Les Bleus ont refusé de s'entraîner dimanche après-midi pour protester contre l'exclusion de Nicolas Anelka. C'est une mutinerie anti-FFF, qui a explosé après une altercation entre Patrice Evra et Robert Duverne. Le chef de délégation a annoncé dans la foulée sa démission, couvert de "honte".
Normalement, quand on touche le fond, on remonte. Mais avec les Bleus, tout est possible. Au rythme où ils vont, ils risquent de trouver du pétrole et même de percer la croûte terrestre de l'autre côté du globe. Dimanche, à la surprise générale, ils ont refusé de s'entraîner pour contester la décision de la FFF d'expulser Nicolas Anelka du groupe suite aux propos tenus à l'encontre du sélectionneur à la mi-temps de France - Mexique (0-2). Comble du comble : c'est Raymond Domenech lui-même qui a lu à la presse le "communiqué des joueurs" annonçant cette décision. Jean-Louis Valentin, le directeur général de la FFF, chef de la délégation, a crié sa "honte" face a un tel spectacle et annoncé son retour à Paris en même temps que sa volonté de démissionner. Récit des minutes les plus improbables de la semaine.
Dimanche à 16 heures, après le départ de Nicolas Anelka vers Londres, les joueurs de l'équipe de France se sont présentés comme prévu au Field of Dreams de leur complexe du Pezula Hotel, pour une séance d'entraînement en public deux jours avant leur match contre l'Afrique du Sud. Ils ont traversé le terrain dans la largeur pour aller signer quelques autographes à certaines des 250 personnes présentes. Tous sauf un : Patrice Evra. Le capitaine, pendant ce temps, se trouvait au centre du terrain pour une discussion avec Raymond Domenech. Robert Duverne, le préparateur physique, s'y est joint, et le ton a changé. L'ambiance est devenue tendue, menaçante. L'ex-préparateur de l'OL a brandi son doigt d'un ton moralisateur et de façon si pressante que le sélectionneur a dû s'interposer entre les deux hommes. Fabrice Grange, l'un des entraîneurs des gardiens, s'est chargé de son côté d'éloigner Evra d'un Duverne excédé qui, sur le chemin du retour, a jeté son chronomètre de rage.
"Un scandale"selon le chef de la délégation
Dans la foulée, Evra a stimulé une discussion avec ses partenaires. Après quelques minutes de palabres, le capitaine a tendu à François Manardo, l'attaché de presse des Bleus, un petit papier au contenu mystérieux. Un communiqué des joueurs, visiblement préparé à l'avance, et qui formulait par écrit une décision incroyable : refus de s'entraîner ! Les Français, alors, sont rentrés dans le bus qui les avait déposés là dix minutes plus tôt. Sans toucher un ballon ni même entamer l'échauffement. Rideaux tirés. Le véhicule est reparti une heure plus tard, après que les mutins eurent obtenu de Raymond Domenech, hors de la présence du reste du staff, qu'il lise lui-même à la presse internationale le texte produit par ses joueurs. Le sélectionneur a rassuré sur une chose : les joueurs joueront mardi contre l'Afrique du Sud, après avoir mis "tous les atouts de (leur) côté".
Le symbole de cette montée en puissance dans l'absurde, c'est cette scène montrant Jean-Louis Valentin, abasourdi, remontant péniblement la butte qui entoure la pelouse, à peine connue le choix des joueurs. "J'ai honte, je rentre à Paris, les joueurs vous diront eux-mêmes ce qui se passe, a presque sangloté le directeur général de la FFF et chef de la délégation tricolore. C'est un scandale pour les Français et les jeunes qui sont ici, ils ne veulent pas s'entraîner. Pour ce qui me concerne, je quitte la Fédération." Depuis samedi, l'équipe de France s'est lancée, de l'aveu même d'Evra, à une chasse à la "taupe" après la parution dans L'Equipe des insultes d'Anelka à Domenech. Cette cause transcende visiblement toutes les autres.
Eurosport
Communiqué officiel des joueurs de l'équipe de France :
«Par ce communiqué, tous les joueurs de l'équipe de France sans exception veulent affirmer leur opposition avec la décision prise par la Fédération Française de Football d'exclure Nicolas Anelka du groupe. Si nous regrettons l'incident qui s'est produit à la mi-temps du match France-Mexique, nous regrettons plus encore la divulgation d'un évènement qui n'appartient qu'à notre groupe et qui reste inhérent à la vie d'une équipe de haut niveau. A la demande du groupe, le joueur mis en cause a engagé une tentative de dialogue, mais sa démarche est restée volontairement ignorée. De son côté, la Fédération française de football n'a à aucun moment tenté de protéger le groupe. Elle a pris une décision sans même consulter l'ensemble des joueurs, uniquement sur la base des faits rapportés par la presse. En conséquence, et pour marquer son opposition aux plus hautes instances du football français, l'ensemble des joueurs a décidé de ne pas participer à la séance d'entraînement. Par respect pour le public venu assister à cette séance, nous avons décidé d'aller à sa rencontre, qui par sa présence, nous apporte un soutien sans faille. Pour notre part, nous sommes conscients de nos responsabilités, celles de porter les couleurs de notre pays, mais celles également que nous avons à l'égard de nos supporters, de leurs cadres, éducateurs, bénévoles et des innombrables enfants qui gardent les Bleus comme modèles. Pour ce qui nous concerne, nous n'oublions rien de nos devoirs. Nous ferons tout individuellement, bien sûr, mais aussi dans un esprit collectif, pour que la France, mardi soir, retrouve son honneur par une performance enfin positive.
Les joueurs de l'équipe de France»
Normalement, quand on touche le fond, on remonte. Mais avec les Bleus, tout est possible. Au rythme où ils vont, ils risquent de trouver du pétrole et même de percer la croûte terrestre de l'autre côté du globe. Dimanche, à la surprise générale, ils ont refusé de s'entraîner pour contester la décision de la FFF d'expulser Nicolas Anelka du groupe suite aux propos tenus à l'encontre du sélectionneur à la mi-temps de France - Mexique (0-2). Comble du comble : c'est Raymond Domenech lui-même qui a lu à la presse le "communiqué des joueurs" annonçant cette décision. Jean-Louis Valentin, le directeur général de la FFF, chef de la délégation, a crié sa "honte" face a un tel spectacle et annoncé son retour à Paris en même temps que sa volonté de démissionner. Récit des minutes les plus improbables de la semaine.
Dimanche à 16 heures, après le départ de Nicolas Anelka vers Londres, les joueurs de l'équipe de France se sont présentés comme prévu au Field of Dreams de leur complexe du Pezula Hotel, pour une séance d'entraînement en public deux jours avant leur match contre l'Afrique du Sud. Ils ont traversé le terrain dans la largeur pour aller signer quelques autographes à certaines des 250 personnes présentes. Tous sauf un : Patrice Evra. Le capitaine, pendant ce temps, se trouvait au centre du terrain pour une discussion avec Raymond Domenech. Robert Duverne, le préparateur physique, s'y est joint, et le ton a changé. L'ambiance est devenue tendue, menaçante. L'ex-préparateur de l'OL a brandi son doigt d'un ton moralisateur et de façon si pressante que le sélectionneur a dû s'interposer entre les deux hommes. Fabrice Grange, l'un des entraîneurs des gardiens, s'est chargé de son côté d'éloigner Evra d'un Duverne excédé qui, sur le chemin du retour, a jeté son chronomètre de rage.
"Un scandale"selon le chef de la délégation
Dans la foulée, Evra a stimulé une discussion avec ses partenaires. Après quelques minutes de palabres, le capitaine a tendu à François Manardo, l'attaché de presse des Bleus, un petit papier au contenu mystérieux. Un communiqué des joueurs, visiblement préparé à l'avance, et qui formulait par écrit une décision incroyable : refus de s'entraîner ! Les Français, alors, sont rentrés dans le bus qui les avait déposés là dix minutes plus tôt. Sans toucher un ballon ni même entamer l'échauffement. Rideaux tirés. Le véhicule est reparti une heure plus tard, après que les mutins eurent obtenu de Raymond Domenech, hors de la présence du reste du staff, qu'il lise lui-même à la presse internationale le texte produit par ses joueurs. Le sélectionneur a rassuré sur une chose : les joueurs joueront mardi contre l'Afrique du Sud, après avoir mis "tous les atouts de (leur) côté".
Le symbole de cette montée en puissance dans l'absurde, c'est cette scène montrant Jean-Louis Valentin, abasourdi, remontant péniblement la butte qui entoure la pelouse, à peine connue le choix des joueurs. "J'ai honte, je rentre à Paris, les joueurs vous diront eux-mêmes ce qui se passe, a presque sangloté le directeur général de la FFF et chef de la délégation tricolore. C'est un scandale pour les Français et les jeunes qui sont ici, ils ne veulent pas s'entraîner. Pour ce qui me concerne, je quitte la Fédération." Depuis samedi, l'équipe de France s'est lancée, de l'aveu même d'Evra, à une chasse à la "taupe" après la parution dans L'Equipe des insultes d'Anelka à Domenech. Cette cause transcende visiblement toutes les autres.
Eurosport
Communiqué officiel des joueurs de l'équipe de France :
«Par ce communiqué, tous les joueurs de l'équipe de France sans exception veulent affirmer leur opposition avec la décision prise par la Fédération Française de Football d'exclure Nicolas Anelka du groupe. Si nous regrettons l'incident qui s'est produit à la mi-temps du match France-Mexique, nous regrettons plus encore la divulgation d'un évènement qui n'appartient qu'à notre groupe et qui reste inhérent à la vie d'une équipe de haut niveau. A la demande du groupe, le joueur mis en cause a engagé une tentative de dialogue, mais sa démarche est restée volontairement ignorée. De son côté, la Fédération française de football n'a à aucun moment tenté de protéger le groupe. Elle a pris une décision sans même consulter l'ensemble des joueurs, uniquement sur la base des faits rapportés par la presse. En conséquence, et pour marquer son opposition aux plus hautes instances du football français, l'ensemble des joueurs a décidé de ne pas participer à la séance d'entraînement. Par respect pour le public venu assister à cette séance, nous avons décidé d'aller à sa rencontre, qui par sa présence, nous apporte un soutien sans faille. Pour notre part, nous sommes conscients de nos responsabilités, celles de porter les couleurs de notre pays, mais celles également que nous avons à l'égard de nos supporters, de leurs cadres, éducateurs, bénévoles et des innombrables enfants qui gardent les Bleus comme modèles. Pour ce qui nous concerne, nous n'oublions rien de nos devoirs. Nous ferons tout individuellement, bien sûr, mais aussi dans un esprit collectif, pour que la France, mardi soir, retrouve son honneur par une performance enfin positive.
Les joueurs de l'équipe de France»
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