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  • #76
    Suite et fin

    Pavlitchenko était tellement déterminée que même le choc des obus et les multiples blessures causées par les tirs ennemis ne parvinrent à la décourager. Les pots-de-vin non plus : Après que les soldats allemands eurent appris ses prouesses au tir, ils essayèrent de la retourner contre sa patrie en lui offrant du chocolat et la promesse d’un grade d’officier dans l’armée allemande. Essuyant un refus catégorique, les Allemands menacèrent ensuite de la découper en 309 morceaux, son nombre de morts confirmés. L’offre l’aurait ravie, car elle signifiait que son compte était largement connu, mais sa détermination ne faiblit jamais.

    Mais après que des éclats d’obus eurent frappé Pavlitchenko au visage au cours de l’été 1942, ses supérieurs décidèrent de la retirer des combats et la chargèrent de former des tireurs d’élite novices. On lui confia également un autre rôle : celui de propagandiste de guerre.

    Fin 1942, Pavlitchenko se rendit aux États-Unis afin de galvaniser le moral de troupes américaines sur le point d’être envoyées en Europe. L’une de ses premiers haltes fut la Maison Blanche, qu’elle devint la première citoyenne soviétique à visiter. Elle rencontra le président Franklin Roosevelt ainsi que sa femme Eleanor, avec qui elle développa de forts liens d’amitié : la première dame invita Pavlitchenko à effectuer une tournée à travers tous les États-Unis afin d’évoquer ses faits d’armes.

    S’adressant par l’intermédiaire d’un traducteur à des spectateurs venus par milliers, Pavlitchenko parla de son enfance et de ses triomphes en tant que sniper. Lors d’une conférence à Chicago, elle aurait notamment déclaré : « J’ai 25 ans et j’ai déjà tué 309 occupants fascistes. Ne pensez-vous pas, messieurs, que vous évoluez dans mon ombre depuis trop longtemps ? ».

    La presse américaine eut de son côté plus du mal à prendre Pavlitchenko au sérieux. Les journalistes la décrivaient comme une simple « femme soldat » et se concentraient sur son apparence physique, dénigrant son uniforme militaire vert et encombrant et son maquillage minimaliste. Au lieu de lui poser des questions sur ses compétences militaires, les journalistes préféraient l’interroger sur le vernis à ongles, la coiffure des femmes soviétiques et les raisons de son absence de maquillage. Ce à quoi elle répondait : « Il n’y a pas de règle contre cela. De toute manière, qui penserait à se repoudrer le nez au beau milieu d’une bataille ? ».

    Pavlitchenko se lassa rapidement de ces interrogations machistes, comme elle l’expliqua à un journaliste :
    « Je suis stupéfaite du genre de questions que m’ont posées les correspondants de la presse à Washington. Ne savent-ils pas qu’il y a une guerre en Europe ? Ils m’ont posé des questions idiotes telles que : est-ce que j’utilise de la poudre, du rouge à lèvres et du vernis à ongles et est-ce que je frise mes cheveux ? Un journaliste a même critiqué la longueur de la jupe de mon uniforme, arguant qu’en Amérique les femmes portent des jupes plus courtes et que mon uniforme me faisait paraître grosse. Cela m’a mise en colère. Je porte mon uniforme avec honneur. Il porte l’Ordre de Lénine. Il a été couvert de sang au combat. Il est évident que, dans le cas des Américaines, l’important est de savoir si elles portent des sous-vêtements en soie sous leur uniforme. Ce que représente réellement l’uniforme, ils ne l’ont pas encore compris. »


    Comparant la parité aux États-Unis et en Union soviétique, elle déclara également à l’occasion d’une de ses conférences : « Aux États-Unis, on me considère un peu comme une curiosité, un sujet de manchettes de journaux, de faits divers. En Union soviétique, je suis considérée comme une citoyenne à part entière, une combattante, un soldat pour mon pays ».

    Pavlitchenko finit par retourner en Union soviétique pour continuer à entraîner d’autres tireurs d’élite. Malgré une position relativement privilégiée en tant que figure héroïque, elle dût composer avec les effets durables de ses blessures et de ses démons personnels : l’alcoolisme, ce que nous pourrions appeler aujourd’hui le syndrome de stress post-traumatique, et les souvenirs d’un amant mort en première ligne, dans ses bras, au début de l’année 1942.

    À la fin du conflit, Pavlitchenko obtint son diplôme d’Histoire à l’Université de Kiev et travailla pour le compte de la marine soviétique. En 1957, elle retrouva Eleanor Roosevelt lors d’une visite de l’ancienne première dame en URSS. Lady Death mourut à Moscou en 1974, à l’âge de 58 ans, et l’Union soviétique lui rendit hommage en la décorant à titre posthume et en publiant deux timbres-poste à son effigie. Un long métrage ukraino-russe racontant sa vie, intitulé Battle for Sevastopol, fut tourné en 2015, et ses mémoires, Lady Death : The Memoirs of Stalin’s Sniper, traduites du russe furent publiées début 2018.

    "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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    • #77
      Le cas clairvius narcisse

      Clairvius Narcisse avait été déclaré officiellement mort le 2 mai 1962 des suites d’une maladie à l’hôpital Deschapelles d’Haïti et on l’avait mis en terre dès le lendemain, dans un petit village près d’Esther. Selon son témoignage, après avoir été frotté avec de la poudre de zombie, il avait assisté impuissant à son propre enterrement. Il pouvait voir et entendre mais il n’arrivait pas à parler et il ne ressentait rien. On l’aurait ensuite déterré et forcé à travailler en tant qu’esclave dans une plantation en compagnie d’autres zombies.
      Les propriétaires de la plantation droguaient régulièrement leurs esclaves afin de les conserver dans cet état de mort-vivants. Clairvius Narcisse n’avait du son salut qu’à l’erreur d’un surveillant qui avait oublié de lui donner sa drogue journalière. Il avait repris conscience 2 ans après sa mort mais il n’avait pas osé rentrer lui car il savait qu’il avait été victime de zombification par un hougan (sorcier vaudou) à la demande de son propre frère, pour une sombre histoire d’héritage, et il craignait de le rencontrer. Il avait donc erré dans le pays durant 16 ans, jusqu’à la mort de son frère. Il avait ensuite retrouvé sa sœur et lui avait raconté son histoire. L’année suivante Wade Davis se pencha sur son cas, dans l’idée d’en écrire un long reportage. Voici un exposé où le il nous parle ses recherches sur les zombies, tiré d’une interview qu’il donna en 1983 au Journal of Ethnopharmacology.

      » La littérature anthropologique et populaire sur Haïti regorge de références aux zombies. Dans ces histoires, les zombies sont des victimes innocentes, des morts-vivants extirpées de leurs tombes par des prêtres vaudou malveillants (les Bocors). Ils errent dans un état de transe comateux et ils sont obligés de peiner indéfiniment comme esclaves. La plupart des auteurs ont publiquement estimé que le phénomène était folklorique néanmoins il reconnaissent aussi que la majorité de la population haïtienne croit en à la réalité des zombies.

      Il y a longtemps de cela, en 1938, Zora Hurston, une élève de Franz Boas à l’université de Columbia, suggéra qu’il pouvait y avoir une base matérielle dans le phénomène des zombies. Après avoir visité ce qu’elle pensait être un zombie dans un hôpital près de Gonaïves, dans le centre-nord d’Haïti, elle en avait conclu qu’il ne s’agissait pas de réveiller les morts, mais qu’il était question d’une apparence de mort induite par une drogue connue de quelques-uns: un secret probablement ramené d’Afrique et transmis de génération en génération. Les Bocors savaient se servir de la drogue et ils connaissent son antidote. Selon ses conclusions, il était évident que cette drogue détruisait la partie du cerveau qui réagissait la parole et la volonté. La victime pouvait se déplacer et agir, mais elle ne pouvait plus formuler de pensées.

      L’intérêt scientifique pour le poison de zombie a été récemment ravivé récemment par des cas signalés de zombies sous la garde du psychiatre haïtien Lamarque Douyon. Dans l’un des cas, il a été suggéré que le patient avec été zombifié par un bocor qui avait utilisé un poison. Les médecins qui s’occupaient du dossier ont reconnu que le dosage correct du médicament approprié pourrait réduire le seuil métabolique d’un individu à tel point qu’il pourrait sembler mort. Conscients du potentiel médical profond d’un tel médicament, ils m’ont demandé, en 1982, d’enquêter sur la composition du poison de zombie en Haïti.

      Au cours de trois expéditions, les formules complètes de cinq poisons utilisés pour faire des zombies ont été recueillis dans quatre villages perdus en Haïti. Bien qu’un certain nombre de lézards, de tarentules, de serpents venimeux et de mille-pattes rentrent dans la composition de diverses préparations, il y a cinq ingrédients d’origine animale qui reviennent constamment:
      Des restes humains brûlés et enterrés, une petite grenouille d’arbre, un ver polychète, un grand crapaud du Nouveau Monde, et une ou plusieurs espèces de poisson-globe. L’ingrédient le plus puissant est le poisson-globe, qui contient des toxines neurotoxiques mortelles connues comme la tétrodotoxine.

      Les effet de l’intoxication à la tétrodotoxine ont été bien étudiés. La source la plus connue d’empoisonnement étant le poisson fugu japonais. Les Japonais acceptent les risques en consommant ces poissons car ils aiment les effets physiologiques secondaires exaltants qui en découlent, comme les sensations de chaleur, les rougeurs de la peaux, les légères paresthésies de la langue et des lèvres et l’euphorie qu’il procure.
      Dans la littérature japonaise, les cas d’empoisonnement au fugu ressemblent à des histoires de zombies. Par exemple, un homme était mort après avoir mangé du fugu et il reprit conscience sept jours plus tard dans une morgue. Il affirma qu’il se rappelait tout de l’incident et il déclara qu’il craignait d’être enterré vivant. Un autre cas concernait un homme qui avait quitté un cercueil que l’on portait au crématorium. L’été dernier, un Japonais empoissés par du fugu est revenu à la vie après qu’on ait cloué son cercueil.

      Un des patients zombie qui décrivit ses expériences m’a dit qu’il était resté conscient tout le temps, mais complétement immobilisé. Lorsqu’on l’avait déclaré mort, il avait entendu les pleurs de sa sœur et, pendant son enterrement, il avait eu l’impression de flotter au-dessus de sa tombe. Il se souvenait aussi que le premier signe de malaise qu’il avait ressenti avant de rentrer à l’hôpital avait été une difficulté à respirer et puis, ses lèvres avaient viré au bleu. Il ne savait pas combien de temps il était resté enterré avant que le responsable de sa zombification ne le relâche. D’après son témoignage et son dossier médical, au moment de sa mort apparente, il présentait clairement vingt et un, ou presque, des symptômes importants associés à l’empoisonnement à la tétrodotoxine.

      Les poisons que j’ai recueillis au cours de mes deux premières expéditions sont en cours d’analyse. Les expériences préliminaires sur des rats et des singes ont été des plus prometteuses. Vingt minutes après avoir appliqué le poison sur l’abdomen d’un singe, le comportement agressif de l’animal avait nettement diminué et il avait adopté une posture catatonique. Il était resté prostré durant neuf heures. Sa récupération avait été complète.
      "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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      • #78
        Suite et fin

        Ces résultats préliminaires en laboratoire, ainsi que la documentation et les données recueillies dans le domaine du biomédical indiquent qu’il existe bien une base ethnopharmacologique dans le phénomène des zombies. Les toxines contenues dans le poisson-globe sont capables d’induire des d’états physiques pharmacologiquement similaires à celles qui caractérisent les zombies en Haïti. Que les symptômes décrits par l’état d’un patient zombie ressemblent aussi étroitement aux symptômes d’une intoxication à la tétrodotoxine tels qu’on peut les trouver dans la littérature japonaise suggère que le sujet a été exposé au poison.

        Des enquêtes ethnopharmacologiques, nous savons que le poison abaisse le taux métabolique de la victime pratiquement au point mort. Déclaré décédé par les médecins traitants qui vérifient ses signes vitaux superficiels, considéré comme mort par sa famille et par son créateur, la victime est alors enterrée vivante. L’on peut supposer que dans de nombreux cas la victime succombe au poison ou d’avoir suffoquer dans son cercueil. La croyance largement répandue de l’existence de zombies en Haïti, cependant, est basée sur les cas où la victime reçoit la bonne dose de poison, se réveille dans le cercueil avant d’être déplacé de sa tombe par son créateur.

        La victime, affectée par la drogue et traumatisée par la situation est ensuite immédiatement frappée par les assistants du fabricant de zombie. Il est ensuite attaché et conduit devant une croix afin d’être baptisé d’un nouveau nom de zombie. Après le baptême, on lui fait manger une pâte contenant une forte dose d’un psychotrope (Daruta Stramonium) connu en Haïti sous le nom de » concombre de zombies « , qui induit un état de psychose lors de son ingestion. Ainsi intoxiqué, il devient alors un zombie que son créateur peut aisément contrôler. »

        Le cas le plus récent de zombification que nous connaissons est celui d’une jeune femme, Mimerose Casimir. Au cours du printemps 2008, Mimerose Casimir était souffrante et elle s’était rendue à Tiburon, localité d’où elle était originaire. La jeune femme, qui était mère de trois enfants, fut supposée morte des suites de sa maladie par ses proches qui l’enterrèrent à Tiburon le 8 avril 2008 avant de retourner à Port-au-Prince. A leur grande surprise, sept mois plus tard, ils aperçurent Mimerose à la célébration du Bicentenaire de Port-au-Prince. Elle était bien en vie, et, étrangement, elle portait toujours la robe mauve avec laquelle elle avait été enterrée. Elle semblait cependant très confuse.

        Les membres de sa famille l’avaient alors amenée chez le pasteur Joseph Maxo, qui était connu pour s’occuper de cas de ce genre. Mimerose avait expliqué par la suite que durant sa détention, elle avait été contrainte de travailler dans des bus de Tiburon et dans d’autres villes du pays. Afin de s’assurer de sa soumission, ses nouveaux maitres lui avaient infligé d’horribles traitements. Après lui avoir fendu la plante des pieds avec des lames de rasoirs, ils l’avaient battue fréquemment et violemment, comme en témoignaient ses nombreuses cicatrices. Elle avait réussi à s’enfuir, ainsi que d’autres zombies, au cours du mois d’aout, durant l’incident qui avait lieu au Cap-Haïtien.

        Selon une interview donnée par le pasteur Joseph en 2008, plusieurs entreprises de Port-au-Prince emploieraient des personnes zombifiées qui ne demanderaient qu’à être libérées de leur condition. Les victimes seraient tellement nombreuses qu’il projetait même d’ouvrir un centre de réhabilitation pour zombies.





        Bonne Lecture
        "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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        • #79
          Une p'tite histoire avant d'aller au dodo
          ça n'intéresse pas grand monde , mais malich je me la raconte à moi même lol

          La Comtesse Bathory

          Elisabeth Bathory (Erzsébet en hongrois) est née le 7 août 1560 à Nyirbator en Hongrie. Elle est issue de la noblesse hongroise, puisqu’elle est la nièce d’Etienne de Bathory, Prince de Transylvanie et futur Roi de Pologne et sœur d’André, gouverneur de Transylvanie pour les Habsbourg. Son enfance est plutôt courte puisqu’à 11 ans, elle est déjà promise à Ferenc Nadasdy, baron puis comte hongrois au service des Habsbourg. Le mariage est célébré alors qu’elle n’a que 15 ans et elle reçoit comme dot le château de Cachtice dans les Carpates. Ferenc Nadasdy est nommé chef des troupes hongroises alors qu’il n’a que 23 ans. Elisabeth, elle, n’en a que 18. Cette nomination entraîne bien évidemment une désertion du château de Ferenc, qui, à cette époque, doit combattre les troupes de l’Empire Ottoman. Autant dire qu’Elisabeth est livrée à elle-même dans cette grande bâtisse. Elle doit donc prendre les choses en main, afin de gérer le château et par la même occasion la région et ses domaines. Cultivée, Elisabeth parle et écrit en six langues. Certains écrits rapportent qu’elle gérait de main de maître la région et qu’elle intervenait régulièrement pour aider les pauvres et les nécessiteux. En 1585 elle donna naissance à son premier enfant. En suivront cinq, dont seuls trois survivront. Les décès de deux de ses enfants n’ont rien à voir avec de la maltraitance, bien au contraire. Un mourut à la naissance et l’autre de mort subite. Sur ce point, les témoignages s’accordent pour dire qu’Elisabeth était une très bonne mère.
          Le mari d’Elisabeth décède en 1604, et c’est en 1610 que l’affaire Bathory sort au grand jour. Son rang social lui permettra d’éviter la condamnation à mort. Par contre elle sera assignée à résidence dans une pièce de son château, où elle mourra en 1614.

          Il faut savoir qu’à l’époque le royaume hongrois est assez vaste. Il englobe l’ouest de la Roumanie, le sud de la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie et une partie des territoires de l’ex yougoslavie. Au sud le royaume hongrois est talonné par l’empire ottoman qui s’arrête sur une ligne qui va de la Bosnie à la Bulgarie. Dans ce contexte un peu tendu, le royaume a besoin d’alliances et de soutiens pour éviter la poussée des turques. C’est pour cette raison que les Bathory sont des fervents défenseurs des Habsbourg et par conséquent de l’empire germanique. Le mari d’Elisabeth, nommé chef des armées hongroises, est donc très souvent sur le front. Il est surnommé le Chevalier Noir de part sa manière très belliqueuse d’affronter ses ennemis.
          Ce que l’on sait moins, c’est que la comtesse n’est pas une fervente de la domination germanique. Elle n’a jamais pu accepter cette main mise sur le royaume, suite à la cuisante défaite hongroise en 1526 face aux Ottomans. Une partie du royaume à l’est est donc administrée par les turques et l’autre par les hongrois via le Saint Empire germanique. Même si ce petit cours d’histoire est un peu barbant, il est nécessaire pour comprendre certains faits que nous verrons ultérieurement.

          L’affaire Bathory débute en 1604, lorsqu’un pasteur luthérien hongrois dénonce à la cour de Vienne des agissements plutôt sombres de la comtesse. On parle alors de maltraitance des servantes, de tortures et de brutalités. Il semble que des langues se délient suite à la disparition des nombreuses jeunes filles de la région. Les rumeurs vont bon train et il semble que la comtesse soit au centre de l’attention. Il faudra attendre 1610 pour que Matthias 1er du Saint-Empire charge le Palatin de Hongrie György Thurzò de faire la lumière sur le cas Bathory. Pourtant avant le résultat de l’enquête, Thurzò va prendre contact avec la descendance et la famille de la Comtesse, afin de négocier une sorte d’accord. Il est clair qu’une condamnation et par conséquent une exécution amèneraient de gros préjudices sur une famille influente de la noblesse hongroise. De plus, tous les biens et les richesses des Bathory auraient été confisqués par la couronne. De ce fait, la famille n’a plus d’autre choix que d’accepter cet accord. La comtesse, en cas de condamnation, serait donc assignée à résidence jusqu’à la fin de ses jours.

          Thurzò a récolté près de 300 témoignages entre 1610 et 1611. Ceux-ci accusent non seulement la comtesse, mais également 4 personnes au service des Bathory. On recense notamment :
          Passage à tabac entraînant la mort
          Brûlures à divers endroits du corps
          Morsures et mutilations
          Dénutrition jusqu’à la mort
          Exposition à des températures extrêmes

          La comtesse engageait de jeunes paysannes à son service pour les tâches domestiques. Elle savait pertinemment que les adolescentes ne pouvaient refuser. C’était une chance unique pour ces jeunes femmes d’être nourries, logées et blanchies. Et d’éviter par conséquent le travail harassant des champs. Elle en profitait donc pour exercer une domination totale sur ses sujets.

          Un jour, alors que la comtesse se faisait coiffer, une servante eut le malheur de lui arracher quelques cheveux par mégarde. Elisabeth Bathory lui asséna alors une violente gifle du revers de la main au visage qui la fit saigner. Quelques gouttes coulèrent sur les doigts de la comtesse, qui remarqua aussitôt que le sang agissait alors comme un baume revitalisant. Et oui, c’était Oil of Olaz avant l’heure !!! Bref cette anecdote fit prendre conscience à la comtesse que le sang pouvait lui rendre sa jeunesse, et à partir de ce moment commença la vague de terreur de la comtesse sanglante.

          Mutilations, barbaries, morsures et bains avec le sang des ces jeunes paysannes. Mais bientôt son appétit insatiable la poussa à se fournir avec de jeunes vierges issues également de la noblesse.

          Selon les témoignages, on parle de 100 à 200 jeunes femmes qui auraient trépassé dans les différents châteaux de la comtesse. Lors de sa condamnation, Thurzò attesta qu’un carnet appartenant à Elisabeth Bathory mentionnait 650 victimes. Seulement, personne d’autre que Thurzò n’a vu ce carnet, et il a, comme par hasard, disparu.

          Ce qui est avéré, c’est la rudesse de la comtesse envers ses domestiques. Vrai encore son insatiable envie de repousser la vieillesse. C’était une belle femme, extrêmement coquette et qui ne supportait pas les rides. Mais il faut aussi tenir compte du contexte. Dans ces périodes de troubles, les châtiments et la violence n’étaient pas rare. Son mari étant connu pour être diablement belliqueux, il n’en faut pas plus pour que la comtesse emboîte le pas de son époux. Et il n’est certainement pas impossible que la comtesse ait du sang sur les mains, mais jusqu’à quel point ? Par contre on n’est pas en mesure d’expliquer quel fut le déclencheur de ce sadisme. Plusieurs hypothèses ont été émises, à savoir : maladie, sureté du pouvoir, traumatisme ou usage de drogue. Celle qui retient particulièrement l’attention est l’usage de drogue. En effet la comtesse avait une tante dans sa famille, reconnue comme étant une sorte de sorcière. Pas dans le sens strict du terme, mais on sait qu’elle était familière avec les potions et les élixirs de toutes sortes. Il n’est donc pas exclu que la comtesse ait abusé d’élixirs de jouvence préparés par sa tante. Malheureusement rien ne permet de le prouver, si ce n’est l’existence de cette tante.

          Les témoignages recueillis sont également véridiques, mais, car il subsiste un mais d’importance, tous ceux-ci ont été principalement recueillis sous la torture et l’intimidation. De nombreuses preuves ont été retrouvées indiquant que Thurzò et ses compères ont extorqué une pléiade d’aveux sous des formes peu scrupuleuses. Souvent les témoins avouaient tout et n’importe quoi pour éviter d’interminables supplices.

          Les bains de sang quant à eux ne sont que des mythes qui ont perduré dans le folklore local, et particulièrement aux 18e et 19e siècles. En fait, c’est en 1729 qu’un jésuite du nom de Laszlò Turòczi publie pour la première fois un écrit sur la comtesse Bathory, où il y indique ces faits estimant que la vanité due à son rang social était la principale cause de cette dérive. On ne pouvait pas croire qu’une femme puisse être capable de violence gratuite. En 1817, lorsque des témoignages retrouvés en 1765, sont publiés, ils rejettent totalement les histoires de bains de sang. Néanmoins ils resteront dans l’imaginaire populaire jusqu’à aujourd’hui.
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          • #80
            Suite et fin

            La théorie de la conspiration

            En 1984, l’historien hongrois Laszlò Nagy avance une théorie qui présente la comtesse Bathory comme victime d’une conspiration. Il pense que la comtesse avait un gros ressentiment quant à la régence de l’empire germanique sur le royaume de Hongrie. Elisabeth Bathory avait soif de redorer le blason du pays après la cuisante défaite des armées hongroises face aux Ottomans, et n’acceptait pas cette soumission. La comtesse était une femme de principes et possédait une forte personnalité. Dès lors cette pseudo rébellion n’était pas du goût de tout le monde, et Elisabeth présentait un danger pour la stabilité et les alliances. Il semblerait donc que les crimes horrifiques aient été inventés de toute pièce par la famille afin de freiner les ardeurs de la comtesse, et qu’elle ne soit pas condamnée pour trahison mais pour un crime de droit commun. En cas de procès pour trahison, tous les biens et les propriétés risquaient d’être substitués aux héritiers et confisqués. L’accord signé avec Thurzò permettait à la descendance de la comtesse d’être à l’abri d’éventuelles confiscations. Elisabeth était assignée à résidence et les disparitions de jeunes filles, qui n’avaient certainement rien à voir avec la comtesse, étaient élucidées, histoire de calmer les esprits.

            Alors qu’en est-il ?

            Malheureusement et n’en déplaise aux amoureux du gothisme morbide ou des fans de Dracula et consort, la comtesse Bathory n’a pas été aussi cruelle qu’on le raconte. Certes, elle était certainement très stricte et probablement a-t-elle du sang sur les mains, mais qui n’en avait pas à l’époque. N’oublions pas qu’elle était pratiquement seule à gérer une région et plusieurs demeures conséquentes. Il était nécessaire d’avoir une certaine rigueur pour administrer un tel pavé en tant que femme.

            Ce qui est étrange dans cette histoire, c’est qu’étonnement le cas Bathory débute l’année du décès de son époux Ferenc. Bizarre coïncidence quand même. Ferenc combattait pour la Hongrie et par conséquent pour l’empire germanique. Il était donc un fervent des Habsbourg. Ce qui n’était pas le cas de la comtesse. Avec la mort de son époux, Elisabeth héritait des terres, des domaines et de la gestion à 100%. Son anti conformisme a certainement dérangé beaucoup de personne haut placées et même probablement dans sa propre famille. Dès lors, il n’est pas impossible qu’on ait cherché à la déstabiliser et la faire condamner pour des crimes de droits communs. Non seulement, elle serait assigné à résidence, mais en plus toutes les richesses ne seraient pas saisis. Et quoi de mieux de lui faire porter le chapeau pour ces disparitions, en agrémentant le tout avec des mythes et légendes.

            Les crimes dont elle serait coupable n’ont jamais été prouvés. Aucune trace et aucun écrit n’ont été retrouvés indiquant la culpabilité de la comtesse Bathory. Seule une lettre adressée à Thurzò a été découverte dans des archives de Budapest mentionnant l’enquête qu’il devait effectuer sur Elisabeth. Bien sur dans un autre registre, on ne peut pas non plus prouver le contraire, mais il est peu probable qu’elle soit la meurtrière sanguinaire qu’on pense.

            Le Château de Cachtice

            Aujourd’hui le château est en ruine et interdit au public pour des raisons de sécurité. Il est actuellement en restauration. Cet ouvrage fût pris et pillé en 1708 par des rebelles hostiles à Ferenc II. C’est dans ces murs que la comtesse Bathory a passé la plupart de son existence. C’est également dans ces murs qu’elle fut assignée à résidence et qu’elle passa 4 années emprisonnée dans une simple chambre. La légende est tellement ancrée dans l’imaginaire populaire que les habitants du village estiment que le château est hanté par l’esprit d’Elisabeth.

            Pour l’anecdote, sachez qu’un film slovaque à gros budget « La Comtesse » a retracé la vie d’Elisabeth Bathory. Réalisé et interprété par Julie Delpy en 2011, ce film a été relativement bien salué par la critique. Dans le monde musical, de nombreux groupes de métal se sont inspiré de l’histoire de la comtesse, tels que Aiden, Tormentor ou Venom.

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            • #81
              L'affaire du col Dyatlov

              IL Y A 56 ANS, L'OURAL FUT LE THÉÂTRE DE L'UN DES PLUS GRANDS MYSTÈRES DE L'ÈRE MODERNE, LORS DUQUEL NEUF PERSONNES PERDIRENT LA VIE DANS DES CIRCONSTANCES INEXPLIQUÉES.

              À première vue, ce qu'on a fini par appeler "l'affaire du col Dyatlov" n'a rien de surprenant : c'est l'histoire a priori banale d'un groupe de dix skieurs, dont neuf ont perdu la vie au cours d'un trek particulièrement difficile par -30°C. Mais les détails de l'affaire, qui proviennent essentiellement de journaux tenus par les protagonistes et de documents produits par des enquêteurs soviétiques, font froid dans le dos : dans la nuit du 2 février 1959, des membres du groupe ont apparemment déchiré leur tente de l'intérieur, avant de se précipiter dans la toundra vêtus de leurs seuls sous-vêtements.

              Cinq corps furent retrouvés trois semaines plus tard, plusieurs centaines de mètres en-dessous de là où se trouvait leur camp. Il fallut deux mois supplémentaires aux enquêteurs pour trouver les quatre autres corps qui, inexplicablement, étaient partiellement couverts de vêtements appartenant à ceux dont les cadavres avaient été retrouvés préalablement. Des tests révélèrent que ces vêtements émettaient de fortes radiations. Malgré cela, ainsi que des traumatismes impressionnants observés sur les cadavres (y compris de violentes fractures du crâne et des côtes broyées), les enquêteurs russes déclarèrent qu'ils n'avaient pu trouver aucune trace d'agression, et l'affaire fut rapidement bouclée.

              Le groupe était constitué d'étudiants de l'Université de l'Oural, qui avaient tous l'habitude de ce type d'expéditions. Celle-ci, organisée par Igor Dyatlov, 23 ans, avait pour but d'explorer Otorten, une montagne située dans la partie nord de l'Oural, et débuta le 28 janvier 1959. Youri Youdine, l'unique survivant de l'expédition, tomba malade avant que l'équipage ne s'aventure vraiment dans la campagne profonde, et resta se faire soigner dans un village local. Les neuf autres continuèrent leur trek, et selon des photos retrouvées et développées par les enquêteurs, le groupe emmené par Dyatlov établit son campement dans la soirée du 2 février sur la pente d'une montagne proche d'Otorten.

              Une tribu indigène locale a donné à la montagne le nom de "Kholat Syakhl", qui se traduit vraisemblablement par "la montagne des morts", même si dans une histoire pareille, ce nom parfaitement flippant paraît un peu gros. Toujours est-il que la décision prise par le groupe de dormir sur la pente de la montagne n'a pas beaucoup de sens. Ils n'étaient qu'à un kilomètre à peine d'une petite forêt, dans laquelle ils auraient certainement trouvé un peu d'abri dans ces conditions extrêmes. Ils n'étaient pas pressés par le temps, et installer son campement sur le flanc d'une montagne plutôt que dans la forêt est pour le moins surprenant.

              « Dyatlov ne voulait probablement pas repartir en arrière après une longue journée de marche, ou alors il a tout simplement décidé qu'il serait intéressant de s'entraîner à camper en pente », estimait Youdine dans le St. Peterburg Times en 2008.

              Ce fut leur tout dernier campement. Avant le départ, Dyatlov avait annoncé que l'équipe espérait être de retour le 12 février, mais qu'il était possible que leur expédition dure plus longtemps. L'alerte ne fut vraiment donnée que le 20 février, et le camp fut retrouvé le 26 par des équipes de recherche volontaires.

              À leur arrivée, les enquêteurs officiels remarquèrent que les tentes semblaient avoir été déchiquetées de l'intérieur, et trouvèrent des traces de pas de huit ou neuf personnes partant des tentes et se dirigeant vers le bas de la pente, où se trouvaient les arbres. Selon les enquêteurs, les chaussures et le matériel des aventuriers avaient été abandonnés au camp, et les empreintes indiquaient que les individus concernés étaient partis pieds nus ou en chaussettes. Autrement dit, ils étaient partis en déchirant leurs tentes et s'étaient échappés en urgence dans 1m de neige, alors qu'il n'y avait absolument aucune trace de la présence d'autres individus ou de lutte entre membres du groupe.

              Les deux premiers corps furent découverts à l'orée du bois, sous un pin géant. Souvenez-vous : les arbres étaient à plus d'un kilomètre du camp. Les enquêteurs rapportèrent que les empreintes de pas s'arrêtaient au tiers du chemin, même si on peut imaginer que les conditions climatiques les aient effacées avant qu'ils n'arrivent. Les deux cadavres trouvés là étaient en sous-vêtements, et pieds nus. Selon certains rapports, des branches avaient été brisées en haut de l'arbre le plus proche, ce qui indiquait que quelqu'un avait tenté d'y grimper. On distinguait les restes d'un feu juste à côté.

              Trois autres corps, y compris celui de Dyatlov, furent découverts à différents endroits entre le campement et les bois, et semblaient être morts en tentant de regagner le camp. L'un d'entre eux, Rustem Slobodine, avait le crâne fracturé, même si les médecins estimèrent que cette blessure n'était pas fatale. L'enquête criminelle fut close après que les médecins déclarèrent que les cinq individus étaient morts d'hypothermie.

              Deux mois s'écoulèrent avant que l'on découvre les quatre corps restants, ensevelis sous 4 mètres de neige dans un ravin quelques centaines de mètres en-dessous de l'arbre géant. Il avait été très difficile d'expliquer le comportement des cinq premiers, mais ce fut la découverte de ce quatuor qui s'avéra la plus horrifique. Tous avaient connu des morts très violentes, malgré, précisément, l'absence totale de traces de violence. L'un d'entre eux, Nicolas Thibeaux-Brignollel, avait lui aussi le crâne fracassé. Alexander Zolotariov avait les côtes éclatées. Ludmila Dubinina avait elle aussi les côtes cassées, et surtout, sa langue avait disparu.

              Il est possible que le groupe ait cherché de l'aide – en dépit du fait qu'ils se trouvaient au milieu de nulle part, sans équipement, par des températures glaciales – et qu'ils soient tombés dans un ravin. Mais ça n'explique pas que Dubinina ait perdu sa langue. Certains, à l'époque, émirent l'hypothèse qu'ils avaient été attaqués par des membres de la tribu Mansi. Mais les médecins légistes affirmèrent que les traumatismes, au vu de leur force, n'avaient pu être causés par des humains, surtout que les corps ne présentaient aucune trace visible de coups.

              « C'était comparable aux effets d'un accident de voiture », affirma Boris Vozrozhdenny, l'un des médecins en charge de l'affaire, selon des documents que le Times a pu consulter.

              Ce n'est pas tout. Ces quatre-là étaient mieux vêtus que les cinq autres corps, et avaient apparemment récupéré des vêtements sur leurs cadavres avant de reprendre leur route. Zolotariov, par exemple, portait le manteau et le chapeau de Dubinina, alors qu'elle-même avait enveloppé son pied dans un morceau d'un pantalon en laine initialement porté par l'un des deux morts retrouvés sous le pin géant. Plus étrange encore, des tests révélèrent que les vêtements portés par les derniers membres du groupe étaient radioactifs.

              Cette radioactivité est difficile à expliquer, mais le reste de l'affaire a peut-être une explication plus plausible que l'intervention d'extraterrestres ou que des essais nucléaires secrets, comme certains l'ont avancé. Il arrive en effet que les personnes frappées d'hypothermie se déshabillent, apparemment sans raison, sombrant dans une sorte de délire. L'explication la plus probable à ce désastre pourrait se résumer comme suit : le campement du groupe a été enseveli par une avalanche, ce qui expliquerait la tente déchiquetée et certainement une bonne partie des traumatismes observés sur les corps. Si les membres de l'expédition sont restés ensevelis assez longtemps, ils se sont sûrement retrouvés en état d'hypothermie, ce qui pourrait permettre de comprendre pourquoi ils sont ensuite partis chercher de l'aide sans vêtements ni équipement. Ce scénario est le plus plausible, surtout que l'on sait que cinq des neuf morts sont censés être morts de froid.

              Mais le fait qu'on ait détecté de la radioactivité est très étrange, tout comme la manière dont l'enquête a été menée. Des documents ayant trait à l'affaire ont été classés secret défense juste après la conclusion de l'enquête, et n'ont été à nouveau rendus publics que dans les années 1990. Ça fait déjà quelque temps que je m'intéresse à cette histoire et j'ai essayé d'obtenir de nouvelles informations, mais mes requêtes auprès de diverses agences de renseignement américaines sont restées lettres mortes. On ne sait toujours pas ce qui a causé cet incident, et les interviews qu'a donné l'inspecteur en charge de l'enquête, Lev Ivanov, montrent bien à quel point cette affaire est étrange.

              Ivanov fut le premier à remarquer que les corps et les vêtements retrouvés étaient tous radioactifs, et raconta que le compteur Geiger qu'il portait sur lui s'était complètement affolé tout autour du campement. Il a aussi révélé que des officiels soviétiques lui avaient dit, à l'époque, de clore l'enquête alors que des "sphères volantes lumineuses" avaient été aperçues dans cette zone en février et mars 1959.

              « Je soupçonnais à l'époque que ces sphères volantes aient été liées à la mort de ces gens, et j'en suis presque sûr aujourd'hui », déclara-t-il au journal kazakh Leninsky Put dans une interview déterrée par le Times.
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              • #82
                Suite et fin

                Un autre groupe d'étudiants, qui campait à 50km de là environ, raconta également avoir aperçu les fameuses sphères lumineuses. Dans un témoignage écrit, l'un d'entre eux affirma qu'il avait vu « un objet circulaire brillant voler au-dessus d'un village, allant du sud-ouest vers le nord-est. Le disque lumineux faisait quasiment la taille d'une pleine Lune, et il était de couleur blanche-bleue, entouré d'un halo bleu. Le halo émettait des flashes aveuglants, comme un orage dans la nuit. Quand cet objet volant disparut à l'horizon, le ciel s'illumina à cet endroit pendant encore quelques minutes. »

                La théorie dominante, si l'on prend en compte le secret dont est nimbé l'affaire, la radioactivité, et l'apparence de certains des corps, qui furent décrits comme « extrêmement bronzés » par un homme qui avait assisté à leurs funérailles, veut que le groupe se soit retrouvé par inadvertance sur une zone de tests militaires soviétiques. Mais, si l'on se fie aux rapports, on ignore totalement ce qui a pu causer de telles blessures à certains membres du groupe.

                Il est possible que certains d'entre eux aient aperçu une lumière inquiétante dans le ciel et qu'ils aient tous pris peur, fuyant pour sauver leurs vies, mais on n'a jamais eu de preuve d'une éventuelle explosion dans cette zone, ce qui éloigne l'hypothèse d'un essai nucléaire, ou quelque chose dans ce genre-là. Et quand bien même, cela n'expliquerait pas les fractures du crâne. Certaines pourraient s'expliquer par une chute dans le ravin, mais si vous vous souvenez bien, Slobodine avait lui aussi le crâne fracturé alors que son corps a été retrouvé sur le chemin du campement.

                Le fait qu'on ait retrouvé les restes d'un feu indique que certains membres du groupe étaient toujours en pleine possession de leurs facultés mentales, et la psychose n'est pas un effet habituel de l'exposition aux radiations. Surtout, cela n'explique pas qu'ils aient fui sans emporter aucun équipement. Alors, a-t-on affaire à un accident, ou a-t-on étouffé l'affaire ? L'explication la plus simple est sans doute la meilleure : le groupe a été enseveli par une avalanche, et, en état d'hypothermie avancée, s'est empressé d'aller chercher de l'aide. Les avalanches ont une force incroyable, et être pris dans l'une d'entre elles a de fortes chances d'engendrer des blessures aussi graves que celles dont ont été victimes des membres du groupe.

                Reste que l'enquête originelle, avec ses conclusions floues, a fait de cette histoire l'une des favorites de tout ce que la planète compte d'adeptes de théories du complot et de chasseurs d'extraterrestres. Et de fait, cette histoire est vraiment bizarre. Ivanov, le principal enquêteur, est décédé ; et, à moins que l'on découvre de nouveaux documents de l'armée, il y a peu de chances que le mystère de ce qu'on appelle désormais le col de Dyatlov soit un jour dissipé.




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                • #83
                  L'île aux cannibales

                  1933
                  6000 prisonniers ont été déportés sur l'île de Nazino sous le commandement de Staline. Ces déportés ont subi la torture et n'avaient ni vivres, ni eau, ils ont donc très vite dû apprendre à survivre dans un environnement qu'ils ne connaissaient pas. Aujourd'hui, cette île est appelée 'l'île aux cannibales'. Pourquoi ? Et bien parce que les déportés ont été forcés de s'entre-tuer pour se nourrir du cadavre de l'autre, ils n'avaient d'autres choix.

                  Comment en est-on arrivé là ? Les Soviétiques étaient en train de mettre en place le Socialisme et un million de vies n'était rien par rapport à cet objectif. Un million d'éléments déclassés, petits voleurs, bandits de petite envergure, fugitifs, nuisibles, tout y passait. Staline comptait ainsi coloniser des territoires tout en utilisant le travail forcé.

                  Un premier ensemble de déportés était donc constitué de détenus arrêtés et condamnés au cours des mois précédents, à des peines variant de un à cinq ans de camps. Il s'agissait de petits délinquants, pour la plupart récidivistes d'ailleurs. Le second groupe était constitué d'individus qui n'avaient simplement pas de passeports.

                  Quoi qu'il en soit, tous ont été arrachés à leur famille, pour de bonnes, ou de biens mauvaises raisons.

                  Dès leur arrivée, les déportés n'avaient reçu qu'un peu de pain ainsi que du poisson salé, rien de plus, alors autant dire que le régime promettait d'être sévère. Quelques déportés manquaient déjà à l'appel puisque les gardes avaient tiré sur ceux qui avaient tenté de s'enfuir. La situation était déjà tendue.

                  L'île n'était qu'une étendue de marécages et de bosquets, pas moyen de s'y échapper et même si tout avait été préparé à la hâte, le piège allait assurément se refermer sur chaque détenu présent, surtout avec seulement dix jours de nourriture, que peu de vêtements chauds et aucun abri. Il était donc évident que la plupart ne survivraient pas, qui pouvait tenir dans des conditions pareilles ?

                  Très vite, les gens mourraient en masse, d'autant plus que les rares poignées de farines distribuées était mangée à la hâte, ce qui provoquait souvent des étouffements. Les cadavres se sont vite transformés en source financière, puisque leurs dents en or leur ont été ôtées. C'était un véritable trafic organisé par des bandes de gardes sans aucun scrupule devant le danger et la mort des déportés. À n'en pas douter, ils profitaient de leur pouvoir pour anéantir physiquement et psychologiquement leurs égaux.

                  Certains détenus ont bien essayé de s'enfuit en construisant des radeaux de fortune, mais la plupart ont laissé la vie dans la rivière meurtrière. Petit à petit, les survivants, qui n'avaient bien évidemment plus rien à manger, ont dû se résoudre à manger les cadavres de leurs anciens co-détenus. Les vivants attendaient même à côté des mourants, espérant qu'ils lâcheraient vite leur dernier souffle, pour pouvoir ce rassasier. Plus rien ne leur faisait peur, ni même les maladies, seule la survie comptait.

                  Dans les premiers temps, ni les gardes, ni même les commandants n'ont réagi, ils n'ont pris aucune mesures contre ce cannibalisme, alors qu'il se passait des choses terribles sur cette île. De plus, attendre que les victimes meurent ne leur suffisait plus, les déportés ont donc commencé à attaquer des gens et à les tuer pour leur viande. Les déportés ont été traités de manière inhumaines et il semble bien qu'ils n'aient pas eu d'autres choix que de s'y accoutumer, c'était cela, ou une mort lente et cruelle. La 'faim' justifie souvent les moyens n'est-ce pas ? Finalement, comment pourrait-on leur en vouloir ?

                  Plus tard, chaque commandants, soldats, gardiens furent sévèrement punis, ils n'auraient jamais dû laisser cette situation dégénérer jusqu'à une telle extrémité, jusqu'à une telle tragédie humaine. Bref, l'homme est encore une fois, allé très loin dans l'inhumain et la maltraitance.

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                  • #84
                    Le Loup-Garou De Bedburg

                    A la fin du XVI ème siècle, une créature féroce terrorisa les habitants du petit village de Bedburg, en Allemagne. Partout où elle passait, la bête laissait dans son sillage des cadavres d'animaux horriblement mutilés, d'hommes, de femmes et d'enfants tués avec une sauvagerie indescriptible. Malgré l'organisation de plusieurs battues, le monstre restait imprenable, alimentant les rumeurs les plus folles sur sa nature : démon sorti des enfers, vampire, loup-garou sanguinaire...

                    En 1590, on réussit enfin à cerner la créature et à la capturer. A la surprise générale, on constata alors que le monstre de Bedburg était en réalité un homme : un dénommé Peter Stubbe, fermier de son état, parfaitement intégré à la communauté villageoise. Au cours de son procès, Stubbe avoua toutes les atrocités qu'il avait commises, révélant avoir tué treize enfants et deux femmes enceintes dont il avait arraché le fœtus du ventre pour le dévorer vivant. Aux juges horrifiés, il expliqua qu'il se transformait en monstre en s'entourant la taille d'une ceinture qu'il avait reçue du Diable lui-même.

                    Peter Stubbe fut accusé d'être un loup-garou et condamné à être supplicié publiquement : attaché à une roue sur la Grand-Place de Bedbourg, on lui brisa les membres à l'aide de gros maillets avant de le décapiter. Ses restes furent ensuite placés sur le bûcher oû l'attendait sa fille, convaincue d'être sa complice et qui fut brûlée vive à ses côtés. Ce docu-fiction revient sur cette ténébreuse affaire impliquant l'un des tous premiers tueurs en série de l'histoire...

                    . La forêt : territoire de la bête

                    La croyance en l'existence de lycanthropes ou loups-garous remonte à l’Antiquité, avec Ovide, Virgile et Hérodote, qui évoquèrent cette créature dans leurs écrits. Il faudra cependant attendre le XVI siècle pour que se forge en Europe la mythologie du loup-garou telle que nous la connaissons aujourd'hui. Celle-ci repose en grande partie sur la narration des événements de Bedburg dans une brochure publiée deux ans après le procès de Peter Stubbe, brochure qui devint un véritable "best-seller" à travers toute l'Europe : "A true discourse. Declaring the damnable life and death of one Stubbe Peeter." (Trad: "Une histoire vraie. Évocation de la vie damnée et de la mort de Peter Stubbe.")

                    A l'époque des faits, Bedburg n'était qu'un gros bourg de quelques centaines d'habitants. Les gens y menaient une existence des plus simples rythmée par la nature et les travaux des champs. Deux siècles auparavant, la grande épidémie de peste noire avait anéanti une grande partie de la population d'Europe ; cette dépopulation avait entraîné le retour des forêts profondes et denses, et avec elles étaient revenues les peurs ancestrales. Parmi celles-ci, le loup figurait au premier rang ; figure centrale de l'imaginaire collectif, on le retrouvait dans pratiquement tous les contes et les récits de l'époque.

                    Dans ce contexte propice à l'éclosion de superstitions, les premières disparitions d'enfants qui se produisirent à Bedburg provoquèrent un émoi considérable dans la population. Persuadés d'avoir à faire à un loup monstrueux, les villageois tentèrent tout d'abord de le capturer. Armés de piques et de lances, secondés par de puissants molosses, ils se lancèrent dans une vaste battue. La bête qu'ils cherchaient resta introuvable, mais à leur grande horreur ils découvrirent les bras et les jambes des enfants disparus, le reste des corps ayant été dévoré.

                    . Tueur démoniaque

                    Dès lors, la bête que l'on croyait initialement être un loup se para des atours du démon. Cette transformation du monstre est à rapprocher d'un changement dans la perception religieuse de l'époque. Le XVIe siècle voit en effet émerger une nouvelle forme de religiosité qui met l'accent sur les miracles, la dimension contre-nature de certaines choses, et l'idée que Satan lui-même pourrait enfreindre l'ordre naturel pour punir l'homme de certains de ses pêchés. Deux-cents ans plus tôt il était considéré comme hérétique d'accorder foi à de telles histoires, mais désormais non seulement l’Église les tolère, mais elle va même jusqu'à les alimenter.

                    Dans ce climat irrationnel, l'affaire des meurtres de Bedburg prend rapidement une autre dimension. Ce n'est plus un loup que les villageois recherchent mais un monstre tout droit sorti des enfers : démon, vampire ou loup-garou qui a fait de la forêt ancestrale son terrain de chasse. L'hypothèse du loup-garou est bientôt accréditée par les constats d'abus sexuels ou de mutilations des organes génitaux faits sur certains cadavres. Dès lors il devient clair qu'une bête n'aurait pas pu agir de la sorte, ce qui renforce encore le climat d'angoisse autour de Bedburg ; en effet, s'il s'agit vraiment d'un loup-garou celui-ci peut-être n'importe lequel des membres de la communauté villageoise.

                    . L'ennemi intérieur

                    A Bedburg, tout le monde se regarde désormais avec suspicion. On surveille ses voisins, ses amis, et jusqu'aux membres de sa propre famille, terrorisé à l'idée que le tueur démoniaque puisse être là, dissimulé derrière une façade tout ce qu'il a de plus ordinaire. Et les villageois ont raison de se méfier de la sorte car le monstre se cache bien parmi eux. Son nom : Peter Stubbe. Fermier de son état, il est né à Bedburg et y a passé toute sa vie. C'est un membre connu et respecté de la petite communauté, veuf et père de deux enfants.

                    D'après les historiens qui se sont penché sur son cas, Stubbe était bien intégré à la société villageoise ; sa famille vivait à Bedburg depuis plusieurs générations et jouissait d'une excellente réputation. En surface c'était un personnage des plus ordinaires, mais cette normalité dissimulait une double personnalité. Derrière le masque du bon père de famille, du citoyen exemplaire sommeillait un monstre sanguinaire doublé d'un pervers sexuel aux pulsions irrésistibles.

                    Pour commencer Stubbe entretenait des rapports incestueux avec sa fille adolescente, obligeant celle-ci à satisfaire ses désirs sexuels de plus en plus déviants, puis pervertissant sa propre sœur, pris dans une spirale de perversion de plus en plus incontrôlable. Mais Stubbe dissimulait si bien sa face obscure que personne autour de lui ne réalisa quoi que ce soit. Les villageois de Bedburg continuaient à regarder avec effroi en direction de la forêt sans se douter un seul instant que le monstre qu'ils cherchaient vivait en réalité parmi eux.

                    Les meurtres et les disparitions se poursuivant, le climat de terreur atteignit bientôt son paroxysme. Aux enterrements de ses victimes, Stubbe se tenait toujours en bonne place dans l'assistance, venant réconforter les parents de ceux qu'il avait massacré avec une sauvagerie incroyable peu de temps auparavant. Comme de nombreux tueurs psychopathes, il jouissait certainement du désespoir et de la souffrance de ces familles qui venaient de perdre l'un des leurs.

                    . Folie sanguinaire

                    Cependant à Bedburg certains commencent à avoir des soupçons. Un petit groupe de trois personnes - deux hommes et une jeune femme - se sont mis à regarder le tueur avec insistance aux enterrements. Stubbe l'a remarqué et s'en inquiète ; il décide aussitôt de les supprimer. Pour cela il va leur tendre un piège diabolique dans la forêt. Caché dans les taillis, il appelle l'un des hommes par son prénom pour l'attirer à l'écart et l'assassine sauvagement. Inquiet de ne pas voir revenir son compagnon, le deuxième homme va voir ce qui se passe et subit le même sort. Comprenant qu'il s'agit d'un piège la jeune femme cherche alors à fuir, mais Stubbe a tôt fait de la rattraper. Les corps atrocement mutilés des deux hommes seront retrouvés peu de temps après dans la forêt, mais pas celui de la femme. Dans sa folie sanguinaire, Stubbe l'a en effet entièrement dévoré.

                    Ce triple meurtre particulièrement sauvage va inciter les villageois à réagir. Brisant les chaînes de leur terreur, ils décident d'organiser une grande traque pour capturer la créature qui les décime. Les hommes fourbissent leurs armes et adressent des prières à Dieu, mais un événement inattendu va amener le tueur à commettre une erreur. Son fils, qu'il chérit par dessus tout, a en effet constaté la présence de traces de sang sur la hache de son père. Stubbe sait que le jeune homme, très intelligent, a percé à jour son secret. Il prend la décision de le supprimer. Il l'entraîne alors dans la forêt sous le prétexte d'aller couper du bois et l'attaque avec une sauvagerie inimaginable, lui ouvrant le crâne afin de dévorer son cerveau. A l'inceste, Peter Stubbe vient d'ajouter l'infanticide, franchissant ainsi un degré supplémentaire dans l'horreur.

                    . Folie ou maléfice ?

                    Pour les historiens d'aujourd'hui, il ne fait aucun doute que Peter Stubbe était un tueur psychopathe, toutefois la brochure qui relate les événements de Bedburg insiste sur le fait qu'il aurait commis ses crimes sous l'apparence d'un loup gigantesque. Stubbe lui-même aurait fait l'aveu de cette capacité à se métamorphoser lors de son procès. Etait-il pour autant un vrai loup-garou ?

                    En réalité l'explication relève d'un désordre psychique : Peter Stubbe souffrait de ce que les psychiatres appellent aujourd'hui la "lycanthropie clinique", une maladie mentale où le patient croit qu'il se transforme en bête, régressant jusqu'au stade animal, mais sans pour autant subir la moindre métamorphose physique. Dans son délire, Stubbe se comportait donc comme un loup, tuant ses victimes en les mordant ou en les lacérant puis dévorant leur cadavre.
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                    • #85
                      Suite et fin

                      . Attrapé !

                      En attendant, le monstre va commettre une imprudence fatale. Enivré par le goût du sang après l'assassinat de son fils, mais blessé par celui-ci d'un coup de hache au mollet durant leur bref combat, incapable de dominer ses pulsions, Stubbe va s'en prendre à un groupe d'enfants qui jouaient à la lisière de la forêt. Il parvient à sauter sur une adolescente et se penche sur elle pour lui déchirer le cou avec les dents, mais le père de la jeune fille avait pris la précaution de protéger sa gorge par une pièce de métal venant l'enserrer. Protection quelque peu barbare mais terriblement efficace, le loup-garou venant - littéralement - s'y casser les dents

                      Pendant que Stubbe se tord de douleur, la jeune fille s'enfuit et court donner l'alerte au village. Abandonnant sur le champ leurs occupations les hommes se lancent à la poursuite du monstre, accompagnés de puissants molosses, et ne tardent pas à rattraper Stubbe tandis qu'il essaye de s'enfuir dans les profondeurs de la forêt. Le "loup-garou" est enfin capturé, mais comble de l'horreur il s'agit de l'un des leurs !

                      La légende affirme cependant que les hommes auraient poursuivi le monstre sous sa forme animale, avant qu'il ne redevienne humain au moment d'être capturé. Mais dans le contexte de superstitions de l'époque, et en tenant compte de l'état psychologique des villageois, persuadés qu'ils étaient lancés la poursuite d'une créature surnaturelle, peut-on vraiment accorder foi à ce récit ? Ne traduit-il pas plutôt l'incapacité de ces hommes à accepter la vérité, à savoir que le terrible "monstre" était en fait l'un des membres de leur communauté ?

                      . Meurs monstre, meurs !

                      Sitôt arrêté, Peter Stubbe fut jeté au cachot et soumis à la torture pour avouer ses crimes. Sous l'action du bourreau il confessa la totalité de ses exactions, y compris l'inceste sur sa fille, donnant force détails atroces à ceux qui l'écoutaient. Stupéfaits et horrifiés, les témoins l'écoutèrent raconter comment il avait dévoré ses victimes, déchirant leur chair avec ses dents, ouvrant le ventre des femmes enceintes pour en extirper le fœtus et le dévorer vivant, buvant le sang de ceux qui agonisaient à même leurs plaies béantes...

                      A l'issue d'un procès assez expéditif, Peter Stubbe fut condamné à mort. Celle-ci fut d'une atrocité à la mesure des crimes qu'il avait commis : attaché à une roue, on lui arracha les chairs avec une pince chauffée à blanc avant de lui broyer les membres à coups de maillet (ou de hache selon certaines versions). Son supplice s'acheva par la décapitation.

                      Ce modus operandi correspond à un rituel bien précis destiné à l'empêcher de ressusciter sous une forme animale. En effet, nombre de villageois étaient toujours convaincus que Peter Stubbe était un loup-garou et craignaient de le voir revenir les hanter après sa mort. En mettant en pièces son cadavre - littéralement - ils anéantissaient à la fois l'homme et la bête, se protégeant ainsi de toute vengeance posthume.

                      La fille de Peter Stubbe, considérée comme "souillée" par le caractère démoniaque de son père, connut un sort tout aussi atroce et fut condamnée à être brûlée vive avec les restes du supplicié. Rien ne justifiait cette exécution, cependant pour les villageois de Bedburg il était nécessaire d'effacer toutes les traces de la famille Stubbe, aussi la malheureuse fit-elle les frais de ce désir de "purification" collective. Vivante, elle aurait été le catalyseur des souvenirs de ces événements atroces ; seule sa mort pouvait apaiser les consciences et leur permettre d'oublier.

                      La communauté de Bedburg cherchait un loup-garou, elle trouva Peter Stubbe. Pour les villageois, cette prise de conscience fut sans doute aussi difficile à accepter que le récit par Stubbe des horreurs qu'il avait commises, car cela les obligeait à accepter une vérité terrible : la plus monstrueuse des bêtes n'est ni l'animal sauvage qui vit au cœur de la forêt ni le monstre né de la peur et des superstitions, mais bien l'homme lui-même.





                      "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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                      • #86
                        Le Cecil Hotel

                        Le Cecil Hotel se situe dans le quartier de Downtown à Los Angeles, en Californie. Il fut construit en 1924 par William Banks Hanner sur 14 étages, et possédait 700 chambres. Cependant, la crise des années 30 n’aida en rien les affaires de l’hôtel. Effectivement, il devient un lieu de passage peu fréquentable. Les chambres se louent pour une somme modique, et le Cecil Hotel accueille parmi ses clients de plus en plus de prostituées, de junkies et de criminels. Ainsi, le Cecil Hotel acquiert une réputation pour le moins sordide.

                        Cependant, ce n’est pas seulement le fait que le Cecil Hotel soit un « lieu de passe » qui lui conférera sa notoriété actuelle. Une succession de suicides et de meurtres frappe l’hôtel. Le premier suicide fut celui de W. K. Norton qui s’est empoisonné. Puis, l’année suivante, Benjamin Dodich se tire une balle dans la tête. En 1934, le sergent Louis D. Borden se tranche la gorge. Seulement trois ans après, Grace E. Margo saute par la fenêtre, Roy Thompson, Julia Mooren, Helen Gurnee et Pauline Otton en feront de même les années suivantes. C’est sans aucun doute cette vague de suicides, qui s’étala sur des années, qui a fait du Cecil Hotel un des hôtel les plus hantés de l’Histoire. Certains vont jusqu’à imaginer que des fantômes poussent les clients au suicide, ou encore au meurtre.

                        Le premier meurtre à avoir eu lieu au Cecil Hotel remonte à 1944. Dorothy Jean Purcell accouche dans l’hôtel. Prise de folie, elle jeta son nouveau-né par la fenêtre, le tuant sur le coup. Nul ne sait comment Dorothy Jean Purcell en est arrivée à commettre ce crime. Il se dit que son compagnon était endormi dans la chambre, et qu’il n’a rien entendu, et rien vu. Mais on a diagnostiqué à sa femme des troubles mentaux. Puis, 20 ans après, la réceptionniste de l’hôtel a été retrouvée morte dans une des chambres. Elle a été violée puis poignardée à mort. A ce jour, ce meurtre n’a toujours pas été élucidé.

                        Il y aurait eu un autre meurtre dans cet hôtel, et pas des moindres. Effectivement, en 1947, le corps mutilé de l’actrice Elizabeth Short est retrouvé sur un terrain vague de Los Angeles. Cette affaire est plus connue sous le nom de l’affaire du Dahlia noir. Si rien ne prouve qu’Elizabeth Short ait été tuée dans une chambre du Cecil Hotel, la rumeur circula tout de même. Effectivement, Elizabeth Short aurait été vue pour la dernière fois au Cecil Hotel, au bras de son compagnon et possible meurtrier Jack Anderson Wilson. Encore une fois, cette affaire n’a pas été résolue, bien qu’il existe plusieurs théories sur l’identité du meurtrier. S’il ne semble n’y avoir que peu de lien entre l’affaire du Dahlia noir et le Cecil Hotel, le meurtre d’Elizabeth Short fait aujourd’hui partie de la légende urbaine des lieux.

                        Outre tous ces suicides et ces meurtres, ce qui a fait la réputation du Cecil Hotel est qu’il a compté parmi ses clients des serial killers célèbres. Effectivement, dans les années 80, l’hôtel compte parmi ses clients Richard Ramirez. Alors au summum de sa folie meurtrière, « The Night Stalker » séjourna pendant plusieurs semaines au Cecil Hotel. Seulement une dizaine d’années plus tard, Jack Unterweger, alors officiellement à Los Angeles pour son travail de journaliste, séjourna aussi au Cecil Hotel. Durant son séjour, l’étrangleur de Vienne tua trois prostituées. Bien entendu, aucun des deux tueurs n’a commis de meurtre dans l’hôtel. Mais le fait qu’il ait accueilli deux meurtriers en série a continué de forger la réputation sordide du Cecil Hotel.

                        Le dernier fait qui a chamboulé l’histoire du Cecil Hotel remonte à 2013. Elisa Lam, une jeune étudiante de 22 ans, est retrouvée noyée dans une des citernes d’eau se trouvant sur le toit du Cecil Hotel. Nul ne sait exactement ce qui est arrivé à Elisa Lam. Une vidéo montre la jeune femme apeurée, sortant et entrant dans l’ascenseur de l’hôtel. Est-elle poursuivie ? Ou était-elle en pleine crise psychotique ? Elisa Lam était traitée pour bipolarité, mais cela n’a pas empêché la toile de s’enflammer et de laisser courir la rumeur que la jeune femme était poursuivie par un homme, ou encore par des fantômes.

                        Aujourd’hui, le Cecil Hotel a changé de nom et il ne semble plus y avoir de mort entre ses murs. Cependant, la réputation du Cecil Hotel n’est plus à faire. Certains pensent même que toutes les âmes tourmentées des morts hantent toujours l’hôtel… D’ailleurs, le Cecil Hotel a inspiré Ryan Murphy pour la saison 5 d‘American Horror Story, tout comme H. H. Holmes et son « château ».

                        "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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                        • #87
                          Le Mystère d’Hinterkaifeck

                          Au début du mois d’avril 1922, les cadavres de six personnes furent retrouvés dans une petite ferme située à 70 kilomètres au nord de Munich, en Allemagne. Malgré les efforts de la police et le nombre de suspects interrogés, le coupable ne fut jamais identifié et nos jours encore les meurtres d’Hinterkaifeck restent toujours irrésolus. Son étrangeté et le soupçon de surnaturel qui l’entoure font de cette affaire un mystère troublant sur lequel se penchent encore de nombreux enquêteurs amateurs.

                          Perdue au milieu de la forêt bavaroise se trouvait une petite ferme qui abritait trois générations d’une même famille, les Gruber. Cette famille était composée d’Andreas, 63 ans, de sa femme Cäzilia, 72 ans, de leur fille cadette Viktoria, une veuve de 35 ans, et des deux enfants de cette dernière, Cäzilia 7 ans, et Josef 2 ans. S’ils vivaient dans un endroit isolé, les Gruber n’étaient pas coupés du monde pour autant car la ville de Kaifeck se trouvait à un kilomètre de là, d’où le nom de leur ferme, Hinterkaifeck, qui signifiait littéralement » Derrière Kaifeck « .

                          La famille était connue dans la région, mais pas forcément pour les meilleures raisons. S’ils étaient aisés, pour ne pas dire riches, les Gruber étaient également avares et pour économiser de l’argent souvent ils employaient des travailleurs itinérants ou des vagabonds sans même les déclarer. Andreas avait la réputation d’être un homme solitaire, antipathique, violent envers sa femme et ses enfants. De plus, une rumeur insinuait que le petit Josef était le fruit d’une relation incestueuse entre Viktoria et son propre père. Tous deux avaient d’ailleurs été jugés et condamnés pour cette même raison en mai 1915, après qu’une femme de chambre les ai surpris dans le foin. L’histoire de la naissance de Josef était sordide et confuse. En 1919 Andreas avait empêché le mariage de sa fille avec Lorenz Schlittenbauer, l’un de leurs voisins, puis en septembre, quand l’enfant était né, Lorenz avait refusé d’en assumer la paternité, affirmant qu’il était un enfant de l’inceste. Le père de Viktoria avait alors été arrêté par la police mais Lorenz avait retiré ses accusations, ce qui avait permis la libération d’Andreas, puis il les avait confirmées et démenties à plusieurs reprises, de telle sorte que jamais la lumière n’avait été faite. L’étrange famille vivait donc recluse, et seule Viktoria, qui possédait une très belle voix et chantait à la chorale de l’église, semblait échapper à l’hostilité générale.

                          Un jour d’automne, en 1921, la femme de chambre entassa nerveusement ses sacs près de l’escalier de la véranda. Elle était pressée de partir et ses yeux sombres reflétaient son malaise. Posant le dernier paquet, elle regarda fébrilement la forêt qui entourait la petite ferme et la brume glacée qui remontait des arbres lui arracha un frisson. » Je devrais y aller maintenant. Il commence à faire sombre, » fit-elle remarquer, le visage livide. Après avoir une nouvelle fois remercié M. et Mme Gruber, elle ramassa ses sacs et commença à marcher sur le chemin de terre.

                          Sachant combien elle était terrifiée, ils la regardèrent partir sans chercher à la retenir. La malheureuse pensait que la ferme était hantée et un peu plus tôt dans la journée elle leur avait déclaré qu’elle ne comptait pas y rester une nuit de plus. En fait, elle ne voulait jamais plus y revenir, même en pleine journée.

                          Elle prétendait avoir entendu des bruits de pas au grenier, de voix mystérieuses et d’inexplicables sons dans la maison mais M. et Mme Gruber avaient, quand à eux, un avis très différent sur la question: la pauvre femme était folle.

                          Vers le milieu du mois de mars 1922, une tempête de neige s’abattit durant la nuit et au petit matin Andreas sortit inspecter sa ferme. Il parcourait la propriété quand soudain il remarqua de profondes empreintes dans la neige fraiche, qui se dirigeaient vers l’arrière de la maison. Le vieil homme les suivit un moment, mais les traces s’arrêtaient à quelques mètres des bâtiments et brusquement nerveux, il revint sur ses pas. Constatant qu’elles s’éloignaient à travers champs, il remonta cette piste mais en arrivant à l’orée de la forêt qui entourait Hinterkaifeck, il s’aperçut qu’elles se perdaient dans les sous-bois obscurs et un frisson lui parcourut l’échine. Réalisant soudain que quelqu’un s’était peut-être introduit dans la ferme, il s’empressa de retourner chez lui et immédiatement il fouilla la maison, la grange et la remise à outils, sans succès. Alors perplexe il s’assit, et songeant à son ancienne bonne et à ses histoires de fantômes, il secoua la tête.

                          La nuit suivante, alors qu’ils dormaient, Andreas et sa femme furent brusquement réveillés par le bruit de pas au grenier. Andreas attrapa rapidement son fusil et il monta inspecter les combles puis, comme il ne trouvait rien, il vérifia toutes les pièces de la maison, en vain. Le lendemain matin, pensant qu’il trouverait peut-être de nouvelles empreintes dans la neige, Andreas se réveilla tôt et fit le tour de la propriété sans rien découvrir mais en arrivant devant chez lui, juste sous le porche, il aperçut un journal qui ne s’y trouvait pas auparavant. Intrigué, il ramassa le journal mais tournant quelques pages, il s’aperçut qu’il ne l’avait jamais lu et qu’il ne l’avait même jamais vu dans la maison. Après avoir fouillé la ferme une nouvelle fois et ne remarquant rien d’anormal, Andreas décida de parler de ces étranges incidents à l’un de ses voisins, espérant que lui-aussi aurait noté quelque chose d’inhabituel. Malheureusement, ce dernier lui assura n’avoir rien observé de spécial dans sa propre ferme et n’avoir jamais entendu aucune histoire de ce genre dans les environs. Troublé, Andreas retourna à Hinterkaifeck mais un peu plus tard, quand il voulut prendre le trousseau de clefs qu’il avait posé son bureau, il s’aperçut qu’il avait disparu. Il chercha dans toutes les pièces de la maison, interrogea les différents membres de sa famille mais comme personne ne semblaient savoir où se trouvaient ses clefs, il finit par renoncer. Retournant à ses occupations, il se dirigea vers la remise à outils mais lorsqu’il voulut l’ouvrir, il remarqua des traces très nettes indiquant que quelqu’un avait essayé d’en crocheter la serrure. Cette nuit-là, Andreas eut du mal à trouver le sommeil. Pendant des heures il repassa les incidents des derniers jours dans sa tête, aussi inquiet qu’effrayé.
                          Maria Baumgarter, la nouvelle femme de chambre, arriva à la ferme le 31 mars 1922, en début d’après-midi. Cette première journée de travail allait être sa dernière. Le mardi 4 avril, les habitants de Kaifeck commencèrent à s’inquiéter. Cela faisait maintenant plusieurs jours que personne n’avait vu les Gruber, leur absence avait remarquée à l’église, et la jeune Cäzilia n’était pas allée en classe, sans qu’aucune excuse ne soit donnée. Alors, quand le facteur leur apprit que le courrier s’accumulait depuis quatre jours dans leur boite aux lettres, les villageois décidèrent de monter une équipe de recherche et bientôt Lorenz, l’ancien amant de Viktoria, Michael Poell et Jakob Sigl, partirent en direction de la ferme.
                          En arrivant sur place, les trois hommes trouvèrent l’endroit étrangement calme. Ils appelèrent à plusieurs reprises, mais comme personne ne leur répondait aussi durent-ils se résigner à inspecter la propriété. Après une brève discussion, tous furent d’avis de commencer par la grange, qui était le bâtiment le plus proche et où un chien aboyait, mais lorsqu’ils en ouvrirent la porte, un sentiment d’effroi les saisit. Gisants dans une mare de sang, se trouvaient les corps d’Andreas, de sa femme, de sa fille et de sa petite-fille. Curieusement, ils avaient été soigneusement empilés les uns sur les autres. Horrifiés par cette vision macabre, les hommes s’empressèrent de rentrer dans la maison, espérant trouver le jeune Josef en vie, mais malheureusement ils découvrirent son corps inanimé dans la chambre de sa mère, encore couché dans son petit lit. Tout comme celui de Maria, la nouvelle servante, qui fut retrouvée juste après, il baignait dans son sang. Six personnes avaient été tuées à Hinterkaifeck, et elles l’avaient été de la plus horrible des manières. Alors, les trois volontaires épouvantés coururent prévenir la police.
                          D’après l’inspecteur Georg Reingruber et ses collègues de la police de Munich, le meurtrier s’était arrangé pour attirer les différents membres de la famille l’un après l’autre dans la grange puis, après les avoir assassinés, il était rentré dans la maison et avait tué Josef et la femme de chambre qui dormaient dans leurs lits. Pour une obscure raison, il avait pris soin de recouvrir les corps de ses victimes. Ceux de la grange avec du foin, celui de la femme de chambre avec un drap, et celui du petit garçon avec une des jupes de sa mère.

                          Une fouille rapide de la maison révéla aux policiers que dans le grenier quelques tuiles avaient été décalées, de telle sorte que tout le jardin était visible, et que dans une botte de foin de la grange deux puits avaient été creusés, indiquant qu’une ou deux personnes s’étaient probablement dissimulées à l’intérieur.

                          Les premières auditions eurent lieu dans la cuisine et les témoignages furent pour le moins surprenants. D’après l’autopsie, la tuerie s’était produit le 31 mars mais étrangement, plusieurs des voisins avaient vu de la fumée s’échapper de la cheminée durant le week-end, ce qui indiquait que l’assassin se trouvait toujours dans la maison à ce moment-là. Cette hypothèse, qui paraissait incroyable, semblait néanmoins confirmée par la vaisselle sale et par le lit défait dans lequel quelqu’un avait apparemment dormi peu de temps avant la découverte du drame. En outre, tous les animaux de la ferme avaient été récemment nourris, et aucun n’avait été blessé d’une quelconque manière. Le chien de la famille avait été attaché dans la grange et s’il était choqué, il était néanmoins en parfaite santé. Cette découverte laissa les enquêteurs perplexes car elle impliquait que celui qui avait sauvagement massacré la famille était resté pendant plusieurs jours à la ferme, nourrissant consciencieusement le bétail avant de s’enfuir.

                          Si l’argent n’avait pas motivé les meurtres, alors le crime ne pouvait être que passionnel et les regards des enquêteurs se tournèrent alors vers Lorenz Schlittenbauer, l’ancien prétendant de Viktoria. Peut-être avait-il tué son ancienne maitresse et sa famille dans un accès de rage, ou peut-être désirait-il seulement échapper à la pension alimentaire que Viktoria prévoyait de lui réclamer pour Josef. Depuis leur aventure, Lorenz s’était marié, et se voir réclamer une pension pour un enfant dont il n’était pas vraiment sur qu’il soit le sien pouvait avoir attiser sa colère.

                          D’autres petits détails troublaient également les policiers. Le fait que Lorentz se soit proposé pour partir à la recherche des Gruber la mardi 4 mars paraissait étrange à certains mais plus troublant encore, lorsqu’il était rentré dans la grange, le chien avait montré une aversion particulière à son égard, lui aboyant sans discontinuer. De plus, lors de la découverte du drame, Lorenz s’était montré imperturbable, désempilant froidement les corps ensanglantés sans manifester le moindre signe de compassion ou de dégout.
                          Lorsque les enquêteurs lui demandèrent pourquoi il avait bougé les cadavres sans même attendre l’arrivée de la police, Lorenz leur répondit qu’il cherchait son garçon. Outre cette surprenante sérénité, il avait ensuite démontré qu’il connaissait parfaitement la ferme, comme s’il y avait passé beaucoup de temps, ce qui avait paru douteux. Cependant, comme aucune preuve concrète ne le reliait au crime, jamais il ne fut accusé de quoi que ce soit.
                          En fait, personne ne fut jamais arrêté et un grand nombre de questions restèrent sans réponse: Pourquoi le meurtrier avait-il passé plusieurs jours à la ferme après avoir assassiné ses victimes? Pourquoi avait-il nourri les animaux? Si les empreintes et les bruits de pas au grenier étaient bien les siens, alors cela devait faire très longtemps qu’il rodait car ces événements étaient arrivés bien avant le jour fatidique. Peut-être même était-ce déjà lui que la femme de ménage avait entendu, six mois auparavant, quand elle avait parlé de fantômes. L’homme était-il resté caché pendant six mois au grenier?
                          "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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                          • #88
                            Suite et fin

                            Si la police cherchait un coupable en chair et en os, certains pensaient qu’il ne serait jamais arrêté car il n’appartenait pas à notre monde. Tout le monde savait que six mois auparavant, la femme de chambre avait brusquement quitté la ferme parce qu’elle la pensait hantée, que M. et Mme Gruber avaient eux-aussi entendu des bruits étranges, que des objets étaient apparus et avaient disparu mystérieusement, et par conséquent, il était donc possible, pour ne pas dire probable, qu’un esprit soit responsable de l’horrible carnage.

                            Finalement, les six victimes furent enterrées au cimetière de Waidhofen, sans que leurs têtes ne leur aient été restituées. Elles n’avaient jamais les retrouver. L’année suivante, à la demande des habitants de la région, la ferme fut rasée et un mémorial fut dressé à son emplacement.

                            A la fin de la Seconde Guerre mondiale la rumeur courut que le défunt mari de Viktoria, Karl Gabriel, était l’auteur de ces crimes. Bien qu’il ait été supposément tué dans les tranchées en décembre 1914, son corps n’avait jamais été retrouvé et il pouvait très bien être revenu pour voir sa femme. En revenant, il avait entendu parler de la relation incestueuse de Viktoria avec son père, et il avait décidé de les tuer tous les deux.

                            Cette théorie était alimentée par les témoignages de deux personnes qui s’étaient présentées affirmant avoir rencontré un soldat russe qui leur avait avoué être le tueur d’Hinterkaifeck. L’homme leur avait expliqué avoir simulé sa mort pour se libérer de sa femme puis avoir changé d’avis par la suite mais en rentrant chez lui, il avait été fort contrarié par ce qu’il avait découvert. Par la suite, les deux hommes révisèrent leur version de l’histoire et personne ne sut jamais si elle était réelle.

                            L’enquête dura des années. La police interrogea une multitude de suspects, plus de 100, sans autre résultat. Les enquêteurs, désespérés, tentèrent même de faire appel aux services de médiums pour retrouver les crânes des victimes, espérant peut-être qu’ils leur apprendraient quelque chose, sans succès.
                            Officiellement, l’enquête fut close en 1955 mais de nombreux détectives amateurs continuèrent néanmoins à se pencher sur l’affaire, cherchant des réponses qu’ils n’obtinrent jamais. En 2007, des étudiants de l’Académie de police de Fürstenfeldbruck étudièrent le cas avec des techniques d’investigation modernes avant d’en conclure qu’il était impossible à résoudre en raison du manque de preuves matérielles et de la mort éventuelle des différents protagonistes. Ils affirmèrent avoir de forts soupçons quand à l’identité du meurtrier, mais expliquèrent qu’ils avaient décidé de taire son nom, par respect pour ses descendants. A ce jour, le massacre d’Hinterkaifeck reste donc un mystère irrésolu.






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                            • #89
                              Marie Laveau

                              Marie Laveau vit le jour le mercredi 10 septembre 1794 à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Elle était la fille de Charles Laveau, un riche planteur blanc et de Marguerite Darcantel, une créole affranchie. A cette époque, les mariages mixtes n’étaient pas permis en Louisiane, mais la loi coloniale reconnaissait un système qui permettait à une femme noire ou mulâtre de vivre dans l’une des résidences d’un » maitre » blanc. Cet arrangement, que l’on appelait le Placage, était donc une sorte de concubinage toléré.

                              En grandissant, Marie était devenue une femme d’une rare beauté et en 1819, à l’âge de vingt-cinq ans, elle épousa Jacques Paris, un homme de couleur libre, en la cathédrale Saint-Louis. Jacques Paris s’était réfugié à la Nouvelle-Orléans après la révolution Haïtienne et il exerçait la profession de menuisier. Si tous deux étaient adeptes du vaudou, ils étaient également de fervents catholiques et les esclaves de Marie étaient tous baptisés. En 1820, Jacques Paris disparut inexplicablement. Tous les regards se tournèrent alors vers Marie et de sordides rumeurs commencèrent à se propager. Si certains pensaient que Jacques avait, tout simplement, fuit ses responsabilités et qu’il était retourné dans son pays d’origine, d’autres affirmaient qu’il était un homme violent, un mari autoritaire, que Marie était loin d’être une femme soumise, ce qui expliquait tout. Personne ne sut jamais ce qu’il était advenu de lui mais cinq ans plus tard, un certificat de décès au nom de Jacques Paris fut déposé, sans acte d’inhumation. Marie Laveau devint alors la Veuve Paris, et ce surnom n’allait plus la quitter.

                              Après la mort de son premier mari, Marie exerça la profession de coiffeuse à domicile pour de riches femmes. Si ces dames faisaient appel à Marie Laveau, ça n’était pas tant pour s’occuper de leurs coiffures que pour lui confier leurs secrets et leurs peines de cœur. Elles espéraient, bien évidemment, que la prêtresse userait de ses pouvoirs occultes pour les aider à résoudre leurs problèmes personnels. Marie, qui prétendait pouvoir transformer leurs désirs en réalité, écoutait leurs confidences et fabriquait de petits gris-gris, des talismans, des amulettes ou des philtres d’amour en fonction de leurs requêtes. Chargés de pouvoirs maléfiques ou bénéfiques, les gris-gris étaient constitués d’entrailles de poulet ébouillanté, d’excréments canins, de sel, de poudre noire, de safran, d’herbes aromatiques ou vénéneuses, parfois d’eau bénite et devaient être placés dans l’oreiller de la personne à influencer. Comme il arrivait, bien évidemment, qu’un souhait se réalise de temps à autres, la réputation de la sorcière Vaudou s’étayait au fil des années. Outre les confidences qu’elle recevait, Marie soudoyait les domestiques des maisons afin d’obtenir divers renseignements, ce qui lui permettait de jouir d’une certaine influence, et les divers secrets mondains qu’elle apprenait lui valaient une extraordinaire réputation de voyante. Vers le milieu des années 1820, la jeune femme épousa Christophe Duminy de Glapion, un homme auquel elle allait rester fidèle toute sa vie
                              Christophe Duminy de Glapion faisait parti des Dragoons, un régiment de Cavalerie de Louisiane. Il était blanc, originaire de Louisiane, et issu d’une famille noble française. Pour pouvoir se marier, Christophe Glapion utilisa un audacieux stratagème: il changea de race, choisissant de se faire passer pour un homme de couleur. Des années plus tard, leurs deux enfants continuaient eux-aussi à entretenir ce ravissant mensonge. Malheureusement, en 1835, Christophe mourut dans des circonstances obscures.

                              La ville de la Nouvelle-Orléans avait autorisé la pratique du culte Vaudou en 1817 mais la loi spécifiait que les réunions ne pouvaient se tenir que les dimanches, et uniquement au Congo Square, nom donné à vaste pré entouré de piquets, au nord du quartier français. Vers 1820, Marie remplaça la vieille prêtresse Sanité Dédé à la Nouvelle-Orléans, devenant ainsi la plus grande Mambo de Louisiane. Après la naissance de sa première fille, Marie Philomène, elle abandonna son salon de coiffure et se consacra uniquement à la pratique du Vaudou dont elle se définissait comme la Papesse.
                              Marie Laveau aurait gagné sa renommée en utilisant ses dons pour faire acquitter un jeune homme accusé de meurtre. D’après la légende, un riche créole était allé la voir afin de lui demander de l’aide pour son fils. Le jeune homme avait été arrêté pour meurtre, il était sur le point d’être jugé et aucun doute n’était permis quand au sort qui l’attendait. Le père promit à Marie de lui offrir une maison si elle réussissait à sauver son fils. La nuit qui précéda le procès, Marie se rendit à la cathédrale Saint-Louis pour prier, avec trois piments de guinée dans la bouche. Le lendemain matin, elle déposa les piments sous la chaise du juge qui, a la stupeur générale, disculpa l’accusé. Certains affirment qu’elle aurait, en réalité, menacé un témoin qui craignait particulièrement la magie noire, influençant ainsi le verdict, et d’autres prétendent que maison appartenait sa grand-mère maternelle, Catherine Henry, une ancienne esclave qui l’avait achetée vers la fin des années 1790 et qu’elle avait tout simplement héritée. Quelle qu’en fut la raison, Marie Laveau reçut une maison Rue Saint-Anne et elle allait y passer le reste de sa vie.

                              Dans sa maison rue Saint-Anne, la prêtresse hébergeait un serpent de trois mètres, nommé Grand Zombi, qui se reposait habituellement dans un vase d’albâtre. Un chat noir et un coq au plumage doré lui tenaient également compagnie. Marie laissa longtemps entendre que son mystérieux vase d’albâtre lui était tombé un jour du ciel, avant de soutenir qu’il lui avait été offert par le duc d’Orléans, qui allait devenir le roi Louis-Philippe de France. Mais si le futur souverain s’était bien rendu à la Nouvelle-Orléans, c’était en 1798. Marie n’avait alors que quatre ans, et de ce fait, l’histoire semblait peu crédible. Marie assurait aussi qu’en 1825, le marquis de La Fayette, avait voulu faire sa connaissance lors de son séjour à la Nouvelle-Orléans, et qu’il l’avait affectueusement embrassée.

                              Marie Laveau portait fréquemment secours aux indigents et elle proposait régulièrement ses services pour s’occuper des blessés de guerre et des malades lors des épidémie de fièvre jaune et de choléra. Issue d’une longue lignée de guérisseurs traditionnels congolais, elle tenait de l’une de ses aïeules le secret des herbes curatives et elle travaillait sans relâche, soignant les corps autant que les esprits. Ses remèdes étaient bien plus efficaces que ceux de la médecine traditionnelle, elle était réputée pour avoir sauvé des centaines de vie et elle était, par conséquent, une guérisseuse reconnue.

                              Marie avait en horreur les exécutions publiques et elle visitait fréquemment les condamnés à mort afin de leur apporter quelque réconfort. L’on raconte qu’un jour, émue par l’histoire de deux accusés, elle leur assura qu’ils ne seraient pas pendus. Le moment venu, lorsque le bourreau poussa la trappe, les deux cordes attachées autour du cou des condamnés cassèrent au même moment. Tout le monde supposa, bien évidemment, que les cordes s’étaient cassées sous la volonté de la grande prêtresse. En constatant cela, le bourreau, craignant l’étendue de ses pouvoirs, décida d’exécuter les criminels suivants en huit clos.
                              En 1860, Marie visitait Antoine Cambre, condamné à la peine capitale, et un homme qui se montrait terrifié à l’idée du gibet. Alors un jour, elle lui apporta un filé gombo de sa confection. Le lendemain, le malheureux était retrouvé mort dans sa cellule mais il avait au moins réussi à échapper au supplice tant redouté. Ainsi grandit encore la légende de Marie Laveau.

                              Marie Laveau était rapidement devenue une femme influente. Des gens venaient de toute la Louisiane pour la consulter et on lui attribuait tous les pouvoirs. Les notables et les diverses personnalités politiques de la Nouvelle-Orléans faisaient également parties de sa clientèle.

                              Dans sa résidence Maison Blanche, construite par elle-même et sa fille, Marie organisait des parties fines pour de riches hommes blancs de la Nouvelle-Orléans. L’on y dansait avec de jeunes beautés noires, complètement nues, choisies par la maitresse des lieux, l’on y buvait beaucoup puis la fête se terminait en orgie. Marie ne participait à rien. Elle se contentait de regarder tout en se balançant dans son rocking-chair placé à l’angle de la pièce.
                              Si elle était respectée pour ses dons de guérisseuses et pour son fabuleux sens des affaires, Marie Laveau était également crainte. Outre les soupçons d’empoisonneuse qui pesaient sur elle, ses pratiques Vaudou lui valaient une sulfureuse réputation.

                              Le Vaudou avait été importé en Louisiane par des esclaves noirs venus de Saint-Domingue en compagnie de leurs maitres. En 1850, on comptait trois cent adeptes de ce culte, sur qui la grande prêtresse détenait un pouvoir absolu.
                              Les nuits de pleine lune, en un lieu isolé, les cérémonies d’initiation se déroulaient sous la présidence de Marie enlacée de son serpent. A l’intérieur d’un cercle tracé sur le sol avec du sel se succédaient des danses frénétiques, rythmées par des tam-tams, des transes, des flagellations, des cris, etc…
                              "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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                              • #90
                                Suite et fin

                                La rumeur affirmait que la prêtresse frayait avec les crocodiles et qu’elle parlait à Lucifer en personne. Buvant du sang frais, préparant d’horribles breuvages écœurants, elle dansait, à la lueur des flammes, au milieu de sorcières secouées par le démon et possédées par l’esprit du Grand Zombi.

                                Si l’on en croyait ses adeptes, une croix tracée avec du sel sur le seuil de celui ou de celle à qui l’on voulait du mal engendrait troubles et insomnies, une pièce de 10 cents portée à la cheville protégeait du mauvais sort et s’enduire les seins d’une certaine crème dont Marie gardait le secret parait les plus plates des femmes d’irrésistibles attraits.

                                Marie Laveau dirigeait ces cérémonies avec sa fille Marie Philomène, qui lui ressemblait tellement que l’on aurait dit des jumelles. Sa fille allait d’ailleurs acquérir une renommée presque aussi grande que celle de sa mère dans la pratique du Vaudou. Si Marie fut à l’origine de nombreux philtres, potions et élixirs et si elle prenait très au sérieux son rôle de prêtresse, elle vendait également des billets aux curieux » amateurs de sensations fortes » qui demandaient à assister aux cérémonies.
                                Des nombreuses rumeurs rapportaient que Marie Laveau avait eu un enfant diabolique et qu’elle avait aidé Delphine LaLaurie à en concevoir un.

                                L’une d’entre elles expliquait que Marie avait donné naissance à six filles, ce qui ne convenait guère à son mari qui souhaitait désespérément un fils. Aussi, lorsqu’elle était tombée enceinte pour la septième fois, avait-il demandé l’intervention de l’une de ses amies, adepte du Vaudou elle-aussi. Mais cette femme, qui n’aimait guère Marie, avait lancé une terrible malédiction sur l’enfant à naitre: si c’était un garçon, alors il serait le fils du Diable. Apparemment, elle avait obtenu satisfaction. A sa naissance, le bébé présentait des cornes, des yeux rouges, des sabots, des griffes et une queue. Il tentait fréquemment de mordre Marie et ses sœurs, et l’on disait même qu’il dévorait les nourrissons du voisinage. Marie aurait fini par l’étrangler de ses propres mains une nuit où il faisait ses dents. Une autre version de cette même histoire prétendait que Marie l’avait enfermé au grenier et qu’il avait été retrouvé mort et momifié lorsque sa maison s’était effondrée. Depuis, l’enfant maléfique errait dans les rues.

                                Une dernière racontait que Marie Laveau avait décidé de castrer son bébé diabolique car elle ne voulait pas permettre à quelque chose d’aussi mauvais de se reproduire. Mais, alors qu’elle jetait un très puissant sortilège Vaudou, ses deux testicules ensanglantés étaient tombés sur le sol se transformant immédiatement en deux entités démoniaques qui avaient aussitôt attaqué la grande prêtresse, la tuant presque. Terrifiée, Marie s’était alors débattue, mais elle avait fini par s’évanouir sous la douleur. Quand elle avait repris ses esprits, l’enfant du Diable avait disparu.

                                L’on disait également que Marie fréquentait Delphine LaLaurie, qu’elle avait initiée aux secrets de la sorcellerie et du Vaudou, et que les deux femmes étaient très liées. Marie avait aidé Delphine et son mari à concevoir un enfant diabolique dont elle était devenue la nourrice par la suite. Elle le nourrissait d’absinthe et de sang de chèvres. Au moment de sa fuite, Delphine avait abandonné l’enfant qui hantait la Nouvelle-Orléans depuis.

                                En 1870, Marie Laveau, alors âgée de 76 ans, se retira de la pratique du Vaudou et sa fille prit sa succession.
                                A la fin de sa vie, Marie semblait toujours bénéficier d’une éternelle jeunesse, si bien qu’on la confondait souvent avec sa fille Marie Philomène. Elle mourut le 16 juin 1881 et, le lendemain, les journaux de la Nouvelle-Orléans annoncèrent que son corps décapité avait été retrouvé au sommet de la tour de sa propre maison.

                                Marie Laveau fut enterrée au cimetière Saint-Louis, à la Nouvelle-Orléans qui devint rapidement un lieu de pèlerinage pour ses nombreux fidèles. Mais l’histoire ne finit pas là car peu de temps après, certains témoins affirmèrent l’avoir vue. L’on supposa alors que la femme qu’ils avaient aperçue n’était autre que sa fille, mais cette affirmation fit naitre une nouvelle légende: Marie Laveau et Marie Philomène ne faisaient donc qu’un. A la mort de sa mère, Marie Philomène de Glapion décida de se faire appeler Marie Laveau, tout comme sa mère, plongeant un peu plus encore les esprits dans la confusion. Marie Philomène devait mystérieusement disparaitre lors de l’incendie du Quartier Français.
                                De nos jours, la tombe de Marie Laveau est toujours visitée. Certains y déposent des fleurs ou des offrandes et d’autres y tracent des croix, persuadés que, par-delà la mort, Marie Laveau a toujours le pouvoir de réaliser les souhaits de ceux qui s’adressent à elle.

                                Vers la fin du mois de décembre 2013, pour une raison inconnue, son tombeau fut repeint en rose par un inconnu. L’on ignore si ce fut là l’œuvre d’un vandale ou celui d’un admirateur, mais je ne peux m’empêcher d’y voir une sorte d’hommage.



                                "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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