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Les Beys de Constantine

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  • #16
    Je t'en prie......c'est avec un grand plaisir que je le ferai.....
    Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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    • #17
      Il était impératif de destituer ce Bey inefficace parce qu'il ne pouvait pas faire appliquer ou imposer l'impôt à sa belle famille ( les Ben Gana de Biskra). Les arabes avaient horreur des taxes imposées sous prétexte religieux, ils voulaient seulement la protection des Turcs, ils voulaient le beurre et l'argent du beurre. Somme toute, un peuple peu civilisé pour dire le moindre.
      Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

      J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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      • #18
        Mais il faut savoir qu'il y avait des alliances entre les beys et les chefs des puissantes tribus et par conséquent ces dernières étaient exonérées d'impots......
        Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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        • #19
          On ne taxait seulement les riches tu veux dire? j'avais voulu dire les pauvres seulement.
          Dernière modification par djamal 2008, 18 décembre 2009, 15h11.
          Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

          J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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          • #20
            Walidik je te demande de répondre à 2008 je ne suis pas historien mais le bey n'a jamais était ami de la france

            la bataille de la place pyramide en fait foi


            je ne me connais pas bien en histoire

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            • #21
              Non pas forcément.........parmi les chefs des tribus.......quelques uns étaient vraiment puissants.......et pouvaient même se permettre de recruter des hommes pour porter les armes.........Au lieu de les avoir comme adversaires, les autorités préféraient les avoir plutôt comme des alliés.......Ils étaient exonérés d'impots et en contrepartie il devaient assister les autorités dans leurs combats si elles font appel à eux........ils avaient aussi d'autres fonctions comme veiller à ce que les autres tribus payent leurs impots..........escorter les chefs turcs........etc

              fakrounra.........Il parle de Salah Bey bien antérieur à la bataille de Constantine........opposant Ahmed Bey aux forces françaises......
              La collaboration des Ben Gana avec la France par contre s'inscrit dans un autre chapitre......
              Dernière modification par Walidk, 18 décembre 2009, 14h59.
              Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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              • #22
                merci pour ce topic...


                djamal arrete de polluer.

                si tu veux contribuer replace les differentes familles constantinoises dans le contexte historique.
                « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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                • #23
                  BONSOIR BLEDAR


                  merçi pour ta réponse clair net et précise



                  laissons la parole au historien sur ce topic



                  merçi encore bledar pour ta mise au point

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                  • #24
                    En tous les cas, personne avait mentionné son lien avec les Ben Gana à part moi. Voici la raison de sa chute. Les malheureux portant la Abaya, c'était surtout que la fête était fini et qu'il fallait désormais payer l'impôt et non pas pour les beaux yeux du bey.

                    Ca rappelle l'exécution du Caïd d'Alexandrie lors de la campagne de Napoléon, lui aussi avait été exécuté.

                    Kan min al mafroud an yabniya kheïma ma"a wladah ou 3acher el 3ourban.

                    Comme dit la K'sida.
                    Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                    J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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                    • #25
                      Très intérressant le topic , j'aime bien l'histoire de cette cité . C'est la cité algérienne de référence tout de même .

                      Ps : Sedrata , j'y suis souvent aller pour chercher un parent à moi qui y était gardien de prison , c'est une petite ville tristounet perdu dans les hauteurs monotones , quoi que ca pourrait être agréable d'y vivre .

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                      • #26
                        Salah Bey Ben Mostefa (1771 - 1791)

                        Il doit sa fortune à Ahmed Bey El Kolli. Originaire de Smyrne, il vint à El Djazaïr à l'âge de seize ans et s'engagea dans la corporation des janissaires grâce au parrainage de Ahmed Bey El Kolli. Affectés dans la même unité, ils ne se quittèrent que très rarement. Plus jeune, Salah Ben Mostefa servit continuellement sous ses ordres qu'ils fussent en garnison ou en campagne (1).

                        (1) Ses, débuts furent brillants ; Il montra de la bravoure, de l'énergie et une adresse étonnante dans tous les exercices du corps... Il prit part à l'expédition de Zreg Aïnou Bey contre Tunis aux côtes de Ahmed El Kolli. Celui ci, parvenu au pouvoir le nomma d'abord Kaïd des Heracta.
                        « Il fit plus, il lui donna sa fille en mariage. Salah exerça pendant trois ans, le commandement qui lui avait été confié. Au bout de ce laps de temps, la dignité de Khalifa s'étant trouvée vacante, il en fut investi par son beau père, dans les bonnes grâces duquel il avançait chaque jour. Six ans plus tard, c’est à dire en 1771, il le remplaçait dans le gouvernement de la province ». Vayssettes, p. 116.


                        Parvenu au pouvoir, Ahmed Bey El Kolli le nomma kaïd des Heracta, lui donna sa fille (issue de sa deuxième épouse née Mokrani) en mariage, et, trois ans après il en fit son khalifat (1765). Il occupait ces fonctions quand il reçut en 1771 l'investiture de bey pour laquelle Ahmed Bey avait laissé des recommandations expresses.
                        Ayant connu les mêmes personnes, ils eurent les mêmes amis dont Gana Ben Slimane et sa famille de Redjas à laquelle il s’intéressa durant tout son gouvernement.

                        Lorsqu’il eut acquis de la fortune, il choisit un ami et ancien compagnon d'armes, Ahmed Zouaoui Ben Djelloul (2), ancien officier d'intendance du corps des Zouaoua de la milice pour s'occuper de la gestion de ses biens. Intelligent, dynamique, honnête, digne de la plus haute confiance, Ahmed Zouaoui Ben Djelloul ne quitta plus Salah Ben Mostefa.

                        2) Voir Vayssettes : « Les derniers beys de Constantine ». Revue Africaine.
                        Féraud : « Notes historiques sur la province de Constantine ». Revue Africaine, n° 140 et 141, 1880.
                        Cherbonneau « Annuaire archéologique de Constantine » (1856 57), P. 116.


                        N’ayant eu qu'une fille de son épouse, fille de Ahmed Bey, Salah Bey épousa en seconde noce une citadine de Qacentina de laquelle il eut deux garçons : Mohamed (ou Hamoud) et Hossein.

                        Devenu gendre de Salah bey, Ben Djelloul demeura le fondé de pouvoir, le soutien moral et matériel de toute la famille en dépit des événements tragiques qu'elle connut.

                        Pour la constitution de son makhzen, Salah Bey fit appel à ceux qui avaient servi sous l'autorité de son beau père et à ses amis personnels. Il confia des charges importantes à ses proches parents ou éloignés tels que les Ben Gana, pour lesquels il combattit pour les imposer à Biskra et dans le Sud. Il conserva à ses côtés Mohamed Ben Hadj Ben Gana titulaire d'un titre sans terre pour répondre aux voeux de son beau père qui, soit par faiblesse, soit par prudence ne voulut jamais s'aventurer bien loin dans le Sud affronter le cheikh el Arab des Douaouda maître absolu de la région.

                        Salah Bey résolut de reprendre l'affaire en main dès que les circonstances le permettraient, En attendant de recourir aux armes, il manoeuvra au sein de la tribu des Douaouda pour se créer des partisans et un clan en faveur de son protégé. Cette méthode, il l'appliqua partout où son intervention militaire n'était pas nécessaire ou dont le résultat serait incertain. Elle lui réussissait très souvent, et quand il rencontrait, malgré tout, de la résistance, ou subissait un échec flagrant, il éprouvait une haine terrible contre son ennemi. L'esprit de vengeance semble avoir exercé sur lui un empire qu'il ne sut pas assez maîtriser. Ainsi, pour satisfaire une rancune contre Hassan fils de Bou Hanek-Bey, avec lequel il avait été pourtant autrefois lié d'amitié, il se hâta, aussitôt l'autorité en main, de lancer un ordre pour qu'il fût arrêté. Mais, prévenu à temps, Hassan Bou Hanek parvint à s'échapper et se réfugier au Ferdjioua auprès de cheikh Mohamed Chelghoum. Ben El Hadj (3).

                        (3) Hassan Bou Hanek parvint à rejoindre plus tard Oran où il se réfugia auprès de Mohamed El Kebir Bey. Ce dernier subvint largement à ses besoins, et plus tard, intercéda auprès du dey, Pour que sa famille eût l'autorisation d'aller le rejoindre. « Histoire de Constantine sous les beys ». E. Vayssettes, p. 194.



                        Salah Bey envoya des cavaliers à Chelghoum pour qu'il lui livrât le fugitif. Celui ci répondit fièrement qu'au lieu de violer les lois de l'hospitalité, il fournirait au contraire, à Hassan les moyens de se rendre à Alger. Dès lors, le bey, furieux de cet affront, organisa trois colonnes et attaqua les Ferdjioua en différents points ; mais il ne réussit pas à les battre. De son camp implanté à Ain El Beïda, il résolut d'user de diplomatie et d'intrigues. Travaillés par ses émissaires, les Ouled Achour forts jusque là par leur union, furent gagnés, les uns par l'argent, les autres par des promesses de positions plus élevées. Au bout de quinze jours, le vide se fit sentir autour de cheikh Chelghoum. Son oncle Magoura Bou Taghan fut, un beau jour, investi du "burnous rouge" de cheikh du Ferdjioua par le bey lui même au milieu d'une nombreuse assistance invitée au camp turc. Le pouvoir conservé jusque là par la branche aînée passait ainsi à la branche cadette des Ouled Achour.

                        Ce ne fut plus dès lors que des oscillations continuelles de bascule entre rivaux, des trahisons et des meurtres entre frères et cousins, tous minés par l'ambition, l'animosité et la haine. Ils devinrent des instruments dociles à la politique des beys.

                        Aussitôt le départ de Salah Bey, les deux clans se livrèrent à la guerre. Chelghoum, battu, se retira dans la montagne pour y mourir d'amertume et de chagrin (4).

                        (4) Le vieux Magoura, élevé par les Turcs à la place de son neveu Chelghoum ne lui survécut pas longtemps. Le droit d’hérédité ayant été rompu, de nombreux prétendants à l'investiture du commandement des Ferdjioua se mirent en lisse. Le fils de Chelghoum, rentré en grâce, l’emporta sur ses compétiteurs après s'en être débarrassé en assassinant son frère Mebarek. Bientôt Ahmed fils de Mebarek vengeait de la même manière le meurtre de son père en tuant son oncle Derradji, mais il ne profita pas longtemps de son crime, il fut, à son tour, abattu par un membre de la famille. Les Turcs profitèrent de toutes les dissensions pour maintenir leur hégémonie sur tous. (Tiré des notes historiques sur la Province de Constantine) par L. Féraud dans la R.A. (1863) « Les Ferdjioua ».



                        L'emploi d'intrigues ne l'empêchait pas d'entretenir une armée toujours prête à entrer en campagne. Il entreprit une expédition à l'Ouest, contre les Bibans où les Beni Abbas étaient en état d'insurrection. Sur la demande du dey, il poussa jusqu'aux Flissa, appuyer les troupes du Titteri en difficulté dans cette région (1772). Les insurgés refoulés dans leurs montagnes, Salah Bey regagna sa capitale, mais, à peine arrivé il dut reprendre la routé, vers le Hodna où les Ouled Naïl qui, après avoir battu et tué le bey du Titteri Softa, entre Djelfa et Laghouat, avaient pris possession de Boussaâda et de M'Sila. Victorieux, il se retourna contre les Ouled Amor où il donna libre cours à ses instincts vindicatifs et cruels. Cent personnes d’En Nemila furent décapitées et leurs têtes envoyées à Qacentina pour être exposées sur les remparts.

                        De là il se porta au Khenak Tachouda d'où il organisa des razzias contre la tribu dissidente des Segnia.

                        En plus de ces expéditions qui retardèrent l'entreprise de ses desseins en l'encontre des Douaouda et consorts dont la puissance dans les territoires du Sud le préoccupait considérablement, Salah Bey eut à intervenir, à la tête d'une armée forte de quinze mille hommes aux côtés de Osman Pacha en 1775 contre O'Relly, commandant la flotte espagnole qui débarqua à proximité d'El Harrach le 8 juillet avec vingt cinq mille hommes. Ceux ci, cernés de toutes parts subirent un désastre. Les rescapés ne reprirent la mer qu'après avoir connu les pires difficultés et abandonné leurs blessés et leur matériel. (5).

                        (5) Le vendredi, 30 juin, la flotte espagnole, composée d'environ quatre cents bâtiments de guerre, ou navires de transport, vint mouiller à hauteur de El Harrach. Pendant ce temps les défenseurs organisaient leurs camps et leurs retranchements.
                        Le 6 juillet, un gros vaisseau espagnol vint s'embosser vis à vis la batterie du Khenis (aujourd'hui EI Annacer). Ses Canonnades n’eurent aucun effet sur les batteries.
                        Le 8 au matin (samedi) le débarquement ennemi s’effectua aux Sablettes (en face du Jardin d’Essai). Les Algériens accoururent sur les premières colonnes ennemies, et en firent un massacre. Salah Bey fit avancer tous les chameaux de son camp, et les rangea devant les soldats et les cavaliers, pour leur servir d’abri aux coups portés par les nouvelles colonnes qui débarquaient.

                        Il les fit pousser contre la palissade qui servait de rempart aux espagnols. Lui-même, le sabre à la main, dirigeait le mouvement et excitait les siens au combat.
                        Les dernières troupes ennemies débarquées n’eurent pas le temps de se ranger en bataille ; Elles furent taillées en pièce aussi bien par la batterie de Khenis que par les fantassins cachés derrière les abris.

                        L'ennemi fut contraint de reprendre la mer avec le peu de rescapés abandonnant tout son matériel de guerre aux Algériens.

                        Le 16, le restant de la floue espagnole avait fait voile pour Alicante et il ne resta en vue des côtes d'Alger que quelques bâtiments chargés de faire croisière.

                        Le Péril ainsi disparu, les combattants algériens se dispersèrent. Chacun avait hâte d aller dans son douar raconter à la djemaà et en famille ce qu'il avait vu et fait et comment grâce au courage de tous et à la bonté divine ils avaient anéanti ou rendus à la mer les milliers d’infidèles que la mer avait apportés.

                        Salah Bey rentra triomphant dans sa capitale. Il fut accueilli par toutes les notabilités et les milices réunies sous les acclamations de la foule. Plusieurs jours de festivités marquèrent cet événement.
                        Voir R.A., année 1858, p. 436 ; année 1861, p.31 ; année 1864, pp. 172 255 334 et 408 ; année 1865, pp. 39 180 et 303 des détails sur cette expédition espagnole contre Alger.

                        Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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                        • #27
                          Suite: Salah Bey Ben Mostefa (1771 - 1791)

                          Salah Bey rentra à Qacentina au milieu des acclamations de la foule. On célébra son triomphe, car il fut un des meilleurs artisans de la victoire, pendant trois jours et trois nuits. Les réjouissances terminées, Salah Bey s’occupa de son administration et de l'embellissement de la ville. Il reprit et compléta les réformes inachevées par ses prédécesseurs Bou Hanek et Ahmed El Kolli. Il fit jeter les fondements de la mosquée de Sidi El Kittani et de la "médersa" qui en forme une annexe destinée à l'enseignement supérieur de tous les jeunes de la province (elle ne fut achevée qu'en 1775, et la mosquée en 1776).

                          Il fit construire un palais pour donner plus d'espace à son harem et à ses nombreux serviteurs. Il s'agit de ce grand bâtiment qu'une rue sépare de la mosquée, et dont l'intérieur si riant, si gracieux, contraste si fort avec la sombre voûte qui y donne accès, et les hautes murailles percées de rares lucarnes grillées qui l'isolent des habitations voisines (6).

                          Il céda aux juifs les terrains qui s'étendent au delà, entre la porte d'El Kantara et le ravin appelé quartier Charâ pour les regrouper dans un seul quartier alors qu'ils étaient disséminés dans tous les quartiers et particulièrement du côté de Bab Djabia.

                          Il fit édifier en 1789, une autre médersa auprès de la mosquée de Sidi Lakhdar dont elle devint une annexe où les professeurs, comme pour la précédente, étaient payés par le beylik. On y enseigna la grammaire, la jurisprudence, l'interprétation du Coran, le dogme de l'unitéisme et la science des Hadiths (7).

                          Toutes les médersas furent dotées d'un règlement relatif aux études, à l'assiduité des talebs, à la gestion, etc... (8).

                          (6,7 et 8) Tirés de « Histoire de Constantine ». pp. 212 à 219. Vol, les articles de M.L. Féraud dans la Revue Africaine du Mois de mars 1858, pp. 123 et suivantes.



                          Pour réaliser ces réformes dans le système éducatif et dans les institutions des médersas, il fut grandement aidé par : le cheikh Abdelkader Rachedi, mufti hanafi ; Chaâbane Ben Djelloul, cadi hallali ; El Abbassi, cadi maleki. Afin que ces médersas puissent subvenir à leurs besoins, il leur constitua des habous et fit restituer à certaines mosquées ceux qui leur avaient été primitivement affectés par leur fondateur que la mauvaise gestion ou autre avaient laissé perdre.

                          Il encouragea l'agriculture en prenant l'initiative de se faire un des plus beaux jardins à El Hamma en y cultivant tous les arbres fruitiers. Il avait acquis ce terrain de la dame Aicha Bent Hossein Bey (Zreg Aïnou) en septembre 1783. Ce jardin est appelé encore "Haouche Salah Bey" ou encore de Sidi Mohamed El Ghorab (9).

                          (9) « Sidi Mohamed Zouaoui, marabout très traditionaliste, était retiré dans la montagne d'Ouazgar. Il y enseignait l'interprétation du Coran dans Une mosquée édifiée par les habitants à son intention. Ses prêches étaient souvent dirigée contre l'autorité turque, et Salah Bey ne put permettre qu'à ses portes on se permit d'attaquer son administration et bien moins la souveraineté turque. Une expédition montée à l'aide de janissaires fit irruption dans la région et y ravagea toutes les récoltes et mit le feu aux mechtas ».



                          Le cheikh et ses partisans quittèrent la région pour faire la propagande ailleurs. Ils rassemblèrent en peu de temps des milliers de khouana. La légende raconte qu'à Mechta Nahar, la troupe rencontra un serpent immense que personne n'osa approcher. Le marabout descendit de son cheval et, par un sortilège miraculeux, il s'approcha du serpent et l'écrasa du pied. Tout pouvoir, dit il à la foule, appartient à Dieu et nous sommes ses esclaves. Il libéra ses adhérents. Quand les Janissaires partirent à sa poursuite, ajoute la légende, ils s'aperçurent au matin qu'ils n'avaient pas quitté Coudiat Aty. Il fut tout de même arrêté, ajoute une autre légende. Salah Bey le fit décapiter, et au moment où sa tête roulait sur le sol ensanglanté, son corps se transforma en corbeau, et l'oiseau s'élança à tire d’aile pour se poser sur la maison de plaisance du bey. D'où lui vient le nom El Ghorab ». (Vayssettes, pp. 227 à 229)

                          Il entreprit la réédification du pont El Kantara en confiant les travaux à un certain Don Bartholoméo, architecte italien qu'il fit venir de Mahon. Il avait à bâtir la partie supérieure, les deux arches inférieures et les trois piliers qui les soutiennent se trouvant en bon état. Les matériaux furent pris à Mansourah et à Ksar El Ghoula.

                          Il encouragea l'artisanat et le commerce extérieur. L'écoulement des produits de la province rapportait en taxes douanières des sommes importantes ; elles étaient perçues par des oukils placés dans les ports de El Koll, Stora, Annaba, El Kalla, Jijel, Bejaïa. Ainsi sans pressurer ses administrés, il accrut considérablement les ressources du Trésor.

                          Il déplaça encore une fois la zmala et lui assigna pour lieu de campement, les riches plaines de Melila sur la toute de Batna.

                          Il fit achever les constructions du Bordj d'El Fesguia, commencées sous Ahmed El Kolli, et constitua en "azel", ou terres domaniales, tout le territoire d'El Fesguia, et de Kercha, confiées aux gens des Segnïa. Tous Ces travaux exigèrent d'énormes dépenses auxquelles Salah Bey avait fait face en puisant dans ses propres fonds et ceux du Trésor public. Pour ne pas faillir à ses obligations coutumières vis à vis de l'Etat (versement du denouche) et de la milice (solde), il sollicita de Hamouda Pacha de Tunis un prêt important (10).

                          (10) D'après L.C. Féraud, RA 1863, p. 85, selon une anecdote qui lui avait été raconté par des citadins constantinois : « Les constructions d'utilité publique avaient fini par absorber la majeure partie de ses revenus. Il recourut à son voisin de Tunis, Hamouda Pacha, pour compléter la somme nécessaire due pour le dey en paiement du denouche.

                          « Hamouda Pacha expédia à Constantine, sous la surveillance du bach siyar (courrier du cabinet de Salah Bey, quelques milliers de pièces d'or enfermées dans des caisses, mais, pendant le trajet, le bach siyar enleva secrètement cet or, et y substitua des pierres à fusils.
                          « Salah Bey, se croyant le jouet d'une mystification, entra dans une violente colère et renvoya immédiatement le bach siyar à Tunis, avec une lettre d'injures à l’adresse de Hamouda Pacha. La mission était des plus scabreuses, mais le bach siyar était trop effronté pour ne pas s'en acquitter avec habilité, d'autant plus qu'il fallait de sa tête. Quoi qu'il en soit, on sent qu'il dut agir avec une ruse ironie, puisque par d'adroites insinuations, il laissa entrevoir que Salah Bey, gêné dans ses finances, était lui même l’auteur de cette grossière substitution.

                          Le bey de Tunis, dissimula néanmoins son mécontentement et expédia une seconde fois la somme demandée de sorte que les deux souverains, au lieu de s'expliquer Pour débrouiller cette énigme, s'en tinrent à se suspecter l'un l'autre, ce qui démontre combien était vicieux leur système de relations politiques ou autres, confiées à un intermédiaire parfois indélicat.

                          « Un refroidissement marqué commença à se manifester de part et d'autre à dater de cette époque... ».

                          Féraud, ajoute que ces détails furent puisés par lui même dans des documents appartenant aux Zagouta, laissés par leur parent El Hadj Amar Ben Zagouta. Le Kadi Si Mustapha Ben Djelloul dont la famille de père en fils avait rempli les fonctions de bach kateb auprès des beys de Constantine. Si Mustapha se souvenant parfaitement de cet emprunt, mais ne connaissait pas tous les détails de la substitution.

                          Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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                          • #28
                            merci walid pour ces notions d'histoire et en plus t'as choisis un beau sujet qu'est constantine et ses beys.
                            l'histoire de salah bey m'a toujours interessé et principalement l'histoire de "lamlaya" que tu vas surement et joliment nous raconter.

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                            • #29
                              Bien sûr rayhana.......elle va suivre.......je vais juste terminer la biographie de Salah Bey.......pour montrer à notre ami que la France n'y était pour rien jusque-là......
                              Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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                              • #30
                                bonne continuation et encore merci

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