Entretien avec Khaled Meshaal.
par Rainer Rupp
NOUS VOULONS LA PAIX
Sur la reconnaissance de la force d’occupation Israël, les problèmes de Hamas et la constitution d’un gouvernement palestinien d’unité nationale et l’interventionnisme de la CIA.
Khaled Meshaal, est le dirigeant politique du Mouvement Hamas qui a obtenu, lors des premières élections libres et démocratiques en Palestine, la large majorité des voix. Le ministre de l’intérieur israélien, Haim Ramon, avait, cet été 2006 publiquement confirmé l’appel au meurtre contre Meshaal. C’est en 1997 que cet homme politique de Hamas a survécu, dans Amman, la capitale Jordanienne, avec beaucoup de chance un attentat du Mossad, le service secret israélien. En ce moment Khaled Meshaal, a trouvé, sous des conditions de sécurité extrêmement sévères, asile à Damas, la capitale syrienne.
Khaled Meshaal, est un des co-fondateurs de Hamas. Le physicien est marié et père de trois filles et de quatre fils.
M. Meshaal, comme homme politique à la tête de Hamas vous vous trouvez en première ligne sur la liste du service secret israélien. Comment êtes vous devenu membre du mouvement de résistance islamique ?
J’en ai fait partie dés le début. Quand le mouvement Hamas a été créé, j’avais juste 31 ans. Je faisais partie de ceux, qui étaient en train de créer des succursales à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine. Mais, en fait, l’idée de créer un mouvement, comme celui de Hamas, revient à la deuxième moitié des années 70. Les discussions internes et les consultations perdurent depuis plus de dix ans, avant que nous soyons en mesure de créer le mouvement. Déjà, jeune étudiant à l’université de Koweit, cette idée travaillait mon cœur et mon cerveau. À l’âge de 21 j’étais représentant du mouvement islamique et du conseil général des étudiants.
Depuis des années certains media dans les pays occidentaux rapportent que les services secrets israéliens auraient prêté main forte à la création de Hamas. Je pense que vous connaissez ces histoires?
Malheureusement ces rumeurs sont propagées par quelques Arabes - par quelques Arabes palestiniens. Il s’agit là d’une tentative de discréditer notre mouvement. Mais ces allégations sont tellement ridicules que nous ne nous donnons pas la peine de les démentir. Cela manque simplement de la logique. Pourquoi Israel devrait-il avoir aidé une organisation qui, ensuite, combat Israël? Comment est-ce possible?
Il est dit qu’Israël aurait aidé à la création du Hamas, en comptant, par ce fait, sur une scission de la résistance palestinienne et un affaiblissement du Fatah séculaire.
Pendant les années 70 le mouvement du Fatah constituait la force principale contre Israël. En conséquence Israël concentrait son combat contre le Fatah et contre quelques autres groupes palestiniens, plus petits. Dans cette période, le Hamas n'était pas encore fondé et était seulement sur les rails. Nous avions seulement commencé à construire notre base sociale. Pendant cette période nous nous occupions exclusivement des affaires sociales, de l’organisation de l’aide aux malades, de ceux, privés de leurs droits et de la construction des hôpitaux et des écoles. Pendant ce temps, nous nous limitions à des actions pacifiques. C’est pour cela, qu’Israël n’entreprenait rien contre nous.
A l’époque, les Israéliens ne savaient pas encore, ce qui nous motivait. Car, en secret nous étions déjà en train de nous entraîner et de nous préparer à nos projets de résistance. Parce qu’Israël ne voyait pas ce danger venant du Hamas, il se dirigeait contre d’autres brigades en non contre nous. C’est cette inactivité contre nous qui est citée, par certains groupes d’Arabes palestiniens, pas tout à fait amicaux à notre égard, comme «preuve» qu’Israël a aidé à la naissance de Hamas.
Les relations de Hamas envers le Fatah sont, en ce moment, exposées à de grandes tensions. Quelles chances voyez-vous encore pour la constitution d’un gouvernement d’unité nationale ?
A ce sujet il y a une atmosphère positive entre Hamas et Fatah. En Novembre, nous nous sommes entendus sur des principes d’un tel gouvernement d’unité nationale. Il est vrai que ces derniers temps des obstacles sont apparus. Premièrement il y avait des tentatives de la part du Fatah, de nous faire reculer dans un gouvernement de technocrates et ne pas nous emmener en avant vers un gouvernement d’unité nationale. De cette manière, le Hamas devait être limogé du gouvernement. Le deuxième obstacle consiste dans le fait qu’il n’y a pas suffisamment de garanties pour la suspension du blocus financier.
Des garanties de qui?
Oui, de la part des Etats Unis. – Nous avions un accord, que le blocus devait être levé, si, toutefois nous avions formé un gouvernement d’unité nationale. Le Hamas prend cela très au sérieux. Parce que nous voulons que les souffrances du peuple palestinien finissent. Mais, comme aux élections, nous avons obtenu la majorité des voix et nous sommes procurés la majorité des députés au Parlement, nous exigeons aussi l’influence majeure dans un gouvernement d’unité nationale. Maintenant nous vivons le dilemme qu’il existe des forces qui veulent nous le refuser.
Un problème clef, c’est la reconnaissance du droit d’existence d’Israël, qui est si souvent évoquée. Le gouvernement du Hamas, est-il disposé de revenir sur la position, à ce sujet ? Particulièrement parce que l’Ouest en a fait une conditio-sine-qua-non pour l’annulation du blocus contre le gouvernement palestinien, dirigé par le Hamas?
Je crois que l’Ouest a compris entre temps, que le Hamas ne va jamais reconnaître Israël. Comment pouvons-nous reconnaître celui qui occupe notre pays? Cela manque de logique. Je suis la victime. Je suis celui, qui n’est pas libre. Je suis celui, qui est obligé de vivre dans la diaspora, loin du chez-moi. Israël à reçu une nation des Nations Unis comme «fait accompli». Nous n’avons pas de Nation. Plus que la moitié des Palestiniens vit dans la diaspora, la plupart dans des camps de réfugiés. C’est à cause d’Israël, qu’ils ne peuvent pas revenir chez eux, et nous devons reconnaître Israël? Qui est fautif, nous ou Israël ?
La Théorie-de-Deux-Etats, que les Etats-Unis favorisent à présent, prévoit un état palestinien à côté d’un état israélien. Est-ce cela, aussi, absolument inacceptable pour Hamas?
Non, non. Mais, je dois insister que le Hamas va établir un état palestinien seulement à l’intérieur des frontières de 1967, ce qui inclut la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Ouest. Jusqu’à maintenant Israël ne reconnaît pas nos droits sur les territoires, occupés par elle-même. Tout ce que nous, les Palestiniens voulons, est la reconnaissance de ce droit. Au contraire, Israël continue de violer les droits palestiniens, et l’Ouest n’a pas la volonté d’arrêter Israël.
par Rainer Rupp
NOUS VOULONS LA PAIX
Sur la reconnaissance de la force d’occupation Israël, les problèmes de Hamas et la constitution d’un gouvernement palestinien d’unité nationale et l’interventionnisme de la CIA.
Khaled Meshaal, est le dirigeant politique du Mouvement Hamas qui a obtenu, lors des premières élections libres et démocratiques en Palestine, la large majorité des voix. Le ministre de l’intérieur israélien, Haim Ramon, avait, cet été 2006 publiquement confirmé l’appel au meurtre contre Meshaal. C’est en 1997 que cet homme politique de Hamas a survécu, dans Amman, la capitale Jordanienne, avec beaucoup de chance un attentat du Mossad, le service secret israélien. En ce moment Khaled Meshaal, a trouvé, sous des conditions de sécurité extrêmement sévères, asile à Damas, la capitale syrienne.
Khaled Meshaal, est un des co-fondateurs de Hamas. Le physicien est marié et père de trois filles et de quatre fils.
M. Meshaal, comme homme politique à la tête de Hamas vous vous trouvez en première ligne sur la liste du service secret israélien. Comment êtes vous devenu membre du mouvement de résistance islamique ?
J’en ai fait partie dés le début. Quand le mouvement Hamas a été créé, j’avais juste 31 ans. Je faisais partie de ceux, qui étaient en train de créer des succursales à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine. Mais, en fait, l’idée de créer un mouvement, comme celui de Hamas, revient à la deuxième moitié des années 70. Les discussions internes et les consultations perdurent depuis plus de dix ans, avant que nous soyons en mesure de créer le mouvement. Déjà, jeune étudiant à l’université de Koweit, cette idée travaillait mon cœur et mon cerveau. À l’âge de 21 j’étais représentant du mouvement islamique et du conseil général des étudiants.
Depuis des années certains media dans les pays occidentaux rapportent que les services secrets israéliens auraient prêté main forte à la création de Hamas. Je pense que vous connaissez ces histoires?
Malheureusement ces rumeurs sont propagées par quelques Arabes - par quelques Arabes palestiniens. Il s’agit là d’une tentative de discréditer notre mouvement. Mais ces allégations sont tellement ridicules que nous ne nous donnons pas la peine de les démentir. Cela manque simplement de la logique. Pourquoi Israel devrait-il avoir aidé une organisation qui, ensuite, combat Israël? Comment est-ce possible?
Il est dit qu’Israël aurait aidé à la création du Hamas, en comptant, par ce fait, sur une scission de la résistance palestinienne et un affaiblissement du Fatah séculaire.
Pendant les années 70 le mouvement du Fatah constituait la force principale contre Israël. En conséquence Israël concentrait son combat contre le Fatah et contre quelques autres groupes palestiniens, plus petits. Dans cette période, le Hamas n'était pas encore fondé et était seulement sur les rails. Nous avions seulement commencé à construire notre base sociale. Pendant cette période nous nous occupions exclusivement des affaires sociales, de l’organisation de l’aide aux malades, de ceux, privés de leurs droits et de la construction des hôpitaux et des écoles. Pendant ce temps, nous nous limitions à des actions pacifiques. C’est pour cela, qu’Israël n’entreprenait rien contre nous.
A l’époque, les Israéliens ne savaient pas encore, ce qui nous motivait. Car, en secret nous étions déjà en train de nous entraîner et de nous préparer à nos projets de résistance. Parce qu’Israël ne voyait pas ce danger venant du Hamas, il se dirigeait contre d’autres brigades en non contre nous. C’est cette inactivité contre nous qui est citée, par certains groupes d’Arabes palestiniens, pas tout à fait amicaux à notre égard, comme «preuve» qu’Israël a aidé à la naissance de Hamas.
Les relations de Hamas envers le Fatah sont, en ce moment, exposées à de grandes tensions. Quelles chances voyez-vous encore pour la constitution d’un gouvernement d’unité nationale ?
A ce sujet il y a une atmosphère positive entre Hamas et Fatah. En Novembre, nous nous sommes entendus sur des principes d’un tel gouvernement d’unité nationale. Il est vrai que ces derniers temps des obstacles sont apparus. Premièrement il y avait des tentatives de la part du Fatah, de nous faire reculer dans un gouvernement de technocrates et ne pas nous emmener en avant vers un gouvernement d’unité nationale. De cette manière, le Hamas devait être limogé du gouvernement. Le deuxième obstacle consiste dans le fait qu’il n’y a pas suffisamment de garanties pour la suspension du blocus financier.
Des garanties de qui?
Oui, de la part des Etats Unis. – Nous avions un accord, que le blocus devait être levé, si, toutefois nous avions formé un gouvernement d’unité nationale. Le Hamas prend cela très au sérieux. Parce que nous voulons que les souffrances du peuple palestinien finissent. Mais, comme aux élections, nous avons obtenu la majorité des voix et nous sommes procurés la majorité des députés au Parlement, nous exigeons aussi l’influence majeure dans un gouvernement d’unité nationale. Maintenant nous vivons le dilemme qu’il existe des forces qui veulent nous le refuser.
Un problème clef, c’est la reconnaissance du droit d’existence d’Israël, qui est si souvent évoquée. Le gouvernement du Hamas, est-il disposé de revenir sur la position, à ce sujet ? Particulièrement parce que l’Ouest en a fait une conditio-sine-qua-non pour l’annulation du blocus contre le gouvernement palestinien, dirigé par le Hamas?
Je crois que l’Ouest a compris entre temps, que le Hamas ne va jamais reconnaître Israël. Comment pouvons-nous reconnaître celui qui occupe notre pays? Cela manque de logique. Je suis la victime. Je suis celui, qui n’est pas libre. Je suis celui, qui est obligé de vivre dans la diaspora, loin du chez-moi. Israël à reçu une nation des Nations Unis comme «fait accompli». Nous n’avons pas de Nation. Plus que la moitié des Palestiniens vit dans la diaspora, la plupart dans des camps de réfugiés. C’est à cause d’Israël, qu’ils ne peuvent pas revenir chez eux, et nous devons reconnaître Israël? Qui est fautif, nous ou Israël ?
La Théorie-de-Deux-Etats, que les Etats-Unis favorisent à présent, prévoit un état palestinien à côté d’un état israélien. Est-ce cela, aussi, absolument inacceptable pour Hamas?
Non, non. Mais, je dois insister que le Hamas va établir un état palestinien seulement à l’intérieur des frontières de 1967, ce qui inclut la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Ouest. Jusqu’à maintenant Israël ne reconnaît pas nos droits sur les territoires, occupés par elle-même. Tout ce que nous, les Palestiniens voulons, est la reconnaissance de ce droit. Au contraire, Israël continue de violer les droits palestiniens, et l’Ouest n’a pas la volonté d’arrêter Israël.
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