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  • #61
    Il l'embrassa longuement, vit ses yeux grands ouverts dans l'attente des forets. Pudiquement les ecureuils s'étaient retirés dans les sous-bois. Elle offrait ses lèvres immobiles, molles et chaudes, sans impatience, comme une eau se laisse boire. Elle se donna à l'auteur, heureuse, tranquille avec cette tranquillité de l'évidence, du miracle naturel...



    Malek Haddad, "Je t'offrirai une gazelle"

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    • #62
      J'ai là devant mes yeux la saga de "Les Buddenbrook " de Thomas Mann ,un immense écrivain et que je n'arrive pas à entamer ......
      L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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      • #63
        Que votre honneur soit dans votre amour. Généralement la femme n’entend presque rien à l’honneur. Mais que ce soit votre honneur d’aimer toujours plus que vous êtes aimé, et de n’être jamais les secondes.

        Que l’homme craigne la femme, quand elle aime : c’est alors qu’elle fait tous les sacrifices et toute autre chose lui paraît sans valeur.

        Que l’homme craigne la femme, quand elle hait : car au fond du cœur l’homme n’est que méchant, mais au fond du cœur la femme est mauvaise.

        Qui la femme hait-elle le plus ? — Ainsi parlait le fer à l’aimant : « Je te hais le plus parce que tu attires, mais que tu n’es pas assez fort pour attacher à toi. »

        Le bonheur de l’homme est : je veux ; le bonheur de la femme est : il veut.

        « Voici, le monde vient d’être parfait ! » — ainsi pense toute femme qui obéit de tout cœur.

        Et il faut que la femme obéisse et qu’elle trouve une profondeur à sa surface. L’âme de la femme est surface, une membrane mobile et orageuse sur une eau basse.

        Mais l’âme de l’homme est profonde, son flot mugit dans des grottes souterraines : la femme pressent sa force, mais elle ne la comprend pas. —

        Alors la vieille femme me répondit : « Zarathoustra a dit des choses gentilles, surtout pour celles qui sont assez jeunes pour cela.

        Chose singulière, Zarathoustra connaît peu les femmes, et pourtant il a raison dans ce qu’il dit sur elles ! Est-ce parce que chez la femme nulle chose n’est impossible ?

        Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra

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        • #64
          Nathanaël,
          ne demeure pas aurpès de ce qui te ressemble ; ne demeure jamais, Nathanaël. Dès qu'un environ a pris ta ressemblance, ou que toi tu t'es fait semblable à l'environ, il n'est plus pour toi profitable. Il te faut le quitter."


          "Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée."


          André Gide .

          Les nourritures terrestres
          "La colère est un moment de folie ."
          Bizarre! je suis rarement en colère .

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          • #65
            Mais la naissance à nous même est parfois une si longue attente , exister n est pas tout....comment quitter ce moi-prison dans lequel nous étouffons , pour aller vers un moi-violon dont nous apprendrions tranquillement à jouer?.....

            Imparfaits, libres et heureux

            Christophe André.

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            • #66
              Chaque fois que j’arrive au sommet d’un versant, je découvre un monde magnifique et si vierge que cela fait peur.
              Peur, oui. Depuis le temps que je fuis, je devrais avoir reconnu un paysage vu la veille. Il n’en est rien. La tempête a-t-elle à ce point métamorphosé l’univers ? Je saisis la carte et pointe le repère : le mont Fuji. Il est loin d’ici, mais dès qu’il sera visible je serai dans la bonne direction. Entre-temps, j’ai enfin trouvé le lieu nippon d’où l’on ne voit pas le mont Fuji : c’est là où je suis. Courons ailleurs.
              Je me perds. L’égarement me grise, je cours d’autant plus vite. Yamamba, je t’ai bien eue, aucun être humain n’est jamais venu là où je me tiens. Je crâne pour cacher ma terreur. Cette nuit j’ai échappé à la mort, la voici qui me rattrape. Il était écrit que je trépasserais à vingt-deux ans dans les montagnes japonaises. Retrouvera-t-on mon cadavre ?
              Je ne veux pas crever, je cours. Comment peut-on tant courir ? Dix heures du matin. Le ciel est l’absolu du bleu, pas l’ombre d’un nuage. C’est un beau jour pour ne pas mourir. Zarathoustra sauvera sa peau. Mes jambes sont si grandes, elles mangeront les sommets, vous n’avez pas idée de leur appétit.

              Mais je cours et ne trouve rien. Chaque fois que j’arrive en haut d’un versant, je prie pour voir le mont Fuji, je l’appelle comme on appelle son meilleur ami,
              souviens-toi, vieux frère, j’ai couché au bord de ton cratère, j’ai crié pour saluer le lever du soleil, je suis des tiens, je t’en supplie, reconnais-le, reconnais-moi, je fais partie des tiens, attends-moi au sommet de ce versant, je nierai tous les dieux pour ne croire qu’en toi, sois là, je suis perdue, il te suffit d’apparaître et je suis sauvée, j’arrive sur la crête, tu n’es pas là.
              Mon énergie est devenue celle du désespoir, je cours toujours. Midi approche. Cela va faire sept heures que je me perds et que j’aggrave mon cas. Ma machine tourne à vide, la nuit viendra et me noiera dans sa neige noire. C’est la fin de ma course sur cette terre. Je ne veux pas y croire. Zarathoustra ne peut pas mourir, ça ne s’est jamais vu.
              Nouveau versant. Je n’y crois plus, je monte quand même. Je n’ai rien à perdre, je suis déjà perdue. Mes jambes grimpent qui n’ont plus l’énergie d’avoir faim. Chaque pas coûte très cher. Voici la ligne de faîte, une nouvelle déconvenue, sans aucun doute. Je cours sur les derniers mètres.
              Le mont Fuji est là, devant moi. Je tombe à genoux. Personne ne sait combien il est grand. J’ai trouvé l’endroit d’où on le voit en entier. Je hurle, je pleure, que tu es immense, toi qui m’annonces la vie ! Que tu es beau !
              Le salut me foudroie les tripes, je me déculotte et me vide. Mont Fuji, je te laisse là un témoignage impérissable qui te prouve que tu n’as pas affaire à une indifférente. Je ris de bonheur.


              Ni d'Eve Ni D'Adam - Amélie Nothomb

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