Après plus de quatre heures d’attente au niveau de l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene, l’avion atterrit aux environs de 20h30 à l’aéroport international Carthage de Tunis.
Ainsi, tout notre programme a été perturbé, l’avion qu’on devait prendre à destination de «Douz», une ville située à environs 450 km, dans le Sud tunisien, avait quitté le même aéroport à 19h00. C’est à ce moment que nous avons appris qu’on allait parcourir toute cette distance par route, une opportunité qui nous a permis de découvrir la Tunisie profonde où les gens vivent toujours dans des grottes, oui des grottes, qu’ils n’ont pas accepté de quitter après les inondations de Metmata en 1969.
Notre guide avait décidé de scinder le trajet en deux. Donc, nous avons quitté l’aéroport à destination de Carthage où nous avons passé la nuit dans une ancienne prison coloniale transformée en hôtel cinq étoiles portant le nom «Kasbah» que nous avons quitté quelques heures après. Arrivés vers 2h00, nous avons quitté ce chef-d’œuvre à l’architecture du début du siècle dernier vers 7h30 avant d’atteindre notre destination, la ville de Douz, dont nous séparaient encore quelques heures.
Du gasoil algérien et libyen vendu sur les routes tunisiennes
Afin de maintenir l’équilibre économique, les Tunisiens, comme leurs voisins, se sont investis dans le marché informel du carburant. A la sortie de la ville de Ch’bika à quelques dizaines de km de la ville de Douz, des tables étaient installées sur les deux côtés de la route d’une manière anarchique : c’est le marché informel, mais celui-ci est loin de ressembler à celui de l’Algérie. Les vendeurs, jeunes et moins jeunes, se sont montrés évasifs ; ils ont évité notre contact ; ils ne vendent pas des vêtements ni des produits cosmétiques ou agroalimentaires, mais du carburant. Puisque nous étions près des frontières sud-est de Tunisie, nous avons appris que cette matière provenait de Libye. Comment traverse-t-elle les frontières ? La réponse est simple : l’intelligence de la contrebande est très fertile. D’après certaines sources, cette matière entre le plus normalement du monde puisqu’elle est transportée dans de grands engins munis d’un double réservoir. Le voyage entre les villes frontalières de Tunisie et de Libye ne demande pas autant de litres de carburant puisque la distance n’est pas très importante. La contrebande choisit alors les bus ou les semi-remorques capables de transporter le maximum de litres, plus de 250 généralement, en une seule fois.
Après avoir fait le plein, les éléments de la contrebande acheminent le précieux liquide vers des endroits bien connus d’eux. Le carburant est transvasé dans des jerricans de différentes contenances allant de 5 à 30 litres. Cette matière est très prisée puisque le carburant vendu par l’Etat est considéré par le simple citoyen comme «très cher». Face à cette situation, l’Etat n’a, apparemment, pas pris de mesures de répression puisque les vendeurs sont à l’aise ! Utile de rappeler que le trafic de carburant prend des proportions alarmantes et coûte énormément à l’Algérie.
La saisie effectuée au premier semestre de l’année 2006 révèle que pas moins de 220 173 litres, d’une valeur totale de 4,1 millions de dinars, ont traversé frauduleusement les frontières est et ouest. Cette situation a été encouragée par les augmentations des prix des produits énergétiques et du carburant dans les pays voisins, dont celle entrée en vigueur le 2 juillet dernier en Tunisie. Ainsi, les régions est du pays, connues jusque-là pour la contrebande du cheptel et des denrées alimentaires, se mettent à l’exportation frauduleuse de carburant.
6,5 millions de touristes ont visité la Tunisie en 2006
En fait, l’économie tunisienne est essentiellement basée sur le tourisme, considéré comme le nerf névralgique de l’économie tunisienne. Conscients de cette importance, les Tunisiens ont pratiquement tout focalisé sur ce secteur porteur de richesses. D’ailleurs, le directeur du tourisme interne et arabe au niveau de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) nous a déclaré que «le premier Conseil des ministres présidé par Zine El Abidine Ben Ali, qui remonte à 1987, avait pour thème le développement du tourisme saharien». C’est la pauvreté du sol tunisien qui a poussé les dirigeants à développer ce secteur. Afin de maintenir le rendement de ce dernier, toute infrastructure hôtelière tunisienne dont l’âge dépasse 20 ans doit être remise à
niveau. Cette opération est soutenue par l’Etat puisqu’elle assure quelques garanties aux propriétaires des hôtels. Notons que, pratiquement, tout le parc hôtelier tunisien est privé mais le contrôle est assuré par l’Etat qui joue le rôle de régulateur. Même la vingtaine d’écoles du tourisme que compte la Tunisie sont privées. Notons aussi que certains cadres tunisiens du tourisme ont été formés à l’Ecole supérieure du tourisme de l’hôtel El Aurassi (Alger). Ils ont même passé leur stage pratique à Alger et à Tizi Ouzou … Eh oui ! l’élève dépasse parfois le maître. D’après les dernières statistiques, la Tunisie a reçu 6,5 millions de touristes en 2006, soit une augmentation de 4% par rapport à 2005. Le nombre de touristes algériens est en croissance constante, il a atteint 1,5 million, alors que les Libyens sont loin derrière avec seulement 200 000 touristes.
La Tunisie intéresse également les Chinois, ce qui a poussé les pouvoirs publics à introduire l’enseignement de la langue chinoise et même nippone dans le cursus des guides touristiques. Dans ce secteur, la Tunisie a reçu ces dernières années plusieurs investissements étrangers directs. Enfin, après un séjour de rêve dans des infrastructures hôtelières de luxe et les déplacements entre les différents départements, durant lesquels nous avons découvert le développement du tourisme tunisien et le quotidien du simple citoyen tunisien, nous étions étonnés des nouvelles mesures de fouilles prises par la douane tunisienne qui a obligé tous les passagers à vider leurs poches, à enlever leur veste et même à se déchausser. Nous avons même remarqué une urne transparente dans laquelle tous les objets métalliques saisis ont été placés : petites paires de ciseaux, limes à ongles et autres. Ces mesures viennent confirmer une rumeur ayant circulé lors de notre séjour en Tunisie, relative à la présence d’un petit groupe qui avait essayé d’attaquer un groupe de policiers.
- LaTribune
Ainsi, tout notre programme a été perturbé, l’avion qu’on devait prendre à destination de «Douz», une ville située à environs 450 km, dans le Sud tunisien, avait quitté le même aéroport à 19h00. C’est à ce moment que nous avons appris qu’on allait parcourir toute cette distance par route, une opportunité qui nous a permis de découvrir la Tunisie profonde où les gens vivent toujours dans des grottes, oui des grottes, qu’ils n’ont pas accepté de quitter après les inondations de Metmata en 1969.
Notre guide avait décidé de scinder le trajet en deux. Donc, nous avons quitté l’aéroport à destination de Carthage où nous avons passé la nuit dans une ancienne prison coloniale transformée en hôtel cinq étoiles portant le nom «Kasbah» que nous avons quitté quelques heures après. Arrivés vers 2h00, nous avons quitté ce chef-d’œuvre à l’architecture du début du siècle dernier vers 7h30 avant d’atteindre notre destination, la ville de Douz, dont nous séparaient encore quelques heures.
Du gasoil algérien et libyen vendu sur les routes tunisiennes
Afin de maintenir l’équilibre économique, les Tunisiens, comme leurs voisins, se sont investis dans le marché informel du carburant. A la sortie de la ville de Ch’bika à quelques dizaines de km de la ville de Douz, des tables étaient installées sur les deux côtés de la route d’une manière anarchique : c’est le marché informel, mais celui-ci est loin de ressembler à celui de l’Algérie. Les vendeurs, jeunes et moins jeunes, se sont montrés évasifs ; ils ont évité notre contact ; ils ne vendent pas des vêtements ni des produits cosmétiques ou agroalimentaires, mais du carburant. Puisque nous étions près des frontières sud-est de Tunisie, nous avons appris que cette matière provenait de Libye. Comment traverse-t-elle les frontières ? La réponse est simple : l’intelligence de la contrebande est très fertile. D’après certaines sources, cette matière entre le plus normalement du monde puisqu’elle est transportée dans de grands engins munis d’un double réservoir. Le voyage entre les villes frontalières de Tunisie et de Libye ne demande pas autant de litres de carburant puisque la distance n’est pas très importante. La contrebande choisit alors les bus ou les semi-remorques capables de transporter le maximum de litres, plus de 250 généralement, en une seule fois.
Après avoir fait le plein, les éléments de la contrebande acheminent le précieux liquide vers des endroits bien connus d’eux. Le carburant est transvasé dans des jerricans de différentes contenances allant de 5 à 30 litres. Cette matière est très prisée puisque le carburant vendu par l’Etat est considéré par le simple citoyen comme «très cher». Face à cette situation, l’Etat n’a, apparemment, pas pris de mesures de répression puisque les vendeurs sont à l’aise ! Utile de rappeler que le trafic de carburant prend des proportions alarmantes et coûte énormément à l’Algérie.
La saisie effectuée au premier semestre de l’année 2006 révèle que pas moins de 220 173 litres, d’une valeur totale de 4,1 millions de dinars, ont traversé frauduleusement les frontières est et ouest. Cette situation a été encouragée par les augmentations des prix des produits énergétiques et du carburant dans les pays voisins, dont celle entrée en vigueur le 2 juillet dernier en Tunisie. Ainsi, les régions est du pays, connues jusque-là pour la contrebande du cheptel et des denrées alimentaires, se mettent à l’exportation frauduleuse de carburant.
6,5 millions de touristes ont visité la Tunisie en 2006
En fait, l’économie tunisienne est essentiellement basée sur le tourisme, considéré comme le nerf névralgique de l’économie tunisienne. Conscients de cette importance, les Tunisiens ont pratiquement tout focalisé sur ce secteur porteur de richesses. D’ailleurs, le directeur du tourisme interne et arabe au niveau de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) nous a déclaré que «le premier Conseil des ministres présidé par Zine El Abidine Ben Ali, qui remonte à 1987, avait pour thème le développement du tourisme saharien». C’est la pauvreté du sol tunisien qui a poussé les dirigeants à développer ce secteur. Afin de maintenir le rendement de ce dernier, toute infrastructure hôtelière tunisienne dont l’âge dépasse 20 ans doit être remise à
niveau. Cette opération est soutenue par l’Etat puisqu’elle assure quelques garanties aux propriétaires des hôtels. Notons que, pratiquement, tout le parc hôtelier tunisien est privé mais le contrôle est assuré par l’Etat qui joue le rôle de régulateur. Même la vingtaine d’écoles du tourisme que compte la Tunisie sont privées. Notons aussi que certains cadres tunisiens du tourisme ont été formés à l’Ecole supérieure du tourisme de l’hôtel El Aurassi (Alger). Ils ont même passé leur stage pratique à Alger et à Tizi Ouzou … Eh oui ! l’élève dépasse parfois le maître. D’après les dernières statistiques, la Tunisie a reçu 6,5 millions de touristes en 2006, soit une augmentation de 4% par rapport à 2005. Le nombre de touristes algériens est en croissance constante, il a atteint 1,5 million, alors que les Libyens sont loin derrière avec seulement 200 000 touristes.
La Tunisie intéresse également les Chinois, ce qui a poussé les pouvoirs publics à introduire l’enseignement de la langue chinoise et même nippone dans le cursus des guides touristiques. Dans ce secteur, la Tunisie a reçu ces dernières années plusieurs investissements étrangers directs. Enfin, après un séjour de rêve dans des infrastructures hôtelières de luxe et les déplacements entre les différents départements, durant lesquels nous avons découvert le développement du tourisme tunisien et le quotidien du simple citoyen tunisien, nous étions étonnés des nouvelles mesures de fouilles prises par la douane tunisienne qui a obligé tous les passagers à vider leurs poches, à enlever leur veste et même à se déchausser. Nous avons même remarqué une urne transparente dans laquelle tous les objets métalliques saisis ont été placés : petites paires de ciseaux, limes à ongles et autres. Ces mesures viennent confirmer une rumeur ayant circulé lors de notre séjour en Tunisie, relative à la présence d’un petit groupe qui avait essayé d’attaquer un groupe de policiers.
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