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Un an après, être français en Algérie (1963)

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  • J’ai hésité pour passer ce témoignage, mais vu la tournure des débats concernant les atrocités de la France…

    Ame sensible s’abstenir.

    MASSACRE D'UNE FAMILLE EN ORANIE
    Par Jean-Cllaude KESSLER


    Témoignage recueilli par Hervé CUESTA dans le dernier numéro d'Aux Echos d'Alger
    Depuis quelques jours une espèce d'hystérie collective s'est emparée de la presse et de l'audiovisuel mettant en cause le comportement de l'armée Française durant la guerre d'Algérie. D'anciens soldats du contingent éprouvent aujourd'hui, disent-ils, un besoin impérieux de parler.... de dénoncer Certaines dérives qu'aurait pu commettre notre armée durant ce conflit. Aussi, j'ai décidé à mon tour de parler, de raconter...

    Tout ce qui va suivre est un témoignage destiné aux générations présentes et à venir, afin de ne jamais oublier le martyre qu’ont subit ces Français d'Algérie, véritable génocide que la France a caché.

    Je veux raconter...

    Les toutes premières victimes innocentes, qui au lendemain de la Toussaint sanglante, pour la plupart des femmes et des enfants, étaient retrouvées affreusement mutilées, mais ceci n'allait être que le prélude d'une extermination qui devait durer plus de sept ans.

    Alors que je me trouvais avec mon unité en Oranie, nous étions chargés d’assurer la protection de femmes isolées et au cours de la journée nous passions les voir afin de les rassurer. Je me souviens en particulier d'une famille de cultivateurs dont leur ferme n'était qu'à une vingtaine de kilomètres de notre base, elle était composée du père, de la mère et de quatre enfants dont l’aînée, une fillette de quatorze ans et le dernier âgé seulement de quelques mois, ils avaient installé sur le toit une sirène à air comprimé qu’ils devaient déclencher en cas d’attaque. Je me souviens de cette nuit où le hurlement lugubre de la sirène semblait nous dire : « dépêchez-vous » .


    Je veux vous raconter ce que nous avons retrouvé à notre arrivée :
    La grange était en feu, dans la cour la fillette était au sol, morte et entièrement dévêtue, après l’avoir violée ils lui avaient tranche la tête et déposée entre ses jambes nues. Mes hommes et moi étions pétrifiés, incapable de bouger, le plus jeune du groupe a vomi et a refusé d’aller plus loin.

    Nous nous sommes dirigés vers l’entrée de la maison et là, dans la grande pièce qui servait de séjour, j'ai découvert ce qu'on appelle l'horreur, le père était étendu près de la grande table qui occupait le centre de cette pièce, son visage, les yeux grand ouvert disaient encore sa souffrance et sa bouche entre-ouverte avait vainement tenté de prendre un peu d'air quand ils l'ont égorgé, son pantalon était rabattu sur ses chaussures.

    Il était émasculé et il y avait du sang partout sur le sol.

    Sur la grande table gisait sa femme, la jupe retroussée sur sa poitrine, une grande plaie allant du pubis jusqu'à la taille et par où s’échappaient ses viscères qui pendaient le long de la table.

    Un peu plus loin sur le sol, une « bouillie » sanguinolente qui de prime abord ne ressemblait à rien, était en fait les deux garçons sur qui les terroristes s’étaient acharnés probablement à coup de barre transformant leur tête en une espèce de galette rouge dont la cervelle striait de blanc cette flaque.

    Enfin je dois raconter aussi comment nous avons découvert le quatrième enfant. Un bébé d’une quinzaine de mois, comment décrire la scène tant cela est hideux, dans la cheminée éteinte ils s’étaient servi du tournebroche pour empaler l’enfant, le pique qui traversait son corps ressortait près du cou, sa tête pendait et ses mains touchaient les cendres du foyer.

    Il flottait dans la pièce une odeur fade, et je sais à présent ce que l’on appelle l’odeur de la mort ; Les corps étaient encore chauds preuve que le massacre venait d’avoir lieu, les salopards ne devaient pas être bien loin.

    Nous avons roulé les cadavres dans nos toiles de tentes afin de les ramener à notre camp, et j’ai du personnellement retirer le pique qui empalait le bébé car les hommes qui m’accompagnaient ont refusé de toucher le petit corps meurtri et je ne voulais pas, par respect pour cet enfant dont le seul crime avait été de naître européen, que d’autres le voient.

    Peut-on imaginer que des êtres humains puissent commettre de tels actes au nom d’une quelconque idéologie sans devenir eux-mêmes des animaux.

    Jean-Claude KESSLER


    On est loin des conventions de Genève là...
    Dernière modification par BEO777, 04 septembre 2018, 17h33.

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    • @beo777

      ... Pardon d’avoir débarqué en 1830 à Sidi-Ferruch pour chasser le colonisateur ottoman qui affamait depuis plusieurs siècles les ancêtres du mafieux président algérien ...

      Quelqu'un parmi les algériens vous avait-il demandé quelque chose ?

      ... Pardon d’avoir libéré les esclaves chrétiens européens, ravis sur les bateaux croisant en Méditerranée, entassés dans des bouges pour satisfaire les bas plaisirs des potentats locaux ? ...

      Bien. Une fois vos comparses libérés, le bon sens aurait voulu que tout le monde rentre chez-lui. Non ?

      ... Pardon d’avoir défriché, drainé, asséché et fertilisé un sol à l’abandon depuis des siècles et d’avoir perdu à l’époque 106 « colons » sur 450, morts de maladie en Mitidja ? ...

      S'agissait-il de coopérants venus défricher des terres sur un noble sentiment de philantropie ? Ou plutôt d'aventuriers venus chercher fortune dans un pays conquis par les armes et se faire proprios sur des terres spoliées à un peuple vaincu ?

      ... Pardon d’avoir construit des villes modernes là où il n’y avait rien ? ...

      Des villes modernes pour qui ?

      ... Pardon d’avoir créé une agriculture prospère et exportatrice, alors qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer des produits de la terre ? ...

      Comme déjà indiqué, l'Algérie importe son blé depuis 1930 après avoir été crėditrice à cette même France du temps où sa propre Révolution l'affamait. On pourrait poursuivre dans la même veine sur chacune des affirmations pompeuses contenues dans votre réquisitoire des "bienfaits" que votre colonisation prétend avoir amené à ce pays de néant qu'on vous a déssiné, en supposant bien entendu que ce néant était peuplé par la bande de bougnouls que vous décrivez et qui n'auraient naturellement jamais pu se développer seuls et à leur rythme sans que les armées françaises se soient immiscées dans leur histoite.
      Dernière modification par Harrachi78, 04 septembre 2018, 17h40.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • En pdf:

        La scolarisation des musulmans en Algérie (1882-1962) dans l'enseignement primaire public français. Etude statistique [article]
        Hubert Desvages
        Cahiers de la Méditerranée Année 1972 4 pp. 55-72
        Fait partie d'un numéro thématique : Les hydrocarbures, migrations et accueil


        https://www.persee.fr/docAsPDF/camed...m_4_1_1678.pdf

        En annexe (page 16): nombre de musulmans, garçons et filles, inscrits dans l'enseignement primaire public (1881-82 / 1961-62).

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        • Pour télécharger le pdf (protégé par captcha):

          https://www.persee.fr/doc/camed_0395...1_T2_0058_0000

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          • @Bachi

            En 62 l'immense majorité des Algériens était analphabète, la quasi totalité devrais-je dire l'était.
            Les meilleurs, la crème de la crème avait un certificat d'études primaires.
            Je confirme. Aucun parmi mes oncles (ils sont six) n'a jamais fait l'ėcole ni ne sait lire et écrire. Seul mon père a pu faire un petit parcours d'enseignement primaire et il passait pour un "intellectuel" parmi eux. Pourtant, ils ont tous grandi à Maison-Carrée, si loin de Biskra et si près d'Alger ...
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • Ecoles de maison carrée : et ça c’est quoi, la majorité sont musulmans ?

              http://alger-roi.fr/Alger/maison_car..._56_57_mas.htm

              http://copainsdavant.linternaute.com...verdet-3237383

              Sur la première il doit y avoir 3 ou 4 européens, sur une quarantaine d'élèves

              Vous en voulez encore des photos, des dizaines ?

              Vous n'avez aucune vergogne.
              Dernière modification par BEO777, 04 septembre 2018, 17h46.

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              • @beo777

                Répondez aux faits exposés plus haut, nous discuterons (en textes et en chiffres) des jolies photos après ...
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • Vous n'avez aucune vergogne.


                  hakimcasa Pour télécharger le pdf (protégé par captcha):

                  https://www.persee.fr/doc/camed_0395...1_T2_0058_0000
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                  • Merci de me le signaler.

                    Voici le lien en entier. Il faut le copier et le coller dans la barre de recherche. J'ai sauté une ligne parce sans cela, le lien qui s'affiche ne marche pas.

                    https://www.persee.fr/

                    doc/camed_0395-9317_1972_num_4_1_1678#camed_0395-

                    9317_1972_num_4_1_T2_0058_0000

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                    • Tu me dis si ça marche. Merci.

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                      • CE LIEN marche
                        Pour télécharger le pdf (protégé par captcha):

                        https://www.persee.fr/doc/camed_0395...1_T2_0058_0000
                        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                        • @nacer-eddine06

                          Laisse tomber. Je ne peux rien faire pour toi.

                          Ceux que les statistiques intéressent sauront facilement les retrouver en tapant uniquement le titre de l'ouvrage.

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                          • La scolarisation des musulmans en Algérie (1882-1962) dans
                            l'enseignement primaire public français. Etude statistique
                            Hubert Desvages
                            Citer ce document / Cite this document :
                            Desvages Hubert. La scolarisation des musulmans en Algérie (1882-1962) dans l'enseignement primaire public français. Etude
                            statistique. In: Cahiers de la Méditerranée, n°4, 1, 1972. Les hydrocarbures, migrations et accueil. pp. 55-72;
                            doi : https://doi.org/10.3406/camed.1972.1678
                            https://www.persee.fr/doc/camed_0395-9317_1972_num
                            LA SCOLARISATION DES MUSULMANS EN ALGERIE (1882 - 1962)
                            DANS L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE PUBLIC FRANÇAIS
                            ETUDE STATISTIQUE
                            L'intérêt d'une analyse statistique de
                            l'oeuvre française de scolarisation des musulmans n'est pas seulement d'éclairer
                            le présent -l'importance de l'effort scolaire de l'Algérie actuelle, compte tenu
                            de l'ampleur du handicap initial, ou encore de l'insuffisance du nombre de ses
                            cadres, dont les racines plongent toujours dans la période coloniale le prouve-j
                            une telle étude présente aussi un intérêt historique propre s analyser la
                            réalité de la colonisation en matière d'éducation, par delà les déclarations de
                            bonnes intentions du colonisateur.
                            La présente étude qui nfa d'autre prétention
                            que de rigueur statistique, se veut une simple esquisse des grandes phases de
                            la scolarisation des musulmans et des principaux facteurs qui l'ont modelée,
                            mais sans entrer dans le détail de cette analyse.
                            LES DEBUTS DIFFICILES (1882 - 1908)
                            En 1881-1882, alors que se mettait en place,
                            en France, la politique scolaire de la Ille République, la scolarisation des
                            musulmans dans les écoles françaises en Algérie était pratiquement nulle : à
                            peine 3 000 scolarisés, garçons et filles, dans les écoles françaises de toutes
                            catégories (2) • Les tentatives de scolarisation élaborées sous le second
                            Empire n'avaient en effet pas résisté aux premières années du régime civil : les
                            collèges arabes-français d'Alger et d'Oran avaient été supprimés et les écoles
                            arabes-françaises progressivement fermées (sur la quarantaine de ces écoles
                            qui fonctionnaient vers 1870, il n'en restait plus que 13 en 1882 ; en 1883
                            elles avaient complètement disparu). (3) Tout restait donc à faire.
                            56
                            Vingt-six ans plus tard, à la fin du rectorat
                            de Jeanmaire (1884-1908), un premier é lan avait été donné : plus de 33 000
                            musulmans, garçons et filles, étaient inscrits dans l'enseignement français.
                            Cette première grande phase de la
                            scolarisation est la résultante de deux séries de forces contraires : d'une part,
                            l'action du gouvernement et du parlement, et surtout celle en Algérie des autorités
                            universitaires ; de l'autre, les résistances à cette politique scolaire, aussi
                            bien de la part des colons que de celle des musulmans eux-mêmes.
                            L1 act ion du gouvernement se manifeste dès
                            1880, lorsque Jules Ferry ordonne une enquête sur la situation scolaire de la
                            Kabylie qui est à l'origine de la lettre-programme d'octobre 1880 et du décret
                            du 9 novembre 1881 créant en Kabylie des écoles ministérielles intégralement
                            financées par le ministère de l'instruction publique. (4) Sur place, outre
                            quelques administrateurs, dont celui de Fort-National, Sabatier, des
                            universitaires dévoués tels E. Scheer, mort a 37 ans d'épuisement , ou Masquerays
                            le directeur de l'Ecole des Lettres d'Alger, s'attachèrent à la mise en oeuvre
                            de cette politique. Mais elle n'avait pas suscité 1 ' engouement que s'imaginait (?)
                            Jules Ferry dans sa lettre-programme et ne devait pas tarder à soulever la
                            résistance des colons. C'est dire que le décret du 13 février 1883 fut fort mal
                            accueilli en Algérie, et encore plus mal appliqué. (Ce décret étendait en
                            Algérie les lois scolaires françaises) •
                            Mais le nouveau recteur nommé en 1884,
                            Jeanmaire, était un partisan chaleureux de l'oeuvre. Il prépara un plan de
                            scolarisation des musulmans qui prévoyait la création, chaque année, de
                            60 à 80 classes, une augmentation des crédits de 150 000 F par an pour les
                            traitements et de 400 000 F pour les subventions de l'Etat aux communes. II.
                            prévoyait en outre de concentrer les efforts sur les villes et sur la Kabylie.
                            Jeanmaire avait en effet évalué à 12 000 musulmans le nombre de scolarisables
                            dans les 20 principales villes, à 27 000 les scolarisables de la grande
                            Kabylie, à 23 000 ceux de la Kabylie du Constantinois : soit un total de 62 000
                            musulmans "utilement scolarisables", pour lesquels 620 écoles seraient
                            nécessaires. Au rythme de 60 écoles par an, ce plan serait réalisé en 10 ans.
                            Combes, rapporteur de la Commission des
                            XV11Ï, défendit ce plan de scolarisation qu'il avait repris à son compte %
                            adopté par le parlement, ce plan est à l'origine du décret du 18 octobre 1892
                            -la charte de lf enseignement des musulmans en Algérie jusqu'au décret du
                            - 51 -
                            (8) 5 mars 1949 .'Le programme était des plus ambitieux, puisque le décret
                            proclamait que "toute commune dTAlgérie (devrait) être pourvue d'écoles en nombre
                            suffisant pour recevoir tous les garçons indigènes d'âge scolaire". Mais d'une
                            part, l'obligation scolaire n'était
                            58
                            C'est dire que, tout au long du rectorat de
                            Jeanmaire, les forces hostiles à la scolarisation lfont largement emporté. II est
                            incontestable que le plan de 1892 nf a pas été respecté : Jeanmaire espérait
                            atteindre les 62 000 scolarisés en 1902, il n'a pu dépasser les 30 000 qu'en 1905-1906.
                            En 1907-1908, l'Algérie, territoires du Sud
                            compris, comptait environ 800 000 musulmans scolar isables, en reprenant le
                            pourcentage de scolar isables par rapport à la population musulmane totale qu'adopte
                            le rectorat pour cette période, 18 % (14) . Les 30 730 garçons scolarisés et les
                            2 677 filles ne représentaient respectivement que 77 et moins de 7 scolarisés sur
                            1 000. Malgré toute l'énergie du grand recteur qui travailla sans relâche à la
                            mise en place de l'enseignement, cette période s'achevait donc par un semi-échec,
                            et doublement : par le départ de Jeanmaire, et par la mise en application d'un
                            nouveau type de scolarisation, au rabais si l'on veut qui était une
                            reconnaissance implicite de l'échec de la scolarisation menée jusque là. Encore ne
                            faudrait-il pas noircir le tableau : si les buts que s'était fixés Jeanmaire n'ont
                            pas été atteints, un premier élan avait été donné que ne devaient guère
                            renouveler les trente-cinq années d'immobilisme colonial qui suivirent.
                            L'IMPOSSIBLE RENOUVEAU (1908-1944)
                            S'il est vrai que le nombre de scolarisés a
                            plus que triplé entre 1907-1908 et 1944-1945, passant de 33 000 à plus de
                            108 000, avec un maximum de 117 000 en 1940-41 et 1941-42, il serait difficile
                            de prétendre que ces années ont connu une accélération réelle du rythme de la
                            scolarisation des musulmans, àl'exception peut être des années 1930-1942. Il
                            est cependant exact que la courbe de scolarisation ne traduit pas un
                            immobilisme constant : elle fait apparaitre des phases de progression (1907-1908 a
                            1913-1914, 1930-31 à 1941-42) entrecoupées de phases de régression, ou de
                            stagnation relative (1920-21 à 1930-31), qu'il convient d'examiner séparément.
                            En six années, l'expérience des écoles
                            gourbis a permis un apparent renouveau de la scolarisation : 33 000 scolarisés en
                            1907-1908, 47 000 en 1913-14. Mais cette progression n'a pas répondu aux
                            objectifs qui avaient été avancés par Jonnart dans son télégramme du 22 décembre 1907
                            à savoir la création de 60 écoles auxiliaires par an, le rythme de création des
                            anciennes écoles indigènes restant le même. D'une part, le nombre de créations
                            de ces dernières s'est brutalement affaissé : 21 écoles ordinaires ouvertes de
                            de 1909 à 1914, contre 41 de 1903 à 1908 ; d'autre part, les créations
                            - 59 -
                            prévues d'écoles auxiliaires n1 ont pas été respectées (sur les 300 qui auraient dû
                            s1 ouvrir dans les années civiles 1909 à 1913,
                            été créées entre octobre 1908 et octobre 1914).
                            - 60
                            sion reste faible : au sortir de ces 10 années de stagnation relative, les 56 882
                            garçons scolarisés en 1930-31 et les 6 899 filles, ne représentent encore que
                            114 scolarisés sur 1 000, et 14 scolarisées sur 1 000 (21) . L1 échec de l'oeuvre
                            française de scolarisation en Algérie, au moment où la France fêtait le Centenaire
                            est inscrit dans ces chiffres.
                            Un renouveau plus sérieux sf esquisse dans les
                            années 1930-31, 1941-42 puisqu' en moins de 12 ans le nombre de scolarisés a presque
                            doublé, pour atteindre les 117 000. Non quf il faille, au reste, surestimer l'ampleur
                            de ce renouveau : le bilan qualitatif de l'enseignement reste toujours aussi sombre :
                            moins de 1 000 musulmans dans l'enseignement secondaire -auxquels il faudrait
                            ajouter, il est vrai, un millier de musulmans dans les écoles primaires supérieures- ,
                            moins de 100 musulmans dans le supérieur, tel est le bilan dans les années 1930-40
                            C'est dire les limites de cette timide relance.
                            (22)
                            A partir de la fin de la première guerre mondiale
                            il n'est plus possible d'invoquer la résistance des musulmans pour justifier la
                            faiblesse de l'oeuvre de scolarisation : les témoignages abondent d'une acceptation de
                            plus en plus nette de l'école française par les musulmans (23) • Parmi les raisons de
                            cette profonde transformation de l'attitude des musulmans, il faut faire une place à
                            la guerre, à 1' importance du nombre de musulmans qui ont combattu en France ; il faut
                            aussi rappeler les développements de l'émigration temporaire vers la France, qui a
                            contribué à donner à la connaissance du français une importance nouvelle. Quoiqu' il
                            en soit, l'acceptation de l'enseignement français par les musulmans apparaît comme
                            un phénomène fondamentalement nouveau par rapport à l'avant -guerre, et
                            ble (24)
                            C'est donc dans l'attitude des français d'Algérie
                            qu'il faut chercher les raisons de la faiblesse de cette oeuvre scolaire. Non qu'ils
                            aient combattu aussi violemment qu'avant 1914 l'enseignement des musulmans : après
                            la guerre, le problème perd de son acuité, en liaison avec l'attitude des musulmans
                            pendant la guerre, en liaison aussi, peut être, avec la réorganisation financière de
                            cet enseignement : la loi du 1er mai 1915 qui déchargeait les communes de l'essentiel
                            des dépenses de scolarisation des musulmans (25) enlevait aux élus locaux toute
                            raison sérieuse d'hostilité. Mais elle ne faisait que déplacer le problème au plan
                            des Délégations Financières. A ce niveau, aucun effort sérieux n'apparaît. Le
                            budget de l'instruction des indigènes progresse certes, mais exactement au même rythme
                            que celui de l'instruction des européens : c'est dire qu'il reste, tout au long de
                            ces années d'immobilisme colonial, 4,5 fois inférieur à celui de l'instruction des
                            européens • Si la scolarisation des musulmans a pu progresser de manière plus
                            sensible dans les années 1930-1940, c'est par le biais d'une scolarisation de plus
                            en plus importante dans l'enseignement européen : entre 1930 et 1938, l'enseignement
                            - 61 -
                            spécial n'a accueilli en plus que 24 506 musulmans, tandis que l'enseignement européen
                            en recevait 19 228 en plus (27) : cf est dire que la progression de la scolarisation
                            après 1930 a été le fait de l'enseignement européen pour presque 45 %.
                            Et la guerre allait mettre un terme à ce timide
                            renouveau : les 117 000 scolarisés de 1941-42 n'étaient plus que 108 000 en 1944-45.
                            Recul absolu donc, mais bien davantage encore recul relatif, la population musulmane
                            n'ayant cessé de s'accroître. Sur environ 1 500 000 scolarisables en 1944 (28) ,
                            118 garçons sur 1 000 et 26 filles sur 1 000 étaient scolarisés en 1944-45.
                            La progression absolue des années 1920 à 1944 ne
                            doit donc pas faire illusion : les progrès n'ont été réels que pour les filles. Au
                            lendemain de la deuxième guerre mondiale, le taux de scolarisation des garçons était
                            revenu à ce qu'il était en 1930. La faillite de l'oeuvre est donc incontestable.
                            Elle est, compte-tenu de l'attitude nouvelle des musulmans face aux écoles
                            françaises après 1920, celle de l'Algérie coloniale.
                            LA TARDIVE RELANCE (1944-1962)
                            C'est seulement au lendemain de la seconde guerre
                            mondiale que la scolarisation des musulmans allait connaître un renouveau réel. Le
                            bilan de l'oeuvre française, au sortir de ces longues années d'immobilisme colonial
                            était alors dramatique : 9l musulmans âgés de plus de 6 ans sur 100 et 98
                            musulmanes ne savaient pas écrire en 1948. Et pour ne tenir compte que de l'oeuvre
                            française, 55 musulmans sur 1 000 et 14 musulmanes sur 1 000 seulement, savaient écrire
                            le français.
                            1948 (29)
                            Musulmans (hommes et femmes) sachant écrire en
                            (VOIR TABLEAU PAGE SUIVANTE)
                            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                            Commentaire


                            • Un nouvel élément devait alors favoriser la
                              scolarisation, le décret du 5 mars 1949 proclamant la fusion des deux enseignements
                              A (européen) et B (musulman) (33) • Ce décret mettait fin à l1 enseignement spécial
                              aux musulmans, et en même temps à la discrimination budgétaire dont avait souffert
                              jusqu'alors la scolarisation des musulmans.
                              Grâce à ces éléments favorables, la scolarisation
                              progressa rapidement de 1944 à 1954, puisqu'en 10 ans le nombre de scolarisés était
                              passé de 108 000 à 306 000, Certes, la scolarisation accusait un léger retard par
                              rapport au plan qui prévoyait pour 1954 255 000 scolarisés de plus qu'en 1944.
                              Néanmoins, le renouveau était incontestable, mais l'augmentation de la population
                              musulmane devait en limiter les effets : sur un peu moins de 2 millions de musulmans
                              scolarisables {34) , les 225 000 garçons scolarisés et les 81 500 filles ne
                              représentaient que 225 scolarisés sur 1 000 et moins de 82 scolarisées sur 1 000»
                              De plus, le renouveau était trop récent pour permettre une réelle promotion des
                              musulmans : en 1954, 481 seulement étaient inscrits à l'Université d'Alger et
                              22 musulmanes sur un total de 5 096 inscrits (35) • Soit moins de 1 musulman sur
                              10 étudiants, quand les musulmans étaient presque 10 fois plus nombreux que les
                              européens. La réalité de la progression scolaire des années 1944-1954 ne doit donc
                              pas faire oublier l'absence de promotion réelle des musulmans, ni l'insuffisance
                              de la formation des cadres musulmans.
                              Après le fléchissement des années 1955-56 et
                              1956-57, la progression de la scolarisation s'accélérait à nouveau sérieusement
                              pendant la guerre d'indépendance -parallèlement à la tentative désespérée parce
                              que trop tardive de conserver française l'Algérie. A la veille de l'indépendance,
                              presque 750 000 musulmans étaient scolarisés dans les écoles françaises, c'est-
                              (3 6) à-dire environ 40 % des garçons d'âge scolaire et 22 % des filles • Certes,
                              ce n'était pas la "scolarisation totale" prévue en 1944 pour 1965 : l'ampleur
                              de l'effort n'en est pas moins incontestable.
                              Ces analyses statistiques font apparaître le
                              caractère extrêmement tardif des progrès réels de la scolarisation des musulmans.
                              Malgré la persévérance des premiers artisans de l'oeuvre, Jeanmaire en tête,
                              elle s'est heurtée jusqu'à la première guerre mondiale à l'hostilité de
                              l'Algérie coloniale renforcée de celle des musulmans : ce n'est pas la faiblesse de la
                              scolarisation qui doit surprendre, mais bien plutôt que 84 garçons sur 1 000 et
                              7 filles aient été scolarisés en 1920. De la première à la seconde guerre
                              mondiale et malgré la relance des années 30, c'est à peine si les progrès de la
                              scolarisation ont compensé l'essor démographique : au sortir de cette période
                              - 64 -
                              de stagnation, moins de 12 % des garçons et moins de 3 % des filles étaient
                              effectivement scolarisés. Ce n'est qu'au lendemain de ces longues années d'immobilisme
                              colonial que la scolarisation des musulmans a pu prendre un réel essor, avec le plan de
                              scolarisation "totale" de 1944, puis avec les années de guerre d'indépendance. C'est
                              à-dire trop tard : politiquement pour la France, économiquement et socialement pour
                              l'Algérie indépendante. Non qu' il soit permis de sous-estimer la réalité de la
                              progression des années 1944-62, au sortir desquelles 2 musulmans sur 5 et 1 fille sur 5
                              étaient scolarisés. Mais à condition de bien marquer que ce caractère trop récent du
                              développement de la scolarisation des musulmans est responsable du trop petit nombre
                              de cadres musulmans formés à l'époque française et constitue un handicap très lourd
                              pour un pays qui s'est fixé comme objectif la scolarisation totale de sa jeunesse.
                              C'est dire que, malgré le renouveau des années 1944-62, l'insuffisance de l'oeuvre
                              française de scolarisation des musulmans continue à peser de manière négative sur
                              le développement de l'Algérie indépendante.
                              (1) - Cette analyse constitue 1* essentiel des chapitres consacrés à la scolarisation
                              de la thèse de M. AGERON, les Algériens musulmans et la France (1871-1919),
                              1968, 1 296 pages. En particulier les pp. 332-342, 465-470, 534-542 et 923-
                              949« L'attitude des français d'Algérie et des musulmans, ainsi que le rôle des
                              autorités universitaires, pour la période postérieure à 1919, mériterait une
                              analyse aussi approfondie que le présent article espère susciter,
                              (2) - Les statistiques de scolarisation sont reproduites en annexe. Afin de ne pas
                              alourdir l'appareil critique de cette étude, les chiffres de scolarisation
                              sont cités sans leur référence, que le lecteur pourra facilement retrouver
                              en se reportant à l'annexe. Les chiffres sont donnés sous réserve de quelques
                              vérifications,
                              (3) - Sur la scolarisation sous le second Empire, voir ALI MERAD, "Regards sur
                              seignement des musulmans en Algérie (1880-1960)", Confluent, juin- juillet
                              1963, pp. 596-600 î voir aussi AGERON, op. Cit., pp. 319-324, et pp. 325-332
                              sur la réaction contre la politique impériale.
                              (4) - Bulletin Universitaire de l'Académie d'Alger, 1892, p« 168. Sur la lettre
                              programme d'octobre 1880 et le décret du 9 novembre 18819 voir également
                              Y. TURIN "Instituteurs et Colonisation en Algérie au XIXe siècle", Revue
                              Historiques oct.-déc. 1965, p. 359 et AGERON, op. Cit., pp. 334-335»
                              (5) - Le Bulletin Universitaire de l'Académie d'Alger d'avril 1893, numéro 60,
                              a publié pp. 162-192 une très belle biographie d'E» Scheer par Ao Rambaud.
                              (6) - Sur l'extension à l'Algérie des lois scolaires françaises, voir HORLUC,
                              Inspecteur général de l'enseignement des Indigènes, "l'oeuvre française
                              pour l'enseignement des indigènes en Algérie", Bulletin de l'enseignement
                              des Indigènes de l'Académie d'Alger, (Beiaa), 1930, n° 288.
                              (7) - JEANMAIRE, Plan de scolarisation Alger 1891
                              (8) - Décret du 18 octobre 1892, Code de l'Algérie, octobre 1892, pp. 944-948
                              (9) - AGERON, opœ Cit., pp. 535-536 en particulier
                              (10) - Exposé de la situation générale de l'Algérie, 1900, 1ère annexe, p» 81
                              Le rapport, établi par JeanmaireP s'élève contre l'incohérence
                              budgétaire du parlement î de 1897 à 1900, le chapitre spécial pour les
                              créations d'emploi (68 000 F pour 1897S 40 000 F pour 1898, 44 000 F pour
                              1899 et 1900) est rétabli, et se superpose aux crédits de construction.
                              Or, pour 1900 par exemple, les premiers crédits ne permettent de nommer
                              que 22maîtres, selon une dépense moyenne de 2 000 F par emploi, quand les
                              crédits de construction auraient permis l'ouverture de 30 classes (au
                              taux moyen de subvention de l'Etat de 60 %), le coût moyen d'une classe
                              étant de 12 000 F.
                              (11) - Les dépenses d'instruction publique des indigènes du budget de 1901
                              présentent 1 116 702 F sur un total de dépenses ordinaires de 54 184 065 F
                              (statistique financière de l'Algérie, 1916, pp. 14-15).
                              (12) - Loi du 21 décembre 1897 sur les infractions spéciales à l'indigénat,
                              infraction 21 : "négligence ou refus d'envoyer un enfant d'âge scolaire
                              à l'école primaire".
                              66 -
                              (13) - Voir "1* enseignement des musulmans en Algérie sous le rectorat de Jeanmaire :
                              le rôle de l'école", le Mouvement Social, janvier-mars 1970, p. 114.
                              (14) - Le recensement de mars 1906 donnait, pour l'Algérie du Nord et les Territoires
                              du Sud, 4 501 890 musulmans.
                              (15) - II est très difficile d'avancer un chiffre précis (Cf. AGERON, op. Cit, p. 946)
                              Le chiffre avancé par HORLUC, op. Cit. p. 33 (217 écoles auxiliaires ouvertes)
                              est contredit non seulement par la Statistique générale de l'Algérie, mais
                              aussi par la propre série statistique que présente HORLUC de la scolarisation
                              entre 1892 et 1929, p. 24. D1 après celle-ci, il y avait 468 écoles indigènes
                              en 1914-15 contre 283 en 1908-1909, soit, en enlevant les 21 écoles
                              ordinaires créées entre ces années, un total de 164 écoles auxiliaires créées entre
                              1908-1909 et 1914-1915, total qui est presque celui de la Statistique
                              Générale (166).
                              (16) - Statistique Financière de l'Algérie, I9l6s pp. 14-15
                              (17) - AGERON, op. Cit. p. 945. Lf attitude des Libéraux se rattache à une position
                              "élitiste", justifiée certes quant à la qualité de l'enseignement proposé ;
                              mais les écoles-gourbis nTen représentaient pas moins un essai d'enseignement
                              de masse, qui eût peut être demandé non une condamnation df ensemble, mais
                              l.1 exigence d'une application loyale de l'expérience, et une réforme
                              pédagogique réintroduisant, au moins partiellement, l'arabe comme langue
                              d'enseignement, compte-tenu de l'appel à des moniteurs musulmans.
                              (18) - Entre 1913-14 et 1918-19, le nombre d'instituteurs français dont disposait
                              l'enseignement des musulmans est passé de 498 à 423 ; même si, pendant ces
                              années, celui des maîtres musulmans a progressé de 388 à 426, il n'en reste
                              pas moins que le nombre total des maîtres a décliné de 886 à 849, (HORLUC,
                              op. Cit., p. 24).
                              (19) - Cet arrêté rendait "l'instruction primaire obligatoire dans toutes les
                              nes de l'Algérie pour les garçons indigènes d'âge scolaire domiciliés dans
                              un rayon de trois kilomètres autour des écoles indigènes régulièrement créées"
                              (article 1er). Les chiffres de scolarisés publiés par Horluc en 1930, et que
                              reprend M. AGERON (op. Cit., p* 949) sont exagérés (cf nos observations sur
                              les statistiques de scolarisation en annexe).
                              (20) - Le dénombrement du 6 mars 1921 donnait 4 923 186 musulmans, avec les
                              toires du Sud. En acceptant le taux de 18 70 de scolarisables, l'Algérie
                              comptait donc environ 900 000 scolarisables de 6 à 13 ans, pour 37 585 garçons et
                              3 287 filles scolarisés en 1920-21»
                              (21) - Au recensement du 8 mars 1931, les musulmans étaient 5 588 314 (Territoires
                              du Sud compris). Le taux de 18 % de scolarisables donne donc environ
                              1 000 000 de scolarisables de 6 à 13 ans (Algérie du Nord et Territoires du
                              Sud.
                              (22) - A partir des années 1930, le secondaire reçoit environ 850 musulmans chaque
                              année, qui représentent 7 à 8 X de l'effectif total (avec un maximum de 8,9 %
                              en 1933) ; les Ecoles primaires supérieures qui scolarisent 288 garçons
                              musulmans et 8 filles en 1929 en scolarisent 848 et 37 en 1937. Dans le
                              supérieur, les musulmans, qui étaient une soixantaine au lendemain de la guerre
                              sont environ 90 dans les années 1930-1940. (D'après l'Exposé de la situation
                              générale, années 1930-1937),
                              - 67 -
                              (23) - Voir J. MOREL, l'école et la formation des élites en Algérie de 1919 à 1939
                              mémoire de maitrise, dactylographié, 1968, pp. 35 et suivantes. L'auteur
                              insiste sur le rôle de la guerre pour expliquer le retournement de l1
                              attitude des musulmans, notant p. 35 "un empressement moindre dans les régions où
                              il n'y a pas eu de conscript ion".
                              J. BERQUE, le Maghreb entre deux guerres, 1962, 445 p., rappelle p. 242
                              l'engouement pour les écoles, sans évoquer toutefois les raisons de cette
                              attitude.
                              (24) - II faut néanmoins faire quelques réserves, à propos de la scolarisation des
                              filles : ce sont plutôt les Evolués, et en particulier l'association des
                              instituteurs d'origine indigène et son journal, la Voix des Humbles, qui
                              réclameront l'enseignement pour les filles.
                              (25) - La loi du 1er mai 1915 qui allait au-delà de l'article 14 de la loi du 21
                              cembre 1908 (admettant le financement intégral des dépenses de scolarisation
                              des musulmans par le budget de l'Algérie "en cas d'insuffisance des
                              ressources communales"), mettait intégralement et sans réserve à la charge du budget
                              de l'Algérie les dépenses de construction, d'installation ou d'aménagement des
                              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                              Commentaire


                              • écoles ou classes primaires publiques de toute nature spécialement destinées
                                aux indigènes ; les dépenses afférentes aux travaux de grosses réparations |
                                les dépenses d'achat du mobilier personnel des maitres et du matériel
                                scolaire des classes" (J. 0. R. F., 2 mai 1915, pp. 2781-2782).
                                (26) - Statistique financière de l'Algérie, années 1930-1938,
                                (27) - En 1930-31, 46 362 garçons et 3 022 filles étaient inscrits dans
                                ment spécial, contre 10 520 et 3 877 dans le primaire européen (la
                                scolarisation des filles ayant été surtout le fait de ce dernier) ; en 1938-39, les
                                chiffres étaient respectivement de 65 441 et 8 449 contre 22 888 et 10 737
                                (Exposé de la situation générale, 1930 et Annuaire statistique de l'Algérie,
                                1938).
                                (28) - Le dénombrement du 31 octobre 1948 évaluait à 2 143 342 le nombre d'enfants
                                musulmans de 5 à 14 ans (Algérie du Nord et anciens territoires du Sud), soit
                                environ 1 700 000 enfants de 6 à 13 ans, ce qui représenterait une progression
                                de 700 000 scolarisables depuis 1930 (1 000 000 de scolarisables), soit une
                                progression d'au moins 500 000 scolarisables entre 1930 et 1944. D'où notre
                                chiffre de 1 500 000 scolarisables en 1944 (Algérie du Nord et Territoires du
                                Sud).
                                (29) - Résultats statistiques du dénombrement de population effectué le 31 octobre
                                1948, volume III, population musulmane, pp. 39 et suivantes.
                                (30) - "Décret relation au plan de scolarisation totale de la jeunesse en Algérie",
                                27 novembre 1944 (Code de l'Algérie, novembre 1944, pp. 203-204). Un autre
                                décret, en date du 27 novembre également, organisait un vice-rectorat de
                                l'académie d'Alger, chargé de l'exécution du plan de scolarisation et instituait
                                un comité du plan de scolarisation, chargé de "coordonner l'activité des
                                services compétents" (ibid, p. 206).
                                (31) - Le dénombrement d'octobre 1948 permet d'estimer à environ 1,7 million le
                                bre d'enfants de 6 à 13 ans (Algérie du Nord et Territoires du Sud). C'est
                                dire que, dès son élaboration, le plan du 27 novembre 1944 qui prévoyait, sur
                                20 ans la scolarisation d'un million de musulmans seulement était
                                singulièrement dépassé, sans parler de l'accroissement prévisible du nombre des
                                scolarisables entre 1945 et 1965.
                                68 -
                                (32) - Claude COLLOT, "Une fausse réforme : l'Assemblée financière de l'Algérie,
                                tembre 1945-Janvier 1948", Revue algérienne, n° 1, 1968, p. 104.
                                (33) - Le décret proclamait, en son article premier, l'abolition des "distinctions de
                                toute nature ayant trait à une différenciation ethnique de scolarisation des
                                élèves et de recrutement ou d'affectation des maitres dans les écoles
                                publiques d'Algérie".
                                (34) - Le dénombrement du 31 octobre 1954 évaluait la population musulmane à
                                8 487 317 unités, qui représentaient environ 2 000 000 de scolar isables pour
                                l'Algérie du Nord et les Territoires du Sud, d'après un taux de 23 % de scolarisables
                                par rapport à la population totale (le taux de 1948).
                                (35) - 176 musulmans en Droit, 59 en Sciences, 157 en lettres, 89 en médecine,
                                taire et pharmacie et respectivement 3, 3, 8 et 8 musulmanes. Chiffres
                                valables au 31 mai 1954, d'après l'Exposé de la situation générale pour 1954.
                                (36) - A partir d'un chiffre de 2,4 millions de scolarisables.
                                ANNEXES
                                I - STATISTIQUES Nombre de musulmans, garçons et filles, inscrits dans
                                l'enseignement primaire public (1881-82 / 1961-62).
                                Année seolaire Nombre de scolarisés Sources

                                Sources
                                E.S,G, (Annuel)
                                A. S.A. (1951)
                                ASA (1960) et E.S.G. annuel
                                Ministère de l'orientation
                                nationale, service
                                statistique.
                                II - OBSERVATIONS SUR LES STATISTIQUES
                                Contenu des chiffres retenus. Il n'est pas possible d'utiliser une série statistique
                                continue selon une même définition s tantôt les statistiques englobent les enfants des
                                écoles maternelles, tantôt les élèves de l'enseignement secondaire, voire supérieur,
                                tantôt encore ceux de 1* enseignement privé. Mais il est possible de préciser le contenu
                                exact des chiffres retenus et de calculer la marge d'erreur par rapportau seul primaire
                                public.
                                a) de 1881-82 à 1890-91, les chiffres sont ceux des
                                musulmans inscrits dans tous les établissements d'enseignement, publics ou privés, de la
                                maternelle au supérieur,
                                b) de 1891-92 à 1916-17, les chiffres fournis par HORLUC et
                                vérifiés dans l'exposé de la situation générale comprennent, en plus du primaire public,
                                les écoles maternelles et le cours normal annexé à l'Ecole normale de Bouzarea (soit, en
                                - 71
                                plus environ 3 %).
                                c) Les chiffres des années 1917-18 à 1919-20
                                englobent le primaire public, les maternelles et les écoles privées, soit une
                                surestimation, par rapport au seul primaire public, df environ 4 %.
                                d) Les chiffres des années 1920 à 1939 ne
                                concernent que le primaire public (cf est-à-dire le primaire proprement dit, les classes
                                enfantines du primaire et les cours complémentaires), à l'exclusion des maternelles,
                                des écoles privées et des autres ordres d'enseignement. Une sous-estimation infime
                                (moins de 0,5 %) provient de ce que l'on n'a pas retenu les chiffres de garçons
                                musulmans inscrits dans les écoles de garçons de l'enseignement spécial.
                                e) Les chiffres des années 1939-40 à 1961-62 sont
                                ceux des musulmans inscrits dans le primaire public, à l'exclusion des écoles
                                maternelles et des écoles privées.
                                Tous ces chiffres de scolarisation sont ceux des
                                inscrits et non des présents, au 5 novembre ou au 5 décembre de l'année scolaire
                                citée.
                                Valeur des chiffres retenus : Les statistiques reproduites ci-dessus sont extraites
                                des publications officielles du gouvernement général de l'Algérie ou du rectorat, à
                                savoir :
                                - L'exposé de la situation générale de l'Algérie
                                (E.S.G.)
                                - La statistique générale de l'Algérie (S. G. A»)
                                - L'annuaire Statistique de l'Algérie (A. S.A.)
                                - Le bulletin de l'Enseignement des Indigènes de
                                l'Académie d'Alger (BEIAA).
                                Les chiffres fournis par ces différentes
                                publications concordent généralement -n'étaient les différences de définitions- et ne
                                semblent guère devoir être mis en doute, sauf pour quelques périodes :
                                a) ainsi pour les années 1881-82 à 1891-92 ; plus
                                qu'à un ralentissement réel de la scolarisation, le tassement des années 1886-87,
                                1891-91 (de 9 064 à 11 409 scolarisés) semble correspondre à un ajustement des
                                chiffres, rendu nécessaire par le rapport de l'Inspecteur Général LEYSSENNE du
                                20 décembre 1888, qui mettait en cause les statistiques avancées jusqu'alors.
                                b) pour les années 1917-18 et 1918-19, les
                                chiffres publiés par HORLUC, l'Inspecteur Général de l'Enseignement des Indigènes sont
                                suspects (41 279 garçons, 7 792 filles, soit 49 071 inscrits en 1917-18, 41 376
                                garçons, 6 764 filles, soit 48 140 inscrits en 1918-19). Faisant suite à un déclin
                                - 72
                                continu entre les années 1913-14 et 1916-17, cette brutale remontée des années 1917-18
                                et 1918-19 ne saurait s1 expliquer par V arrêté du 6 juin 1917, rendant "lf instruction
                                primaire obligatoire dans toutes les communes de l1 Algérie pour les garçons indigènes
                                d'âge scolaire". En effet, l'obligation n'est décrétée que pour les garçons, qui
                                interviennent seulement pour 3 521 unités dans la brusque remontée de 1917-18,
                                tandis que les filles, pour qui l1 obligation ne joue pas, interviennent pour 4 070
                                unités. De plus, il est vraisemblable que le nombre de filles scolarisées ait pu
                                progresser en une année de 4 070 unités, quand de 1891 à 1915 il n'a progressé que de
                                3 209 unités. Il faut donc conclure à une exagération des chiffres fournis par HORLUC
                                -ce que confirme les autres statistiques officielles, en particulier la Statistique
                                Générale de l'Algérie (année 1916 à 1921, p. 75). Ce sont donc les chiffres de cette
                                statistique qui ont été retenus.
                                c) Les chiffres des années 1954-1962 ne semblent
                                pas devoir être mis en cause : d'une part, ils ont été fournis par les Inspecteurs
                                Primaires ; de l'autre, ils correspondent à la réalité de la scolarisation de
                                l'Algérie en 1962, selon les statistiques du Ministère Algérien de l'Orientation
                                Nationale.
                                Hubert DESVAGES
                                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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