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la Biographie des Compagnons du Prophete

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  • #16
    suite et fin

    L'histoire de Sâlim est la même que celle de Bilâl ainsi que celles
    de dizaines d'autres esclaves et de pauvres personnes que l'islam a
    tirées de l'esclavage et de la dégradation pour en faire des imams
    et des commandants dans une société de guidée et de justice. La
    personnalité de Sâlim fut façonnée par les vertus islamiques. Parmi
    ses qualités, son franc parler lorsqu'il sentait qu'il était de son
    devoir de prendre la parole, surtout lorsqu'un mal était commis.
    Un incident qui eut lieu après la libération de la Mecque illustre
    bien cela. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — envoya
    quelques-uns de ses compagnons vers les villages et les tribus qui
    entouraient la ville. Il leur rappela qu'ils étaient envoyés pour
    inviter les gens à l'islam et non pour se battre. Khâlid Ibn Al-
    Walîd en fit partie. Durant la mission, Khâlid se battit et tua un
    homme bien que celui-ci ait témoigné qu'il était devenu musulman.
    Khâlid avait agi ainsi croyant que cet homme n'était pas sincère
    dans sa déclaration de foi et que celle-ci n'était qu'un artifice
    pour échaper à la mort.
    Sâlim et d'autres accompagnaient Khâlid lors de cette mission.
    Aussitôt que Sâlim vit ce que Khâlid avait fait, il se dirigea vers
    lui et le réprimanda sur les erreurs qu'ils avaient commises.
    Khâlid, ce grand leader et commandant militaire à la fois durant
    l'époque de la Jahiliyyah et après l'arrivé de l'islam, resta muet
    un instant. Il essaya ensuite de se défendre avec ferveur mais Sâlim
    resta ferme sur ses positions considérant que Khâlid venait de
    commettre une grave erreur. Sâlim ne se comporta pas avec Khâlid
    comme un pauvre esclave se comporterait face un noble de Quraysh car
    l'islam les avait placés sur un pied d'égalité. C'est la justice et
    la vérité qu'il fallait défendre. Il ne le considéra pas comme un
    leader dont les erreurs devaient être couvertes ou justifiées mais
    comme un partenaire partageant de façon égale une responsabilité et
    une obligation. Il ne s'opposa pas non plus à Khâlid de façon
    passionnée ou injustifiée mais avec le souci de faire part d'un
    conseil sincère ainsi que d'une auto-critique mutuelle que l'islam
    avait autorisée. Une telle sincérité mutuelle était constamment mise
    en avant par le Prophète — paix et bénédictions sur lui — par ces
    paroles : " Ad-dinu an-Nasihah. Ad-dinu an-Nasihah. Ad-dinu an-
    Nasihah. - La religion, c'est le conseil sincère. La religion, c'est
    le conseil sincère. La religion, c'est le conseil sincère. "
    Lorsque le Prophète — paix et bénédictions sur lui — entendit ce que
    Khâlid avait fait, il fut profondément affligé et adressa de longues
    et ferventes supplications à son Seigneur : " Ô Seigneur, dit-il, Je
    suis innocent devant toi pour ce que Khâlid a fait ", puis il
    demanda : "Quelqu'un l'a-t-il réprimandé ? "
    La colère du Prophète — paix et bénédictions sur lui — s'apaisa
    lorsque quelqu'un lui dit : " Oui, Sâlim l'a réprimandé et s'est
    opposé à lui. "
    Sâlim vécut auprès du Prophète — paix et bénédictions sur lui — et
    des croyants. Jamais il ne fut lent ou réticent dans
    l'accomplissement des actes d'adoration, il ne râta aucune campagne
    et la relation de fraternité qu'il entretenait avec Abû Hudhayfah
    grandit de jour en jour.
    Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — fut rappelé par son
    Seigneur et Abû Bakr prit la responsabilité des affaires des
    musulmans et il dut immédiatement faire face aux conspirations des
    apostats qui menèrent à la bataille de Yamâmah. Sâlim et son "
    frère " Abû Hudhayfah furent parmi les forces musulmanes qui se
    dirigèrent vers les terres centrales d'Arabie.
    Au début de la bataille, les forces musulmanes subirent un terrible
    revers. Les musulmans se battaient de façon individuelle, la force
    générée par la solidarité était donc absente. Alors, Khâlid Ibn Al-
    Walîd regroupa les hommes et réussit à organiser une coordination
    surprenante.
    Abû Hudhayfah et Sâlim s'étreignirent et firent le vœu de chercher
    le martyr pour la cause de la religion de la vérité et ainsi
    d'obtenir le bonheur dans l'au-delà. Yamâmah fut leur rendez-vous
    avec le destin. Pour motiver les troupes, Abû Hudhayfah cria : " Yâ
    Ahl Al-Quran ! - Ô gens du Coran ! Honorez le Coran par vos
    actions !", alors que son épée transperçait l'armée de Musaylamah
    l'imposteur telle un tourbillon. Sâlim cria à son tour : "Quel
    misérable porteur du Coran je fais si les musulmans sont attaqués de
    mon côté ! Loin de toi cette situation, Ô Sâlim ! Sois le digne
    porteur du Coran ! "
    Il plongea alors dans la bataille avec courage. Quand le porteur de
    l'étendard des Muhâjirîns (Emigrés), Zayd Ibn Al-Khattâb, tomba,
    Sâlim porta le drapeau et continua à se battre. Sa main droite ayant
    été touchée, il porta l'étendard de la main gauche tout en récitant
    des versets du glorieux Coran : "Combien de prophètes ont combattu,
    en compagnie de beaucoup de disciples seigneuriaux, ceux-ci ne
    fléchirent pas à cause de ce qui les atteignit dans le sentier
    d'Allah. Ils ne faiblirent pas et ils ne cédèrent point. Et Allah
    aime les endurants." (3:146) Combien ce verset était motivant dans
    une telle situation ! Et combien pertinent est cet épithète pour
    quelqu'un qui dépense sa vie pour l'islam !
    Un groupe d'apostats entourèrent Sâlim et le blessèrent très
    sévérement. Une souffle de vie subsista en lui jusqu'à ce que la
    bataille prenne fin par la mort de Musaylamah. Quand les musulmans
    allèrent à la recherche des victimes et des martyrs, ils trouvèrent
    Sâlim à l'agonie. Alors que son sang s'écoulait, il demanda :
    " Qu'est-il arrivé à Abû Hudhayfah ?
    - Il est tombé en martyr.
    - Alors étendez-moi auprès de lui.
    - Il est près de toi, Sâlim, il est tombé à cet endroit même. "
    Sâlim fit un dernier sourire et cessa de parler. Les deux hommes
    avaient réalisé ce qu'ils avaient espéré. Ensemble ils entrèrent
    dans l'islam. Ensemble ils vécurent. Ensemble ils tombèrent en
    martyrs.
    Sâlim, ce grand croyant fut rappelé par son Seigneur. À son propos,
    alors qu'il était en train de mourir, le grand `Omar Ibn Al-Khattâb
    dit : " Si Sâlim avait survécu, j'aurais fait de lui mon
    successeur. "
    P.-S.
    Basé sur "Companions of The Prophet", Vol. 1, de Abdul Wâhid Hâmid.

    Sâlim Mawlâ Abî Hudhayfah, que Dieu l'agrée
    Témoignage :
    16 mai 2004 21:50, par YASMINA
    J'ai lu tous les articles sur les compagnons du Prophète (sal) et
    j'ai pleuré en lisant certains et beaucoup m'ont touché profondément
    et j'éspère que j'apprendrais avec l'aide de Dieu ma religion et
    étre de plus en plus pieuse et avoir une foi plus forte de jours en
    jours. Je vous remercie pour les articles que vous avez publié et en
    espérant que beaucoup y lisent je prie pour que notre communauté
    oublie les biens ephémères de ce monde et recherche les biens de
    l'autre monde.
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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    • #17
      Ammâr Ibn Yâsir

      Biographie N° 8

      Ammâr Ibn Yâsir


      Son nom : `Ammâr Ibn Yâsir Ibn `Âmir Ibn Mâlik Ibn Kinânah Ibn Qays
      Ibn al-Husayn Ibn al-Wadhîm Ibn Tha`labah Ibn `Awf Ibn Hârithah Ibn
      `Âmir Ibn Yâm Ibn `Ans Ibn Mâlik al-`Ansî. On le surnomme Abû al-
      Yaqdhân. Il est l'allié de Banû Makhzûm.

      Il est l'un des premiers Qurayshites à embrasser l'Islam. Il y
      invita ses parents Yâsir et Sumayyah qui adoptèrent la nouvelle
      religion. Il figure parmi les sept premiers musulmans à avoir assumé
      ouvertement leur foi.

      Sa famille toute entière fut torturée pour sa foi. Sumayyah, la mère
      de `Ammâr, y laissa la vie et fut ainsi le premier martyr de
      l'Islam. [1] Le Prophète passait voir ses fidèles soumis à la
      torture par les païens mecquois et leur apportait la bonne nouvelle
      du Paradis : "Patience, Ô famille de Yâsir, votre rendez-vous est le
      Paradis...". `Ammâr fut tellement torturé qu'il consentit à
      désavouer le prophète Muhammad et renoncer à sa foi. Une fois
      libéré, il alla en pleurs voir le Prophète lui disant qu'il avait dû
      trahir sa religion. Le Prophète lui demanda : "Comment était ton
      coeur quand tu as désavoué ta religion ?" `Ammâr répondit : "Il
      était plein de sérénité dans sa foi." Le Prophète lui dit : "S'ils
      te torturent à nouveau, désavoue ta religion à nouveau.", montrant
      ainsi qu'un désaveu arraché par la torture ne compromettait en rien
      le fidèle en détresse. D'ailleurs, Dieu du haut de son royaume
      consola `Ammâr par le verset : "Quiconque a renié Dieu après avoir
      cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur
      demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent
      délibérément leur coeur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une
      colère de Dieu et ils sont destinés à un châtiment terrible." [2]

      Il émigra une première fois en Ethiopie avec les musulmans qui ont
      fui la persécution des mecquois. Puis, il émigra à Médine avec toute
      la communauté musulmane. Il participa à toutes les batailles avec le
      Prophète. Il participa également à la bataille de Yamâmah contre
      Musaylamah le menteur où il perdit une oreille.

      Le Calife `Umar lui assigna le gouvernorat de la région de Kûfah en
      rappelant à ses habitants que `Ammâr est l'un des premiers et nobles
      compagnons du Prophète.

      Le Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui - dit à son
      sujet : "`Ammâr est rempli de foi jusqu'à la cime de ses cheveux".
      (Narré par At-Tirmidhî et Ibn Mâjah avec un isnâd hasan.)

      La Mère des Croyants Aïshah narre dans Sunan At-Tirmidhî : "Chaque
      fois que `Ammâr eut le choix entre deux alternatives, il choisit la
      plus aisée".

      D'après Hudhayfah, le Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur
      lui - dit : "Suivez l'exemple de mes Successeurs Abû Bakr et `Umar,
      et imitez le bon comportement de `Ammâr". (Narré par At-Tirmidhî et
      Ibn Mâjah avec un isnâd hasan.)

      Une multitude de hadîths authentiques rapportent que le Prophète -
      paix et bénédiction de Dieu sur lui - annonça à `Ammâr : "Tu seras
      tué par la faction injuste." et ils font l'unanimité sur le fait
      qu'il a été tué aux côtés de `Alî - que Dieu l'agrée - dans la
      bataille de Siffîn en 87 AH. Il était alors âgé de 93 ans. Il
      transmit plusieurs hadîths du Prophète - paix et bénédiction de Dieu
      sur lui. Ses hadîths ont été transmis par les compagnons du
      Prophète : Abû Mûsâ, Ibn `Abbâs, `Abdullâh Ibn Ja`far, Abû Lâs al-
      Khuzâ`î, Abû Tufayl et de nombreux successeurs.

      P.-S.
      Cette biographie est traduite de l'entrée 5708 d'Al-Isâbah fî Tamyîz
      As-Sahâbah de l'Imâm Ibn Hajar Al-`Asqalânî. Une version
      électronique gratuite est téléchargeable sur le site d'Al-
      Muhaddith.org.
      "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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      • #18
        Abû Al-`Âs Ibn Ar-Rabî`, que Dieu l'agrée

        Biographie n°09

        Abû Al-`Âs Ibn Ar-Rabî`, que Dieu l'agrée

        Abû Al-`Âs appartenait au clan des Abd Shams, de Quraïsh. Il était
        dans la fleur de l'âge, beau et d'un physique impressionnant. Il
        était l'exemple même de la galanterie arabe et était doté de
        caractéristiques telles que la fierté, la virilité et la générosité.
        Il était très fier des traditions de ses ancêtres.

        Abû Al-`Âs hérita de l'amour des Quraïshites pour le commerce. Les
        Quraïshites étaient connus pour être les maîtres des deux
        expéditions commerciales annuelles. L'expédition d'hiver vers le Sud
        (le Yémen), et celle d'été vers le Nord (la Syrie). Ces deux
        expéditions sont mentionnées dans le Coran dans la sourate
        intitulée "Quraïsh".

        Les caravanes d'Abû Al-`Âs faisaient toujours la navette entre la
        Mecque et la Syrie. Chaque caravane était composée de deux cents
        hommes et d'une centaine de chameaux. Les gens lui confiaient leurs
        richesses et leur biens pour qu'il négocie à leur place car il était
        connu pour ses qualité de marchand ; il était honnête et digne de
        confiance.

        La tante maternelle d'Abû Al-`Âs était Khadijah bint Khuwaylid, la
        femme de Muhammad Ibn Abd Allah (Paix et Bénédiction de Dieu sur
        lui) . Elle le traitait comme une mère traite son propre fils, avec
        amour et affection. Muhammad (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui)
        l'aimait beaucoup également.

        Les années passèrent vite dans le foyer de Muhammad et Khadijah.
        Zaynab, leur fille aînée, grandit très vite et s'épanouit telle une
        jolie fleur, à tel point que plusieurs fils de nobles mecquois
        souhaitaient se marier avec elle. Et pourquoi pas ? Elle était une
        des filles les plus distinguées de la Mecque du fait de sa lignée et
        de sa position sociale. Elle avait un père et une mère des plus
        honorables et elle disposait d'un comportement et d'une morale
        singuliers.

        Qui parmi ces descendants de la noblesse Mecquoise allait gagner sa
        main ? Ce fût Abû Al-`Âs Ibn Rabi'ah.

        Abû Al-`Âs et Zaynab étaient seulement mariés depuis quelques années
        lorsque la lumière divine de l'Islam irradia la Mecque. Muhammad, le
        père de Zaynab, était maintenant le Prophète de Dieu (paix et
        bénédiction de Dieu sur lui), envoyé pour répandre la religion de la
        guidance et de la vérité. Il lui fût ordonné de répandre le message
        de l'Islam, tout d'abord à sa famille et à ses proches. Les
        premières femmes à avoir cru et à avoir accepté l'Islam furent sa
        femme Khadijah et ses filles Zaynab, Ruqayyah, Umm Kulthûm et
        Fatimah. Fatimah était très jeune à cette époque.

        Cependant, le mari de Zaynab, ne voulant pas délaisser la religion
        de ses pères, refusa d'adopter la religion que sa femme avait décidé
        de suivre, et ce malgré la dévotion et l'amour pur et sincère qu'il
        portait pour elle.

        Au fil du temps, la confrontation entre le Prophète (Paix et
        Bénédiction de Dieu sur lui) et les Quraïshites pris de l'ampleur.
        Les Quraïshites pensèrent qu'il devenait intolérable que leurs fis
        restent mariés aux filles de Muhammad (Paix et Bénédiction de Dieu
        sur lui). Ils pensait également que ce serait une situation
        embarrassante et difficile pour Muhammad (Paix et Bénédiction de
        Dieu sur lui) si ses filles retournaient chez lui. Ils allèrent donc
        trouver Abû Al-`Âs et lui dirent :

        " Répudie ta femme, Abû Al-`Âs ! Renvoie-la chez son père ! Nous te
        marierons alors à une femme des plus charmantes et des plus nobles
        de Quraïsh que tu désireras".

        " Non, par Dieu, dit Abû Al-`Âs d'un ton sec, je ne répudierai pas
        ma femme et je ne souhaite qu'aucune femme au monde ne prenne sa
        place".

        Les deux autres filles de Muhammad, Ruqayyah et Umm Kulthûm furent
        répudiées et renvoyées chez leur père (Paix et Bénédiction de Dieu
        sur lui). Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) était
        enchanté qu'elles reviennent chez lui et espérait qu'Abû Al-`Âs en
        ferait de même. Cependant, à cette époque, il n'avait pas le pouvoir
        de le contraindre à une telle chose. La loi interdisant le mariage
        d'une musulmane à un mécréant n'était pas encore entrée en vigueur.

        Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) émigra vers Médine
        et sa mission devint plus forte. Les Quraïshites se sentaient chaque
        jour plus menacés. Ils étaient prêts à l'affronter à Badr. Abû Al-
        `Âs fût contraint de s'aligner dans les rangs de l'armée des
        Quraïshites. Il n'avait pas réellement le désire de se battre contre
        les musulmans mais ne sentait pas non plus l'envie de les rejoindre.
        Mais sa position au sein des Quraïshites, d'honneur et de confiance,
        le poussa à participer à cette campagne contre Muhammad (Paix et
        Bénédiction de Dieu sur lui). La bataille de Badr se solda par une
        terrible défaite des Quraïshites et des associateurs. Certains
        furent tués ou furent faits prisonniers, d'autres réussirent à
        s'enfuire. Abû Al-`Âs, le mari de Zaynab fût fait prisonnier.

        Le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) fixa des montants
        pour les rançons des prisonniers de guerre allant de mille à quatre
        mille dirhams, en fonction de la richesse et du statut social du
        prisonnier. Des émissaires de Quraïsh faisaient l'aller-retour entre
        La Mecque et Médine apportant le montant de la rançon demandée pour
        libérer leurs proches. Zaynab envoya son émissaire à Médine avec la
        rançon qui était demandée pour son mari. La rançon comprenait un
        collier que sa mère, Khadijah, lui avait donné avant de mourir.
        Lorsque le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) vit le
        collier, son visage devint triste et il ressentit une montée subite
        de tendresse envers sa fille. Il se tourna vers ses compagnons et
        dit :

        " Zaynab a envoyé ce montant pour la rançon d'Abu al-Aas. Si vous
        trouvez bon de libérer ce prisonnier et de rendre son bien à Zaynab,
        alors faites le".

        " Oui, acquiescèrent ses compagnons, nous feront tout ce qui pourra
        apaiser ton regard et de rendre heureux".

        Le Prophète imposa une condition à Abû Al-`Âs avant de le libérer :
        renvoyer sa fille Zaynab auprès de lui dès son retour, sans délai.

        .........a suivre
        "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

        Commentaire


        • #19
          suite et fin

          Aussitôt de retour à la Mecque, Abu al-Aas s'arrangea pour tenir sa
          promesse. Il ordonna à sa femme de se préparer pour le voyage et
          l'informa que les émissaires de son père l'attendaient hors de La
          Mecque. Il prépara ses provisions et sa monture et ordonna à son
          frère, Amr Ibn ar-Rabi'ah, de l'accompagner personnellement
          jusqu'aux émissaires du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur
          lui) .

          Amr plaça son arc sur son épaule, s'empara de son carquois, plaça
          Zaynab dans la cabine sur le dos de son chameau puis ils quittèrent
          La Mecque en pleine journée, bien en vue des Quraïshites.

          Les Quraïshites étaient furieux. Ils poursuivirent Zaynab et Amr
          puis les rattrapèrent. Zaynab fût effrayée. Amr plaça son arc à son
          épaule et cria.

          " Par Dieu, tout homme qui tentera de s'approcher d'elle, je
          planterai cette flèche dans son cou'. Amr était connu pour être un
          excellent tireur.

          Abû Sufyan Ibn Hath, qui avait depuis rejoint les troupes de
          Quraïsh, alla vers Amr et dit : " Fils de mon frère, laisse cette
          flèche et laisse moi te parler".

          Amr obéit et Abû Sufyan enchaîna : " Ce que tu as fait n'est pas
          prudent. Tu es parti avec Zaynab à la vue de tous. Tous les arabes
          connaissent le désastre que nous avons vécu à Badr à cause de son
          père Muhammad. En partant ouvertement avec sa fille comme tu l'as
          fait, tu pousse les tribus à t'accuser de traîtrise et à dire que
          nous avons été humiliés. Retourne avec elle et demande lui de rester
          dans la maison de son mari quelques jours afin que les gens puissent
          dire qu'il l'a ramenée. Ensuite, tu pourra repartir avec elle en
          secret et la ramener à son père. Nous n'avons aucun besoin de la
          garder".

          Amr accepta et Zaynab retourna à La Mecque. Quelques jours plus
          tard, au milieu de la nuit, Amr prit Zaynab et l'amena jusqu'aux
          émissaires du Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), comme
          son frère lui avait demandé.

          Après le départ de sa femme, Abû Al-`Âs resta à La Mecque pendant
          plusieurs années. Puis, peu avant la conquête de La Mecque, il
          partit en expédition commerciale en Syrie. Au retour de ce voyage,
          sa caravane comprenait quelques centaines de chameaux et cent
          soixante-dix hommes.

          Alors que la caravane approchait de Médine, un détachement de
          musulmans l'assiégea par surprise. Ils confisquèrent les chameaux et
          capturèrent les hommes. Cependant, Abû Al-`Âs réussit à s'échapper.
          Pendant la nuit qui était profondément noire, Abû Al-`Âs entra
          craintif dans Médine. Il chercha ici et là jusqu'à qu'il parvienne à
          trouver la maison de Zaynab. Il demanda sa protection qu'elle lui
          accorda.

          A l'aube, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) se
          rendit à la mosquée pour guider la prière de l'aube. Il se tenait en
          direction du mihrâb et dit : " Allahou

          Akbar " pour commencer la prière. Les musulmans derrière lui firent
          de même. Au même moment, Zaynab, qui se trouvait dans la mosquée, du
          côté des femmes, cria :

          " Ô gens ! Je suis Zaynab fille de Muhammad. J'ai donné ma
          protection à Abû Al-`Âs. Donnez lui également la vôtre. "

          Quand la prière se termina, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu
          sur lui) ce tourna vers l'assemblée et dit : " Avez-vous entendu ce
          que j'ai entendu ?". " Oui, Messager de Dieu, " répondirent-ils.

          De retour chez lui, le Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur
          lui) dit à sa fille : " Prépare un endroit pour Abû Al-`Âs et fais
          lui savoir que tu n'es plus légitime pour lui". Puis il somma aux
          hommes de l'expédition qui avaient saisi les chameaux et les hommes
          de la caravane et leur dit :

          " Vous avez saisi les biens de cet homme. Nous serions satisfaits si
          pouviez être généreux avec lui et lui rendre sa propriété.
          Cependant, si vous refusez, sachez que ces biens sont le butin
          décidé par Allah et auquel vous avez droit".

          "Nous lui rendrons volontiers sa propriété, ô Messager de Dieu",
          répondirent-ils. Lorsque Abû Al-`Âs vint récupérer ses biens, ils
          lui dirent :

          " Tu appartiens à la noblesse de Quraïsh. Tu es le neveu du Messager
          de Dieu et son gendre. Accepterais-tu l'Islam ? Nous rendrions
          toutes ses richesses. Tu pourrais ensuite jouir de tous les biens et
          richesses que les Mecquois t'ont confiés et rester ici avec nous à
          Médine".

          " Quelle horrible chose me proposez-vous là ! Entrer dans une
          nouvelle religion tout en commettant un acte de traîtrise ! "
          rétorqua Abû Al-`Âs.

          Abû Al-`Âs retourna à la Mecque avec la caravane et rendit toutes
          les richesses et les biens à leur propriétaires. Puis il demanda :

          " Ô gens de Quraïsh ! y a-t-il quelque argent avec moi que l'un
          d'entre vous n'a pas récupéré ? "

          " Non, répondit-on, et que Dieu te bénisse par Sa grande bonté. Nous
          t'avons trouvé noble et digne de confiance".

          Ensuite, Abû Al-`Âs annonça : "Maintenant que je vous ai rendu tous
          ce qui vous appartenait, je déclare qu'il n'y a de Dieu qu'Allah et
          que Muhammad est le Messager d'Allah. Par Dieu, la seule chose qui
          m'a empêché de déclarer mon acceptation de l'Islam alors que j'étais
          avec Muhammad à Médine est la peur que vous pensiez que je l'avais
          fait pour m'approprier vos richesses. Maintenant que je me suis
          déchargé de ce poids, je déclare que je suis Musulman…".

          Abû Al-`Âs partit pour Médine où le prophète (Paix et Bénédiction de
          Dieu sur lui) le reçut avec hospitalité et lui rendit sa femme. Le
          Prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) disait à son
          propos : " Sa parole était pour moi véridique. Ils me faisait des
          promesses et restait fidèle à ses paroles".

          P.-S.
          Traduit de "Companions of The Prophet" , Vol.1, écrit par Abdul
          Wâhid Hâmid.
          "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

          Commentaire


          • #20
            Biographie N°10

            An-Nu`aymân Ibn `Amr

            En dépit du fait qu'il combattit lors des batailles de Badr, d'Uhud,
            de Khandaq et d'autres évènements majeurs, An-Nu`aymân demeura une
            personne gaie, douée d'un grand sens de la répartie et qui aimait
            jouer des tours aux autres.

            Il appartenait au clan des Banu An-Najjâr de Médine et il était
            parmi les premiers musulmans de la ville. Il était un de ceux qui
            prêtèrent allégeance au Prophète — paix et bénédictions sur lui —
            lors du Second Serment d'Al-`Aqabah. Il établit des liens avec les
            Quraïshites quand il épousa la soeur de `Abd Ar-Rahmân Ibn `Awf puis
            plus tard Umm Kulthûm, la fille de `Uqbah Ibn Mu`ayt. Elle avait
            obtenu le divorce de son mari, Az-Zubayr Ibn Al-`Awwâm, à cause de
            sa dureté et de sa sévérité.

            Malheureusement, An-Nu`aymân tomba sous l'emprise de l'alcool. Cette
            dépendance dura un certain temps. On le surprit en train de boire et
            le Prophète le fit flageller. Il fut pris une deuxième fois, alors
            il le fit flageller encore. Comme il ne renonça toujours pas à cette
            néfaste habitude, le Prophète ordonna qu'il soit battu avec des
            chaussures. En vain. Rien ne semblait le persuader d'arrêter de
            boire. Finalement le Prophète dit : " S'il recommence à boire, tuez-
            le ".

            C'était une déclaration grave et `Umayr, un des compagnons du
            Prophète, en déduisit que si An-Nu`aymân retournait à l'alcool, cela
            signifiait qu'il déviait de la voie droite et méritait la mort.
            `Umayr exprima sa colère et son dégoût en disant : " La`nat Allah
            alayhi - que la malédiction de Dieu soit sur lui".

            Le Prophète entendit l'imprécation d'Umayr et dit : " Non, non, ne
            dis pas ça. En effet, il aime Dieu et son Prophète. Un péché majeur
            comme celui-ci ne l'exclut pas de la communauté et la Miséricorde de
            Dieu est proche des Croyants".

            Tout en restant ferme, le Prophète garda espoir en le repentir de An-
            Nu`aymân, particulièrement en regard de ses sacrifices passés en
            tant que vétéran de Badr. Puisqu'il n'était pas de ceux qui
            dissimulent leurs actions, il lui était plus facile de reconnaître
            ses crimes puis de se repentir et de chercher le Pardon de Dieu —
            Exalté Soit-Il —. Ce qu'il fit et il gagna les faveurs du Prophète
            et de ses Compagnons qui appréciaient ses plaisanteries et son rire
            communicatif.

            Un jour, An-Nu`aymân alla au marché et vit de la nourriture qui
            semblait savoureuse et délicieuse. Il en commanda et l'envoya au
            Prophète — paix et bénédictions sur lui — comme cadeau de sa part.
            Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — en fut enchanté et lui
            et sa famille mangèrent à satiété. C'est alors que le marchand vint
            voir An-Nu`aymân pour récupérer son dû.Ce dernier lui dit : " Allez
            voir le Messager de Dieu, c'était pour lui. Lui et sa famille ont
            mangé cette nourriture". Le marchand alla chez le Prophète qui à son
            tour demanda à An-Nu`aymân : " N'es-tu pas celui qui m'a donné cette
            nourriture ?". "Si, dit An-Nu`aymân, j'ai pensé que cela te plairait
            et j'ai voulu que tu en manges alors je t'ai envoyé ceci. Mais je
            n'ai rien pour payer le marchand. Alors paye-le Ô messager de
            Dieu ! "

            Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — se mit à rigoler ainsi
            que ses Compagnons. Un rire à ses frais puisqu'il dut payer le prix
            d'un cadeau non sollicité ! An-Nu`aymân conclut qu'il ressortait
            deux choses positives de cet incident : le Prophète et sa famille
            ont mangé de la nourriture qu'ils ont appréciée et les musulmans ont
            bien ri.

            Il advint qu'Abû Bakr et quelques compagnons partirent pour une
            expédition marchande à Busra. On attribua à diverses personnes de
            cette expédition des fonctions précises. Suwaybit Ibn Harmalah fut
            chargé de s'occuper de la nourriture et des provisions. An-Nu`aymân,
            qui faisait partie du groupe, eut soudain très faim en chemin. Il
            demanda à Suwaybit de la nourriture.

            Suwaybit refusa et An-Nu`aymân lui dit : " Sais-tu seulement ce que
            je pourrais te faire ?". Il continua à l'avertir et à le menacer
            mais en vain. C'est alors que An-Nu`aymân alla voir un groupe
            d'Arabes qui se trouvaient au marché. Il leur demanda : " Aimeriez-
            vous que je vous vende un esclave fort et vigoureux ? ". Ils se
            montrèrent intéressés. An-Nu`aymân poursuivit : " Il a une langue
            bien pendue. Il vous résistera certainement et vous dira qu'il est
            libre. Mais ne l'écoutez pas ! ". Les hommes payèrent le prix de
            l'esclave - dix qala'is (pièces d'or) que An-Nu`aymân empocha. Il
            conclut ainsi cette transaction avec une grande efficacité. Les
            acheteurs l'accompagnèrent pour prendre possession de l'esclave. An-
            Nu`aymân se dirigea vers Suwaybit et leur dit : " Voici l'esclave
            que je vous ai vendu". Les hommes s'emparèrent de Suwaybit qui
            protesta : " Je suis libre ! Je suis Suwaybit Ibn Harmalah ".

            Mais ils ne lui prêtèrent aucune attention et le traînèrent par le
            cou comme ils l'auraient fait avec n'importe quel esclave. Pendant
            toute cette scène, An-Nu`aymân ne rit pas et ne cligna pas même des
            paupières. Il resta complètement calme et sérieux tandis que
            Suwaybit continuait à protester amèrement. Les camarades de voyage
            de Suwaybit, réalisant ce qui se produisait, se précipitèrent pour
            chercher Abû Bakr, qui avait pris la tête de la caravane. Celui-ci
            accoura et vint aussi vite qu'il put. Il expliqua aux acheteurs de
            quoi il en retournait. Ainsi, ils acceptèrent de libérer Suwaybit et
            purent récupérer leur argent.

            ......a suivre
            "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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            • #21
              suite et fin

              Abû Bakr rit de bon cœur tout comme Suwaybit et An-Nu`aymân. Quand
              ils furent de retour à Médine et que cette aventure fut racontée au
              Prophète et à ses compagnons, tous rirent encore davantage.

              Un homme vint un jour voir le Prophète avec une délégation. Il
              attacha son chameau à la porte de la mosquée. Les Compagnons
              notèrent que ce chameau avait une grande bosse bien grasse et il
              leur vint soudain l'envie de manger une viande bien goûteuse et
              succulente. Ils se tournèrent vers An-Nuayman et lui demandèrent : "
              Pourrais-tu t'occuper de ce chameau ? "

              An-Nu`aymân comprit ce que cela signifiait. Il se leva et abattit le
              chameau. Le bédouin sortit et réalisa ce qui s'était passé quand il
              vit des personnes griller, partager et manger de la viande. Dans sa
              détresse, il cria : " Waa 'aqraah ! Waa Naqataah ! (O mon
              chameau !) ".

              Le prophète entendit les cris et sortit. Il apprit de la bouche des
              Compagnons ce qui s'était produit et se mit à la recherche de An-
              Nu`aymân mais ne le trouva pas. Craignant d'être blâmé et puni, An-
              Nu`aymân s'était sauvé. Le Prophète suivit ses empreintes de pas qui
              le conduisirent à un jardin appartenant à Danbaah, la fille d'Az-
              Zubayr, une cousine du Prophète. Il demanda aux Compagnons où se
              trouvait An-Nu`aymân. Tout en montrant du doigt un fossé voisin, ils
              répondirent fort pour ne pas alerter An-Nu`aymân : " Nous ne l'avons
              pas trouvé, Ô Messager de Dieu". An-Nu`aymân fut trouvé dans le
              fossé couvert de branchages et de feuilles de palmier et en sortit
              avec de la terre sur sa tête, sa barbe et son visage.

              Il se tint en présence du Prophète qui le prit par la tête et
              épousseta la saleté de son visage tandis qu'il riait sous cape. Les
              Compagnons partagèrent cette bonne humeur. Le Prophète versa le prix
              du chameau à son propriétaire puis ils se régalèrent tous ensemble.
              Le Prophète considérait évidemment les farces d'An-Nu`aymân pour ce
              qu'elles étaient : de joyeuses boutades censées apporter du
              réconfort et provoquer les rires. L'Islam n'exige pas des gens
              qu'ils rejètent le rire et la légèreté pour demeurer perpétuellement
              graves et sombres. Un sens de l'humour approprié est souvent une
              source de grâce.

              An-Nu`aymân survécut au Prophète et continua à jouir de l'affection
              des musulmans. Mais a-t-il mis un terme à ses facéties ?

              Pendant le califat de `Uthmân, que Dieu l'agrée, un groupe de
              Compagnons se reposaient à l'intérieur de la mosquée. Ils virent
              Makhramah Ibn Nawfal, un vieil homme qui avait environ cent quinze
              ans et évidemment plutôt sénile. Il avait des liens de parenté avec
              la soeur de `Abd Ar-Rahmân Ibn `Awf, qui était une femme de An-
              Nu`aymân. Makhramah était aveugle. Il était si faible qu'il pouvait
              à peine se déplacer de sa place dans la mosquée. Il se leva pour
              uriner et eut très bien pu l'avoir fait dans l'enceinte de la
              mosquée.

              Mais les Compagnons le disputèrent pour l'en empêcher. An-Nu`aymân
              se leva et alla le porter à un autre endroit, comme il le lui fut
              demandé. Quel est cet autre endroit où An-Nu`aymân l'a porté ? En
              fait il se contenta de le déplacer très près de l'endroit où le
              vieil homme se trouvait auparavant et l'assit là, toujours dans la
              mosquée ! Makhramah se fit alors réprimander et on le fit lever à
              nouveau. Le pauvre vieil homme en fut affligé et dit : "Qui a fait
              ceci ? ". " An-Nu`aymân Ibn Amr, " lui a-t-on répondu. Le vieil
              homme jura qu'il frapperait An-Nu`aymân sur la tête avec son bâton
              s'il le rencontrait.

              An-Nu`aymân s'en alla puis revint. Il devait certainement préparer
              une de ses farces. Il vit `Uthmân Ibn Affân, le commandeur des
              croyants, faisant sa prière dans la mosquée. Rien ne pouvait
              distraire `Uthmân de sa prière. An-Nu`aymân vit également Makhramah.
              Il alla vers lui, changea sa voix et lui dit : " Voulez-vous que je
              vous mène à An-Nu`aymân ?". Le vieil homme se rappela ce que An-
              Nu`aymân lui avait fait. Il se souvint de la promesse qu'il avait
              faite de le châtier et s'écria : " Oui ! Où est il ? ". An-Nu`aymân
              le prit par la main et le mena à l'endroit où le Calife `Uthmân se
              tenait et lui indiqua : " Il est ici ! " Le vieil homme leva son
              bâton et frappa la tête de `Uthmân jusqu'à le faire saigner. Les
              gens s'écrièrent : " C'est Amir Al-Muminin ! (le Commandeur des
              Croyants) ". Makhramah fut entraîné loin tandis que d'autres
              voulurent s'occuper de An-Nu`aymân mais `Uthmân les retint et leur
              demanda de le laisser en paix. Malgré les coups qu'il reçut, `Uthmân
              rit de ce qu'avait fait An-Nu`aymân.

              An-Nu`aymân vécut jusqu' à la période du califat de Mu`awiyah. C'est
              alors que la fitnah et la discorde emplirent son cœur d'angoisse et
              de tristesse. Il perdit sa gaieté légendaire et on ne l'entendit
              plus jamais rire.

              P.-S.
              Traduit de l'anglais de Companions of The Prophet, volume 1, de
              Abdul Wâhid Hâmid.
              "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

              Commentaire


              • #22
                Biographie N° 11

                Fayrûz Ad-Daylamî

                Au cours de la dixième année après l'Hégire, le Saint-Prophète
                (Prières et Bénédictions d'Allâh soient sur lui) de retour à Médine
                après le Pèlerinage de l'Adieu, tomba malade. Rapidement, les
                nouvelles de sa maladie se propagèrent à travers la péninsule
                Arabique. Dans un premier abord, les Musulmans sincères de tous
                horizons en étaient profondément attristés tandis que pour certains
                autres, il était temps pour eux de se prononcer quant à leurs
                ambitions et espérances - jusqu'ici secrètes et camouflées. L'heure
                était venue pour qu'ils révèlent leurs véritables attitudes à
                l'égard de l'Islam et de son Noble Prophète.

                À Al-Yamâmah, l'imposteur Musaylamah renia l'Islam. À son tour,
                Tulayhah Al-Asadî du pays de Asad le renia aussi tandis qu'au Yémen,
                Aswad Al-`Ansî apostasia également. Mais encore plus que cela, ces
                trois apostats sont allés prétendre qu'ils étaient des prophètes
                envoyés à chacun de leurs peuples respectifs tout comme Muhammad Ibn
                `Abd Allâh — paix et bénédictions sur lui — l'a été vis-à-vis des
                Qurayshites.

                Al-Aswad Al-`Ansî était en fait un devin qui se livrait aux
                artifices magiques. Mais, il n'était pas qu'un simple magicien ou un
                homme qui prétendait informait de l'avenir qui se contentait
                d'exercer ses actions diaboliques dans l'ombre. Il disposait d'un
                grand pouvoir et d'une forte influence, car il était un grand
                orateur qui hypnotisait le cœur de son auditoire et qui envahissait
                l'esprit des gens par ses fausses allégations.

                Avec de tels moyens et pouvoirs, il parvint à séduire, outre les
                masses, les personnes les mieux placées. Lorsqu'il se présentait
                face à tout ce monde il avait pour habitude de se orner d'un masque
                afin de se donner un air plus mystérieux, intimidant et forçant le
                respect.

                À cette époque, il existait au Yémen une fraction parmi la
                population qui était assez prestigieuse et influente. Ils
                s'appelaient les "Abna". Ces "Abna" descendaient en fait de pères
                Perses qui avaient dirigé le pays en tant qu'enclave de l'Empire
                Sassanide [1] et de mères Arabes originaires de la région même.
                Fayrûz Al-Daylami était l'un de ces Abna du Yémen.

                Lors de l'avènement de l'Islam, une personnalité des plus puissantes
                parmi les Abna s'appelait Badhan. En fait, il dirigeait le Yémen
                pour le compte de Chosroes Le Perse [2]. Lorsque Badhan fut
                convaincu de la véracité du Prophète Muhammad — paix et bénédictions
                sur lui — et du caractère divin de sa mission, il renonça alors à
                son devoir d'obéissance vis à vis de Chosroes et accepta l'Islam.
                Ses sujets lui en voulurent jusqu'à s'en quereller. Néanmoins, le
                Prophète l'a soutenu dans sa souverainté et alors il continua à
                diriger le Yémen jusqu'à ce qu'il mourût très peu de temps avant
                l'apparition d'Al-Aswad Al-`Ansî.

                Les Banu Mudh-hij, les gens de la tribu d'Al-Aswad, furent les
                premiers à approuver son auto-proclamation de prophète. Du coup,
                avec cette force tribale, il alla pour organiser un raid sur San`â.
                Tout d'abord, il y tua le fils de Badhan, Shahr, alors gouverneur,
                et séquestra sa femme qu'il gardera. Puis de San`â, il déclencha
                d'autres invasions vers d'autres régions. De par son zèle et ses
                attaques massives, une vaste région allant de Hadramawt à At-Taîf et
                d'Al-Ahsa à `Adan finie par être sous sa domination.

                En fait, ce qui permettait à Al-Aswad de tromper les gens et de les
                séduire c'était sa fourberie et sa ruse, sans bornes. Devant ses
                fidèles, il prétendait qu'un ange lui rendait occasionnellement
                visite et lui dévoilait toutes sortes de révélations et
                d'informations au sujet de son peuple et de leurs entreprises. En
                fait, pour arriver à tenir de tels propos des espions déployés
                partout étaient employés à son service. Ces derniers lui
                rapportaient donc toutes sortes de plaintes concernant le peuple,
                leurs conditions, leurs secrets, leurs problèmes, leurs espoirs
                ainsi que leurs craintes. Tout ceci dans une totale discrétion.
                Ainsi, lorsqu'il croisait une personne, particulièrement chagrinée,
                il pouvait alors lui donner l'impression qu'il est bel et bien au
                courant de son chagrin et de ses problèmes. Par conséquent, il les
                surprenait tous et arrivait à semer le doute dans leurs coeurs. Une
                partie conséquente de la population lui était donc acquise et sa
                mission continua à se diffuser à grande allure.

                Une fois que les nouvelles concernant son apostasie ainsi que
                l'ensemble de ses activités à travers le Yémen ont été interceptées
                par le Prophète, Paix et Bénédictions d'Allâh soient sur lui, il
                dépêcha quelque dix de ses compagnons chargés de porter des messages
                à ses autres compagnons du Yémen en qui il pouvait toujours avoir
                confiance. Il les a exhorté d'abord à faire face à cette fitnah
                [désordre social] avec foi et résolution puis dans un second temps,
                il leur a ordonné de se débarrasser d'Al-Aswad par quelque moyen que
                ce soit.

                Ceux qui avaient reçu les recommandations du Prophète — paix et
                bénédictions sur lui — se sont implicitement mis à l'œuvre pour les
                exécuter. Au premier rang citons Fayrûz Ad-Daylamî ainsi que ceux
                parmi les Abna qui l'accompagnaient. Maintenant laissons Fayrûz
                raconter sa fabuleuse aventure :

                " Moi ainsi que les Abna qui m'accompagnent n'avons à aucun moment
                douté de la Religion de Dieu. Aucune superstition des ennemis de
                Dieu n'a d'ailleurs pénétré le cœur de quiconque parmi nous. Nous
                étions dans l'attente d'un signal afin s'emparer d'Al-Aswad et de
                l'éliminer par n'importe quel moyen.

                Lorsque nous avons reçu les lettres du Messager de Dieu, puisse Dieu
                le bénir et lui accorder Sa paix, nous nous sommes sentis fortifiés
                dans notre détermination commune et chacun de nous était alors plus
                que déterminé à entreprendre ce qu'il pouvait.

                En raison de son triomphe considérable, l'orgueil et la vanité n'ont
                pas tardé à s'emparer d'Al-Aswad. Al-`Ansî. En effet, il allait se
                vanter auprès de Qays Ibn `Abd Yaghuth, alors commandant de son
                armée, pour lui narrer combien il était fort. Son attitude et son
                comportement à l'égard de son commandant se transformèrent peu à
                peu. Désormais, Qays estima qu'il ne saurait être hors de danger de
                son oppression et de sa violence.

                Mon cousin, Dadhawayh, et moi-même sommes allés à la rencontre de
                Qays et nous l'avons informé de ce que le Prophète, Paix et
                Bénédictions soient sur lui, nous avait exhorté dans ses messages.
                De là, nous lui avons proposé de faire d'Al-Aswad "notre déjeûner"
                avant que ce dernier ne fasse de lui [Qays] "son dîner". Il avait
                été très attentif à l'égard de notre mission et il nous contemplait
                comme une occasion unique, une formidable aubaine pour lui. Il nous
                dévoila alors quelques secrets d'Al-Aswad.

                Trois d'entre nous s'étaient décidés pour affronter cet apostat à
                partir de l'intérieur de sa demeure tandis que nos autres frères
                étaient quant à eux comptaient l'affronter de l'extérieur. Nous
                étions également tous d'avis que notre cousine Dadha, qu'Al-Aswad
                avait séquestré après avoir tué son mari [Shahr] devait se joindre à
                nous. Nous sommes allés au château d'Al-Aswad pour la rencontrer. Là
                bas, je lui dis :

                " Chèr cousine, tu sais quels maux et tords cet homme à fait envers
                toi et nous. Il a tué ton mari puis déshonoré les femmes de ton
                peuple. Puis il a massacré leurs maris tout en leurs arrachant
                l'autorité politique des mains.

                Voici ici une lettre que le Messager de Dieu - Puisse Dieu le bénir
                et lui accorder Sa miséricorde, nous avait destiné en particulier et
                au gens du Yémen en général. Il nous exhorte à mettre un terme à ce
                désordre social. Pour cette opération voudrais-tu nous aider ? "

                " En quoi puis-je vous aider ? " demanda-t-elle. " Pour son
                expulsion. ", je répondis. " Pourquoi pas son assassinat ? ",
                suggéra-t-elle. "Par Dieu, je n'avais rien d'autre à l'esprit, dis-
                je, mais je craignais de te le proposer ". " Par Celui Qui a envoyé
                Muhammad — paix et bénédictions sur lui — avec la Vérité en tant que
                porteur de bonnes nouvelles puis en tant qu'avertisseur, je n'ai à
                aucun moment douté de ma religion. Dieu n'a pas créé un homme aussi
                méprisable pour moi que ce démon (Al-Aswad). Par Dieu, depuis que je
                le connais, j'ai seulement appris qu'il était un individu corrompu
                et transgresseur qui n'a encouragé aucune vérité et qui ne cesse
                d'accomplir d'abominables actions". " Comment allons-nous faire ? "
                demandais-je. "Il est bien surveillé et protégé. Pas un endroit du
                château n'échappe à la vigilance des gardes. Pourtant une vieille
                chambre abandonnée donne sur l'extérieur. Dans la soirée, dès le
                premier tiers de minuit, allez-y. Vous y trouverez des armes et une
                lanterne. Par ailleurs, je vous y attendrai", dit-elle. "Mais se
                faufiler à l'intérieur du château dans cette chambre est loin d'être
                si facile. Quelqu'un peu toujours y circuler puis finir par alerter
                les gardes. Et là, ça sera la fin fatale pour nous". " Tu n'as pas
                tord, mais j'ai une idée". " Laquelle ? " dis-je. "Demain tu
                enverras un homme, sur lequel tu peux compter, comme étant l'un des
                ouvriers. Je le chargerai de former une ouverture de l'intérieur de
                la chambre ce qui vous facilitera son entrée". " C'est une brillante
                idée que tu as là", lui dis-je.

                .........A SUIVRE
                "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                • #23
                  suite et fin

                  Sur ce, je la quittai et informai les deux autres [compagnons] de
                  notre décision. Tous deux ont agrée notre plan en le bénissant. Puis
                  dans l'immédiat, nous sommes partis nous préparer. Par la suite,
                  nous avons informé un groupe choisi parmi les croyants, chargé de
                  nous aider aussi, à se préparer également et nous leur avons
                  communiqué un mot de passe (c'est à dire le signal à partir duquel
                  ils pourront prendre d'assaut le château). Celui-ci consistait en
                  l'apparition de la prochaine aube.

                  Lorsque la nuit commençait à tomber et que le moment convenu
                  approchait je me suis alors dirigé avec mes deux compagnons vers
                  l'ouverture de la chambre que je venais de mettre à découvert. Puis
                  nous nous y sommes alors glissés et avons allumé une lanterne. Nous
                  avons trouvé les armes et nous avons poursuivi [notre mission] dans
                  les appartements de l'ennemi de Dieu. Notre cousine étais-là debout
                  à sa porte. Elle nous indiqua l'endroit où il se trouvait et nous y
                  sommes allé. Il était là en train de ronfler pendant son sommeil.
                  J'ai enfoncé une lame dans son cou puis il a beuglé tel un taureau
                  abattu. Lorsque les gardes l'on entendu, ils ont aussitôt accouru à
                  ses appartements pour dire : " Que se passe-t-il ? ".

                  " Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez repartir, ce n'est rien, le
                  prophète de Dieu est seulement en train de recevoir des
                  révélations", dit-elle. Puis ils s'en allèrent. Nous sommes restés
                  dans le château jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Là, je me suis
                  élevé sur un des murs du château et me mit à crier :

                  " Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! " enchaînant avec l'adhan [appel à
                  la prière] jusqu'au témoignage : " Ashhadu anna Muhammadan
                  Rasûlullâh ! " (et de rajouter) " Wa ashhadu anna al Aswad Al-`Ansî
                  kadhdhâb ! " J'étais en train d'attester qu'Al-Aswad était un
                  imposteur, un menteur. C'était le mot de passe. À ce moment-là, des
                  Musulmans, de toutes directions, s'orientaient vers le château. Les
                  gardes étaient pris de panique lorsqu'ils avaient entendu l'appel à
                  la prière. À leurs tours, ils ont été pris d'assaut par les
                  Musulmans qui scandaient " Allâhu Akbar ".

                  À mesure que le soleil se levait, la mission ne tardait plus à
                  s'achever. Dès la mi-journée nous avons alors envoyé une lettre au
                  Messager de Dieu afin de l'informer de la bonne nouvelle. C'est à
                  dire la mort de l'ennemi de Dieu.

                  Lorsque les messagers sont arrivés à Médine, ils ont appris que le
                  Prophète - Que les Bénédictions d'Allâh soient sur lui - venait de
                  mourir la nuit même. Cependant, ils ont appris qu'une Révélation
                  avait été communiqué au Prophète l'informant de la mort d'Al-Aswad
                  là nuit même de l'opération.

                  Quelques années plus tard, le Calife `Umar Ibn Al-Khattâb écrivit à
                  Fayrûz Ad-Daylamî, -Puisse Dieu être satisfait d'eux - lui disant :

                  " J'ai entendu dire que tu es très occupé dans la consommation du
                  pain blanc et du miel (entendant par-là qu'il était en train de
                  mener une vie paisible). Une fois que ma lettre te seras parvenue,
                  c'est avec les bénédictions de Dieu que tu viendras à ma rencontre
                  afin que nous puissions mener campagne sur le sentier de Dieu ".

                  Fayrûz exécuta alors ce qui lui avait été conseillé. Il alla donc à
                  Médine où il y rechercha audience auprès de `Umar. Il fut autorisé.
                  Bien évidement une foule entière était là à attendre `Umar puis un
                  jeune de Quraysh alla jusqu'à bousculer Fayrûz. Ce dernier leva sa
                  main et lui répondit en le frappant sur le nez.

                  Le jeune alla à `Umar qui lui demanda : " Qui t'a fait ça ? "

                  " Fayrûz. Il est à coté de la porte " Répondit le jeune homme.
                  Fayrûz entra à son tour puis `Umar le questionna : " Qu'est-cela, Ô
                  Fayrûz ? "

                  Fayrûz de répondre : " Ô Amir Al-Muminin [Commandeur des Croyants],
                  tu m'avais convoqué par ta lettre. Lui ne l'était pas. Tu m'avais
                  accordé ta permission d'entrer. Lui ne l'avait pas. Il a voulu
                  entrer à ma place et ceci devant moi. Alors, j'ai fait ce que tu
                  m'avais demandé".

                  " Al-Qisâs" dit`Umar comme jugement, ce qui signifiait que Fayrûz
                  devait recevoir la même correction de la part du jeune homme afin
                  qu'il se venger. " Doit-il en être ainsi ?" questionna Fayrûz. "
                  Oui" insista `Umar.

                  Fayrûz se mit alors à genou et le jeune se leva pour appliquer la
                  sentence. `Umar lui dit alors : "Attends un moment jeune homme que
                  je puisse t'enseigner une chose que j'ai entendu du Messager de
                  Dieu - Puisse Dieu le bénir et lui accorder Son salut. Un soir, j'ai
                  entendu le Messager de Dieu dire : " Cette nuit, Al-Aswad Al-`Ansî
                  l'Imposteur a été tué. Fayrûz Ad-Daylamî, le serviteur juste, l'a
                  tué ". Alors `Umar questionna le jeune :

                  " Te vois-tu toujours en train de te venger sur lui après avoir
                  entendu cela du Messager de Dieu ? " . " Je lui pardonne ", dit le
                  jeune homme, " Après ce que tu m'as rapporté du Prophète ". " Penses-
                  tu que le fait de me tirer de cette situation soit un aveu pour lui
                  et que son pardon n'a pas pas été donné que sous la contrainte ? ",
                  dit Fayrûz à `Umar. " Oui, " répliqua `Umar alors Fayrûz déclara
                  ceci : " Je t'annonce que mon épée, mon cheval et trente milles
                  [pièces] de mon argent sont un présent pour lui". " Ton pardon a
                  bien payé, Ô frère de Quraysh, et maintenant tu es devenu riche "dit
                  `Umar au jeune homme, sans aucun doute encore impressionné du sens
                  des remords et de la générosité spontanée de [l'Abna] Fayrûz Ad-
                  Daylamî, le [compagnon] juste.

                  P.-S.
                  Traduit de "Companions of The Prophet", volume 1, de Abdul Wâhid
                  Hâmid.
                  "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                  • #24
                    Biographie N° 12

                    krimah Ibn Abî Jahl


                    `Ikrimah était à peine âgé de 30 ans le jour où le Prophète, paix et
                    bénédiction de Dieu sur lui, rendit public son appel à la guidance
                    et la vérité. Riche et d'origine noble, il fut toujours tenu en
                    haute estime par les Qurayshites. À La Mecque, ils étaient nombreux
                    à être riches et descendants de familles nobles. Parmi eux, il y
                    avait Sa`d Ibn Abî Waqqâs et Mus`ab Ibn Umayr qui sont tous deux
                    devenus musulmans. Ikrimah aurait aussi pu suivre leur exemple, mais
                    il avait préféré rester avec son père Abû Jahl. Ce dernier fut le
                    principal partisan du shirk (polythéisme) et un grand tyran de La
                    Mecque. Par la torture, il éprouva grandement la foi des premiers
                    croyants, qui restèrent, malgré tout cela, fermement attachés à la
                    religion. Il mit en œuvre tous les stratagèmes pour les détourner de
                    la foi, mais grâce à Allâh, ils restèrent fidèles à la vérité.

                    `Ikrimah se mit à défendre l'autorité et le leadership de son père
                    en s'opposant au Messager de Dieu. Le caractère autoritaire de
                    `Ikrimah, son animosité envers le Prophète et sa violence à l'égard
                    des premiers musulmans, lui firent gagner davantage l'admiration de
                    son père.

                    Lors de la bataille de Badr, Abû Jahl mena les polythéistes mecquois
                    contre les musulmans. Il en vint même à jurer par "Al-`Uzzâ" et "Al-
                    Lât" (ses idoles) qu'il ne retournerait pas à La Mecque avant
                    d'avoir tué Muhammad. Pour stimuler les Qurayshites au combat, il
                    sacrifia trois chameaux en l'honneur de ces "déesses". Il but du vin
                    et incita les Qurayshites à combattre par la musique et les chants
                    de filles qu'il fit venir.

                    Abû Jahl fut parmi les premiers à tomber sur le champ de bataille.
                    `Ikrimah vit les lances transpercer son corps et entendit son cri
                    d'agonie emportant son dernier souffle. `Ikrimah retourna à La
                    Mecque, laissant derrière lui le cadavre du chef qurayshite, Abû
                    Jahl. Il voulait le porter à La Mecque et l'enterrer là-bas, mais la
                    grande défaite qu'ils venaient d'essuyer rendit cela impossible.

                    Depuis ce jour, les flammes de la haine s'attisèrent de plus belle
                    dans le cœur de `Ikrimah. Ceux qui perdirent un parent lors de la
                    bataille de Badr parmi les polythéistes devinrent encore plus
                    hostiles à l'égard du Prophète Muhammad et les fidèles. Cela aboutit
                    à la bataille de Uhud.

                    Lors de celle bataille, `Ikrimah fut accompagné par sa femme, Umm
                    Hakîm. Elle et d'autres femmes battaient les tambours derrière les
                    lignes des combattants, afin d'exhorter les Qurayshites à combattre
                    et de dissuader tout chevalier tenté de fuir.

                    L'aile droite de l'armée qurayshite était dirigée par Khâlid Ibn Al-
                    Walîd alors que l'aile gauche était menée par `Ikrimah Ibn Abi Jahl.
                    Durant cette bataille, les polythéistes mecquois ont affligé de
                    lourdes pertes aux musulmans, si bien qu'ils estimèrent avoir pris
                    la revanche du jour de Badr. Mais le conflit ne prit pas fin là.

                    À l'occasion de la bataille dite du "fossé", les polythéistes
                    mecquois assiégèrent la ville de Médine. Le siège dura longtemps. Au
                    fil des jours la patience et les ressources des polythéistes
                    s'amenuisaient. Fatigué par le siège qu'il imposait lui et les siens
                    aux musulmans, `Ikrimah trouva un endroit où le fossé creusé par les
                    musulmans était relativement étroit. En déployant de grands efforts,
                    il parvint à traverser et fut suivi de quelques-uns de ces hommes.
                    C'était une action imprudente et très risquée, d'ailleurs, elle
                    avait été immédiatement sanctionnée par la mort d'un polythéiste et
                    la fuite des autres, dont `Ikrimah, qui ont pu rebrousser chemin de
                    justesse.

                    Huit ou neuf ans après son Hégire (émigration), le Prophète
                    accompagné par des milliers de ses compagnons entrèrent La Mecque.
                    Les Qurayshites polythéistes savaient que le Prophète avait donné
                    l'ordre à ses compagnons de ne pas commencer les hostilités, c'est
                    pourquoi, les voyant venir, ils n'entravèrent pas leur chemin.
                    Toutefois, `Ikrimah, ainsi que quelques autres polythéistes,
                    insatisfaits de cette attitude des Qurayshites, tentèrent de bloquer
                    la progression des forces musulmanes, mais Khalid Ibn Al-Walîd,
                    devenu musulman, et son groupe de combattants musulmans s'opposèrent
                    à `Ikrimah et ses hommes, dont certains furent tués alors que les
                    autres, notamment `Ikrimah, prirent le chemin de la fuite.

                    Toute influence que `Ikrimah pouvait avoir fut réduite alors à
                    néant. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, entra à La
                    Mecque et donna un pardon général et une amnistie à tous les
                    Qurayshites réfugiés dans la Sainte Mosquée ou dans la maison d'Abû
                    Sufyân, le chef suprême des Qurayshites, à l'exception de quelques
                    individus qu'il cita nommément. Il ordonna que ceux-là soient tués,
                    fussent-ils cachés sous la robe de la Ka`bah. `Ikrimah Ibn Abî Jahl
                    venait en tête de liste. Ayant appris cela, il se déguisa et fuit La
                    Mecque, pour rejoindre le Yémen.

                    Umm Hakîm, la femme de `Ikrimah et un groupe d'une dizaine de
                    femmes, dont Hind Bint `Utbah, la femme d'Abû Sufyan et mère de
                    Mu`âwiyah, se sont rendues au camp du Prophète pour lui prêter
                    allégeance. Au camp, il y avait deux épouses du Prophète, sa fille
                    Fâtimah et quelques femmes du clan de `Abd Al-Muttalib. Hind s'était
                    présentée devant le Prophète voilée et ressentant une grande honte à
                    cause de son comportement à l'égard de Hamzah, l'oncle du Prophète,
                    lors de la bataille d'Uhud.

                    En s'adressant au Prophète, Hind dit : "Ô Messager de Dieu ! Que la
                    Louange (l'éloge) soit adressée à Dieu qui a fait triompher la
                    religion qu'Il avait choisie pour qu'Il soit adoré. Je te supplie
                    par les liens de parenté de me pardonner et de me traiter avec
                    clémence. Je suis maintenant une femme croyante qui affirme la
                    Vérité de ta mission !"

                    Puis, elle se dévoila pour se faire connaître et dit : "Je suis
                    Hind, la fille de `Utbah, Ô Messager de Dieu !"

                    "Bienvenue à toi !" répondit le Prophète,(paix et bénédiction de
                    Dieu sur lui).

                    "Je jure par Dieu, Ô Prophète, continua Hind, qu'auparavant, il n'y
                    avait pas de maison sur la terre que je détestais et voulais
                    détruire plus que ta maison. Aujourd'hui, il n'y a aucune maison sur
                    terre que j'aime et veuille honorer plus que la tienne !"

                    Umm Hakîm, l'épouse de `Ikrimah, se leva alors à son tour pour jurer
                    allégeance et embrasser l'Islam. Ensuite, elle parla :

                    "O Messager de Dieu, par crainte qu'il ne soit tué suite à tes
                    ordres, `Ikrimah s'est enfui vers le Yémen. Veux-tu lui accorder la
                    sécurité et Dieu t'accordera la sécurité".

                    "Il est en sécurité ! déclara le Prophète."

                    Sans perdre de temps, Umm Hakîm partit immédiatement pour annoncer
                    la bonne nouvelle à `Ikrimah afin qu'il revienne chez lui à La
                    Mecque. Umm Hakîm était accompagnée par leur esclave grec pour
                    rejoindre son époux au Yémen. Durant le voyage, l'esclave avait
                    essayé de la séduire mais elle avait réussi à le repousser jusqu'à
                    ce qu'elle rencontre des Arabes auprès desquels elle chercha de
                    l'aide contre lui. Ils le ligotèrent et le retinrent. Poursuivant sa
                    route, Umm Hakîm finalement retrouva `Ikrimah sur la côte de la Mer
                    Rouge, non loin de Tihamah.

                    a suivre
                    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                    • #25
                      suite fin

                      Pour leur retour, ils avaient négocié le transport avec un marin
                      musulman qui les a rassurés en leur disant :

                      " - Soyez purs et sincères et je vous emmènerai jusqu'à votre
                      destination".

                      Comment puis-je être pur ? demanda `Ikrimah.

                      Dis : j'atteste qu'il n'y a guère de Dieu en dehors d'Allâh et que
                      Mohammad est le Messager d'Allâh.

                      J'ai combattu, j'ai fui les miens et mon pays à cause de cette
                      attestation ! s'écria `Ikrimah. "

                      Pour persuader son époux, Umm Hakîm se rapprocha de `Ikrimah et lui
                      parla en ces termes :

                      " - O mon cher cousin, je suis venu de la part du meilleur des
                      hommes, le plus généreux, le plus juste, le plus équitable...l'homme
                      en question, c'est Muhammad Ibn `Abd Allâh. Je lui ai demandé une
                      amnistie pour toi, sans hésiter, il te l'a accordée. Par conséquent,
                      je te supplie d'accepter le retour, fais-lui confiance, et ne crains
                      rien d'un tel homme !

                      Lui as-tu parlé ? interrrogea `Ikrimah.

                      Oui, je lui ai parlé et il t'a accordé l'amnistie ! "

                      Umm Hakîm avait réussi à rassurer son époux, et enfin, il retourna
                      avec elle. En cours de route, elle lui parla du comportement
                      déshonorant de leur esclave grec. `Ikrimah, très affecté par la
                      trahison de l'esclave, promit d'appliquer la loi arabe qui
                      sanctionnait durement ce genre d'acte.

                      Arrivé dans un lieu de repos qui se trouvait sur leur route,
                      `Ikrimah voulut dormir avec sa femme mais elle refusa, et dit :

                      " Je suis une musulmane et toi, tu es un idolâtre-mécréant. "

                      `Ikrimah fut très déçu du refus de son épouse et dit : "Vivre sans
                      toi et dormir sans que tu sois à mes côtés est une situation
                      impossible pour moi !"

                      Quand `Ikrimah s'approcha de La Mecque, le Prophète dit à ses
                      compagnons :

                      "`Ikrimah Ibn Abî Jahl vous viendra en tant que croyant et réfugié.
                      N'insultez pas son père. L'insulte des morts nuit aux vivants et
                      n'atteint pas le mort."

                      `Ikrimah et sa femme rejoignirent le Prophète qui était assis dans
                      une assemblée. Il se leva pour les saluer avec enthousiasme.

                      " - Muhammad, dit `Ikrimah, Umm Hakîm m'a dit que tu m'as accordé
                      une amnistie, est-ce vrai ?

                      C'est exact, dit le Prophète, tu es pardonné et sois en sécurité.

                      Que me demandes-tu en contrepartie ? demanda `Ikrimah.

                      Je t'invite à témoigner qu'il n'y a pas de divinité en dehors
                      d'Allâh et que je suis Son serviteur et Son messager, à accomplir la
                      salât, à t'acquitter de le Zakat et à effectuer toutes les
                      obligations qu'exige l'Islam.

                      Je te donne ma parole, répondit `Ikrimah. Tu m'as appelé à
                      pratiquer le bien, tu avais vécu parmi nous avant le début de ta
                      mission, tu as toujours été le plus digne de confiance parmi nous,
                      tes conseils et tes discours étaient les plus justes, par
                      conséquent, ton appel est juste ! "

                      Après ces propos pleins de sagesses et de vérités, `Ikrimah leva ses
                      mains en disant : "J'atteste qu'il n'y a pas de dieu en dehors
                      d'Allâh et que Muhammad est Son serviteur et Son messager." Après ce
                      premier engagement, le Prophète incita `Ikrimah à dire : "Je
                      m'adresse à Allâh depuis sa Maison sacrée et devant les témoins ici-
                      présents, je déclare que je suis un musulman, un émigré et un
                      mujâhid". `Ikrimah s'empressa de répéter les propos du Prophète, en
                      ajoutant à ceux-ci : "Messager d'Allâh, je te demande humblement
                      d'implorer Allâh pour qu'Il me pardonne, notamment, pour toute
                      l'hostilité et les insultes que j'avais proférées à ton encontre."

                      Sans perdre de temps, le Prophète implora le pardon et la
                      bénédiction d'Allâh en faveur de `Ikrimah en disant :

                      "Ô Seigneur Allâh, pardonne à `Ikrimah pour toutes ses hostilités
                      contre moi ainsi que pour toutes les expéditions auxquelles il avait
                      participées et à travers lesquelles il combattait afin d'éteindre Ta
                      Lumière. Pardonne-lui pour ce qu'il a dit ou qu'il a fait, en ma
                      présence ou pendant mon absence, en vue de me déshonorer". Aussitôt
                      le visage de `Ikrimah rayonna, et il dit : "Par ma parole d'honneur,
                      O Messager d'Allâh, je te promets qu'à partir de l'instant présent,
                      je consacrerai mon temps, je dépenserai mes biens et je combattrai
                      de ma personne, doublement dans la Voie d'Allâh comparé aux efforts
                      que j'avais déployés contre l'Islam.

                      Conformément à sa parole donnée, depuis ce jour, `Ikrimah devint un
                      honorable cavalier, un combattant dans la Voie d'Allâh, toujours à
                      la recherche du martyr. Il passait beaucoup de temps dans les
                      mosquées à réciter le Livre d'Allâh. À chaque fois, il plaçait le
                      Coran sur son visage en disant : "Le Livre de mon Dieu, les Paroles
                      de mon Dieu entre mes mains !".

                      En guise de reconnaissance et par crainte d'Allâh, `Ikrimah pleurait
                      très souvent. `Ikrimah tint son engagement pris devant le Prophète.
                      Après le décès du Prophète, les musulmans avaient mené plusieurs
                      batailles où `Ikrimah fut parmi les premiers combattants à se lancer
                      sur le front. Lors de la bataille de Yarmuk, il se jeta dans le
                      combat tel une personne assoiffée et à la recherche d'une eau
                      fraîche un jour de canicule. `Ikrimah pénétrait profondément les
                      rangs byzantins ennemis quand bien même les combats étaient intenses.

                      Par crainte pour la Religion, notamment celle de la perte des
                      meilleurs guerriers, le Commandant Khalid Ibn Al-Walîd prit les
                      risques d'aller récupérer `Ikrimah au milieu du combat acharné, en
                      lui disant :

                      " -`Ikrimah ! Reviens, car ta mort sera un coup sévère pour les
                      musulmans !

                      Khalid ! Nous devons continuer ! dit `Ikrimah. Tu as eu le
                      privilège d'être avec le Messager d'Allâh bien avant moi, mais mon
                      père et moi, nous étions parmi ses ennemis les plus déclarés. Laisse-
                      moi donc continuer mon combat pour effacer mes erreurs du passé.
                      J'ai déjà combattu aux côtés du Prophète à plusieurs occasions, mais
                      pas assez de fois. Vais-je fuir maintenant les Byzantins ? Par
                      Allâh, Non ! Par Allâh je ne me sauverai jamais ! "

                      Tout en continuant à se battre, `Ikrimah lança un appel aux
                      musulmans par : " Ô Musulmans, qui promettra de se battre jusqu'à la
                      mort ?"

                      En entendant son appel, environ quatre cents combattants musulmans,
                      dont Al-Hârith Hishâm et `Ayyâsh Ibn Abî Rabî`ah, répondirent
                      positivement à celui-ci. Ils s'engagèrent de façon héroïque dans la
                      bataille, sans en rester au commandement de Khâlid Ibn Al-Walîd.
                      L'initiative de l'attaque octroya la victoire aux musulmans.

                      En fin de bataille, il y eut des blessés musulmans dont Al-Hârith
                      Ibn Hishâm, `Ayyâsh Ibn Abî Rabî`ah et `Ikrimah Ibn Abî
                      Jahl. "Apportez-moi de l'eau pour boire ! " murmura Al-Hârith. Quand
                      l'eau lui fut apportée, `Ayyâsh le regarda. C'est alors qu'Al-Hârith
                      oublia sa soif et dit : "Donnez l'eau à `Ayyâsh". Mais en portant
                      l'eau à `Ayyâsh, il avait déjà rendu l'âme. En retournant voir Al-
                      Hârith et `Ikrimah, ils avaient à leur tour rendu l'âme en martyrs.

                      Les compagnons accomplirent la prière mortuaire sur eux, implorèrent
                      la Miséricorde et le Pardon d'Allâh pour leurs frères martyrs, dans
                      Son Vaste Paradis. Ils invoquèrent Dieu pour les abreuver avec l'eau
                      d'Al-Kawthar, de sorte qu'ils ne connaissent plus jamais la soif.

                      P.-S.
                      Traduit de "Companions of The Prophet", volume 1, de Abdul Wâhid
                      Hâmid.
                      "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

                      Commentaire


                      • #26
                        Biographie N° 13

                        Abbâd Ibn Bishr

                        En l'an quatre de l'Hégire, la menace pesait encore sur la ville du
                        Prophète — paix et bénédictions sur lui — que ce soit de l'intérieur
                        ou de l'extérieur. À l'intérieur, l'influente tribu juive des Banû
                        An-Nadîr, viola son traité avec le Prophète — paix et bénédictions
                        sur lui — et fomenta des plans pour le tuer. Aussi fut-elle fut
                        bannie de la cité au mois de Safar.
                        Deux mois d'un malaise silencieux s'écoulèrent. Le Prophète — paix
                        et bénédictions sur lui — apprit alors que les lointaines tribus du
                        Najd planifiaient une attaque. Afin de les devancer, le Prophète —
                        paix et bénédictions sur lui — réunit une force de plus de quatre
                        cents hommes et confiant à l'un de ses compagnons, `Uthmân Ibn
                        `Affân, la charge de la cité se dirigea vers l'est.
                        Arrivant au Najd, le Prophète — paix et bénédictions sur lui —
                        trouva les habitations des tribus ennemies étrangement désertées par
                        les hommes. Retranchés dans les collines, les hommes avaient laissé
                        les femmes seules. En groupe, ils s'y préparaient au combat. À
                        l'heure de Salat Al-`Asr (la prière de l'après-midi), le Prophète —
                        paix et bénédictions sur lui — craignit que les hommes des tribus
                        ennemies ne les attaquent durant la prière. Il disposa alors les
                        musulmans en rang et les divisa en deux groupes. Ils accomplirent
                        ainsi Salat Al-Khawf (la prière de la crainte). Avec un groupe, il
                        fit une rak`ah (une unité de la prière) pendant que l'autre groupe
                        montait la garde. Pour la seconde rak`ah, les groupes changèrent de
                        place. Chaque partie compléta sa prière par une rak`ah lorsque le
                        Prophète — paix et bénédictions sur lui — eut fini...
                        Voyant les rangs disciplinés de l'armée musulmane, les tribus
                        ennemies s'inquiétèrent et prirent peur. Le Prophète — paix et
                        bénédictions sur lui — réussit à s'imposer dans la paix. Il put
                        ainsi faire accéder sa mission aux montagnes centrales d'Arabie.
                        Sur le chemin du retour, le Prophète — paix et bénédictions sur lui —
                        dressa, pour la nuit, un camp dans une vallée. Aussitôt que les
                        musulmans avaient installé leur monture, le Prophète — paix et
                        bénédictions sur lui — demanda : " Qui sera de garde ce soir ? ". "
                        Nous, ô Messager de Dieu " répondirent `Abbâd Ibn Bishr et `Ammâr
                        Ibn Yâsir , deux hommes que le Prophète avait confiés l'un à l'autre
                        en qualité de frères lorsqu'il arriva à Médine après l'Hégire.
                        `Abbâd et `Ammâr partirent pour l'entrée de la vallée afin de
                        prendre leur fonction. `Abbâd vit que son frère était fatigué et lui
                        demanda : " Pendant quelle partie de la nuit voudrais-tu dormir, la
                        première ou la seconde ? " " Je dormirai durant la première partie "
                        répondit `Ammâr, qui plongea aussitôt dans un sommeil profond aux
                        côtés de `Abbâd.
                        La nuit fut claire, calme et paisible. Etoiles, arbres, et rochers,
                        tout semblait célébrer en silence les louanges de leur Seigneur.
                        `Abbâd se sentait serein. Il n'y avait ni mouvement, ni signe de
                        menace. Pourquoi ne pas passer son temps en dévotion et en
                        récitation coranique ? Ô combien serait délicieux de prier tout en
                        récitant avec mesure le Coran comme il affectionnait tant faire.
                        En fait, `Abbâd fut pris de passion par le Coran dès l'instant où il
                        l'entendit pour la première fois récité par la belle voix mélodieuse
                        de Mus`ab Ibn `Umayr. C'était avant l'Hégire quand `Abbâd avait tout
                        juste 15 ans. Depuis ce jour, le Coran avait conquis une place
                        spéciale dans son cœur. Jour et nuit par la suite, on l'entendait
                        réciter à l'envi les glorieuses Paroles de Dieu, si bien que parmi
                        les Compagnons du Prophète on le surnomma "l'ami du Coran".
                        Tard dans la nuit, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — se
                        leva pour accomplir la prière du Tahajjud dans la maison de `Â'ishah
                        mitoyenne à la mosquée. Il entendit une douce voix récitant le
                        Coran, aussi pure et fraîche que lorsque l'ange Jibril lui révéla
                        les paroles divines. Il demanda : " `Â'ishah, est-ce la voix de
                        `Abbâd Ibn Bishr ? ". " Oui, ô Messager de Dieu ", répondit
                        Aishah. " Ô Seigneur, pardonne-lui " invoqua le Prophète par amour
                        pour lui.
                        Ainsi dans le silence de la nuit, à son poste de garde dans le Najd,
                        `Abbâd se tenait debout face à la Qiblah. Levant ses mains en
                        s'abandonnant à Dieu, il entra en prière. Finissant le chapitre
                        d'ouverture du Coran, il commença à réciter la sourate Al-Kahf de sa
                        douce et captivante voix. La sourate Al-Kahf est une sourate longue
                        de cent dix versets qui traite en partie des vertus de la foi, de la
                        vérité et de la patience et de la relativité du temps.
                        Pendant qu'il était ainsi absorbé dans la récitation et la
                        méditation des paroles divines, éternelles paroles d'illumination et
                        de sagesse, un étranger inspectait les alentours de la vallée à la
                        recherche de Muhammad — paix et bénédictions sur lui — et de ses
                        partisans. Il était l'un de ceux qui avaient planifié l'attaque
                        contre le Prophète — paix et bénédictions sur lui —, mais qui
                        avaient fui dans les montagnes à l'approche des musulmans. Sa femme,
                        qu'il avait laissée dans le village, avait été prise en otage par un
                        musulman. Quand, par la suite, il découvrit qu'elle était partie, il
                        jura par Al-Lât et Al-`Uzzâ, qu'il poursuivrait Muhammad — paix et
                        bénédictions sur lui — et ses compagnons et qu'il ne reviendrait
                        sans avoir fait couler du sang.

                        .. a suivre
                        "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                        • #27
                          suite et fin

                          De loin, l'homme vit la silhouette de `Abbâd se profilant à l'entrée
                          de la vallée. Il savait que le Prophète — paix et bénédictions sur
                          lui — et ses partisans étaient assurément dans la vallée.
                          Discrètement, il banda son arc et laissa partir une flèche. Elle
                          pénétra inexorablement dans la chair de `Abbâd.
                          Calmement, ce dernier, toujours absorbé dans sa prière, ôta la
                          flèche de son corps et poursuivit sa récitation. L'assaillant tira
                          une deuxième flèche et une troisième toutes deux atteignant leur
                          cible. `Abbâd retira l'une et l'autre. Il finit sa récitation, fit
                          le ruku (inclinaison) et le sujud (prosternation). Affaibli et dans
                          la douleur, il tendit, toujours en prosternation, sa main droite et
                          secoua son compagnon endormi. `Ammâr se leva. Silencieusement,
                          `Abbâd termina sa prière et dit alors : " Lève toi et tiens la garde
                          à ma place : j'ai été blessé".
                          `Ammâr bondit et commença à hurler. Voyant qu'ils étaient deux,
                          l'assaillant se sauva dans l'obscurité. Ammar retourna vers `Abbâd
                          alors couché à terre, le sang fluant de ses blessures. "Ya
                          Subhanallah (Gloire à Dieu) ! Pourquoi ne m'as-tu pas réveillé
                          lorsque tu as été atteint par la première flèche ?". "J'étais en
                          pleine récitation de versets du Coran qui emplit mon âme de crainte
                          et je ne voulais couper court à cette récitation. Le Prophète — paix
                          et bénédictions sur lui — m'a ordonné de retenir cette sourate.
                          Plutôt mourir qu'interrompre sa récitation".
                          L'attachement de `Abbâd pour le Coran était le signe de son intense
                          dévotion et de son amour de Dieu, Son Prophète — paix et
                          bénédictions sur lui — et Sa religion. Les qualités qui lui étaient
                          reconnues étaient sa constante immersion dans la dévotion, son
                          courage héroïque et sa générosité sur le chemin de Dieu. À l'heure
                          du sacrifice et de la mort, il voulait toujours être en première
                          ligne. Quand venait le moment de recevoir sa part de récompense, on
                          ne le trouvait qu'après de longs efforts et maintes difficultés.
                          `Alî avait également reconnu que `Abbâd était toujours digne de
                          confiance dans les affaires d'argent. `Â'ishah, l'épouse du
                          Prophète, dit une fois : "Il y a trois personnes parmi les Ansâr que
                          nul ne peut surpasser en vertu : Sa`d Ibn Mu`âdh, Usayd Ibn Khudayr
                          et `Abbâd Ibn Bishr".
                          `Abbâd mourut d'une mort de shahîd (martyr) à la bataille d'Al-
                          Yamâmah. Juste avant la bataille, il eut fort un pressentiment de
                          mort, qui plus est d'une mort en martyr. Par ailleurs, il était
                          peiné et contrarié du manque de confiance mutuelle entre les
                          Muhajirin et les Ansâr. Il comprit que le succès des musulmans dans
                          ces terribles batailles reposait sur la séparation entre Muhajirin
                          et Ansâr, permettant ainsi de repérer ceux dignes de confiance et
                          les fidèles au combat.
                          À l'aube, quand la bataille débuta, `Abbâd Ibn Bishr se tint sur une
                          butte et cria : "Ô Ansâr, distinguez-vous du reste des hommes.
                          Dégainez vos fourreaux. Aucun renoncement à l'islam". `Abbâd
                          harangua les Ansâr jusqu'à ce que quatre cents hommes s'amassèrent
                          autour de lui, à la tête desquels se trouvaient Thâbit Ibn Qays, Al-
                          Barâ' Ibn Malik et Abû Dujânah, le gardien de l'épée du Prophète.
                          Avec sa force, `Abbâd lança une offensive contre les lignes ennemies
                          qui émoussa leur avancée et les poussa jusqu'au " jardin de la
                          mort ".
                          `Abbâd Ibn Bishr tomba au pied du mur de ce jardin. Ces blessures
                          étaient si nombreuses qu'il était difficilement reconnaissable. Il
                          avait vécu, combattu, et mourut en croyant.
                          "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                          • #28
                            Thâbit Ibn Qays

                            Biographie N° 14

                            Thâbit Ibn Qays


                            Thâbit Ibn Qays était chef de clan des Khazraj et par conséquent un
                            homme considérablement influent à Yathrib. Il était connu pour la
                            finesse de son esprit et le pouvoir de son éloquence. Ces deux
                            qualités contribuèrent à faire de lui le khatib (c'est-à-dire
                            prédicateur et orateur) du Prophète et de l'Islam.

                            Il se convertit à l'Islam, grâce à Allah, puis grâce au compagnon
                            Mus`ab Ibn `Umayr. Sa logique persuasive ainsi que sa belle et douce
                            récitation du Coran furent d'un effet irrésistible.

                            À l'arrivée du Prophète à Médine, suite à la Hijrah (émigration)
                            historique, Thâbit et un groupe de cavaliers lui réservèrent un
                            accueil des plus chaleureux et enthousiastes. Thâbit, en tant que
                            porte-parole, prononça un discours, en présence du Prophète, paix et
                            bénédictions d'Allah sur lui et de son compagnon, Abû Bakr As-
                            Siddiq, qu'Allah l'agrée. Il commença en louant Dieu Tout Puissant
                            et en invoquant la paix et les bénédictions sur Son Prophète. Il
                            ponctua son allocution ainsi :

                            " Ô Messager de Dieu, nous te faisons la promesse solennelle de te
                            protéger de tout ce dont nous nous protégeons nos enfants, nos
                            femmes et nous-mêmes. Quelle serait notre récompense pour cela ? ".
                            Ce discours faisait référence au second serment d'allégeance d'Al-
                            `Aqabah et la réponse du Prophète fut la même : "Al-Jannah - Le
                            Paradis !".

                            Quand le Yathribites (habitants de Yathrib ou Médinois) entendirent
                            le mot "Al-Jannah", leurs visages rayonnèrent de bonheur. Avec une
                            vive émotion, ils répondirent : " Nous sommes heureux, Ô Messager de
                            Dieu ! Nous sommes heureux, Ô Messager de Dieu ". Depuis ce jour, le
                            Prophète, paix et bénédictions sur lui, fit de Thâbit Ibn Qays son
                            khatîb, tout comme il fit de Hassân Ibn Thâbit son poète. Quand les
                            délégations arabes se présentèrent au Prophète pour se vanter de
                            leurs habilités poétique et rhétorique, grande fierté des Arabes, le
                            Prophète fit appel à Thâbit Ibn Qays et à Hassan Ibn Thâbit pour
                            défier leurs orateurs et poètes.

                            Dans l'année des Délégations, la neuvième après la Hijrah, des
                            tribus de toute la péninsule arabe vinrent à Médine pour rendre
                            hommage au Prophète, annoncer leur acceptation de l'Islam ou payer
                            la jizyah en contrepartie de la protection musulmane. Une délégation
                            de l'une des tribus présentes, en l'occurrence la tribu de Tamîm,
                            dit au Prophète : " Nous sommes venus te montrer les prouesses de
                            notre tribu. Permets à notre poète et à notre orateur de parler ".
                            Le Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui, sourit et dit : "
                            Que votre orateur parle !". Leur orateur, Utârid Ibn Hâjib, se leva
                            et mit en avant la grandeur et les exploits de sa tribu. Quand il
                            eut terminé, le Prophète chargea Thâbit Ibn Qays de lui répondre.

                            Alors Thâbit Ibn Qays surgit et dit : " Louanges à Dieu qui a créé
                            les cieux et la terre où Sa Volonté est manifeste. Son Trône est à
                            l'ampleur de Son Savoir, rien n'existe sauf par Sa grâce. Par Son
                            pouvoir, Il a fait de nous des leaders et Il a élu, parmi ses
                            créatures les meilleures, un Messager : le plus honorable des hommes
                            dans la lignée et l'origine, le plus sûr et le plus véridique dans
                            le discours et le meilleur dans les actes. Il lui a révélé le livre
                            sacré et l'a élu parmi ses créatures, il est une bénédiction de
                            Dieu. Il a prêché et appelé les gens à croire en Dieu. Les Émigrants
                            parmi son peuple et ses proches ont cru en lui. Ils sont en cela les
                            plus honorables des gens et les meilleurs par leurs actes. Nous,
                            Ansars, nous étions les premiers à le soutenir, l'assister et
                            répondre à son appel (au soutien). Nous sommes, par conséquent, les
                            serviteurs de Dieu et les ministres de Son Messager".

                            Thâbit croyait profondément en Dieu. Sa foi et sa crainte de Dieu
                            étaient fortes et véridiques. Il prenait garde à ne pas dire ou à ne
                            pas faire qui puisse lui faire encourir la colère de Dieu Tout-
                            puissant. Un jour, le Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur
                            lui, le trouva l'air triste, déprimé et craintif. Il avait le dos
                            voûté et semblait craintif.

                            "Qu'est-ce qui ne va pas, Ô Abû Muhammad ? lui demanda le Prophète.
                            - Je crains de n'être anéanti, Ô le Messager de Dieu, dit-il.
                            - Et pourquoi ? lui demanda le Prophète.
                            - Dieu Tout-puissant, dit-il, nous a interdit de souhaiter la
                            louange pour ce que nous n'avons pas fait, or il se trouve que
                            j'aime les éloges. Il nous a interdit d'être fier, or il s'avère que
                            je tends parfois vers la vanité."

                            Il tint ces propos lors de la révélation du verset coranique traduit
                            ainsi : "En effet, Dieu n'aime pas les fanfarons et les arrogants".

                            Le Prophète, la paix soit sur lui, tenta alors de calmer ses
                            inquiétudes et d'apaiser ses craintes. Il lui dit : " Ô Thâbit, n'es-
                            tu pas heureux de vivre en étant loué, mourir en martyr et entrer le
                            Paradis ?". Le visage de Thâbit rayonnait de bonheur et de joie, il
                            s'exclama : " Certainement, Ô Messager de Dieu"."Tout cela sera
                            tien, très certainement ", répondit le noble Prophète. "

                            Une fois de plus, Thâbit se laissa attrister et abattre à la
                            révélation de ces versets du Coran : "Ô vous qui croyez ! N'élevez
                            pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète et qu'aucun de vous
                            n'élève le ton sur lui comme il le ferait avec tout autre, de peur
                            que tous vos actes ne s'annulent à votre insu".

                            En entendant ces mots, alors qu'il appréciait par dessus tout la
                            compagnie constante du Prophète, Qays se tint à l'écart des réunions
                            avec le Prophète. Il restait chez lui sans jamais sortir si ce n'est
                            pour l'accomplissement de la prière obligatoire à la mosquée. Le
                            Prophète remarqua son absence et bien évidemment demanda de ses
                            nouvelles. Un homme des Ansars proposa d'aller s'enquérir des
                            nouvelles de Thâbit. L'homme le trouva assis, triste et déprimé, la
                            tête baissée.

                            " Quel est ton problème, qu'est-ce qui t'arrive ? " lui demanda-t-il.
                            "Ca va mal, répondit Thâbit. Tu sais que je suis un homme à la voix
                            forte et que ma voix porte bien plus que celle du Messager de Dieu,
                            paix et bénédictions sur lui. Tu sais également ce que révèle le
                            Coran à propos de ceux qui élèvent la voix au-dessus de celle du
                            Prophète. La conséquence sera la nullité de mes bonnes actions et je
                            serai parmi les gens qui iront dans le Feu de l'Enfer".

                            L'homme retourna auprès du Prophète et lui rapporta les faits. Le
                            Prophète le renvoya chez Thâbit pour lui dire : " Tu ne fais pas
                            partie des gens qui iront dans le Feu de l'Enfer mais de ceux du
                            Paradis".

                            Telles sont les bonnes nouvelles avec lesquelles Thâbit Ibn Qays fut
                            béni. Les événements rapportés précédemment dénotent son degré de
                            sensibilité au message du Prophète et aux commandements de l'Islam.
                            Avec quelle hâte il les appliquait à la lettre ! Il se soumettait à
                            une autocritique très stricte. Il était pieux et son cœur pénitent
                            tremblait par crainte d'Allah Tout Puissant.

                            P.-S.
                            Traduit de "Companions of The Prophet", volume 1, de Abdul Wâhid
                            "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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                            • #29
                              Essalamou Allaykoum

                              A propos de l'histoire d'An-Nu`aymân et du chameau, j'ai entendu un imam dire que c'est un hadith daiif (faible) et mounkar !!

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                              • #30
                                merci Ayghar pour ces informations

                                Commentaire

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