Bonsoir les amis
Bonsoir Charaf,
Je te remercie pour ta réponse, j'aimerai néanmoins réagir sur deux points:
Elle ne porte pas atteinte aux minorités mais à la liberté individuelle, et à la liberté de conscience (si elle est soutenue par une argumentation religieuse). Si tu rentres dans un bar à Alger, la plupart des gens que tu rencontreras sont musulmans; tout comme la plupart des gens qui vaquent à leurs occupations pendant la salat.
Si on doit interdire les bars au nom de la législation islamique, il faudrait pénaliser les gens qui ne font pas leur salouates...etc. Avoue qu'on arriverait à des procès ubuesques
Là encore, je souhaite réagir:
1- Il faut se garder de toute définition essentialiste de l'individu, plus encore, il faut se garder de supposer que les musulmans, de par leur religion, ont les mêmes opinions sur l'organisation de la cité. Tu supposes que puisque la majorité de la population est musulmane, elle serait pour l'interdiction de l'alcool, personnellement je ne pense pas que ce soit aussi simple: la diversité des réactions sur le topic prouve que se direc musulman ne signifie pas être pour l'interdiction de l'alcool.
2- Lorsque tu dis que la majorité fait la loi, je dis que c'est à nuancer.
Pour que l'expression de la majorité devienne politiquement efficiente, il faut qu'elle passe par certains mécanismes (vote, referundum...etc.). Voter pour un candidat au regard de son programme économique, ne veut pas dire que l'on soit d'accord avec sa politique extérieure ou sa politique sociale: voter dans une démocratie veut simplement dire signer un chèque à blanc.
Quel serait le rôle d'un homme politique dans ce cas ? Suivre les sondages et adapter son programme en fonction (le règne des sondages bloque toute visibilité politique en France actuellement), ou le rôle d'un politique est de défendre des choix qui lui semblent bons même si l'opinion n'est pas encore prête (Mitterand a aboli la peine de mort alors que les français étaient majoritairement contres, 30 ans après, les français y sont favorable).
Je tiens à revenir sur le point suivant: supposer que l'appartenance religieuse conditionne exclusivement la pensée citoyenne. Cette idée me semble fausse et dangereuse. Dangereuse parce qu'elle signifie la fin de toute pensée politique: pourquoi voter, puisque l'essentiel d'un projet politique peut être, plus ou moins, extrait du corpus religieux ? Pourquoi voter, puisque on suppose que l'appartenance religieuse est une caution à blanc et définitive pour les dirigeants: au lieu d'interroger la société civile, il suffirait de réunir les oulémas.
Fausse, parce qu'elle méconnaît, non seulement la complexité de l'individu, mais aussi le rôle de la pensée politique en Islam (on a tendance à sacraliser le fiqh en oubliant que c'est une pensée humaine).
Ce serait une approche plus saine, bien qu'elle soit aussi discutable
Cordialement
Bonsoir Charaf,
Je te remercie pour ta réponse, j'aimerai néanmoins réagir sur deux points:
et en passant le fait de vouloir l'interdiction de l'alcool ne porte en aucun cas atteinte à la protection des minorités, pour laquelle j'adhére totalement.
Si on doit interdire les bars au nom de la législation islamique, il faudrait pénaliser les gens qui ne font pas leur salouates...etc. Avoue qu'on arriverait à des procès ubuesques
Sur le coté de la religion du peuple, tu me dis que ce n'est pas un fait juridique mais je te dis que puisque le peuple fait la loi ( dans une démocratie) il est normal que la majorité ait certains avantages par rapport aux minorités ( et tu m'excusera mais ne pas pouvoir boire n'est pas un désavantage portant atteintes aux droits de l'homme).
1- Il faut se garder de toute définition essentialiste de l'individu, plus encore, il faut se garder de supposer que les musulmans, de par leur religion, ont les mêmes opinions sur l'organisation de la cité. Tu supposes que puisque la majorité de la population est musulmane, elle serait pour l'interdiction de l'alcool, personnellement je ne pense pas que ce soit aussi simple: la diversité des réactions sur le topic prouve que se direc musulman ne signifie pas être pour l'interdiction de l'alcool.
2- Lorsque tu dis que la majorité fait la loi, je dis que c'est à nuancer.
Pour que l'expression de la majorité devienne politiquement efficiente, il faut qu'elle passe par certains mécanismes (vote, referundum...etc.). Voter pour un candidat au regard de son programme économique, ne veut pas dire que l'on soit d'accord avec sa politique extérieure ou sa politique sociale: voter dans une démocratie veut simplement dire signer un chèque à blanc.
Quel serait le rôle d'un homme politique dans ce cas ? Suivre les sondages et adapter son programme en fonction (le règne des sondages bloque toute visibilité politique en France actuellement), ou le rôle d'un politique est de défendre des choix qui lui semblent bons même si l'opinion n'est pas encore prête (Mitterand a aboli la peine de mort alors que les français étaient majoritairement contres, 30 ans après, les français y sont favorable).
Je tiens à revenir sur le point suivant: supposer que l'appartenance religieuse conditionne exclusivement la pensée citoyenne. Cette idée me semble fausse et dangereuse. Dangereuse parce qu'elle signifie la fin de toute pensée politique: pourquoi voter, puisque l'essentiel d'un projet politique peut être, plus ou moins, extrait du corpus religieux ? Pourquoi voter, puisque on suppose que l'appartenance religieuse est une caution à blanc et définitive pour les dirigeants: au lieu d'interroger la société civile, il suffirait de réunir les oulémas.
Fausse, parce qu'elle méconnaît, non seulement la complexité de l'individu, mais aussi le rôle de la pensée politique en Islam (on a tendance à sacraliser le fiqh en oubliant que c'est une pensée humaine).
Pour faire plaisir à tout le monde, j'ote le coté religieux et je dis que mes motivations sont d'ordres purement sanitaire comme pour la drogue...
Cordialement
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