-Rabat et Abuja ont annoncé le lancement d’une étude de faisabilité pour ce méga-projet énergétique, dont la réalisation semble extrêmement compliquée.
Plus de 4 000 kilomètres
Sur le papier, ce gazoduc doit parcourir près de 4 000 km. « C’est peut-être le plus grand projet d’infrastructure d’Afrique », s’enthousiasme Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères, qui met en avant un modèle de « coopération sud-sud » : « Il pourra produire de l’énergie pour toute la région ouest-africaine où se trouve un tiers des réserves de gaz du continent et où la plupart des habitants sont privés d’électricité. »
Le gazoduc devrait traverser douze pays.
Selon ses promoteurs, les Etats producteurs pourront y injecter leur production et les importateurs satisfaire leurs besoins en énergie. Dans un second temps, l’acheminement pourrait se faire jusqu’en Europe. « Ce qui favorisera l’intégration africaine, contribuera à la stabilité, au développement économique et à la création d’emplois. Ce n’est donc pas seulement un projet d’infrastructures mais un axe structurant économiquement pour toute l’Afrique de l’Ouest », se félicite le ministre marocain.
Son enthousiasme n’est toutefois pas partagé par tous. « C’est présenté comme un gros projet panafricain, mais on voit mal comment il va être mené à bien », souligne un bon connaisseur du dossier, qui poursuit : « Son approvisionnement se trouve dans le delta du Niger, une région [du sud du Nigeria] qui n’est pas sécurisée. Personne ne mettra 15 à 20 milliards de dollars dans un tel projet. »
En outre, le gazoduc traverserait « une dizaine de pays dont certains dans des situations particulièrement difficiles ». Enfin, les découvertes récentes de gaz qui ont été faites en Mauritanie et au Sénégal sont colossales, et se trouvent beaucoup plus près du Maroc.
Au regard de la complexité géostratégique, plusieurs projets se sont déjà cassé les dents. Comme le gazoduc transsaharien qui devait, à partir du Nigeria, traverser le Niger et l’Algérie. Il n’a jamais pu être réalisé alors que les ministres de ces deux pays ainsi que l’Union européenne étaient très enthousiastes.
« L’annonce de ce nouveau gazoduc relève en grande partie d’une stratégie politique, estime notre expert. Il s’agit d’une part d’obtenir du Nigeria une neutralité bienveillante face aux ambitions africaines du Maroc, que ce soit pour son entrée dans la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao, quinze pays] ou sur la question sahraouie, d’autre part de faire pression sur les Algériens en vue de la renégociation des prix du gaz prévue à l’horizon 2020. »
Source: Le Monde
Plus de 4 000 kilomètres
Sur le papier, ce gazoduc doit parcourir près de 4 000 km. « C’est peut-être le plus grand projet d’infrastructure d’Afrique », s’enthousiasme Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères, qui met en avant un modèle de « coopération sud-sud » : « Il pourra produire de l’énergie pour toute la région ouest-africaine où se trouve un tiers des réserves de gaz du continent et où la plupart des habitants sont privés d’électricité. »
Le gazoduc devrait traverser douze pays.
Selon ses promoteurs, les Etats producteurs pourront y injecter leur production et les importateurs satisfaire leurs besoins en énergie. Dans un second temps, l’acheminement pourrait se faire jusqu’en Europe. « Ce qui favorisera l’intégration africaine, contribuera à la stabilité, au développement économique et à la création d’emplois. Ce n’est donc pas seulement un projet d’infrastructures mais un axe structurant économiquement pour toute l’Afrique de l’Ouest », se félicite le ministre marocain.
Son enthousiasme n’est toutefois pas partagé par tous. « C’est présenté comme un gros projet panafricain, mais on voit mal comment il va être mené à bien », souligne un bon connaisseur du dossier, qui poursuit : « Son approvisionnement se trouve dans le delta du Niger, une région [du sud du Nigeria] qui n’est pas sécurisée. Personne ne mettra 15 à 20 milliards de dollars dans un tel projet. »
En outre, le gazoduc traverserait « une dizaine de pays dont certains dans des situations particulièrement difficiles ». Enfin, les découvertes récentes de gaz qui ont été faites en Mauritanie et au Sénégal sont colossales, et se trouvent beaucoup plus près du Maroc.
Au regard de la complexité géostratégique, plusieurs projets se sont déjà cassé les dents. Comme le gazoduc transsaharien qui devait, à partir du Nigeria, traverser le Niger et l’Algérie. Il n’a jamais pu être réalisé alors que les ministres de ces deux pays ainsi que l’Union européenne étaient très enthousiastes.
« L’annonce de ce nouveau gazoduc relève en grande partie d’une stratégie politique, estime notre expert. Il s’agit d’une part d’obtenir du Nigeria une neutralité bienveillante face aux ambitions africaines du Maroc, que ce soit pour son entrée dans la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao, quinze pays] ou sur la question sahraouie, d’autre part de faire pression sur les Algériens en vue de la renégociation des prix du gaz prévue à l’horizon 2020. »
Source: Le Monde
Commentaire