’entre nous, aurait à prendre en charge le département d’Alger. Réflexion, moues dubitatives, soupirs de découragement fut le lot de l’assemblée. Quand, subitement, un rai lumineux me traversa l’esprit : l’ami de mon frère, Mohammed Cherif... Lamine Debaghine, voilà la solution.
                              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                              • #30
                                Un seul choix : Debaghine

                                « Hé ! les copains, dis-je, j’ai trouvé la solution. On ne peut pas trouver mieux. C’est Lamine Debaghine, étudiant de quatrième année. » « S’il accepte », dit quelqu’un. « Sûr qu’il acceptera ; c’est son leitmotiv dans ses discussions avec Mohammed Cherif. » C’est ainsi que j’ai été désigné pour te contacter et t’inviter à rejoindre notre groupe. Le rendez-vous fut pris par Mohammed Cherif et nous nous rencontrâmes sur le trottoir de la rue Michelet en bas de l’escalier d’honneur de la faculté (c’était le nom qu’on donnait à l’université d’Alger). Quel jour ? Quelle date ? Je ne m’en souviens pas exactement et ne les ai notés nulle part, mais c’était la dernière semaine de juin. Quand je t’ai exposé l’objet de notre rencontre et les circonstances récentes et lointaines, exposé plus succinct que le présent historique, bien entendu, je me souviens, tu es resté longtemps silencieux avec un demi-sourire et un regard malicieux avant de parler. Voici ce que, en substance, tu m’as répondu, et dont je garde un excellent souvenir malgré la soixantaine d’années qui nous sépare de cette conversation : « Je suis très heureux de ce que je viens d’entendre, que de jeunes intellectuels, futurs cadres de l’Algérie, aient découvert leur peuple et leur nation à un âge où d’autres ne songent qu’à eux-mêmes et à s’amuser, me remplit de joie et d’espoir pour notre pays. » « Donc, tu acceptes », dis-je ? - « Patience, j’accepte l’idée parce qu’elle rejoint mes propres idées. Mais je pense que l’insurrection armée est une action d’une très grande importance, qui doit être réfléchie, préparée sérieusement et s’appuyer sur tout le peuple, pour réunir toutes les chances, ou le maximum de chances, pour atteindre son objectif ». Rappelle-toi, disais-tu, l’histoire de l’occupation, de 1830 à nos jours. Que de combats héroïques, que de révoltes, que d’insurrections sont là pour témoigner de la bravoure, du courage et du patriotisme du peuple algérien. Mais avec quel résultat ? L’échec, le découragement, la répression féroce et le renforcement de l’emprise coloniale. Je ne dis pas cela pour vous décourager, loin de là. Je le dis pour la simple raison que je suis moi-même parmi les dirigeants d’une organisation politique dont le combat pour l’indépendance nationale passe, qu’on le veuille ou non, par le recours à la lutte armée. C’est la seule voie qui obligera le pays colonisateur à abandonner sa politique de domination, de peuplement, d’exploitation et à reconnaître, enfin, le droit du peuple colonisé à être libre et indépendant. Mon organisation, c’est le Parti du peuple algérien (PPA) dont le chef est Messali Hadj, actuellement en prison. Nous sommes déjà des centaines de militants, anciens et nouveaux. Pour l’instant, nous orientons nos efforts vers la récupération et la réintégration dans l’organisation de tous les anciens de l’Etoile nord-africaine et du PPA dissous. Je ne suis pas contre la lutte armée. Au contraire, c’est ma raison d’être. Mais je suis contre l’improvisation, contre la précipitation, contre l’optimisme incontrôlé, contre le désordre. D’ailleurs, vous l’ignorez probablement, nous ne sommes pas les seuls à avoir ces idées et à raisonner de cette manière. Il y a une troisième organisation, de patriotes authentiques, le Carna, qui s’apprêtent, eux aussi, à profiter de la défaite militaire de la France pour déclencher l’insurrection. Eh bien, pour moi, cela fait trop d’insurrections à la fois. Une seule, et une bonne, suffirait. En bref, je vous demanderais simplement de surseoir à toute décision définitive. Je vais réunir la direction de mon parti, lui exposer la situation, et pourrai à ce moment-là, vous donner une réponse. C’est une affaire de quelques jours. » Ainsi prit fin notre rencontre. « Revoyons-nous dans trois jours, même lieu, même heure. » Sur quoi nous nous séparâmes. Notre groupe était convoqué pour le lendemain, rue de Mulhouse. Après leur avoir fait un rapport détaillé de notre conversation, nous décidâmes d’attendre ta réponse. Pendant ce temps, nous nous organisâmes pour étudier les problèmes de déclenchement des opérations prévues pour le 1er octobre, à savoir rechercher des appuis locaux, des armes tels armes de poing et fusils de chasse, de l’aide financière, bénévoles, des projets d’attaque de magasins d’armes de chasse, de commissariats et de policiers isolés, etc. Ainsi que des moyens de liaisons ; nous avons programmé une réunion des différents membres pour le début du mois de janvier 1941 pour analyser la situation et les problèmes rencontrés. A notre deuxième rencontre, tu me fis, au nom de la direction du Parti du peuple algérien, la proposition suivante qui tenait en trois points : Primo : surseoir à la décision de déclenchement d’actions armées pour le 1er octobre. Secundo : participer, dans le cadre du parti PPA, à la lutte pour l’indépendance nationale. Tertio : pour être garantis que le PPA poursuivra les mêmes buts avec les mêmes moyens, c’est-à-dire le recours à la lutte armée, nous étions invités à désigner l’un des nôtres pour siéger, à part entière, à la direction du parti. Une proposition similaire sera faite, en son temps, au troisième groupe, le Carna, dont l’élément moteur est un nationaliste de valeur, Mohammed Taleb. C’était une sacrée manière de répondre à une proposition de recrutement. De recruteur, on devenait recrutables. D’une action immédiate, on passait à un travail au long cours. D’une structure légère, que nous maîtrisions, on s’enfonçait dans une organisation de masse aux contours mal définis. Du caractère élitiste et intellectuel, la conduite de notre lutte allait basculer dans le populisme, la paysannerie et l’ouvriérisme. C’étaient tous ses aspects négatifs qui me trottinaient dans le crâne en remontant la rue de Mulhouse pour revoir mes camarades réunis spécialement pour connaître ta réponse à notre invitation. Bien sûr, il y avait du bien-fondé, du réalisme dans tout ce que je venais d’entendre. Je sentais, encore confusément, combien était insuffisante notre analyse de la situation. « Bon, me dis-je, trêve de pensées saugrenues. J’informe d’abord les camarades qui m’attendent. Nous discuterons sérieusement et calmement des nouvelles données apportées par la réponse de Lamine Debaghine. »

                                Un mouvement révolutionnaire

                                La discussion fut longue. Pas aussi sereine et calme que je l’aurais souhaitée. Le plus dur était de reconnaître que notre jeunesse et notre inexpérience se sont heurtées de plein fouet à des réalités concrètes et des difficultés insoupçonnées. Mais notre amour-propre, malmené par notre trouble profond, nous reprochait insidieusement de vouloir abandonner, si vite, une si belle résolution pour la renvoyer aux calendes grecques, sous prétexte de sagesse, de réalisme politique et d’une plus grande efficience. Mammeri et Hocine Ali Benali aggravèrent les doutes en développant la thèse qu’un mouvement authentiquement révolutionnaire exigeait des dirigeants d’une compétence et d’une intellectualité certaines, capables de s’opposer aux tendances déviationnistes multiformes des mouvements plébéiens. Mais ce qui l’emporta, ce fut justement l’opinion qu’on s’était faite grâce aux quelques lectures que nous nous refilions en cachette au collège de Sétif, et un passage assez éphémère, dans la section du parti socialiste de Sétif au moment du Front populaire de 1936, nous avait convaincu d’y adhérer, un camarade de classe, Simon Lévy et qui parlait justement du caractère typiquement révolutionnaire des mouvements qui mettaient en branle des masses populaires et glorifiaient le rôle dirigeant de la paysannerie avancée et de la classe ouvrière. La majorité s’est finalement ralliée à ta proposition de poursuivre son programme au sein du PPA qui offrait effectivement des possibilités de réussite infiniment plus sûres que notre propre projet. Mouloud Mammeri et Hocine Ali Benali ne suivirent pas le mouvement et se retirèrent de l’opération. Sur ce, on passa à la désignation du représentant du groupe qui devait siéger à la direction du PPA. C’est Si Benabdelmoumène qui parla le premier disant que j’étais tout désigné pour remplir cette mission, étant donné que j’avais l’avantage de te connaître, et que nous appartenions à la même discipline médicale. Raisonnement pointu et frappé au coin du bon sens. Tout le monde approuva l’idée. J’étais coincé. C’est ainsi, mon cher Lamine, que je me suis retrouvé un certain après-midi du mois de septembre (ou d’octobre), à une réunion que tu présidais (je n’ai pas souvenance du lieu) et où je connus, pour la première fois, quatre ou cinq personnes dont Hocine Mokhri, Khehil le sourd et un certain Si Mohammed de Kouba, et peut-être Abdallah Filapi de Constantine. Au cours de cette réunion, on s’attacha, après la présentation que tu as faite et l’examen des informations relatives à l’activité de l’organisation, à définir le secteur de tâches qui me seraient dévolues en tant que membre de la direction à part entière : propagande nationale et recrutement dans le milieu universitaire, contrôle de l’Union générale des étudiants musulmans, direction et contrôle des différentes activités, culturelles, sportives ... de la section estudiantine du parti, ainsi que la rédaction de la majorité des textes d’organisation ou de propagande. En ce qui te concerne, tu avais, au sein de la direction, en plus de ta position de leader, la charge des relations extérieures et de l’environnement politique. C’est à ce titre qu’au lendemain de la défaite française, tu proposas de tenter de ramener, après les étudiants, dans le giron du nationalisme, Ferhat Abbas qui venait d’être démobilisé par l’armée française après s’y être engagé volontairement au moment du déclenchement de la guerre, comme devait le faire tout bon citoyen français sincère et véritable. C’est ainsi que Ferhat Abbas nous reçut à l’hôtel des Négociants, rue d’Isly de l’époque, dans sa chambre au 1er étage. Quand nous entrâmes, il était en train, tu dois t’en souvenir, de se laver les pieds dans le bidet. Quand il eut terminé, tu développas l’objet de notre visite et les arguments qui plaidaient en faveur d’une politique plus réaliste et plus conforme à la vocation historique, sociologique et culturelle de notre peuple que l’assimilation au peuple français, credo de sa politique de toujours.
                                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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