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L'immeuble confiné - العمارة المحجورة : feuilleton ramadanesque de FA

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  • Bonne fin de soirée
    Go zz zzz zzzz

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    • Argaz saha sehourek
      Désolé je viens je disparais et reviens entre monde réel et virtuel
      Ben pour vanilla khzlihalihali ana netefahem me3aha
      Pj jawbini kebal, on ne répond pas à une question par une autre
      Hiro toi tu sera chargé d'aller remettre le cadeau aux enfants en Algérie oeilfermé
      L'expérience est un professeur cruel qui vous fait passer l'examen avant de vous avoir expliqué la leçon

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      • Argaz... sadaqa li wadjhi llah

        Debcha... avec plaisir
        “Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas,
        comment veux-tu que les ténèbres deviennent clarté!”

        Nazim Hikmet

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        • Mais tu es géniale Debcha.
          Nssitini fi Hind we fi el metlou3 dyal yemmat Hind (PJ)
          Je m'engage à vous acheter 1000 exemplaires...

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          • Bonne nuit ARGAZ

            Cool Frozy , je compte l'inclure dans mon récit

            Debcha ; En réalité , je n'ai pas très bien saisi ...comment pourrais je aider (j'adore mon coté pragmatique )

            Coucou Hiro & Boub
            « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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            • cc la star
              “Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas,
              comment veux-tu que les ténèbres deviennent clarté!”

              Nazim Hikmet

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              • Boub allahou chahidoun alayka
                Hiro je savais, rien que leur sourire un vrai bonheur
                Pj: je n'ai que toi seule tu vas aider mais c'est une contribution de tout le monde qui écrit, ceux publié, édite...
                L'expérience est un professeur cruel qui vous fait passer l'examen avant de vous avoir expliqué la leçon

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                • Moi je suis partante , pas de soucis , je veux juste savoir ce que je dois faire Concrètement
                  « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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                  • Pj étant donné que l'idée vous séduit, laissez moi le temps d'établir un plan et de prendre contact avec certains forumeurs qui ont une expérience
                    L'expérience est un professeur cruel qui vous fait passer l'examen avant de vous avoir expliqué la leçon

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                    • Digression.
                      Où il est question de façades et d'un voisin d’en face serviable

                      Nouveau décor. Le coin porte-fenêtre du salon de la maison de Tata et Tonton. Là-bas, derrière l’ilot de maisons d'en face, on voit la fameuse ‘imara.

                      Tonton est debout à la porte fenêtre à l’étage, dont les volets sont ouverts. A la main, il a un téléphone portable dont le haut-parleur est activé.

                      Il est en conversation téléphonique avec le fameux voisin qui habite en face, qui n’a pas de chien et qui se tient lui aussi à sa porte-fenêtre à l’étage et qui a le haut-parleur de son téléphone portable activé.

                      C’est ainsi que Tonton et Voisin communiquent toujours entre eux, à la fois par la voix à travers leurs téléphones mais aussi par gestes, mouvements du corps et même des mimiques.

                      Voisin : « Bonjour, cher voisin ! Toujours fidèle au poste. J’aimerai savoir : de quelle couleur voudrais-tu que je repeigne mon balconnet et la façade de ma maison ?»

                      Tonton : « Mais voyons, cher voisin, c’est à toi de choisir la couleur ! »

                      Voisin : « Mais pas du tout. De là où tu es, tu as continuellement sous le regard ma façade. Alors que moi, il m’arrive rarement de jeter un regard dessus. Si tu n’aimes pas la couleur de ma façade, tu vas finir par me trouver antipathique. Et moi, je tiens à ton amitié. »

                      Tonton : « Je comprends. J’aime beaucoup le rose. »

                      Voisin : « Le rose pour moi aussi. Demain, le peintre sera là. »

                      Tonton : « Puisque tu y es, achète une double quantité de peinture rose et demande à ton peintre de repeindre aussi ma façade. Je te rembourserai ma part des dépenses. »

                      _________
                      Quelques jours plus tard. Même plan. La façade d’en face a été repeinte en rose.

                      Tata appelle le voisin d’en face.

                      Tata : « Bonjour, cher voisin… Voilà… Mon mari… Comment dire… »

                      Voisin en alerte : « Qu’est-ce qu’il a ? Est-il malade ? Je m’habille et je le transporte chez un médecin !... »

                      Tata : « Non, non… Il n’est pas vraiment malade… C’est psychique… ou plutôt artistique… Quand il vous a demandé de repeindre votre façade, il était dans sa période rose, il lisait des romans d’amour, il m’offrait chaque jour des roses … Aujourd’hui, subitement, il est entré dans sa période jaune. Il se gave de jaunes d’œufs, il met beaucoup de safran dans ses plats, il lit le "Mystère de la Chambre Jaune", il suit du regard les taxis jaunes… Dorénavant, le rose l’horripile et il ne peut plus se mettre à la porte-fenêtre qu’avec des œillères pour ne pas voir le rose d’en face… Je vous sollicite pour un acte thérapeutique. Voulez-vous, s’il vous plait, avoir la gentillesse de repeindre votre façade en jaune… »

                      Elle aurait aimé terminer son message par l’émoticône redface. C’était inutile, c’est sa face qui a attrapé la couleur d’une tomate bien mûre.

                      Voisin : « Mais avec plaisir, chère voisine l'épouse de mon cher voisin… Ce sera fait aujourd’hui même ! »

                      _________

                      Deux semaine plus tard, Tonton entre dans sa période verte, celle des courgettes et petit-pois, des stades gazonnés et des randonnées en forêt.

                      Tata hésite à appeler le voisin pour lui demander encore une fois de repeindre sa façade. En même temps, elle ne peut plus supporter la déprime de son mari.

                      Elle se décide enfin : « Bonjour, cher voisin. J’espère que je ne vous dérange pas… »

                      Voisin : « Nullement, nullement… »

                      Tata : « Voilà… C’est mon mari… »

                      Voisin : « Ah ! Je vois. Il n’est pas venu à la porte-fenêtre. Il n’aime plus le jaune… Pas de problème… Quelle est la couleur qu’il préfère à présent ? »

                      Tata : « Bleue… Attendez… Vous n’allez tout de même pas repeindre votre façade toutes les deux semaines pour satisfaire ses changements de périodes… Voilà ce que je vous propose : sur votre façade, vous mettez plusieurs carrés, chacun peint d’une couleur différente. Alors mon mari n’aura que l’embarras du choix. Il n’aura qu’à se concentrer sur sa couleur de période et à occulter les autres… »

                      Fin de la digression

                      PS. Ce qui est dit dans la première partie est réellement arrivé il y a une trentaine d'années à un parent, hadj Hmida, paix à son âme.
                      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                      • Suite:

                        Leurs rendez-vous s'enchaînerent à un rythme hebdomadaire et dans la discretion totale.
                        Ce jour-là, comme les autres jours, elle était en retard, mais elle
                        était bien là, parée des boucles d'oreille en or massif qu'il lui avait offertes à son dernier anniversaire.
                        Elle portait une jupe à fleurs fendue sur le coté qui, à chaque coup de vent, laissait apparaitre le haut de ses cuisses.
                        Elle s'avancait vers lui d'un pas sûr et régulier qu'il admirait avec un melange de joie, de fierté et d'emerveillement comme s'il la voyait pour la premiere fois.
                        Il lui fit la bise dans cette ruelle mi-deserte d'Alger où ils se rencontraient loin des regards indiscrets.
                        Elle n'aimait pas s'afficher avec lui en public et leurs rencontres restaient secretes, semi-clandestines et presque utopiques.
                        Rien n'était fait pour les unir, pourtant ils étaient là, côte-à-côte.
                        Après quelques pas, il lui prit timidement la main comme s'il avait peur de l'indisposer.
                        Il la savait trop belle pour lui, il la savait imprévisible, indomptable mais majéstueusement belle.
                        Mystifiée, aimée, choyée, idolatrée, érigée sur un Pied d'Estal au point de devenir pour lui inaccessible, insaisissable, volatile.
                        Il lui donna tout, absolument tout, le meilleur de lui-même sans rien attendre en retour.
                        Sa présence, à elle seule, suffisait à le rendre le plus heureux des hommes.
                        À chacune de leurs rencontres, il la voyait comme si c'était la première et la dernière fois.
                        À chacune de leurs rencontres sa main tracait ses sourcils, dessinait ses lèvres, parcourait les reliefs de son visage douceur par douceur et délicatesse par délicatesse.
                        Il ne voulait rien changer en elle, ni son insouciance, ni son indépendance.
                        Son amour pour la gazelle était grand comme l'immensité du désert necessaire à son épanuissement.
                        Si elle n'avait pas existé, il l'aurait inventée....

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                        • Dans le salon d'un appartement croisant un grand divan et un écran de télévision, un garçon légèrement maigrichon , prit d'un long bâillement se dirige doucement mais surement vers le balcon effleurant délicatement collants et pantalons moulants séchant lentement avec le temps faute de mouvements de vents. Subrepticement, l'adolescent surprend à l'entrée du bâtiment, la fille dont il eprouve secrètement des sentiments, Amoula étant son nom, elle tient fermement et sans gants, un sachet de bonbons au goût citron et une bouteille de lait, écrémé partiellement, Content, le garçon est envahi par une émotion sans précédent, il lui sourit bêtement, elle, le regardant curieusement, réponds à son expression en le snobant habillement. Le soleil couchant , disparaissant merveilleusement dans le firmament, l'adolescent entreprend un pas en avant en direction de sa chambre d'enfant, soudainement il entend un bruit assourdissant, gênant, provenant de chez Bachir un voisin arrogant habitant notamment avec Rachid un coureur de jupons peu élégant encore moins galant et carrément nauséabond, cependant, le garçon reste au balcon, sentant joyeusement l'odeur d'un bon matlou3, le pain du ramadan émanant de Hind, un être innocent, une fille qui les vend modestement et passionnément pour quelques ronds, les enveloppant avec un epais torchon, vivant misérablement mais dignement, elle a la bénédiction du tout puissant, des passants et de Mourad, un homme qui a énormément d'argent, un patron important. Le garçon, peu gourmand mais cédant facilement et rapidement a la tentation, court follement , ecartant violemment son paillasson, descent énergiquement
                          de sa maison, empruntant les escaliers en accordéon datant de la révolution, malheureusement l'acenseur est complètement à l'abandon depuis plus de 40ans maintenant à cause de gens négligents. L'adolescent tend vicieusement son oreille en écoutant agréablement les voix de Radia,Hadja Atika et de Zohra, chantant allègrement en faisant un nettoyage dans tout les compartiments de l'immeuble en question, le sanibon se répondant abandement, elles lui font passer un savon au pauvre garçon qui n'a pas fais attention de mettrre un masque de protection. Arrivé finalement tout en bas du bâtiment, essuyant ses larmes sèchement, l'adolescent épuisé moralement et physiquement par ce confinement rend visite discrètement à Amoula sa raison d'exister dans ce monde si terrifiant et si insignifiant, mais les gémissements du mourant A3mi Idir font fuire cette discrétion si bien que le garçon retourne immédiatement à sa principale mission qu'est l'obtention du si bon pain du ramadan. Il regarde piteusement le plafond et les néons en attendant que Hind lui offre ses provisions mais la maman de l'adolescent quittant ses ronflements, se réveillant brusquement ,l'appelle furieusement en émettant des hurlements, le garçon deja sous pression est en pleine hésitation, avoir ou recevoir un pain, telle est sa réflexion...pendant que tous les habitants crient : y a plus de connexion!
                          Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple

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                          • Benam...merci. juste Excellent !

                            Aigle noir : j'avais l'impression de lire un Harlequin ! J'adore!

                            Semsouma: ahahaha tu l'as fait ya lmahboul ! Tu es unique! Je kiffe!
                            Juste une petite rectification : Rachid, zohra le soupçonne gai. Cest Bachir le coureur de jupons.
                            J'ai adoré la fin...et hop pas de connexion !
                            Merciiii 😂👌
                            Passi passi werrana dipassi!

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                            • Il fut arraché de son sommeil par le vrombissement d’une voiture qui venait de se réveiller à quelque pas de lui, Mourad, le père de famille occupant l'avant dernier étage, venait de ressortir de sa 206 pour passer un bout de tissus sur le pare-brise humide, il devinait que l’heure tournait aux alentours de 7h et comme chaque matin, Mourad devait déposer sa fille à l’arrêt de bus universitaires avant de prendre la direction de l’autoroute pour se perdre, quelque part au-delà de l’horizon bétonné.
                              Sans surprise, il trouva en se redressant un gobelet duquel une fine ligne de vapeur s’échappait accompagné d’un sac en papier entaché de pièces de gras, il ramassa le gobelet et laissa descendre une généreuse gorgée de café chaud, puis remercia d’un geste de la main la générosité des occupants de la petite citadine française bleu nuit très bien entretenue qui venait de passer devant lui, ses deux occupants lui adressèrent un sourire de courtoisie.

                              Ca faisait des années maintenant qu’il occupait le petit espace coincé entre la sortie de l’immeuble et le lampadaire qui n’a à ce jour jamais émis de lumière, il y déposa ses maigres bagages une nuit d’hiver après plusieurs tentatives de s’établir dans des lieux plus … confortables, son dernier essai lui valut quelques bleus ainsi que la perte de précieuses réserves au court d'une course poursuite avant d’échouer, essoufflé, ici où l’indifférence des occupants de l’immeuble le mieux entretenu de la cité, face à sa présence fut pour lui une preuve qu’il était toléré, plus tard, un autre acte de discrète bienveillance vint renforcer cette intuition, Rachid l’habitant du rez de chaussée lui assurait qu’il ne manquerait de rien ici, que s’il le souhaitait, il pourrait être mieux loti, le vieillard ne voulut pas abuser et commençait même à ressentir de la nervosité face à l’insistance du jeune homme.
                              En réalité, il a toujours été ainsi, plus les gens témoignaient de la gentillesse à son égard, plus l’envie de laisser ses jambes le transporter ailleurs et au plus vite devenait difficilement contrôlable, sans doute s’estimait-t-il indigne de tant de bienveillance, se disant que si ces personnes si promptes à la générosité le connaissaient mieux, ce seraient des regards pleins de mépris qui seraient jetés vers lui et non de compassion, il voulut essayer à nouveau de comprendre en poussant son esprit vers les limites de sa mémoire, savoir ce qui le dégouttait tant en lui-même, mais cette énième tentative, comme ses précédentes se heurtait au mur indifférent et infranchissable de l’oubli.
                              Bien que ressentant de la révulsion envers lui-même, il était incapable d’en déterminer la raison, ayant autant qu'il s'en souvienne, toujours porté sur lui-même un regard injustement sévère, peut être était-ce là la raison pour laquelle il avait adopté ce mode de vie, élire domicile dehors, se séparer de tout afin de se satisfaire du rien, il connaissait son nom, à quoi il ressemblait autre fois, l'adresse où il résidait avant, sa carte d’identité indiquait 25 rue Muhammed Ali, la seule rue où il ne s’était jamais aventuré.

                              Café et croissants engloutis, il acheva de ranger ses affaires dans l’abri de fortune, maigre protection contre l’humidité et la pluie dont il anticipait l’imminente arrivée, il leva les yeux vers la fenêtre qui venait de s’ouvrir, la rêveuse peintre venait de se pencher sur le rebord de la fenêtre, fraiche et souriante, portant au loin son regard et le fixant sur un arbre valsant sous le vent, immédiatement un étage en dessous, la vieille Ferroudja, réglée comme une horloge suisse venait d’enclencher les rouages invisibles de sa monotone journée, elle déposa sa plante après avoir fait éclater les stores, et ne tarderait pas à sortir de l’immeuble avec son petit compagnon poilu qui ne manquerait pas de rappeler au vieil homme, à la manière propre aux animaux, que c'était lui le véritable maître des lieux, le caniche s’alignerait ainsi sur la position de sa maîtresse, qui, bien que ne s’étant jamais directement adressée à lui, laissait toujours paraître d’évidents signes d’agacement après l’avoir croisé en entrant ou sortant de l’immeuble.

                              Il n’éprouvait aucun ressentiment à son encontre, elle n’a pas toujours été ainsi se persuadait-t-il, il avait entendu son histoire, autrefois, il y plus de vingt ans de cela, alors qu'elle se rendait à son travail à la polyclinique, elle remarqua deux étranges bonhommes qui venaient d’abandonner précipitamment une voiture devant la vieille carcasse du bus abandonné près du vieil atelier de tôlerie, à une vingtaine de mètres de là, se dressait l’immeuble de la brigade de la gendarmerie, barricadé derrière de solides blocs de béton, alarmée, elle émit une série de bruits et de hurlements qui firent déguerpir les individus suspects et ameutèrent les quelques jeunes debout à cette heure-ci, réfugiés dans le café du cartier, une demie heure plus tard, la brigade de déminage vint confirmer les soupçons de l’infirmière, qui au lieu de se prélasser dans une soudaine popularité méritée, enrageait devant le manque de vigilance des jeunes du quartier, pourtant, matinaux habitués du café En Nahar el Djamil dont la terrasse donnait sur lieu où s’est déroulée l’incroyable scène.

                              - Il va y avoir de la pluie, lançait Samir en enfourchant la moto aux mêmes couleurs nuit que la voiture de son père.
                              Il lui répondit par une grimace, signe de son indifférence face à l’éventualité d’une averse, même s’il redoutait que son abri n’y puisse y survivre
                              - Tu sais que tu peux toujours occuper le toit de l’immeuble, repris l’apprenti pêcheur, Aicha et sa fille ont fait le nécessaire, la petite pièce est toute équipée, c’est largement mieux que quelques baches et des cartons.
                              Il lui lança un sourire, le jeunot se tut, avant d’enfiler son casque et de laisser échapper, « kima habbite 3emmi mahfoud » en faisant hurler sa bécane, soudain, une boule de poile grognante aux dents pointues surgit de l’entrée de l’immeuble et fusait vers sa direction, avant d’être stoppée net pat la laisse et les jurons de la vieille entrain de courir en faisant du sur place et essayant d’empêcher son dentier de s’échapper de sa bouche, venue à bout de son compagnon, elle jeta un regard furtif vers celui que les gens ont pris l’habitude d’appeler 3emmi mahfoud (mais à quelques blocs de là, d’autres le désignaient par 3emmi Bou3lam) avant de grommeler quelques mots entrecoupés par les couinements étouffés du petit chien, privé du plaisir d’apposer sa marque malodorante sur l’abri improvisé du vieil homme.

                              La vieille pris place sur le banc, le seul encore debout dans la cour du quartier, elle fut bientôt rejointe par la concierge et son minou, sans amabilités ni formules de politesses, celle-ci se mit à critiquer sa manière de traiter son chien, et très vite, la discussion entre les deux septuagénaires s’enflamma.
                              De tout les occupants de l’immeuble, seule la concierge parvint à nouer des liens de ce qui pourrait ressembler à de l'amitié, avec l’infirmière à la retraite, même si toutes les deux passaient plus de temps à se quereller qu’à discuter, le moindre sujet pouvait subitement et inexplicablement devenir important au point de provoquer insultes et gestes grossiers, en ce moment, c’était cette rumeur à propos d’une épidémie mondiale qui aurait fait des centaines de morts dans un pays lointain, la retraitée de la polyclinique les Asphodèles soutenait qu’elle débarquerait au pays en un rien de temps, et qu’il était impossible de s’en protéger tandis que la concierge à lunettes, en ricanant, pointait du doigt la prétention de Ferroudja dont selon elle, la carrière se résumait à changer les couches et servir la soupe, de fil en aiguille, la discussion se portait désormais sur la meilleure manière de préparer le bourek avec un minimum de matières grasses, les arguments fusaient de part et d’autres avec autant d’énergie, quand Ferroudja tira furieusement son petit animal de compagnie de sa petite sieste et pris la direction de l’immeuble, injuriant sa camarade de banc et marmonnant insultes et grossièreté tandis que l’autre, restée sur le banc laissait éclater un rire sarcastique.

                              Il but une gorgée d'eau, et ignora l'abandonnée occupante du banc qui le fixait intensément, il portait son attention vers le dernier étage de l'immeuble récemment repeint, c'était l'heure et il était prêt, il devrait pénétrer pour la première fois depuis sa venue la construction d'une douzaine d'étages et grimperait les marches jusqu'en haut, là où devait l’attendre le vieux du dernier, le plus ancien habitant de la cité et le plus énigmatique résidant de la 3imara, mais surtout, le seul avec qui il a échangé quelques mots depuis des années, quelque chose chez ce Idir lui rendit l’envie de parler, « je viendrai incha’allah », les premiers mots qu'il adressait à quelque'un depuis qu'il arpentait, seul, les rues de la ville, résolu à le rencontrer dès qu’il s'en sentirait capable, au bout de quelques pas dans la cage d’escalier et avant d'enjamber la première marche, le ciel crépita et le bruit de la pluie se fit entendre, il était véritablement prêt désormais …
                              Dernière modification par Risk, 03 mai 2020, 07h58.
                              La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

                              Commentaire


                              • superbe nessy ! j'ai cru que c'était moi samir lol

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