Tariq Ramadan : « Il faut libérer les prisonniers politiques au Maroc »
Le Maroc est sur la bonne voie mais doit et peut mieux faire. C’est en substance le point de vue de Tariq Ramadan, exprimé lors de son passage ce week-end au JT de la chaîne marocaine 2M. Le professeur d’études islamiques à Oxford appelle également à la libération des détenus politiques au Maroc, et voit positivement les révoltes actuelles dans le monde arabe.
Tariq Ramadan, l’islamologue au discours ambigu ? En tout cas pas sur le plateau de 2M. Invité du JT de la deuxième chaîne publique marocaine (une première), il s’est exprimé sans détours sur les différents sujets brulants de l’heure. Notamment sur les réformes démocratiques annoncées au Maroc. Pour Tariq Ramadan, ce « processus de réformes doit aller jusqu’au bout » et ne doit nullement faire l’objet d’une quelconque « instrumentalisation » ou de « manipulation politique ». Sinon, « le Maroc en ressentirait les conséquences ».
Aller jusqu’au bout
« Si le processus n’allait pas jusqu’au bout (… ) il se retournerait contre le régime et pourrait provoquer de la déstabilisation à l’intérieur », avertit le petit fils de Hassan El Banna, le fondateur de la puissante confrérie des Frères musulmans d’Egypte. Dans ce processus, conseille l’auteur de « Mon Intime Conviction », toute entité politique ou sociale qui est pour l’Etat de droit « doit faire partie du débat politique et ne doit ni finir en prison ni sous la répression ».
Dans le même sillage, le philosophe, n’a pas caché son étonnement de voir, qu’au Maroc, l’un des rares pays arabes qu’il continue encore de pouvoir visiter « des gens sont en prison pour des situations qui sont tout à fait à questionner ». Par conséquent, si le royaume veut accélérer son processus de réformes entrepris bien avant le contexte actuel, il doit lutter contre « le manque de transparence » et la « corruption », tout en mettant en place « des institutions démocratiques ».
Liberté
Non sans commencer par la « libération des prisonniers politiques », suggère Tariq Ramadan, qui salue « le geste » du roi Mohammed VI pour une ouverture démocratique tout en rappelant que « rien n’est [encore] acquis, tout reste fragile ». D’autant plus que le Maroc a une « responsabilité majeure » au niveau régional.
Et dans le monde arabe en général, « un verrou a été brisé » par les révolutions populaires. Des révolutions toutefois « inachevées » car « personne ne peut prédire ce qu’il adviendra dans l’avenir proche ou lointain », reconnait l’intellectuel qui qualifie de « combattants de la liberté » les révoltés en Libye. Le pays de Kadhafi, où il est interdit d’entrer depuis 16 ans, 17 ans en Tunisie et 15 dans son pays d’origine : l’Egypte.
Après le printemps… ?
Tariq Ramadan se félicite et souhaite naturellement la chute de ces régimes de « dictature » mais reste vigilant et prudent face à ce « printemps arabe » : Il faut « avec lucidité l’accompagner, mais sans naïveté l’analyser », poétise l’écrivain.
En ce qui concerne sa personnalité « controversée » et son discours « ambigu », l’auteur de « L’Autre en Nous, Pour une philosophie du pluralisme » brise en morceaux le portrait qu’on fait de lui « dans le paysage culturel français », où les « oreilles » sont sourdes à son discours. Avant de conclure : « jamais je n'accepterai qu'on me demande d'être moins musulman pour donner l'impression que je suis un bon Européen soumis à des diktats politiques qui n'ont rien à voir avec la religion ».
Oumar Baldé
Copyright ********.com
Le Maroc est sur la bonne voie mais doit et peut mieux faire. C’est en substance le point de vue de Tariq Ramadan, exprimé lors de son passage ce week-end au JT de la chaîne marocaine 2M. Le professeur d’études islamiques à Oxford appelle également à la libération des détenus politiques au Maroc, et voit positivement les révoltes actuelles dans le monde arabe.
Tariq Ramadan, l’islamologue au discours ambigu ? En tout cas pas sur le plateau de 2M. Invité du JT de la deuxième chaîne publique marocaine (une première), il s’est exprimé sans détours sur les différents sujets brulants de l’heure. Notamment sur les réformes démocratiques annoncées au Maroc. Pour Tariq Ramadan, ce « processus de réformes doit aller jusqu’au bout » et ne doit nullement faire l’objet d’une quelconque « instrumentalisation » ou de « manipulation politique ». Sinon, « le Maroc en ressentirait les conséquences ».
Aller jusqu’au bout
« Si le processus n’allait pas jusqu’au bout (… ) il se retournerait contre le régime et pourrait provoquer de la déstabilisation à l’intérieur », avertit le petit fils de Hassan El Banna, le fondateur de la puissante confrérie des Frères musulmans d’Egypte. Dans ce processus, conseille l’auteur de « Mon Intime Conviction », toute entité politique ou sociale qui est pour l’Etat de droit « doit faire partie du débat politique et ne doit ni finir en prison ni sous la répression ».
Dans le même sillage, le philosophe, n’a pas caché son étonnement de voir, qu’au Maroc, l’un des rares pays arabes qu’il continue encore de pouvoir visiter « des gens sont en prison pour des situations qui sont tout à fait à questionner ». Par conséquent, si le royaume veut accélérer son processus de réformes entrepris bien avant le contexte actuel, il doit lutter contre « le manque de transparence » et la « corruption », tout en mettant en place « des institutions démocratiques ».
Liberté
Non sans commencer par la « libération des prisonniers politiques », suggère Tariq Ramadan, qui salue « le geste » du roi Mohammed VI pour une ouverture démocratique tout en rappelant que « rien n’est [encore] acquis, tout reste fragile ». D’autant plus que le Maroc a une « responsabilité majeure » au niveau régional.
Et dans le monde arabe en général, « un verrou a été brisé » par les révolutions populaires. Des révolutions toutefois « inachevées » car « personne ne peut prédire ce qu’il adviendra dans l’avenir proche ou lointain », reconnait l’intellectuel qui qualifie de « combattants de la liberté » les révoltés en Libye. Le pays de Kadhafi, où il est interdit d’entrer depuis 16 ans, 17 ans en Tunisie et 15 dans son pays d’origine : l’Egypte.
Après le printemps… ?
Tariq Ramadan se félicite et souhaite naturellement la chute de ces régimes de « dictature » mais reste vigilant et prudent face à ce « printemps arabe » : Il faut « avec lucidité l’accompagner, mais sans naïveté l’analyser », poétise l’écrivain.
En ce qui concerne sa personnalité « controversée » et son discours « ambigu », l’auteur de « L’Autre en Nous, Pour une philosophie du pluralisme » brise en morceaux le portrait qu’on fait de lui « dans le paysage culturel français », où les « oreilles » sont sourdes à son discours. Avant de conclure : « jamais je n'accepterai qu'on me demande d'être moins musulman pour donner l'impression que je suis un bon Européen soumis à des diktats politiques qui n'ont rien à voir avec la religion ».
Oumar Baldé
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