Comme on dit chez nous: «La première fois, je les maudis mais s’ils me refont le coup une seconde fois, je me maudis».
Deux amis se rencontrent dans la rue.
- Comment vas-tu?
- Bien merci! Et toi?
- Ça va très bien, surtout quand il pleut!
- Oui, tu as raison, au moins cela remplira les barrages. Pour l’agriculture aussi!
- Oui, mais tu as vu ce qui se passe en Egypte? C’est plus sérieux qu’en Tunisie! Il paraît que cela va changer la face du monde.
- Oui et c’est tant mieux aussi. Le monde a vraiment besoin de changer. Il est tellement injuste.
- Comment cela?
- C’est très compliqué à expliquer. Et puis, il pleut, on ne peut pas rester longtemps sous la pluie!
- Non, mais dit, il paraît que nous allons subir le même sort. Que nous allons avoir des manif’. De la casse et tout et tout.
- Qui a dit cela?
- Des hommes politiques. Tu ne lis pas les journaux?
- Si, mais ceux qui promettent cela, sont en retard d’au moins une guerre.
- Comment cela?
- Mais nous sommes vaccinés. Ce que les Tunisiens et les Egyptiens vivent en ce moment, nous l’avons déjà vécu bien avant eux. Tu oublies tous les morts que nous avons eus? Toute la casse? Tu oublies que nous l’avons vécu durant plus d’une décennie? Tu oublies que personne n’a voulu nous aider. Nous nous en sommes sortis seuls. Cela a été dur mais au moins nos défenses immunitaires se sont renforcées!
- Oui, c’est vrai! Mais alors, pourquoi tous ces politiques s’agitent?
- Pour le fauteuil, mon cher ami! Pour le fauteuil!
- Ils sont capables de pousser jusqu’au chaos pour le fauteuil?
- Oui, mon pauvre ami, ils en sont capables. Ils sont même capables de bien pire. Tu n’as pas vu ceux qui ont été à Paris pleurer dans les bras des Français pour leur demander de les aider à foutre la pagaille?
- Oui, oui, j’ai lu ça dans la presse, cela m’a écoeuré. J’ai pensé à tous nos martyrs! Oui, cela fait mal d’aller chez l’ancien colonisateur et lui demander de revenir.
- Non, mais t’en fais pas, il y a encore des hommes de la trempe de Ben M’hidi, de Didouche Mourad, de Krim Belkacem, de Amirouche, de Zighoud Youssef et de tant et tant de nos martyrs. Ils ne laisseront pas faire. Tu sais même à leur époque, ils ont dû faire face à beaucoup de traîtrise. Ils en sont toujours sortis vainqueurs.
- Oui, mais comment être sûr que ce sont des traîtres?
- Ecoute-moi bien! Quels que soient nos problèmes, il y a une règle d’or à ne jamais oublier. On les règle entre nous, chez nous.
- C’est vrai, tu as raison. L’ancien colon n’a rien à faire de nos problèmes. Peut-être juste pour mieux nous dresser les uns contre les autres. Comme il le faisait quand il occupait notre pays. Il a la rancune tenace.
-Tu veux dire qu’il n’aime même pas les Algériens qui le sollicitent.
-Tout à fait! Tu n’as qu’à voir comment il a traité les harkis après l’indépendance. Je te conseille le livre de Dalila Kerchouche Mon père, ce harki. Tu comprendras mieux.
- Qui c’est cette dame?
- Elle est journaliste française d’origine algérienne comme on dit. Elle a une très belle plume. Elle parle de l’enfer qu’elle a vécu avec ses parents dans les camps en France après l’Indépendance.
-...
- Oui mon ami, il te faut lire pour comprendre que les traîtres sont toujours honnis même par ceux qu’ils servent un temps.
- Oui mais attend, je te demandais au début si ce qui arrive à la Tunisie et à l’Egypte peut nous atteindre.
- J’ai bien compris et je t’ai répondu. Ceux qui le disent espèrent se faire une place au soleil en marchant sur nos corps.
-...
- Rassure-toi, aucun Algérien ne les suivra. Nous avons assez donné durant la tragédie nationale.
200.000 morts. Pendant ce temps-là, les autres pays étaient en paix. On ne nous refera pas le coup. Comme on dit chez nous: «La première fois, je les maudis, mais s’ils me refont le coup une seconde fois, je me maudis».
-Tu as raison! Non mais dis, tu es sûr qu’ils ont vraiment demandé l’aide de la France?
- Mieux! Ils ont été en pèlerinage!
L'EXPRESSION
Deux amis se rencontrent dans la rue.
- Comment vas-tu?
- Bien merci! Et toi?
- Ça va très bien, surtout quand il pleut!
- Oui, tu as raison, au moins cela remplira les barrages. Pour l’agriculture aussi!
- Oui, mais tu as vu ce qui se passe en Egypte? C’est plus sérieux qu’en Tunisie! Il paraît que cela va changer la face du monde.
- Oui et c’est tant mieux aussi. Le monde a vraiment besoin de changer. Il est tellement injuste.
- Comment cela?
- C’est très compliqué à expliquer. Et puis, il pleut, on ne peut pas rester longtemps sous la pluie!
- Non, mais dit, il paraît que nous allons subir le même sort. Que nous allons avoir des manif’. De la casse et tout et tout.
- Qui a dit cela?
- Des hommes politiques. Tu ne lis pas les journaux?
- Si, mais ceux qui promettent cela, sont en retard d’au moins une guerre.
- Comment cela?
- Mais nous sommes vaccinés. Ce que les Tunisiens et les Egyptiens vivent en ce moment, nous l’avons déjà vécu bien avant eux. Tu oublies tous les morts que nous avons eus? Toute la casse? Tu oublies que nous l’avons vécu durant plus d’une décennie? Tu oublies que personne n’a voulu nous aider. Nous nous en sommes sortis seuls. Cela a été dur mais au moins nos défenses immunitaires se sont renforcées!
- Oui, c’est vrai! Mais alors, pourquoi tous ces politiques s’agitent?
- Pour le fauteuil, mon cher ami! Pour le fauteuil!
- Ils sont capables de pousser jusqu’au chaos pour le fauteuil?
- Oui, mon pauvre ami, ils en sont capables. Ils sont même capables de bien pire. Tu n’as pas vu ceux qui ont été à Paris pleurer dans les bras des Français pour leur demander de les aider à foutre la pagaille?
- Oui, oui, j’ai lu ça dans la presse, cela m’a écoeuré. J’ai pensé à tous nos martyrs! Oui, cela fait mal d’aller chez l’ancien colonisateur et lui demander de revenir.
- Non, mais t’en fais pas, il y a encore des hommes de la trempe de Ben M’hidi, de Didouche Mourad, de Krim Belkacem, de Amirouche, de Zighoud Youssef et de tant et tant de nos martyrs. Ils ne laisseront pas faire. Tu sais même à leur époque, ils ont dû faire face à beaucoup de traîtrise. Ils en sont toujours sortis vainqueurs.
- Oui, mais comment être sûr que ce sont des traîtres?
- Ecoute-moi bien! Quels que soient nos problèmes, il y a une règle d’or à ne jamais oublier. On les règle entre nous, chez nous.
- C’est vrai, tu as raison. L’ancien colon n’a rien à faire de nos problèmes. Peut-être juste pour mieux nous dresser les uns contre les autres. Comme il le faisait quand il occupait notre pays. Il a la rancune tenace.
-Tu veux dire qu’il n’aime même pas les Algériens qui le sollicitent.
-Tout à fait! Tu n’as qu’à voir comment il a traité les harkis après l’indépendance. Je te conseille le livre de Dalila Kerchouche Mon père, ce harki. Tu comprendras mieux.
- Qui c’est cette dame?
- Elle est journaliste française d’origine algérienne comme on dit. Elle a une très belle plume. Elle parle de l’enfer qu’elle a vécu avec ses parents dans les camps en France après l’Indépendance.
-...
- Oui mon ami, il te faut lire pour comprendre que les traîtres sont toujours honnis même par ceux qu’ils servent un temps.
- Oui mais attend, je te demandais au début si ce qui arrive à la Tunisie et à l’Egypte peut nous atteindre.
- J’ai bien compris et je t’ai répondu. Ceux qui le disent espèrent se faire une place au soleil en marchant sur nos corps.
-...
- Rassure-toi, aucun Algérien ne les suivra. Nous avons assez donné durant la tragédie nationale.
200.000 morts. Pendant ce temps-là, les autres pays étaient en paix. On ne nous refera pas le coup. Comme on dit chez nous: «La première fois, je les maudis, mais s’ils me refont le coup une seconde fois, je me maudis».
-Tu as raison! Non mais dis, tu es sûr qu’ils ont vraiment demandé l’aide de la France?
- Mieux! Ils ont été en pèlerinage!
L'EXPRESSION
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