Synthèse des Résultats :
1 – Près de six Français sur dix (57%) pensent que le racisme a progressé en France
Une nette majorité de Français (57%) a le sentiment que, « depuis une dizaine d’années » le racisme gagne du terrain en France. Un tiers des Français, seulement (35%), pense que la situation n’a pas changée. Enfin ceux qui, estiment que le racisme aurait reculé sont quasiment inexistants (7%).
Difficile de savoir si ce sentiment de hausse correspond à une hausse réelle du racisme dans notre pays ou si, au contraire, il correspond à une baisse de celui-ci : la hausse du sentiment proviendrait dans ce cas, d’une ostracisation encore plus forte qu’avant des attitudes et comportements racistes.
Ce qui plaiderait plutôt pour cette interprétation optimiste est que c’est justement auprès des sympathisants des partis les plus sensibles à l’anti-racisme que l’on ressent/dénonce une montée du racisme en France. Ainsi, les sympathisants de gauche (75%), sont-ils nettement plus nombreux à ressentir cette montée du racisme que ceux de droite (47% dont 50% à l’UMP) et, plus particulièrement, que ceux du Front national (41%).
Inversement, ce qui pourrait corroborer cette impression que notre pays connaît bien un niveau de racisme diffus et préoccupant est que les Français effectuent de spectaculaires différences s’agissant de leur sentiment d’intégration des populations immigrées au regard de leur pays/région d’origine.
2 - De fait, si les Français estiment que les immigrés d’origine européenne ou asiatique s’intègrent bien, ils sont une minorité à le penser pour les autres populations immigrés
Le sentiment d’une bonne intégration des immigrés selon leur origine géographique est un indicateur classique des baromètres et enquêtes sur le racisme. Il est testé depuis de nombreuses années de manière diverse par SOS Racisme, l’UEJF (pour lesquels BVA a effectué plusieurs mesures sur ces sujets) et surtout le SIG et la CNCDH dans le cadre du baromètre « xénophobie, antisémitisme, racisme, anti-racisme et discriminations en France ».
Sur notre question, très simple et surtout disposant d’un historique car ayant déjà été posée de cette manière il y a près de 30 ans (en 1985), il était demandé aux Français d’indiquer pour chaque population immigrée en fonction de son origine géographique si elle s’intégrait selon eux bien ou pas.
Résultat, comme sur les baromètres pré-cités, des clivages importants apparaissent selon l’origine d’immigration.
Ainsi, alors que les Français pensent que l’intégration des populations « originaires d’autres pays européens » et plus encore « des immigrés d’origine asiatique » serait bonne (81% et 83% pensent qu’elles s’intègrent bien), ils sont une minorité à le penser pour les personnes originaires d’autres régions du monde.
C’est le cas des immigrés d’origine africaine, 46% des Français estimant qu’ils s’intègrent bien et 49% qu’ils s‘intègrent mal en France. Au moins le sentiment des Français à leur sujet a eu tendance à s’améliorer depuis 28 ans (+8 points depuis 1985).
C’est encore plus net s’agissant des immigrés d’origine nord-africaine, puisque seulement 30% des Français jugent que ces populations s’intègrent bien en France. 30 ans après « la marche des beurs » le regard porté par la société Française sur les immigrés d’origine nord-africaine (et sans doute leurs descendants et petit-descendants) ne s’est même pas amélioré, la part des Français jugeant que cette population s’intègre bien en France a même régressé de 2 points depuis 1985 !
Et que dire du regard porté par les Français sur les Roms. Il est vrai interrogés, juste après les polémiques liées à l’affaire Leonarda, nos concitoyens sont quasiment unanimes à estimer que les Roms s’intègrent mal en France (88% contre 7% estimant qu’ils s’intègrent bien).
Bien sûr, il existe des clivages politiques très nets sur ce sujet, les sympathisants de gauche étant nettement plus nombreux que ceux de droite à estimer que les immigrés originaires d’Afrique (65% contre 46%) ou d’Afrique du nord (53% contre 30%) s’intègrent bien en France.
Néanmoins, on peut noter le même hiatus dans la hiérarchie de l’intégration selon l’origine géographique des immigrés. Les sympathisants de gauche aussi ressentent une bien meilleure intégration des immigrés asiatiques que nord-africains (83% contre 53%) et sont aussi quasi-unanimes à estimer que les Roms s’intégreraient mal (80%).
source : BVA
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