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Ce que fut l'Alger ottoman avant que la France coloniale n'en détruise les deux-tiers

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  • #61
    ca tire dans tous les sens sur le "bédouin"
    HS pour HS, quand on est doté d'un minimum d’honnêteté


    En 1203, ʿAbd al-Latîf al-Baghdâdî, historien arabe29, puis Ibn al Qiftî30 imputent la destruction de la bibliothèque au calife 'Umar Ibn al-Khattâb qui aurait donné en 642 l'ordre de détruire la bibliothèque à son général 'Amr Ibn al-'As. Les positions quant à ce récit restent tranchées, selon la valeur accordée à ce témoignage.

    Les recherches, nombreuses sur le sujet31, soulignent le manque de documents ou témoignages probants relatant ce récit. Il n'est mentionné par aucun historien, qu'il soit musulman ou chrétien32, entre le VIIe et le xiiie siècle. Al-Baghdâdî et Ibn Al-Qiftî auraient forgé ce récit pour des raisons politiques33. Selon une autre hypothèse, avancée par Mostafa El-Abbadi, l'histoire serait un faux fabriqué par les Croisés visant à discréditer les Arabes et à les dépeindre comme des ennemis de la culture34.

    Le récit est repris presque tel quel par l'historien Ibn Khaldûn31 dans sa Muqaddima (xiiie siècle). Il en change cependant le cadre, il ne s'agit plus d'Alexandrie, mais de Ctésiphon31 en Irak actuel, et ce n'est plus 'Amr Ibn al-'As, mais Sa'd Ibn Abî Waqqâs qui dirige l'armée. En voici l'extrait :

    « Cependant, quand les musulmans eurent conquis la Perse et mis la main sur une quantité innombrable de livres et d'écrits scientifiques, Sa'd Ibn Abî Waqqâs écrivit à 'Umar Ibn al-Khattâb pour lui demander des ordres au sujet de ces ouvrages et de leur transfert aux musulmans ? 'Umar lui répondit : « Jette-les à l'eau. Si leur contenu indique la bonne voie, Dieu nous a donné une direction meilleure. S'il indique la voie de l'égarement, Dieu nous en a préservés. » Ces livres furent donc jetés à l'eau ou au feu, et c'est ainsi que les sciences des Perses furent perdues et ne purent parvenir jusqu'à nous. »

    — Ibn Khaldûn, Le Livre des Exemples, T. I, Muqaddima VI, texte traduit et annoté par Abdesselam Cheddadi, Gallimard, novembre 2002, p. 944.
    Si le contexte change, la phrase qui relate la réponse de 'Umar Ibn al-Khattâb est reprise mot pour mot de la chronique d'Al-Baghdâdî, ce qui vient renforcer qu'il s'agit d'une légende construite de toute pièce. Tel est l'avis, entre autres, d'Ahmed Djebbar, chargé d'études en histoire des mathématiques à l'université des sciences et des technologies de Lille31 et auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire des sciences ou de Richard Goulet35 directeur de directeur de recherche émérite au CNRS.

    La destruction de la bibliothèque d'Alexandrie par les troupes musulmanes est contredite dès le début du xviiie siècle par Eusèbe Renaudot36, puis à la fin du xixe siècle par le sociologue Gustave Le Bon37.

    Dans la première moitié du xxe siècle d'autres études abondent en ce sens, comme celle en 1911 de Victor Chauvin38, celle d'Alfred Joshua Butler en 190239, celle de Paul Casanova en 192340 et celle d'Eugenio Griffini en 192541.

    À l'opposé, l'historienne Mireille Hadas-Lebel dans son ouvrage en 2003 sur Philon d'Alexandrie écrit que la bibliothèque après sa destruction en 390 fut reconstituée au vie siècle puis incendiée lors de la conquête arabe en 64142. Selon Martine Poulain dans sa recension de l'ouvrage de El-Abbadie :

    « Malgré les limites des sources, les historiens estiment en effet généralement qu'Alexandrie fut détruite lors des invasions arabes du viie siècle sur ordre du calife Omar. »

    Luciano Canfora (directeur scientifique de l'École supérieure d'études historiques de l’université de Saint-Marin), semblait admettre en 1988 la destruction de la bibliothèque par les Arabes43, tout en considérant l'histoire comme « douteuse »44 ; la différence de traitement du sujet entre les deux parties de son ouvrage ont ainsi pu faire considérer sa position comme équivoque44,45, certaines recensions estimant ainsi au contraire qu'il admettait l'hypothèse de la destruction au cours du conflit entre Aurélien et Zénobie de Palmyre (iiie siècle) comme la plus vraisemblable46. Canfora semble clarifier ultérieurement sa position en affirmant que la destruction date bien du conflit du iiie siècle47.

    Ahmed Dejbbar estime que la bibliothèque d'Alexandrie n'existait plus au moment de la conquête arabe, victime d'un incendie qui se produisit avant l'avènement de l'islam48. On peut également citer Bernard Lewis49, la longue étude de Mostafa el-Abbadi et Omnia Mounir Fathallah33 ou Paul Balta (qui comme Mostafa El-Abbadi34 rejette la piste des armées de 'Umar et privilégie celle du patriarche Théophile d'Alexandrie)50
    وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

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    • #62
      Envoyé par xenon
      Quand les Arabes vont incendier Ctesiphon et sa célèbre Bibliothèque,is ne se doutent surement pas un instant que les Matériaux de cette ville et les trésors des sciences helléniques et perses (heureusement sauvés par quelques lettrés du coin) serviront quelques siècles plus tard aux fondement de la nouvelle capitale d'Empire Baghdad et de la civilisation Islamique en devenir..
      Enfin tout ca pour dire que l'esprit des foutouhates réponds à une autre logique qu'a celle des Bâtisseurs de civilisation que furent les différentes dynasties musulmanes qui vont régner sur ce territoire
      Dar al Hikma a Bagdad, fondé par harun arrachid ce dernier éduqué par un savant perse et trop imprégné de la culture perse, et qui fait transférer un pôle de savoir pas lion de bagdad que l'université perse de Jundishapour ( pôle de science de savoir qui a rayonné pendant dès siècles avant l'islam) vers Bagdad, en la rebaptisant Dar al hikma, et en encourageant la traduction des ouvres grec et perse, syriaque vers l'arab.....médecine, philosophie, sciences ....moyennant des prêtre syriaques chrétiens ou juifs ou perse. Puis dar al hikma a culminé aux temps de son fils al mamoun.
      Tout ça pour dire qu'il faut rendre à César ce qui a appartient à César. Mettre tout au dos ou grâce à l'islam n'a aucun sens. Au contraire les arts en islam c'est haram. Qu'on soit cohérent. Cette ouverture aux sciences des kuffar grec à lepoque a même mené à des dissidences et querelles entre différent courant pro et contre, comme les muatazilites, achaarite, pour ou contre la philosophie... Etc. La on se perd dans les détails vaut mieux ouvrir un autre topic. Au plaisir

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      • #63
        Dar al Hikma a Bagdad, fondé par harun arrachid
        Il a quand même le mérite avec son fils Al Mamoun d'avoir encouragé cette effervescence culturelle et fait de Bagdad le centre du Monde à cette époque ..
        Tout ça pour dire qu'il faut rendre à César ce qui a appartient à César. Mettre tout au dos ou grâce à l'islam n'a aucun sens. Au contraire les arts en islam c'est haram.
        Ginger,je pense que tu fais confusion entre ce qui relève de la religion islamique stricto sensu et de ce qui a trait à la civilisation Islamique de manière générale .
        la religion interdit par exemple les instruments de musique,mais l'Art musical en lui même a été un marqueur important de la civilisation musulmane, c'est un fait .
        au plaisir
        Réciproquement.
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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