“FAHLA” DE RABAH SEBAÂ : PREMIER ROMAN EN LANGUE ALGÉRIENNE
PAR ALGÉRIE ACTU
C’est une première en Algérie. Le professeur en anthropologie linguistique à l’université de Béchar, Rabah Sebaâ, a publié une œuvre littéraire écrite en langue algérienne (derdja) avec une transcription latine.
Intitulé “Fahla”, ce roman édité par les éditions Frantz Fanon, traite du sort d’une société ternie dans de fausses valeurs religieuses érigées en dogme. “Fahla, est le nom du personnage principal du roman mais également une métaphore pour désigner un pays qui a su résister à toutes les agressions et qui est un symbole de résistance”, a confié Sebaâ à l’APS, afffirmant préférer “l’usage de la langue algérienne à celui de derdja qui est une mauvaise traduction de la notion de dialecte et qui charrie une forte péjoration”.
“La langue algérienne n’est pas un dialecte mais une langue à part entière avec sa grammaire, sa syntaxe, sa sémantique et sa personnalité linguistique’’, a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : “Il existe en Algérie une littérature d’expression arabe et une littérature d’expression française, il faut à présent ouvrir la voie à une littérature d’expression algérienne, cela va sans doute enrichir notre patrimoine linguistique et notre culture nationale.”
Rabah Sebaa va plus loin en estimant que “cette vision peut parfaitement s’intégrer dans un programme éducatif, et l’Unesco conseille fortement l’intégration des langues natives dans les programmes scolaires”, souligne universitaire, indiquant que “des études scientifiques sérieuses ont montré que les langues de socialisation sont fondamentales dans le développement de la personnalité de l’enfant.”
Une littérature d’expression algérienne s’inscrit dans cette perspective, a-t-il conclu.
Hacen Guenoun
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