L’information circulait depuis plus d’un mois, c’est désormais une décision officielle : sur instruction du roi Mohammed VI, le Maroc a fait savoir par la voix de Mustapha Khalfi, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, que « tout contact avec les institutions européennes sera suspendu » à compter du 25 février. « Le Maroc ne saurait accepter d’être traité en simple objet d’une procédure judiciaire, ni réduit à être ballotté entre les différents services et institutions de l’UE », a précisé le ministre.
Des instructions orales ont déjà été données par Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie du Maroc, aux responsables des départements ministériels pour qu’ils évitent tout contact avec la délégation de l'union européenne à Rabat. Si la décision du royaume n’a fait qu’officialiser un état de fait, certains diplomates occidentaux ne cachent pas leur « étonnement ». « On est face à une nouvelle situation que nous ne comprenons pas. Une situation difficile… », observe un Européen installé dans la capitale marocaine.
L’affaire remonte au 10 décembre 2015, lorsque la Cour de justice de l’Union européenne a annulé un important accord commercial entre le Maroc et l’Union, signé en 2012 et portant sur les produits agricoles. L’institution a estimé que la mise en œuvre du texte, qui englobe le territoire contesté du Sahara occidental, pourrait « se faire au détriment des habitants [de cette région] et porter atteinte à leurs droits fondamentaux ».
Classé comme un « territoire non autonome » par l’Organisation des Nations unies, le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975, mais dont l’indépendance est réclamée par le Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Considéré aujourd’hui comme le plus ancien conflit du monde, le dossier est la chasse gardée du palais, qui la gère avec un cercle restreint de conseillers.
Importance des enjeux économiques
Face à ce début d’une crise diplomatique, la délégation de l’Union européenne préfère pour l’instant mettre l’accent sur l’importance des enjeux économiques :
Que se passera-t-il si le jugement de la CJUE est confirmé en appel ? Pour l’économiste Mehdi Lahlou, « la décision du Maroc ne signifie pas la remise en cause des projets en cours avec l’UE. Même s’il se confirme en appel, le jugement de la Cour européenne ne concerne que l’accord agricole de 2012. Ceci dit, la diplomatie marocaine a encore une fois agi par impulsion, sur un coup de tête : on reproche à l’UE quelque chose qu’elle n’a pas commis. »
Source: Le Monde.fr
Des instructions orales ont déjà été données par Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie du Maroc, aux responsables des départements ministériels pour qu’ils évitent tout contact avec la délégation de l'union européenne à Rabat. Si la décision du royaume n’a fait qu’officialiser un état de fait, certains diplomates occidentaux ne cachent pas leur « étonnement ». « On est face à une nouvelle situation que nous ne comprenons pas. Une situation difficile… », observe un Européen installé dans la capitale marocaine.
L’affaire remonte au 10 décembre 2015, lorsque la Cour de justice de l’Union européenne a annulé un important accord commercial entre le Maroc et l’Union, signé en 2012 et portant sur les produits agricoles. L’institution a estimé que la mise en œuvre du texte, qui englobe le territoire contesté du Sahara occidental, pourrait « se faire au détriment des habitants [de cette région] et porter atteinte à leurs droits fondamentaux ».
Classé comme un « territoire non autonome » par l’Organisation des Nations unies, le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975, mais dont l’indépendance est réclamée par le Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Considéré aujourd’hui comme le plus ancien conflit du monde, le dossier est la chasse gardée du palais, qui la gère avec un cercle restreint de conseillers.
Importance des enjeux économiques
Face à ce début d’une crise diplomatique, la délégation de l’Union européenne préfère pour l’instant mettre l’accent sur l’importance des enjeux économiques :
« Nous avons unanimement choisi de faire appel de cette décision (…). Nous sommes prêts à fournir les clarifications et assurances complémentaires pour répondre aux préoccupations du Maroc, afin que les contacts et la coopération puissent être pleinement rétablis dès que possible. Nous évaluerons aussi rapidement que possible les implications de la situation actuelle pour nos programmes de coopération existants. »
Selon les derniers chiffres officiels, les projets en cours de l’Union européenne au Maroc s’élèvent à 1,2 milliard d’euros portant sur des domaines stratégiques (santé, éducation, justice, plan solaire notamment), auxquels s’ajoute une enveloppe de 200 millions d’euros attribuée chaque année au Maroc.Que se passera-t-il si le jugement de la CJUE est confirmé en appel ? Pour l’économiste Mehdi Lahlou, « la décision du Maroc ne signifie pas la remise en cause des projets en cours avec l’UE. Même s’il se confirme en appel, le jugement de la Cour européenne ne concerne que l’accord agricole de 2012. Ceci dit, la diplomatie marocaine a encore une fois agi par impulsion, sur un coup de tête : on reproche à l’UE quelque chose qu’elle n’a pas commis. »
Source: Le Monde.fr
Commentaire