TOLERANCE L’ex-ministre de la Justice a publié ce jeudi sur Facebook un long message de soutien à l’artiste qui a préféré quitter « The Voice » face à la polémique concernant d’anciennes publications sur les réseaux sociaux…
« Cette histoire ne donne guère envie de plaisanter. » Ce jeudi dans un long post Facebook, Christiane Taubira s’exprime sur « l’affaire » Mennel qu’elle a « découverte tardivement ». La jeune chanteuse de 22 ans a préféré quitter l’aventure The Voice face à la polémique, alimentée largement par la fachosphère qui a exhumé des messages relayant des thèses complotistes qu’elle avait posté sur Twitter et Facebook au lendemain de l’attentat de Nice, en juillet 2016. Des propos pour lesquels elle a présenté ses excuses, qui n’ont pas suffi à faire enrayer la véhémence d’une partie de ses détracteurs.
« D’abord l’essentiel : votre voix, imbibée d’émotion et de chaleur, est pleine de personnalité, écrit Christiane Taubira. Et cette interprétation que vous donnez d’Hallelujah est un enchantement. » Et de poursuivre, après une parenthèse sur l’œuvre de Leonard Cohen : « On vous reproche votre "turban", disent-ils. Il vous sied délicieusement, sans rien dissimuler de votre beauté encore en éclosion. Ils vous reprochent de chanter en arabe… Incultes, ils ne savent pas finir la phrase : en arabe la chanson d’un Juif magnifique. Quelle somptueuse audace, et quelle promesse pour notre monde ! »
« Vos excuses sont la marque de votre dignité »
L’ex-ministre de la Justice aborde ensuite de front la question des tweets polémiques. « Vos références intellectuelles étaient loin d’être recommandables, souligne-t-elle. Je ne me situe pas dans le champ moral, il est le moins fécond. Sur le plan philosophique d’une conception de la vie, du rapport à l’autre, de l’exigence envers soi-même, d’une vision de la socialité possible et souhaitable, ces deux références [Dieudonné et Tariq Ramadan] sont simplement indigentes et lamentables. Manifestement fourbes, parfois immondes. Ils ne sont pas les seuls. Le souci, c’est la fascination qu’ils parviennent à exercer sur de jeunes esprits, même brillants. C’est cela le seul sujet, pour nous autres adultes. »
« Vous vous êtes excusée et vous avez bien fait. N’en ayez surtout aucun regret, c’est votre hauteur, continue Christiane Taubira. (…) Les seules personnes que vous devez avoir à l’esprit sont les familles et les proches des victimes de l’attentat à Nice ainsi que celles du père Jacques Hamel [tué dans l’attaque terroriste à Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016]. Il y a tout lieu de croire, pour ce que nous savons de sa bonté, que lui aurait su vous offrir une écoute et vous dire en quoi vous faites gravement erreur. Vos excuses sont la marque de votre dignité. Elles ne doivent pas vous exonérer d’une vigilance sur la sensibilité des autres, sur les plaies qui ne referment pas, sur ces cicatrices qui saignent et saigneront encore, selon les mots du poète Antara. »
« Les victoires des pleutres à pseudonymes »
L’ancienne garde des Sceaux évoque ensuite les actes et propos haineux survenant au quotidien en France et dénonce les trolls actifs sur les réseaux sociaux. « Tant d’agressions antisémites, de défiance et d’injures à l’encontre des musulmans, d’actes et de propos racistes, de déchaînement xénophobe, de résurgence homophobe, d’arrogance sexiste, laisseraient à croire que ce temps est révolu, que l’intolérance règne sans partage. En attestent les victoires des pleutres à pseudonymes, aux doigts fébriles sur leurs claviers. Il n’en est rien. »
Et de conclure : « La France reste une terre de passion et de générosité, elle est une béance du monde d’où surgissent, toujours vives, des querelles et des fureurs qui n’ont jamais su dissoudre ses ardeurs fraternelles. C’est bien là qu’il faut vivre. Et d’abord, c’est votre pays. Ne vous le faites pas voler. »
Dans son texte, Christiane Taubira écrit également : « Tant pis si les fâcheux eurent le dernier mot sur les pusillanimes et les commerciaux. Ce n’est qu’un avant-dernier mot. Le dernier, c’est vous qui l’aurez si vous décidez qu’il vous revient de tracer vous-même votre chemin de vie. » Ce mercredi, Mennel Ibitssem a ainsi fait savoir qu’elle préparait son premier album en ce moment.
20 Minutes
« Cette histoire ne donne guère envie de plaisanter. » Ce jeudi dans un long post Facebook, Christiane Taubira s’exprime sur « l’affaire » Mennel qu’elle a « découverte tardivement ». La jeune chanteuse de 22 ans a préféré quitter l’aventure The Voice face à la polémique, alimentée largement par la fachosphère qui a exhumé des messages relayant des thèses complotistes qu’elle avait posté sur Twitter et Facebook au lendemain de l’attentat de Nice, en juillet 2016. Des propos pour lesquels elle a présenté ses excuses, qui n’ont pas suffi à faire enrayer la véhémence d’une partie de ses détracteurs.
« D’abord l’essentiel : votre voix, imbibée d’émotion et de chaleur, est pleine de personnalité, écrit Christiane Taubira. Et cette interprétation que vous donnez d’Hallelujah est un enchantement. » Et de poursuivre, après une parenthèse sur l’œuvre de Leonard Cohen : « On vous reproche votre "turban", disent-ils. Il vous sied délicieusement, sans rien dissimuler de votre beauté encore en éclosion. Ils vous reprochent de chanter en arabe… Incultes, ils ne savent pas finir la phrase : en arabe la chanson d’un Juif magnifique. Quelle somptueuse audace, et quelle promesse pour notre monde ! »
« Vos excuses sont la marque de votre dignité »
L’ex-ministre de la Justice aborde ensuite de front la question des tweets polémiques. « Vos références intellectuelles étaient loin d’être recommandables, souligne-t-elle. Je ne me situe pas dans le champ moral, il est le moins fécond. Sur le plan philosophique d’une conception de la vie, du rapport à l’autre, de l’exigence envers soi-même, d’une vision de la socialité possible et souhaitable, ces deux références [Dieudonné et Tariq Ramadan] sont simplement indigentes et lamentables. Manifestement fourbes, parfois immondes. Ils ne sont pas les seuls. Le souci, c’est la fascination qu’ils parviennent à exercer sur de jeunes esprits, même brillants. C’est cela le seul sujet, pour nous autres adultes. »
« Vous vous êtes excusée et vous avez bien fait. N’en ayez surtout aucun regret, c’est votre hauteur, continue Christiane Taubira. (…) Les seules personnes que vous devez avoir à l’esprit sont les familles et les proches des victimes de l’attentat à Nice ainsi que celles du père Jacques Hamel [tué dans l’attaque terroriste à Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016]. Il y a tout lieu de croire, pour ce que nous savons de sa bonté, que lui aurait su vous offrir une écoute et vous dire en quoi vous faites gravement erreur. Vos excuses sont la marque de votre dignité. Elles ne doivent pas vous exonérer d’une vigilance sur la sensibilité des autres, sur les plaies qui ne referment pas, sur ces cicatrices qui saignent et saigneront encore, selon les mots du poète Antara. »
« Les victoires des pleutres à pseudonymes »
L’ancienne garde des Sceaux évoque ensuite les actes et propos haineux survenant au quotidien en France et dénonce les trolls actifs sur les réseaux sociaux. « Tant d’agressions antisémites, de défiance et d’injures à l’encontre des musulmans, d’actes et de propos racistes, de déchaînement xénophobe, de résurgence homophobe, d’arrogance sexiste, laisseraient à croire que ce temps est révolu, que l’intolérance règne sans partage. En attestent les victoires des pleutres à pseudonymes, aux doigts fébriles sur leurs claviers. Il n’en est rien. »
Et de conclure : « La France reste une terre de passion et de générosité, elle est une béance du monde d’où surgissent, toujours vives, des querelles et des fureurs qui n’ont jamais su dissoudre ses ardeurs fraternelles. C’est bien là qu’il faut vivre. Et d’abord, c’est votre pays. Ne vous le faites pas voler. »
Dans son texte, Christiane Taubira écrit également : « Tant pis si les fâcheux eurent le dernier mot sur les pusillanimes et les commerciaux. Ce n’est qu’un avant-dernier mot. Le dernier, c’est vous qui l’aurez si vous décidez qu’il vous revient de tracer vous-même votre chemin de vie. » Ce mercredi, Mennel Ibitssem a ainsi fait savoir qu’elle préparait son premier album en ce moment.
20 Minutes
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