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L'Emir Abdelkader, le Franc-Maçon.

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  • #31
    L'appartenance de l'Emir à la franc-maçonnerie n'est pas une vérité historique.
    Le débat est encore ouvert. Si certains défendent cette idée et que d'autres la contestent, c'est qu'il y a controverse et que le fait lui-même est contesté.
    C'est pour ça que je demande: au cas où on arrive à être pratiquement sûr qu'il était franc-maçon, qu'est-ce que ça voudrait dire, qu'est ce que ça t'apportes à toi personnellement?
    Bref, tu veux apprendre pour apprendre ou apprendre pour comprendre?
    Lorsque tu sauras qu'il est franc-maçon, en quoi cela améliorera ta compréhension de ce qu'était l'émir Abdelkader?
    En gros, la question est simplement: Franc-maçon et alors?
    Je ne cherche pas la confrontation mais à faire avancer le débat.
    Pour moi l'enjeu de ce débat c'est: Est-ce que l'émir était fasciné par la philosophie occidentale et le mouvement des idées en occident où alors était-il seulement fasciné par l'apport strictement matériel de l'occident?
    S'il était franc-maçon ça voudrait dire qu'il aspirait à une philosophie qui dépasse l'islam, le christianisme ou le judaisme, qu'il aspirait à une sorte de phillosophie universelle représentée par la franc-maçonnerie.
    Dans le cas contraire, s'il n'était pas franc-maçon, ça voudrait dire qu'il restait strictement attaché à son héritage islamique sans véritable ouverture à la philosophie occidentale mais seulement aux apports technologiques et matériels de l'Occident.
    Aujourd'hui, dans le monde musulman, on veut acquérir la technologie née en Occident mais beaucoup se méfient des idées occidentales et les rejettent, d'où l'actualité de ce débat.

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    • #32
      ismet

      Des références, stp, si tu en a, ça m'intéresse.

      Pour avoir des réponses à une partie des tes questions, l'ouvrages de Bruno Etienne est à consulté, une riche correspondance d'Abdelkader y est traduite, un travail de recherche y est élaboré, sans oublier les livres que j'ai mis au début du thread, j'en mettrai certainement d'autre par la suite.


      Pour ce qui est de ma remarque à propos de débordement t'inquiètes pas elle ne s'adresse pas à toi spécialement, mais les concernés se reconnaitront sans aucun problème

      Au passage, je crois que tu ne connais pas assez la Franc-Maçonnerie, car elle ne se limite a aucune doctrine, enfin moi je préfère dire ce que j'en pense après.
      Dernière modification par l'imprevisible, 13 mars 2008, 18h05.
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #33
        Ismet,
        tu connais l enjeu, tu l as si bien resume' dans les deux citations ci dessous.
        Donc, entre l etat 1,
        Envoyé par ismet
        S'il était franc-maçon ça voudrait dire qu'il aspirait à une philosophie qui dépasse l'islam, le christianisme ou le judaisme, qu'il aspirait à une sorte de phillosophie universelle représentée par la franc-maçonnerie.
        et l etat 2:
        Envoyé par ismet
        Dans le cas contraire, s'il n'était pas franc-maçon, ça voudrait dire qu'il restait strictement attaché à son héritage islamique sans véritable ouverture à la philosophie occidentale mais seulement aux apports technologiques et matériels de l'Occident.
        j en deduis que seul son etat de franc-macon aurait fait de lui un personnage d une autre stature, ou un autre etat d ame, pour pouvoir correspondre avec le bourreau de la kabylie. Quelqu un qui a consume' sa defaite face a l ennemi mais neamoins continue a retrouver un peu de sa fierte'/ou meme respect de soi-meme en se contentant du respect que lui temoignaient ces memes adversaires, un respect maintes fois verifie' a travers les publications francaises de ce temps la.

        remarque que je tire la conclusion qui m arrange et qui explique un peu pourquoi les kabyles ont rejete' son leadership. Sa correspondance avec leur bourreau reflete donc le mepris qu il leur portait a la suite de leur rejection qui lui a sans doute coute' sa defaite finale par la suite. Il faut quand meme noter que les kabyles l ont supporte' a Tafna (1937), soit 10 annees plutot, avec un contingent de 5000 hommes (reference que j ai donne'e a L imprevisible cite ce chiffre).

        Tu ne peux pas imaginer a quel point je souhaite me tromper. MAis en tout cas, je n avale pas cette correspondance et elle m empeche de comprendre l admiration qu avaient les francais (et les algeriens d aujourd'hui) pour ce personnage de l histoire algerienne: un valeureux adversaire qui a perdu honorablement et qui par la suite s associa a l administration colonisatrice qui continua la colonisation de son pays. Un homme aussi sage se serait exile' donc en Syrie et aurait adopte' une attitude d "efface'", s adonnant donc a l humanisme pour lequel il etait connu....Il aurait non seulement sauve' les chretiens de Syrie mais aurit pu denoncer la colonisation de son pays.

        MMis
        Dernière modification par mmis_ttaq-vaylit, 12 mars 2008, 20h58.
        Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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        • #34
          Ce qui est sûr c'est que beaucoup de Kabyles ont une mauvaise opinion de l'émir.
          J'ai toujours essayé de comprendre pourquoi. Un historien pourra peut être un jour nous donner une réponse.
          Pour ma part, je pense que l'émir n'a jamais collaboré avec le colon, en ce sens qu'il ne s'est jamais associé avec lui.
          Il a perdu sa guerre. Il a eu l'intelligence d'éviter des morts inutiles face à la supériorité militaire de l'ennemi.
          Les Français lui ont promis qu'il pourrait s'exiler en Syrie pour être près de son maître sprituel Ibn Arabi mais les Français l'ont trahi.

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          • #35
            Stop !

            Envoyé par ismet
            Ce qui est sûr c'est que beaucoup de Kabyles ont une mauvaise opinion de l'émir.

            Et voilà, nous y sommes.

            Ne faites pas viré le topic.
            “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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            • #36
              Pourquoi cette tiédeur si prévisible?
              Je suis un peu Kabyle, un peu Oranais et un peu d'autres choses...
              Je parle sans tabou c'est tout.
              Il a du se passer des choses entre l'émir et certaines tribus kabyles qui font que les Kabyles d'aujourd'hui (du moins certains) ont une mauvaise opinion qui a du traverser les générations.
              Je ne prends pas parti. Entre 1830 et 1847, l'émir Abdelkader ne fut pas le seul à se battre pour la libération du territoire algérien. Les Kabyles se sont battus (notamment les Flissas). Ahmed Bey s'est battu à Constantine. L'émir dans l'Ouest et dans le Centre, etc.

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              • #37
                ismet

                Dis-donc !


                Tu crois que les origines des membres du forum m'intéressent pour initié un thread.

                Au delà des jeux de mots, que je trouve puérile, j'attends des interventions de qualité , car sans ça je ne vois réellement pas pourquoi m'arrêter sur des "bribes" non référencées.

                Pour faire court je ne veux pas de débat passionnel .

                Je ne perds pas de vue "l'animosité" des miens vis-à-vis de ce personnage, à tord ou à raison.

                Moi je m'intéresse à l'épisode de la Franc-Maçonnerie, j'ai délimité volontairement le sujet car je n'ai aucune envie de voir des interventions infondées, passionnées ou péjoratives, de même que je n'ai aucune envie de lire de longues éloges glorifiantes zaïmistes, nous avons déjà eu des thread's de ce style sur le forum, nous savons tous comment ça se termine, je ne veux en aucun cas prendre part à ce genre d'échange.

                Je ne voue de culte à PERSONNE et je ne dénigre personne non plus, je veux juste comprendre cet épisode, bien entendu je ne m'arrête pas là, il a bien fallut que je repasse la vie d'Abdelkader en revue, les différents épisodes qui la composent sont aussi " intéressants " les uns les autres tout en étant d'indissociables, mais je me permet de porter mon intérêt spécialement sur sa présence à DAMAS en 1860.

                Je n'ai nul besoin d'un rappel historique au sujet de la résistance Algérienne face à la France dans les différentes contrées du pays, ce ne sont pas les sources qui me font défaut, j'ai la meilleure à ma disposition, LA MÉMOIRE DES MIENS.

                @Azul mmis_ttaq-vaylit-

                Merci pour ta référence, que je me procurerai l'ouvrage "incessamment sous peu", dès que j'aurai le temps de le lire.
                Dernière modification par l'imprevisible, 12 mars 2008, 22h39.
                “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                • #38
                  Azul l imprevisible,

                  moi par contre, j ai mis la main aujourd'hui meme sur celle ci :-)
                  • Abd El-Kader, de Smaïl Aouli, Ramdane Radjala et Philippe Zoummeroff, aux éditions Fayard.
                  la reference que j et ai donnee est un livre rare. J espere seulement que tu le trouveras sans probleme en terre de France!
                  merci.

                  M.
                  PS: Ismet, le seul et important contentieux qui a existe' entre l EMir et les kabyles est le fait qu il a voulu s eriger en leur chef, et non en leur egal... Parfois, il faut faire un effort pour comprendre ces kabyles... ils detestent les chefs mais aspirent a la loi du groupe sans leser l individu.
                  Dernière modification par mmis_ttaq-vaylit, 12 mars 2008, 22h06.
                  Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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                  • #39
                    Donc.

                    Voilà ce qu'écrit Bruno Etienne dans " Abdelkader " chez : Hachette.

                    P.352.
                    [....]
                    Les réponses d'Abdelkader aux questions posées pour son admission par la loge Henri IV méritent d'être reproduites in extenso parce qu'elles sont de véritables responsa pour lesquelles l'émir adopte un ton et une méthode d'expression assez scolaires car il ne pouvait pas surestimer l'aptitude d'Européens, même « initiés », à comprendre un enseignement ésotérique musulman; elles se présentent donc comme un véritable petit traité cosmogonique et contiennent sans doute la réponse religieuse, métaphysique, psychologique et même mystique à la question : mais comment l'émir a-t-il pu adhérer à la franc-maçonnerie?


                    Pour moi la réponse ne fait aucun doute : par conviction. Conviction que cet ordre était sans doute utilisable comme l'une des voies, soit comme pont entre l'Orient et l'Occident pour le dépassement des querelles théologiques, soit pour amener certains Européens sur le chemin de l'Orient, soit, mais ce serait trop beau, parce que la franc-maçonnerie apparut à l'émir comme la seule institution européenne digne d'être sauvée : il l'affirmera plus tard presque clairement.

                    Autrement dit, je formule l'hypothèse de l'arroseur arrosé : les francs-maçons ont cru et pensé utiliser Abdelkader, mais le maître avait d'autres projets pour eux... qu'ils ne purent tenir.

                    P. 353.

                    un petit problème; d'autre part, les maçons ne connaissent pas le vocabulaire ésotérique d'Ibn 'Arabi qui est la base de la pensée de l'émir; enfin de nombreuses querelles ont déjà eu lieu entre quelques historiens algériens et moi sur ce sujet à propos de l'interprétation de certains concepts kadériens et même de la réalité tout court de ces lettres...

                    [...]


                    P.366.

                    La deuxième hypothèse est qu'Abdelkader, largement payé par la France (l'ensemble des biographes parlent de un à deux millions de nos francs par an, les archives font état d'une moyenne de 10 000 francs or de l'époque par mois) cherchait toutes les occasions de démontrer sa fidélité. Il me paraît douteux que l'émir se soit jamais senti l'obligé de la France sur ce plan quand on sait quel usage il faisait de sa fortune. Il a par ailleurs toujours été clair sur le sens de sa promesse à Napoléon III et nous savons que le royaume ne l'intéressait guère 1 ...

                    Une hypothèse corollaire vient de se greffer sur celle-ci Abdelkader est obsédé par la mort et en Syrie il sent que sa vie pourrait être en danger surtout après le rôle qu'il a joué dans cette affaire de 1860; certains même l'accusent de ne pas être musulman


                    P. 367.

                    mais un « africain, un vaincu réfugié sur le territoire ottoman... encore plus étranger qu'aucun pacha turc... »'. Il a donc besoin d'appuis européens pour survivre comme il le reconnaît d'une façon curieuse qui tranche avec l'image et le charisme qu'il produit en Europe. Or il dit clairement – mais est-on obligé de le croire? – que l'initiation dans ce cas atténue l'angoisse de la mort. Surtout si l'on prend le sens complètement ésotérique
                    « Fais moi mourir pour que je vois Ta face... »

                    La troisième hypothèse, plus sérieuse celle-là, dérange passablement ceux qui, parmi les Algériens, ont fait de l'émir un héros résistant et fondateur de l'État algérien moderne (ce qui est aussi indéniable) est que Abdelkader avait évolué vers un cosmopolitisme musulman qui lui faisait négliger sa patrie provinciale au profit d'un dar al-Islam, régénéré par l'apport occidental. C'est une thèse qui se tient bien lorsqu'on étudie la pensée de l'émir et ses écrits de maturité et sa vie à Damas près de la tombe de son maître Ibn 'Arabi. En ce sens la loge est mobile chez les opératifs musulmans et chrétiens. En ce sens renoncer à l'immobilité liée au pays natal, avec le pèlerinage, l'engageait déjà dans le tachriq, et au bout du voyage en Orient il découvrit (lue celui-ci était vertical. Il faut alors renoncer à la Terre mère Four s'avancer dans la Voie de Dieu. Or il en est là de son chemin puisque sa mère est morte et il a été ravi dans la grotte de 1 lira...

                    Chez Ibn 'Arabi existe un Centre suprême hors de la forme I)articulière de l'islam et supérieur à lui, et il est du devoir du musulman de demander les initiations en dehors de sa forme religieuse : c'est le sixième pilier de l'islam. Abdelkader a-t-il transl'éré le modèle confrérique originel de son pays sur une institulion similaire, comparable européenne? Car comment peut-on expliquer qu'il ait parcouru trois confréries musulmanes pour accepter une confrérie française « chrétienne » et en tout cas « brahamique »? Le devoir religieux, la curiosité ésotérique, la régression mortificatrice n'expliquent pas tout pas plus que le désir de fusion dans un groupe fraternel ou la recherche d'appuis poli tiques. Cet ensemble est d'ailleurs applicable à tout postulant
                    soit son état.

                    Il reste donc la seule hypothèse que je crois pertinente, [P.368] encore une fois confirmée par la lecture de ses œuvres inédites à l'époque : Abdelkader est un vrai mystique, un chercheur en initiation, un muçtassawif, et comme le racontent tous ses maîtres dont il fait sa lecture habituelle, l'initiation peut-être reçue par à travers un chrétien, un animal, un mort et même un impie : plus bas est l'initiateur plus haute est l'initiation. Alors pourquoi pas par le biais d'une société initiatique qui se veut un pont entre l'Orient et l'Occident. L'arroseur arrosé permet de faire la jonction par le barzakh al-barazikh... le pontifex, isthme des isthmes.

                    Cette idée a pu séduire l'émir tel que je le perçois à travers son Livre des Stases. Il écrit bel et bien qu'il n'y a pas lieu de retenir l'opinion de toutes les catégories de philosophes et de théologiens. Et la lecture des écrits spirituels de l'émir me pousse à soutenir que son respect des itinéraires des autres s'appuie sur la certitude que « Dieu » dépasse leurs croyances : la pierre de touche dans toute expérience mystique est l'attitude qu'elle éveille à l'égard de tous nos frères en humanité. L'émir s'adresse donc à chacun de nous en potentialité... à la qudra de l'homme. [....]
                    NB:

                    Je mets le renvois 1 car le commentaire de l'auteur est fort intéressant donc en pied de page en retrouve ça :

                    "1. Cette thèse a eu pourtant autant de partisans que d'adversaires, je renvoie donc aux biographies les plus connues comme celle d'Emerit et au contradicteur le plus clair C.-A. Ageron dans sa biographie parue dans la collection « Les Africains» et à un article dans la Revue de l'Occident musulman (1970), ainsi qu'à l'article, cité, de Temimi, dans la Revue d'Histoire maghrébine."

                    @ mmis_ttaq-vaylit

                    C'est un ouvrage fort intéressant, des documents y sont reproduits, ça vaut le coup de les regarder de près.
                    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                    • #40
                      Imprévisible, que sais-t-on de la jeunesse de l'Emir? Je veux dire de ses vingt-deux premières années passées sous occupation ottomane de l'Algérie?

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