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Les Algériens et leurs écrivains et intellectuels

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  • #16
    Tu l'interroges sur la politique, il s’avérera être un fin analyste politique.
    Tu lui parles de foot, il te surprendra en te parlant de tactiques de sport que le meilleur tacticien du monde aurait dû mettre en place
    Tu abordes avec lui une question sur la religion et il te parlera comme le meilleur théologien que la terre n'ait jamais connu...
    zid la mécanique ...

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    • #17
      Bonsoir

      S'attaquer à des hommes et des femmes de culture n'est pas un travers spécifiquement algérien, sauf qu'ailleurs de telles célébrités sont tellement nombreuses que les attaques contre l'une d'elles sont vite diluées dans le flot des informations qui concernent d'autres.
      La rareté de telles célébrités en Algérie donne une ampleur démesurée à toute attaque contre l'une d'elles.
      Dans les pays où il y a une importante production littéraire et artistique, celle-ci est présentée, commentée et critiquée dans des publications spécialisées, par des connaisseurs du domaine. En Algérie, cela se fait généralement dans des journaux non spécialisés et même de bas de gamme ou de caniveaux comme Ennahar et Echourouk. N'ayant ni les compétences ni le loisir pour aborder l'oeuvre en elle-même, nos "critiques" glissent vite vers le procès d'intention contre l'auteur, le dénigrement, l'insulte et l'appel à l'autodafé.

      Par ailleurs, il y en a qui appliquent l'adage égyptien: khâlif tou3raf (contredis, tu te fais connaitre). Ainsi, qui aurait entendu parler d'un obscur émir des groupes terroristes s'il n'avait pas appelé à la condamnation à mort de Kamel Daoud ?

      -
      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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      • #18
        S'attaquer à des hommes et des femmes de culture n'est pas un travers spécifiquement algérien,
        non, évidemment pas.

        mais s'attaquer à tous les hommes et femmes de culture, ca semble être une spécificité algérienne.
        Si je prends le Maroc, par exemple, Benjellopun a beau être proche des élites intellectuelles françaises, je n'ai jamais lu un Marocain se fendre de violentes attaques contre lui comme le font les tas d'Algériens à travers des réseaux contre KD, Benjelloun a beau être proche du makhzen, je n'ai pas lu de Marocains le traiter de tous les noms pour ca.
        Même chose pour Driss Chraibi...

        Les Algériens, et c'est cela que je ne m'explique pas, entretiennent des haines immenses contre tout ce qui est intellectuel de langue française.

        Qu'est ce qui se passe avec les auteurs arabophones? est-ce la même haine?
        Dernière modification par Bachi, 11 octobre 2017, 21h19.
        ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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        • #19
          C'est vrai que nous n'avons que peu d'écrivains. Il y a plusieurs raisons à cela mais la plus importante à mon avis est le marché très restreint du livre qui n'encourage pas à écrire. En occident le livre est une vrai industrie à coup de dizaines de milliard de dollars par an. Avec des vraies strategies de marketing et de business. C'est normal que le nombre des écrivains fleurisse chez eux.
          C'est exactement comme le cinema, avec un bon marketing le film se vendra bien sans doute.
          Quant a ici, nous n'avons pas de cinema et par consequent tres peu de cinéastes. Ce n'est pas que les gens n'aiment pas regarder des films. Au contraire.
          benam l'a bien expliqué. Les écrivains sont méconnus et quand ils surgissent à la surface, c'est toujours a cause d'une polémique qu'ils ont déclenché eux memes . C'est ce qu'on retient souvent de leurs mémoires et c'est la cause qu'ils sont détestés et méprisés je pense.

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          • #20
            Envoyé par Bachi
            Qu'est ce qui se passe avec les auteurs arabophones? est-ce la même haine?
            Je n'ai pas eu connaissance de lynchage médiatique des auteurs arabophones algériens les plus célèbres comme Abdelhamid Benhaddouga, Tahar Ouettar, Waciny Laredj... Il y a eu quelques "ronchons" contre Ahlam Mosteghanemi et Fadéla El Farouk pour certains de leurs romans jugés trop "osés", mais cela n'est pas allé trop loin.

            Par ailleurs, rares sont les auteurs en langue française (Kateb Yacine, Kamel Daoud, Rachid Boudjedra, Yasmina Khadra et peut être quelques autres) qui ont eu à subir les foudres de la presse arabophone et des gardiens du temple. Il s'agit de ceux dont les écrits ont eu un succès de librairie en Algérie et à l'étranger notamment en France, qui ont formulé des opinions bien tranchées sur des questions nationales, et dont les activités médiatisées ne se sont pas limitées au domaine littéraire. L'immense majorité des autres écrivains algériens en langue française n'ont pas eu à souffrir de telles attaques, probablement parce que peu connus en dehors du milieu du lectorat de littérature en français.
            Envoyé par Bachi
            Les Algériens, et c'est cela que je ne m'explique pas, entretiennent des haines immenses contre tout ce qui est intellectuel de langue française.
            Un peu trop hâtive comme conclusion. Ceux qui jettent l'anathème contre des écrivains en langue française ne sont pas nombreux mais ils crient si fort et sont si remuants dans les réseaux sociaux que l'on n'entend et ne voit qu'eux.
            Quant à "la haine de la langue française", cultivée par de larges milieux en Algérie, c'est une longue histoire...
            "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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            • #21
              Envoyé par Bachi
              Si je prends le Maroc, par exemple, Benjellopun a beau être proche des élites intellectuelles françaises, je n'ai jamais lu un Marocain se fendre de violentes attaques contre lui comme le font les tas d'Algériens à travers des réseaux contre KD, Benjelloun a beau être proche du makhzen, je n'ai pas lu de Marocains le traiter de tous les noms pour ca
              Les marocains paraissent ne pas avoir d'avis ou ne l'expriment pas, sont-ils dans la case des ''suiveux'' ou appartient-ils aux ''chauvins'' fonctionnant sur le principe ''moi et mon frère contre mon cousin et moi et mon cousin contre l'étranger'' . Rares sont ceux qui dévient sur le chemin pré-indiqué.
              En comparaison les algériens sont plus extravertis et personnels, je donne mon avis haut et fort pour affirmer mon existence sur le même ton du «je pense donc je suis». Dans des discussions sur la politique, l'économie, le foot ou même le choix d'un pot de peinture les opinions foisonnent, fusent de partout et chacun défend son idée farouchement en la considérant la plus riche, l'optimum et applicable sur le champ. Il n'y a qu'à voir les débats télévisés ...
              Pour se distinguer Kamel Daoud s'en prend au Coran, à la langue arabe (si l'amazigh avait la cote il l'aurait fustigé), aux siens etc, il exige devant le monde entier que son avis soit pris en considération car il est le meilleur, après tout il a raison il a le don de la communication et il sait où le vendre.
              Idem pour Yasmina et Boudjedra ce sont des écrivains algériens.
              Oulech le compromis oulach !
              وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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              • #22
                Envoyé par Bachi
                On appelle même à les tuer, comme le cas de KD . Je trouve ca particulier à l'Algérie. Aucun auteur n'est respecté, tous méprisés.
                L'intolérance et les menaces de mort contre les écrivains/intellectuels/artistes ne sont certainement pas exclusives à l'Algérie. Je peux te citer de nombreux cas d'artistes, de journalistes, d'écrivains...etc américains qui ont été victimes de diffamation, de diabolisation, de menaces de viol et de mort de la part des néo-nazis de la droite américaine.

                Il est parfaitement légitime de critiquer un écrivain qui écrit des chroniques controversées dans les journaux. Les Kamel Daoud, Amin Zaoui...etc sont critiqués avant tout pour leur chroniques controversées qui surfent parfois sur la vague de l'islamophobie, du sionisme...etc. Il est parfaitement normal de critiquer un chroniqueur/écrivain avec des arguments objectifs. Ce qui est inacceptable et condamnable est de verser dans la haine et les menaces contre eux.

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                • #23
                  ...

                  Alors qu'est-ce qui fait cette exceptionnelle et détestable attitude? Pourquoi sommes-nous si violents contre l'écrivain, contre l'autre opinion?

                  PS Je ne cherche pas de polémique mais juste comprendre mieux les tenants et aboutissants de cette attitude.

                  2,5 questions exponentielles et 1 conseil ou 1 consigne plutôt mélancolique...

                  Bien qu'il soit pluriel expansif sobre ... aux divers langages des "contrées"(country), le dialogue persiste comme fortement singulier ou particulier dans les consciences historiques(story) ou parmi les inconsciences académiques(idéology), et, sans doute, selon l'humour ou l'humeur piquant)e des exemples de certain)e)s, les chevaux en savent bien plus à ce sujet que les chameaux, féminins compris...

                  Les "systèmes" de défenses ne sont pas tous "organiques", mais ça vous le sav)i)ez, pourtant, ou même si biologiquement, la ou les frontières d'une peau ne renferme)nt aucun mystère aucune différence, et donc rien d'irrationnel...

                  Les "défenses supérieures" sont donc toujours très aléatoires, et personne (depuis quel jour, quelle année?) pour conjurer l'irraisonnable des maux discriminatoires ou diffamatoires, presque une enchère lorsque incontrôlables cruels ou meurtriers...

                  Le jugement des pour et celui des contres n'ont de fait jamais facilité ni remédié à votre libre et réelle "équation" ( 2,5 ? + 1! )

                  merci...
                  ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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                  • #24
                    Hello

                    Envoyé par Bachi
                    peut-être est-ce seulement les réseaux sociaux qui grossissent le phénomène.
                    Oui, évidemment, les réseaux sociaux ont un effet de lentille grossissante.

                    Cependant, il faut tenir compte du fait que la société algérienne n'est pas forcément homogène, contrairement à ce que certains pourraient penser, mais qu'elle est bel et bien traversée par de multiples courants idéologiques qui ne sont pas forcément conciliables. C'est cela qui crée les tiraillements habituels, sachant que la violence verbale provient naturellement des extrémistes de tous bords.

                    En gros, on peut faire remonter les principales tendances antagoniques jusqu'à l'époque de l'indépendance, et même avant, lesquelles tendances se rapportent généralement à des questions identitaires : arabophones vs francophones, islamisants vs laïcisants, berbéristes vs arabistes; des intersections pouvant exister entre entre ces différentes dissonnances. Par exemple, un francophone n'est pas nécessairement anti-islamiste, de même qu'un islamiste peut être à la fois berbériste convaincu.

                    Généralement, ceux qui attaquent KD, par exemple, ne le font pas nécessairement pour sa francophonie, mais pour ce qu'ils considèrent comme étant son "islamophobie". Dans le même registre, Boudjedra, bien que parfait bilingue, a été attaqué pour ses idées gauchisantes, voire communistes/athées, alors que Mohamed Dib, francophone invétéré, a plutôt été épargné par les islamistes.

                    Chez les auteurs arabophones, Tahar Ouettar ou Ahlem Motaganemi ont été sérieusement amochés par les islamistes, parce qu'ils ne cadraient pas avec leurs canons, tandis que Bennabi, grand francophone devant l'Eternel et néanmoins islamisant, a été porté aux nues. Toujours dans le même répertoire, des Kabyles assumés, tels que Mouloud Naït Belkacem ou َAhmed Ben Naâmène, ont été sévèrement rejetés par les berbéristes, pour la simple raison que ces intellectuels se reconnaissaient davantage dans une affiliation islamisante ou (sacrilège suprême, pour le second ) une idéologie arabo-baâthiste, etc.

                    Bref, les choses ne sont pas aussi simples qu'on pourrait les présenter, et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles certains de nos compatriotes expatriés au Québec trouvent parfois maille à partir avec d'autres compatriotes "émigrés" (2e ou 3e génération) en France, simplement parce que le partage de la langue française n'induit pas automatiquemet un partage des mêmes valeurs, ni encore moins des mêmes problématiques identitaires...
                    Dernière modification par fortuna, 12 octobre 2017, 06h30. Motif: correction
                    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

                    Commentaire


                    • #25
                      @fortuna

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                      • #26
                        Pourquoi vouloir à tout prix créer une chose qui n'existe pas ? Il n'y a pas de "spécificité algérienne " , du moins pas dans ce domaine .

                        À ma connaissance, la majorité des algériens ne connaissent même pas ce Kamel daoud ni lu yasmina khadra , les algorithmes Google et cie vous jouent des tours .
                        La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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                        • #27
                          Bon, ok

                          Je vais finir par changer d'avis. Je sais, supernova, que l'Algérien ne lit pas KD ni Boujedra ni Khadra. Je sais qu'hormis le journal et encore l'Algérien lambda ne lit pas.
                          Mais je les lis les Algériens s'acharner sur le peu de leurs écrivains et cela m'attriste au plus haut point. Des romanciers qu'on célèbre ailleurs, chez nous on méprise, on attaque, on appelle à les faire taire, soumettre, tuer.

                          Je sais, qu'ailleurs aussi, ces pratiques peuvent avoir cours mais pas à ce niveau. Chez nous, c'est tous. 100% sont méprisés.

                          Fortuna, c'est intéressant ton post. C'est heureux qu'en Algérie, le parti unique, la pensée unique et l'opinion unanime n'aient plus cours.
                          Je pense que nos intellos ont réussi l'exploit de réunir tous les courants à la fois contre eux.
                          KD n'est pas seulement traité d'islamophobe par les détracteurs, mais par 7izb fransa, vendu, anti arabe etc...
                          ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

                          Commentaire


                          • #28
                            Pourquoi les Algériens sont aussi férocement remontés, parfois injurieux, souvent haineux, contre leurs écrivains et intellectuels, surtout les francophones.
                            exemple même de la généralisation...
                            وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

                            Commentaire


                            • #29
                              c'est une tendance, on suit la majorité, on ne se donne pas la peine de se faire sa propre opinion.

                              Commentaire


                              • #30
                                tous les pays utilisent cette méthode pour trier la population en groupes. créer des esprits de clochers. c ce que fait boudjedra ici.

                                ce gnome sympa est un diable pour les naïfs qui le pensent croire à sa polémique ! boudjedra nous vend de la subjectivité anti aristotélicienne.

                                il s'agit d'une posture avec des sous-entendus politiques qui cadrent bien avec la problématique algérienne du moment.

                                tout y est, le choix d'un éditeur, le thème, le calendrier mais aussi les différentes cibles.

                                il ne nous reste qu'à lire et décoder pour savoir lequel a, aura, raison ?

                                pour moi, son attaque KD GIA veut dire que ce dernier stigmatise l'islam de manière outrancière, ce qui a pour résultat de galvaniser les radicaux islamistes. un peu le contraire de hamadèche pour le même résultat.

                                moulessehoul est accusé de prêter le flanc à ceux qui veulent réécrire l'histoire de la guerre d'indépendance et de la colonisation. n'oublions pas que boudjedra est auteur de chronique des années de braise (palme d'or à cannes) oeuvre en complète contradiction du roman de moulessehoul ce que le jour doit à la nuit adapté au cinéma par arcady. ce dernier (bien marqué) a exprimé publiquement son plaisir d'être désigné pour la réalisation de ce projet au cinéma. il est vrai que le titre suffit à comprendre l'opinion de l'auteur.

                                c ce remue-ménage que boudjedra tente de créer avec son génie habituel à un moment important du choix du prochain candidat ! tendez l'oreille vous allez deviner pour qui roule rachid

                                Commentaire

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