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Ait Menguellet : ass unejma3

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  • Ait Menguellet ghas ma nruh


    Même si nous partons


    Même si nous partons
    Lorsque nous revenons
    Nous y laissons quelque chose de notre âme
    Lorsque nous revenons
    Lorsque nous revenons
    Depuis notre départ
    Nous avons perdu trop de temps

    Si nous revenons
    Nous donnons sa valeur
    A la terre
    La terre que nous avons laissée derrière nous
    Nous l’imaginions
    Dans nos rêves
    On l’emportait avec nous
    Son image toujours nous l’accompagnait
    Vers le ciel
    Nous regardions
    Et chaque étoile
    A entendu nos soupirs

    Si nous revenons
    Nos soucis
    Grandissons
    La raison ne repose plus
    Nous emportons
    Nos habitudes
    Du jour
    Qui a décidé notre exile
    Aujourd’hui
    En nous retournant
    Nous retrouvons ce passé
    Qui nous accompagne et ne nous quitte plus

    Dés notre naissance
    Nous sommes tourmentés
    Comme suspendus
    Entre ciel, mer et terre
    Chacun
    Espère
    Qu’on le libère
    Il espérait ce retour dés le moment du départ
    D’un jour
    A une année
    Dés qu’il revient
    Le départ se fait ressenti

    On nous croyait exilés
    Sans retour possible
    En reviennent au pays
    Nous ne reconnaissons plus nos petits
    Celui que nous avons laissé enfants
    Et devenu adolescent
    Le temps nous a malmenés
    Le temps nous a stigmatisés

    Qu’est –ce qui nous a entraînés
    Qui prétend avoir la réponse ?
    Trop d’années passent
    Pour pouvoir tout se rappeler
    La colère nous a entamés
    Les soucis nous ont achevés
    La misère nous a exilés
    Et nous accompagné

    O mon cœur
    D’où viennent les soucis
    Avez-vous une fin
    Nous sommes las de chercher
    A travers les mers, les déserts
    Les terres et le ciel
    Quand cesserez-vous enfin !

    Nous revenons en colère.
    Et en colère nous partons
    Ainsi jusqu'à l »épuisement
    Le méritons-nous ?
    Celui qui est attendu
    Avant même qu’il ne se repose
    Deviendra un fardeau
    Et même pire

    Ils ont dit : reviens
    Ta place t’attend
    Elle t’attendra toujours
    Parmi les tiens
    Mais même s’ils m’attendent
    Je sais qu’il y aura
    L’un deux pour dire :
    Tu nous rajoutes les tracas

    Nous cherchons notre chance
    Même entre les chiens enragés
    Même si elle cachée
    Entre les os
    Nous sommes fatigués
    De chercher l’insaisissables
    L’épuisement de cette quête
    Rend nos nuits interminables

    J’ai sifflé ma chance
    Mais elle refuse d’aboyer
    J’ai allongé ma main
    Mais elle refuse de la prendre
    Je me suis approché
    Pour la faire rappeler
    En arrivent prés d’elle
    Je l’ai trouvée paralysée.
    dz(0000/1111)dz

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    • Ait Menguellet - Taggara n Tezwert



      Du début à la fin

      Les mots sont sortis simplement
      Puis sont ordonnées en vers
      Trouvant leur place entres leur frères
      Attendant que le chant, les transportent
      L’un ne s’attardera pas sur eux
      Un autre les apprendra
      Puis un autre, les comprendra
      Enfin les irriteront celui qui ne les comprendra pas

      La feuille blanche reste figée
      Comme le sait celui qui affaire à elle
      Comment faire sortir les mots
      Même s’ils nous tournent sans cesse autour
      Le styla ne veut pas ce déplacer
      La main retenue par la raison
      Il les donnera à celui irriteront

      Laisse l’eau suivre son cours
      La vie est si courte
      Observe ceux qui savant profiter
      Qui disent qu’on ne meurt qu’une fois
      Laisse ce qui ne font, qu’attendre
      En croyant adoucir leur sort en implorant
      Laisse ceux qui ne font que rêver
      Peut – être auront – ils leur revanche au paradis

      Même si nous avons peur du conflit
      Nous savons qu’il n’épargnera pas
      Chacun dit qu’il mauvais
      Même s’il en fait son compagnon
      Nous aurons notre part de conflit
      On ne peu y échapper
      Lorsque nous croirons l’avoir vaincu
      La colère le fera renaitre

      Partir, revenir, quelle différence
      Les soucis nous accompagnent
      Quand nous cherchons un remède a une calamité
      Une autre se présent aussitôt
      Le profit est devenu synonyme de soucis
      La pauvreté enfante la jalousie
      Soucis et richesses grossissent l’eau
      Des révères qui emportent celui trébuche

      Même si le cœur souhaite et conteste
      Nous n’avons nul pouvoir entre main
      Même s’il ne désire que le bien
      Pourrait – il la réalité
      Les ennuis ne nous épargneront pas
      Espérons qu’ils s’atténuent avec le temps
      Peut – être nous débarrasserons nous de certains
      Nous apprendrons à vivre avec les autres
      dz(0000/1111)dz

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      • Ait Manguellet: Aseggas




        L'année

        Ceux érudits,
        qui comptent et qui calculent
        dites-nous tout
        de ce qui nous attend,
        nul ne sait ce qui est à venir ;
        victimes du passé,
        nous redoutons l’avenir

        ceux qui savent,
        quid énouent toute intrigue,
        le lendemain des jours
        comment le ressentez-vous ?
        nul ne sait ce qui reste à venir ;
        leurs dits acceptés,
        nous craignons le pire

        ceux qui la nuit ne dorment
        et qui rêvent le jour,
        demandez aux astres
        s’ils ont la réponse,
        nul ne sait ce qui reste à venir ;
        à ce qu’ils ont inventés,
        qu’ajouteront-ils encore ?

        ceux qui écoutent,
        et consignent par écrit
        nous leur avons demandé
        pourquoi écrivent-ils ?
        «parce que, répondirent-ils,
        ceux qui pleurent,
        et se souviennent aujourd’hui,
        risquent demain d’oublier»

        voyez comment nous engloutit
        ce vide que nous avons cultivé
        lorsque décidés à raisonner l’insensé
        nous l’espérions comme allié
        ayant mis nos échecs
        au fond d’un puits
        nous avions pris un couvercle
        le soustrayant à la vue
        les croyants neutralisés
        ils croissaient dans l’ombre
        le couvercle finit par céder
        et le malheur se déversera
        emportant tout sur son passage
        détruisant le bien
        et consacrant le mal

        voyez ce que peut faire l’ignorance
        lorsqu’ elle côtoie le savoir
        elle y introduira de mauvais préceptes
        insinuera le doute dans le silence
        l’ignorance grandit et se pare d’une écorce
        la soustrayant au regard
        lorsque l’écorce éclata
        surgit l’objet de toutes nos peurs
        si nous ne saurons l’éviter
        nous lui succomberons et elle nous emportera

        ô ancêtres de ce pays
        nous savons que vous ne nsous voyez pas
        nous vous invoquons sans savoir
        si vous avez été bon ou pas
        nous vous demandons des solutions
        que vous n’aves sûrement pas
        de l »gendes, nous voulons faire des réalités
        afin que ce qui n’a pas été soit
        il y a du bon en nous
        que votre souvenir réveillera


        à propos de quoi discutent les gens
        si ce n’est sur l’année nouvelle
        disant que cette année sera bonne
        meilleure que celle à venir
        au train om vont les choses
        restera-t-il des gens pour pleurer ?
        nous en verrons encore d’autres
        si notre vie est assez longue
        le ruisseau insignifiants
        s’est trouvé une rivière complice
        la grande vague qui en est sortie
        a emporté tout imprudent
        celui-ci par tra^trise
        celui-là, épargné, récoltera matière à raconter
        comment ceux qui aiment la patrie,
        pourront-ils fermer les yeux ?

        l’année s’en va
        une autre s’annonce par le vent
        que nous amènera ce vent ?
        quelles nouveautés drainera-t-il ?
        alors que nous le croyons venu balayer
        il ne nous rajoute que poussière
        le vent nous connaît, nous,
        qui aimons la poudre aux yeux
        l’annonce s’annonce par ma faim
        ce n’est pas de patience que nous manquons
        contre la démangeaison, le pire remède,
        c’est de se gratter continuellement,
        ainsi nous avançons vers le mal qui nous frappe
        quand atteindrons-nous, la limite ?
        s’exiler n’est pas la solution,
        rester n’est pas l’idéal,

        chacun a accepté l’exil
        sauf toi, l’entêté,
        chacun a suivi le mouvement
        toi, tu t’accroches aux ronces
        en disant : « comment pourrais-je être
        plus important que ceux qui restent ? »
        cet honneur de malheur
        qui ne se condamne, ni ne se contrôle !
        le manque de force avec honner
        arrive à briser des chaînes
        même les débuts sont difficiles
        la difficulté y ajoutera la force
        mais la mauvaise fraternité
        est telle une lame se détachant du manche
        si elle t’échappe
        elle se retournera contre toi

        la mauvaise fraternité est
        telle l’ivraie qui suit tout grain
        telle cette horloge parfaite
        on brise une dent d’un rouage ; elle s’arrête
        telles ces mains dont l’une fait diversion
        et l’autre délivre l’illusion
        mauvais frères incapables de bien
        bien qui les fuit dès qu’ils s’en approchent
        nous écoutons les gens dire :
        «nul ne se préoccupe du pays
        ceux en lesquels nous avons cru
        chacun s’occupe de sa chapelle
        dieu qui veille sur ce pays,
        n’accepte pas sa mort »
        s’il ne nous reste que le recours à Dieu,
        c’est que la blessure est trop profonde…
        dz(0000/1111)dz

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        • Ait Menguellet - Mliyi-d dwa


          Monter moi le remède

          Dis-moi comment guérir
          ou alors reviens-moi,
          tout ce que mon cœur désire
          c'est toi…

          Mon humeur se trouble
          à ton souvenir.
          Mon cœur blessé
          déborde d'inquiétudes.

          J'ai eu beau chercher moi-même
          et même demander aux autres,
          tous me disaient qu'ils n'avaient
          jamais vu un être semblable à toi.

          Matin et soir,
          je vis dans les rêves.
          Quand tu n'es plus là,
          la vie est amère.

          C'est toi que je chante
          et c'est toi que je veux.
          Depuis ton départ
          je n'ai trouvé la paix.

          Chaque jour, j'espère
          me retrouver à tes côtés.
          Mon cœur te pleure
          et refuse de s'apaiser.

          Assez de souffrance,
          le temps passe...
          Reviens moi,
          la jeunesse, tu le sais, est éphémère...
          dz(0000/1111)dz

          Commentaire


          • Aït Menguellet Ruh A Temzi,


            Va, Jeunesse

            Va belle jeunesse ! me souviendrais-je ?
            Je te cherche, tes traces s’effacent
            Du bout de mes années je te contemple
            Et plus tu t’éloignes mieux je t’apprécie

            Tu m’as appris, le cœur dans l’âme, l’espoir
            Même si ensemble nous avons souffert
            Que reste-t-il aujourd’hui ?
            Des rêves, rien que des rêves

            1

            Si tu pouvais revenir
            Je t’apprendrais
            Ce qu tu ne sais,
            Le savoir des plus âgés

            Ce que tu as raté
            Et regretté
            Je te dirais comment faire
            Pour y accéder autrement

            Mais aujourd’hui tu es passée
            Dans la brume des rêves tu es rentré
            Mais ne peux ni écrire ni effacer
            Et encore moins, changer le passé

            2

            Maintenant que je connais
            Mes désirs
            Je ne peux assouvir
            Tu n’es plus là

            Je me souviens, je calculais
            Et vérifiais
            Tous les résultats, par ton absence
            Sont faussés

            Si je pouvais recommencer
            Je vivrais chaque instant
            Ce qui m’était inaccessible
            Je l’atteindrais

            3

            Sans réfléchir
            Je te dépensais
            Quand j’ai compris, ce que tu valais
            Je t’ai déjà consumée

            Tout ce qui fleurissait
            Et faisait notre lit
            Le vent des jours l’a emporté

            Il m’a abandonnée

            Je t’ai cherché dans le besoin
            Je me suis retrouvé seul
            C’est j’ai compris ton importance
            Que tu m’as quitté

            4

            Qui peut nous séparer ?
            De nous qui peut venir à bout ?
            Ensemble, c’est le même berceau
            Que nous avons partagé

            Ensemble nous avons grandi
            Pleuré et ri
            Ensemble, nous avons vécu
            Une seule âme nous a habités

            Je croyais à son éternité
            Dans le bonheur et la douleur
            Mais tel un rêve éphémère
            A mon réveil, elle a disparu
            dz(0000/1111)dz

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            • Ait MENGUELLET Anef-Iyi (version 2)



              Laisse-moi

              Laisse-moi,
              La pelote est toute emmêlée, où se trouve donc le bout ?
              Nous ignorons où se trouve la sortie la plus proche et si son propriétaire est là.
              Nous devons le rechercher et le renforcer,
              nous entre aider pour le soutenir, ainsi nous aurons un guide
              et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Tels des orphelins, vois, qui attendent devant la porte.
              Laisse-moi, tu veux tenir le fil pendant que nous démêlons la pelote.
              Ce n'est pas grave du moment que tu arranges la vie.
              Parle, dis-nous et nous ferons de toi le lion (roi) de ce pays
              et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Un ancien proverbe dit que nous manquons toujours de quelque chose.
              Laisse-moi, un tel ne le mérite pas, tel autre n'est pas encore né, et tel autre encore manque de ceci ou de cela.
              Sinon nous choisirons les meilleurs, nous irons les chercher ici et là,
              et nous ferons d'eux les élites qui arrangeront tout,
              et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Nous craignons ce qui s'est passé et pourtant nous y revenons.
              Laisse-moi, nous avançons, inconcients, poursuivant une ombre.
              Nous craignons la traîtrise de ceux qui ont fait de nous un troupeau,
              et en plus, ils mangeront notre souper et nous serons bons pour la vaisselle
              et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Nous craignons de traverser la rivière asséchée.
              Laisse-moi, nous préférons traverser la rivière lorsqu'elle emporte même les arbres.
              Nous avons toujours aimé tamiser et avons même appris au tamis comment faire,
              le vent emportant la semoule et nous, nous restons avec l'ivraie.
              Et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Même si nous avons des yeux, nous ne savons regarder.
              Laisse-moi, même si nous nous disons "frères", à quand la fraternité ?
              Il y a tant de hauts et de bas que nous n'en voyons pas l'issue.
              Et nous voici entre vos mains, vous qui êtes aimés de Dieu.
              Et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Nous cherchons où sont passés ceux qui mesurent leurs propos.
              Laisse-moi, nous craignons qu'ils soient devenus muets, chacun son mal.
              (première partie intraduisible pour moi), nul ne reconnaisant son ennemi.
              Et nous voici entre vos mains, vous qui êtes propres.
              Et se sera notre tour de danser.

              Laisse-moi,
              Qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas, nous en sommes toujours au même point.
              Laisse-moi, nos semailles ne fleurissent que pour trouver un obstacle.
              dz(0000/1111)dz

              Commentaire


              • Aït Menguellet, Tiɣri n tasa (L'appelle du cœur)


                L'appelle du cœur

                dans mon songe g entendu un appel
                et mon cœur en a frémi
                Jai senti s’éveiller mon désir
                mon désir de trouver les miens
                et j’ai su que ce jour
                allaient être limitées mes peines
                oh mes amis
                j’entends l’appel de mon pays
                dans un soupir mon désir ma dit:
                je veux revoir mes amis
                je prendrai soin de moi même
                avant que je vieillisses
                je trouverai mon pain partout
                au ciel et ici bas
                mais nos peines ne se comptent pas
                je suis heureux car voici l’heureux temps
                oh mes amis
                vous que je souhaitais revoir
                et qui êtes ma joie
                Jai supprime toute séquelle
                des cœurs de ceux que Jai laisse sans espoir
                je veux ma part de joie enfin
                car plus tard qu’adviendra-t-il?
                si la vie refuse de m’en donner mon lot
                parmi les gens
                je me libérerai des épreuves
                parmi ceux qui m’aiment

                mon cœur est comme un torrent en crue
                voici venu le jour qu’il attendait
                il refuse des lors
                de patienter une minute de plus
                voulez vous cheminer avec moi?
                le soleil nous fera face
                et tout ce que nous verrons
                sera pour nous un baume au cœur
                dz(0000/1111)dz

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                • Amedyaz....(le poéte)

                  Pour Ait-Menguellet, la poésie était un destin semblable à celui de Si-Mohand ou M’hand et nous pouvons, sans nous tromper, l’affubler de la description qu’en fait Mouloud Mammeri de ce grand poète errant : "Pour lui, la poésie n’était ni un métier, ni un accident : il ne l’avait ni cherchée, ni choisie, elle s’est imposée à lui comme un fatum. Il avait reçu, au vrai sens du mot (la vocation), il avait été (appelé) : testunfk as".

                  Rien en effet n’est aussi naturel pour Lounis que de composer un poème en l’espace d’une nuit ou même de quelques heures !

                  Lounis Ait Menguellet n’est pas l’homme qui appartient seulement à son milieu villageois. Natif d’Ighil Bwamas, il est malgré lui le symbole de tous les Kabyles "toutes générations confondues", n’en déplaise aux islamo-baathistes et autres serviteurs du pouvoir.

                  Lounis a chanté l’amour, le désespoir, l’exil, l’espérance avec tant d’intensité et une profondeur humaine que seul un don inné peut en être l’explication, comme le dit si bien Mouloud Mammeri "testunefk as".

                  Pour appuyer nos propos, nous nous contenterons de citer un extrait de l’interview (rencontre avec le poète - Timlilit d umedyaz) qui s’était déroulée de 13h00 à 16h30 à Ighil Bwamas le 24 Aout 1996. *1

                  Question : Au moment de la création poétique, est-ce que les textes vous viennent d’eux-mêmes ou est-ce plutôt vous qui allez à leur recherche ?

                  Réponse du poète : Les moments de créativité viennent sans prévenir ; je ne sais jamais d’avance quand j’écrirais un poème ; et lorsqu’on me demande quand est-ce que je réécrirais de nouveau, je réponds, je ne sais pas, il se peut que cela se fasse l’après-midi même ou bien une année après. J’aurais tellement aimé pouvoir contrôler les moments d’inspiration.

                  Question : Croyez-vous (alors)en l’existence des Djinns de la poésie aux forces cachées derrière l’acte d’écrire sachant surtout que les plus grands de nos poètes "comme on dit à propos de Si Mohand et Slimane Azem - qui n’ont pénétré le monde de la poésie qu’après l’apparition de l’ange de la poésie ?

                  Réponse du poète : Absolument pas ! Mais ce serait plutôt agréable ! Parce que lier les oeuvres d’un poète à une quelconque force invisible est une preuve du génie et de la qualité de la poésie. Ces créations reflètent, d’autre part, les moments d’éblouissement dus à l’acte poétique qui dépasse de très loin l’imagination humaine. C’est ce qui est arrivé à Si Mohand ou-M’hand puis à Slimane Azem.

                  Nous terminerons cette modeste contribution au sujet de Lounis en citant cet extrait de l’oeuvre de Platon (le banquet) :

                  "Quand on entend d’autres discours de quelque autre, fût-ce un orateur consommé, personne n’y prend pour ainsi dire aucun intérêt ; mais quand c’est toi qu’on entend, ou qu’un autre rapporte tes discours, si médiocre que soit le rapporteur, tous, femmes, hommes faits, jeunes garçons, nous sommes saisis et ravis".
                  Résumé biographique du poète

                  Abdennebi Ait-Menguellet est né au coeur du Djurdjura un 17 janvier 1950 à Ighil-Bwamas. Il fut prénommé Lounis par sa grand-mère après qu’il lui soit apparu en rêve.

                  Le prénom officiel de Abdennebi (prénom qui lui a été donné par son oncle qui travaillait à Oran ) était ignoré de tous, même par les membres les plus proches de la famille et ne sera connu qu'à la constitution du dossier scolaire.

                  Il n’avait pu entrer à l’école qu’à l’âge de 11 ans à Alger. Concevoir un enseignement n’était pas chose aisée en période de guerre et juste après l’indépendance.

                  Une fois le cycle primaire achevé, Lounis s’est dirigé vers le collège technologique de (Champ de manoeuvre ) où il a suivi une formation d’ébéniste, métier où il excelle et qui constituera durant longtemps un de ses loisirs favoris.

                  C’est vers la fin de l’année 1966 et le début de 1967 que le parcours artistique de Lounis a commencé dans l’émission (les chanteurs de demain : Ighenayen u zekka) animée par Chérif Kheddam. Il a participé avec sa première chanson intitulée Ma trud : si tu pleures.

                  Ma trud ula ad nek aktar
                  tzarzegd iyi ad dunit-iw
                  Am umesluv yakfa svar
                  deg zenkan yenza yexf-iw

                  Il faut également souligner que Lounis avait crée en compagnie d’autres jeunes, produits par l’émission (chanteurs de demain) un groupe qui portait le nom d’Imazighen. Le but du groupe était à la fois artistique, politique et idéologique mais qui n'a pas duré longtemps.

                  Suite à cela, Lounis a quitté Alger et est reparti à son village où il y demeure toujours et qu’il ne quitte qu’en de rares occasions.

                  M.CHERIFI

                  dz(0000/1111)dz

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                  • Aït menguellat Fkiɣ iɣeblan awal


                    A l’écoute de mes soucis

                    J’ai écouté mes soucis (j’ai donné aux soucis la parole)
                    Jusqu’à en perdre ma vigueur (déchausser mes os)
                    A l’appel de ton cœur
                    J’oublie le sommeil
                    Notre amour s’est éteint malgré nous
                    Mon cœur n’attend plus rien de toi
                    Comme si je demandais l’impossible
                    Ma chance fait la sourde oreille

                    Pardon mon Dieu
                    L’épreuve fait peine
                    Nous n’avons rien à nous cacher
                    Mon cœur est pour toi de glace
                    Je ne sais si tu m’aimes
                    Moi je hais tout ce qui est toi
                    Mon cœur s’est mis à t’aimer
                    Le jour où d’autres sont venus demander ta main

                    Les épreuves ont fondu sur moi
                    Plus lourdes que ma plume ne peut dire
                    On sait le prix de la vie
                    Quand la mort vient visiter la maison
                    Le prix de la lumière se voit
                    Quand on bute sur les ténèbres (obstacle des ténèbres)
                    Ils t’ont emmené à ma grande douleur
                    Alors j’ai su ton prix

                    Toi dont j’ai changé le nom
                    Pour embellir mon poème
                    Tu ne m’as laissé que le venin
                    Qui n’empire ni ne guérit
                    Tu m’infliges épreuves sur épreuves
                    Quand mon cœur en manquait tu en remettais
                    Tu pris tout le bonheur pour toi
                    Et me laissas tous les soucis

                    (Traduction de Tassadit YACINE)
                    dz(0000/1111)dz

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                    • Ait Menguellet - Lewdjab deg Wadu


                      La réponse est dans le vent


                      Combien de routes un homme doit’ il emprunter
                      Avant que vous ne l’appeliez un homme ?
                      Et combien de mers tes ailes doivent – elle traverser
                      Avant de s’endormir sur le sable ?
                      Combien de fois doivent tonner les canons
                      Avant d’être interdis pour toujours ?
                      La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent
                      La réponse est de soufflée dans le vent.

                      Combien d’années une montagne peut – elle exister
                      Avant d’être englouti par la mer ?
                      Combien d’années doivent exister certains peuples
                      Avant qu’il leur permis d’être libres ?
                      Combien de fois un homme peut ‘il tourner la tète
                      En prétendant qu’il ne voit pas l’injustice
                      La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent
                      La réponse est soufflée dans le vent.

                      Combien de fois un homme doit –il regarder en l’aire
                      Avant de voir le ciel ?
                      Combien d’oreilles doit avoir un seul homme
                      Avant de pouvoir entendre pleurer les gens ?
                      Combien faut ‘il de morts pour qu’il comprenne
                      Que beaucoup trop de gens sont morts ?
                      La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent
                      La réponse est soufflée dans le vent.
                      dz(0000/1111)dz

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                      • Ait Menguellet A lmus-iw


                        Mon sabre

                        Las seigneur mon Dieu
                        En quel ciel te tiens-tu
                        Si c’est dans celui qui est au-dessus
                        De nous
                        Il est trop loin pour que tu nous voies
                        On m’a arraché mon burnous
                        On l’a foulé aux pieds sous tes yeux

                        Ah ! Mon sabre
                        Ah ! Mon sabre
                        J’ai glissé et mon burnous a chu

                        J’ai glissé au bord de la rivière
                        Croyant que personne ne me voyait
                        Mais vrai à l’heure critique
                        Un innocent est toujours l`
                        L’innocent ça a été mon frère imposé
                        Il éboula sur moi la falaise

                        Ah ! Mon sabre
                        Ah ! Mon sabre
                        J’ai glissé et mon burnous a chu

                        Mon voisin connaît tes limites
                        Sans que je te les définisse
                        Tu es en train d’enfreindre les règles
                        Ainsi tu risques la mort
                        Si je prononce le grand serment
                        Affronte-moi si ton courage est grand

                        Ah ! Mon sabre
                        Ah ! Mon sabre
                        J’ai glissé et mon burnous a chu

                        Aujourd’hui j’ai perdu mon procès
                        On m’a dit tu entreras en prison
                        Que je dise mon crime
                        Que je vous en dise la cause
                        J’ai trouvé quelqu’un dans mon champ
                        J’ai vidé dessus une charge de plomb

                        Ah ! Mon sabre
                        Ah ! Mon sabre
                        J’ai glissé et mon burnous a chu


                        (traduction de Tassadit YACINE)
                        dz(0000/1111)dz

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                        • Ait Menguellet ẓriɣ mazal

                          Une chanson magnifique !

                          L’amour souffrant !!! Brûlure incessante et éternelle, une empreinte ou une cicatrice pour se rappeler d’un événement triste… Tout le monde y reconnait ses brûlures les plus enfouis.


                          Pas encore

                          Je savais qu’il n’était pas encore temps
                          Contrait je me suis résigné
                          A son visage disparu
                          Mais la vérité est que
                          Malgré le temps écoulé
                          Nuit et jour
                          Je revois son image

                          Cigarette
                          Le jour où je t’ai allumée
                          Et ma main
                          Le jour où je t’ai brûlée
                          Vous m’avez laisse une cicatrice
                          Empreinte de son amour
                          Le feu a passé
                          Mais pas ma brûlure

                          On a ravi ton visage
                          Echu à un autre
                          On a ravi ton image
                          Je l’ai gardée sur du papier
                          Ta photo
                          Je l’ai ramenée à la maison
                          Elle dissipe les ténébres
                          Malgré ton absence

                          Objet de mes désirs
                          Pourquoi es-tu loin ?
                          Objet de mes vœux
                          Tu fuis loin de moi
                          Maintenant que j’ai cessé d’attendre
                          Je me plains à ma guitare
                          Et mon chant
                          Peut-être l’entendras-tu


                          (Traduction de Tassadit YACINE)
                          dz(0000/1111)dz

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                          • Ait Menguellet idaq wul


                            Cœur oppressé

                            Dans la vie comme au jeu de dames
                            A chacun ses pions
                            Celui n’est pas habile, sa tête est vendue

                            Chaque homme est marqué dès sa naissance
                            Il perd le bonheur
                            Dans les larmes en ouvrant les yeux

                            A l’un dieu a tout donné
                            Il a frustré l’autre
                            Qui attend en vain son jour

                            Mon cœur oppressé veut conter
                            A vous tous amis qui savez
                            Laissez ma muse chanter
                            Mes humeurs maladives

                            C’est plus d’une fois et plus de deux
                            C’est plus qu’aujourd’hui plus qu’hier
                            J’ai perdu la notion des heures
                            Changé ma façon de vivre
                            Le temps de ma jeunesse est passé
                            Des vices nouveaux fondent sur moi

                            Du sel qu’elles ont semé mes mains
                            Attendent la récolte
                            Mais celui ne fait qu’irriter mes blessures
                            Je sais que ma vie bascule
                            Que le deuil s’est posé sur ma jeunesse
                            Que des tares injustifiées fondent sur moi

                            Je jure par ceux qui se dressent comme des ombres
                            Croient en Dieu et au destin
                            Que les morts sont plus heureux que moi
                            Ils sont loin des voies de la malédiction
                            De ma jeunesse les jours sont passés
                            Elle est la proie de vices précoces


                            (Traduction de Tassadit YACINE)
                            dz(0000/1111)dz

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                            • Ait Menguellet Ruh ad qimagh



                              Va en paix, je ne t’accompagne pas…

                              Toi pars, et moi je reste ;
                              C’est fini, mon âme est meurtrie,
                              De l’exil, j’ai l’habitude ;
                              Va en paix, je ne t’accompagne pas.

                              Voici ce que j’ai économisé,
                              Porte-le chez moi.
                              Regarde comment je suis,
                              Et donne-leur mes nouvelles :
                              Ils languissent de revoir mon visage
                              Que les épreuves ont ravagé.
                              Va en paix, je ne t’accompagne pas.

                              Tu prendras le fusil, et te promèneras ;
                              Tu visiteras mon champ à l’aube,
                              C’est l’heure que j’aimais
                              Au temps de mon bonheur ;
                              Et c’est là que je travaillais
                              Va en paix, je ne t’accompagne pas.

                              Si tu circoncis ton fils,
                              Je n’assisterai pas.
                              Rapporte-moi dans tes yeux
                              Ce que je n’aurai pu voir
                              J’envie d’être à ta place,
                              Ne serait-ce que pour une heure.
                              Va en paix, je ne t’accompagne pas.

                              Tu iras à la fête,
                              De celle qui se mariera.
                              A l’époux, je souhaite la quiétude.
                              Va en paix, je ne t’accompagne pas.
                              dz(0000/1111)dz

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                              • Ait Menguellet Aεskṛiw



                                Le Soldat

                                Allons, compagnons, debout
                                Allons en colonne
                                Pour échapper à l’œil du berger
                                Que personne ne se retourne

                                Inutile d’ouvrir les yeux
                                Il y en a qui les ouvrent pour nous
                                Ils voient à notre place
                                Ils savent où ils doivent nous conduire

                                Allons, compagnons, debout
                                Allons où l’on nous conduit
                                En colonne
                                Comme un troupeau de moutons

                                Notre berger est éloquent
                                Inutile de dire quoi que ce soit
                                Dussions-nous le convaincre de mensonge
                                C’est lui qui aura raison

                                Mes frères comme vous êtes fiers
                                Avec vos fusils dans les mains
                                Quand vous battez du pied
                                Vous semez la crainte au loin

                                On vous prépare pour la guerre
                                Pour le jour où ils se querelleront
                                Ils se disputent autour d’une table
                                D’autres mourront pour eux

                                Car les heurts et les combats
                                Eux ne les affronteront pas
                                Ils nous ont pour cela
                                Toi et moi

                                Nous n’avons pas droit à la parole
                                Sur les choses importantes
                                Entre eux ils jouent aux échecs
                                Dont nous sommes les pions

                                Si tu refuses de marcher
                                Si tu dis : je ne veux point tuer
                                Celui qui ne m’a rien fait
                                Tu verras ce que tu écoperas

                                Ne cherche point à savoir pourquoi
                                On te demande de tuer
                                Obéis sans rien demander
                                Et fais ce qu’on te dit de faire

                                Pauvre de toi tu ne sais donc rien ?
                                Tu es encore naïf
                                Mais plus tu tueras
                                Et plus on te décorera

                                Si tu refuses de marcher
                                Si tu ne veux pas tuer
                                On te fourrera dans une geôle où tu pourriras
                                Où tu mourras avant ton heure

                                Allons, compagnons, debout
                                Marchons en colonne
                                Pour échapper à l’œil du berger
                                Prenons garde de nous retourner

                                Allons, debout, compagnon
                                Allons où on nous conduit
                                En colonne
                                Comme un troupeau de moutons

                                (traduction de Tassidit YACINE)
                                dz(0000/1111)dz

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