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Ghania Oukazzi; Au delà d'une simple condamnation : La question identitaire.

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  • #16
    En vérité, il est un peu arbitraire de découpler les deux pans de la question de la régionalisation. Car pour bien la penser, il me semble qu'il faut dans le même élan réhabiliter les espaces régionales infra-étatiques comme autant de point d'appuis d'un renouveau national; et, imaginer et inventer une dynamique d'intégration régionale (supra-étatique) qui élargisse nos possibilité et capacité d'insertion favorable dans la mondialisation.

    Mais on ne peut discuter de tout dans le même temps.
    Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

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    • #17
      @Mob_Dz

      Je marche pour l'idée du bilan, mais non sans émettre certaines réserves quant au principe qui transparait de ce que tu propose et, plus précisément, ce qui est mis en gras. Je m'explique.

      1/ Concernant la nature centralisatrice de l’État algérien après 1962, il faut bien préciser que ce ne fut pas un choix du moment, mais bel et bien le résultat des 130 années de domination française qui, tout au long, à travaillé méthodiquement à la destruction de l'ancienne structure socio-politique dans laquelle vivaient nos arrières grands-pères respectifs, et qui y réussit amplement des les années 1890.

      En bref, et avant même de juger de la nature "bonne" ou "mauvaise" de la chose, cet état de fait résulte d'une évolution et non d'un choix volontaire, et qu'il n'y avais pas d'autres option tangible et pratique que cela en 1962.

      2/ Concernant l'idée, je te cite, "de se réapproprier ce qui dans notre histoire politique a été couronné de succès". Là, bien que ne puis qu'approuver le principe en lui-même, je ne puis aussi qu'anticiper sur le bilan que tu évoque au départ en disant que, justement, l'un des facteurs qui ont favorisé la défaite de ce pays et l'un des éléments qui l'ont enfoncé dans le retard c'est cette même structure "régionaliste", "çoffiste" et "tribaliste" qui le caractérisait à l'époque.

      La Régence d'Alger n'avait pas réussi à se muer en État moderne, et entretenait par là ce système socio-politique qui donnait toute leur autonomie à toutes les régions, confédérations et autres tribus et confréries du pays, moyennant le minimum de relations avec une autorité centrale aussi lointaine qu’absente de la vie de tout les jours.

      En un mot, la défaite de 1830 puis les autres défaites qui vont se succéder (jusqu'aux années 1890-1900) sont à eux seuls la preuve que l'ancien système qui régissait notre société et les populations de notre pays est tout dans notre histoire politique ... sauf une marque de "réussite" !
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #18
        @ mob dz:
        Le centralisme du mouvement national et sa condamnation du regionalisme institutionnel (le regionalisme non officiel est un des leviers du systeme politique algerien) ne date pas du coup d'etat de l'EMG en 62 loin de la. D'abord, le mouvement national algerien avait pour modele la France jacobine et centralisatrice, les pionniers du mouvement national ont soi fait l'ecole francaise, soi ont milite dans des organisation politique francaise (PCF pour Messali). Il est interessant de noter que les anciennes colonies britanniques ont une approche plus regionaliste voir ethnique de l'identite comme l'Inde ou l'Afrique du Sud. Aussi, la France a joue sur une eventuelle division arabe/berbere ce qui a decourage les dirigeant du mouvement national, quelque soit leur origine regionale, a eviter de mettre en avant le particularisme berbere (voir l'attitude de Krim Belkacem pendant la crise berberiste).
        Personnellement, je suis contre le regionalisme. Pour moi, aucune region ne devrait avoir de privileges vis-a-vis des autres. Et le regionalisme doit etre combattu dans le milieu professionnel, de l'armee, de la politique. Seuls la competences devraient compter dans une embauche et seuls les affinites ideologiques en politique dans l'ideal. Par contre, nous n'avons pas forcement la meme histoire que la France et les langues berberes devraient etre mises en avant dans les regions berberophones.

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        • #19
          @Aanis

          C'est tout a fait juste, et ce qu'il y a de pire dans cela, c'est que la politique coloniale tendait, paradoxalement, à promouvoir certains aspects du régionalisme traditionnel de l'Algérie de l'époque (ceux qu'elle jugeait "utile"), alors qu'elle s'appliqua dès les années 1870 à faire disparaitre les aristocraties tribales (et même avant cela pour les bourgeoisies citadines) qui, normalement, étaient l'expression même de ce "régionalisme".
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #20
            Donc toute la problématique est de celle de la répartition des compétences et des pouvoirs. Comment promouvoir tout ce qui se rattache au patrimoine identitaire Amazigh sans reconduire les errements exclusivistes de la politique d'arabisation.

            Dès lors que nous reconnaissons que le régionalisme est au cœur de la pratique du pouvoir en Algérie, il devient impossible de se réfugier derrières une conception Jacobine qui a été incapable de l'extirper de notre pratique. Le constat est là. En 50 ans de pratiques autoritaires il a été impossible d'expurger la pratique politique de cette donne régionale. Or, il s'est trouvé un moment de notre histoire, où nous avons pu articuler cette donne avec un le combat national. Donc elle ne s'inscrit pas par fatalité de manière négative dans la pratique. Même plus, les résistances régionales à la coquette française sont à percevoir comme des éléments précurseurs du sentiment national qui allait naître au début du XXième siècle.

            Une régionalisation positive (comme la dénomme le ffs je crois) n'est-elle pas imaginable?
            Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

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            • #21
              @ Harachi

              Nous devrions apprendre à nous penser par rapport à nous même, et non pas par rapport à ce qu'a fait ou a projeté Fafa. Après tout nous sommes indépendant depuis un demi siècle.
              Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

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              • #22
                @Mob_Dz

                ... Donc toute la problématique est de celle de la répartition des compétences et des pouvoirs ...

                Personnellement, je dirais oui, mais uniquement dans un second temps : la problématique que tu soulèves là est au cœur de la question, mais elle ne l'est pas en premier lieu ,car elle relève plus du "technique" et du "pratique" que du politique. Or, ceux qui -comme moi ou AANIS par exemple- s'opposent à une telle orientation en Algérie le font surtout pour des raisons politiques.

                ... Dès lors que nous reconnaissons que le régionalisme est au cœur de la pratique du pouvoir en Algérie, il devient impossible de se réfugier derrières une conception Jacobine qui a été incapable de l'extirper de notre pratique ...

                Je ne partage pas du tout cette optique MOB. Reconnaitre un fait (que je juge éminemment "négatif") dans la pratique ne signifie pas que je devrais l'entériner dans les institutions ! Devrions nous inscrire les bakchiches et la tchipa dans un cadre légal au motif que l'on reconnais leur pratique au cœur du pouvoir et de l'administration ?

                ... Une régionalisation positive (comme la dénomme le ffs je crois) n'est-elle pas imaginable ? ...

                Dans l'absolu OUI. En Algérie, telle que la société se présente à moi actuellement, je dirais résolument que NON.

                ... Nous devrions apprendre à nous penser par rapport à nous même, et non pas par rapport à ce qu'a fait ou a projeté Fafa. Après tout nous sommes indépendant depuis un demi siècle ...

                Là, je reviens vers mon postulat de départ : le régionalisme et l'autonomisme sont selon moi les stades archaïques de l'histoire politique de l'Algérie, qui furent la cause même de sa prise de possession par Fafa. Y revenir équivaut donc pour moi à une régression négative et non à une évolution positive !
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #23
                  Dès lors que nous reconnaissons que le régionalisme est au cœur de la pratique du pouvoir en Algérie
                  Pas que du pouvoir, c'est aussi le cas dans la vie professionnelle ou dans l'armee, chacun essaye de promouvoir la carriere de personnes issues de sa region qui, en echange, l'aideront a gravie les echelons. C'est presque du feodalisme pur et simple.
                  il devient impossible de se réfugier derrières une conception Jacobine qui a été incapable de l'extirper de notre pratique.
                  Ah bon, je ne me rappelle pas que quiconque a essaye de changer cet etat de fait en Algerie, quelqu'aurait pu etre le discours officiel.
                  il devient impossible de se réfugier derrières une conception Jacobine qui a été incapable de l'extirper de notre pratique.
                  Je ne suis pas d'accord, on est a un moment ou il est necessaire de promouvoir une citoyenneté au dela des simples solidarites familiales ou regionales.

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                  • #24
                    bonjour Harrachi78, AAnis, mob_dz

                    en lisant votre discussion une question me vient à l'esprit : existent ils des risques de voir la nation littéralement éclatée suite à une disparition brutale de la rente pétrolière ?
                    La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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                    • #25
                      Envoyé par Harrachi78
                      Y revenir équivaut donc pour moi à une régression négative et non à une évolution positive !
                      et pourtant Mob n'est pas tellement différent dans son positionnement, je pense qu'il y a un même objectif final, entre autre celui-ci :

                      Envoyé par mob
                      qui élargisse nos possibilité et capacité d'insertion favorable dans la mondialisation
                      La différence entre vous réside dans le fait que mob à complétement intégré l'incapacité des nations (particulièrement arabes et berbères) à se défendre, tandis que toi, Harrachi, tu penses qu'il y encore lieu de se défendre et de résister. (contre quoi ? une éventuelle colonisation par le Maroc ou Israël ?)
                      Dernière modification par Gandhi, 10 octobre 2011, 12h12.
                      Rebbi yerrahmek ya djamel.
                      "Tu es, donc je suis"
                      Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                      • #26
                        L'ambition de l'Etat algérien a toujours été de combattre le régionalisme. Donc sa persistance est un constat d'échec.

                        Je suis absolument d'accord avec toi Aanis, pour la nécessité de l'émergence de la citoyenneté, pour la reconnaissance et la libération de l’individu. Mais justement, ce sont les visions autoritaires qui font le lit des replis identitaires étroits. Se sentant exclue par l'Etat, l'Algérien se réfugie dans des valeurs identitaires (Islam, Tamazight, ...). L’État lorsqu'il cesse d'être intégrateur, devient désintégrateur. Un citoyen brimé, exclue, nié, cherche naturellement à s'inscrire dans une autre alternative.

                        Lorsque Ghania Oukazzi, réagit avec violence à l'échange en Kabyle de Ahmed Ouyahia avec la journaliste de la chaine II, elle exprime un déni de citoyenneté à l'égard d'une partie de notre peuple (Le Kabyle devant être inférieur); mais je me refuse à ce que cela ouvre la voie à des conceptions qui en retour affirmeraient la supériorité du Tamazight par-ce-qu'elle serait "la langue légitime de ce pays" (voir ici Sd §).


                        Je ne détient pas de recette miracle. Je m'interroge simplement. En essayant de poser le problème de la façon qui me semble la plus correcte, donc d'une façon qui ouvre sur des pistes de solutionnement.
                        Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

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                        • #27
                          existent ils des risques de voir la nation littéralement éclatée suite à une disparition brutale de la rente pétrolière ?
                          Dans l'absolu, en cas de peril grave, tout le monde revient aux solidarites premieres, celle de le religion, de l'ethnie ou de famille. Mais je pense que malgre tout, il existe une solidarite entre algeriens.
                          Et l'enjeu tel est que cet ideal de solidarite algerienne se concretise dans la vie civique, politique et economique.

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                          • #28
                            Avant l'épuisement des ressources pétrolières, c'est le système politique en place qui fait peser un péril sur la Nation algérienne. D'abord en transformant ce Capital en simple compte courant.
                            Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

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                            • #29
                              @Gandhi

                              ... La différence entre vous réside dans le fait que mob à complétement intégré l'incapacité des nations (particulièrement arabes et berbères) à se défendre, tandis que toi, Harrachi, tu penses qu'il y encore lieu de se défendre et de résister ...

                              Pour moi cela coule de source GANDHI, car le jour où je me rendrais à la fatalité qu'il n'est pas possible ni utile de se "défendre", ce jour là ça sera aussi le jour où je renoncerais à l'idée même qu'il puisse exister un pays et une nation propres à moi !

                              ... (contre quoi ? une éventuelle colonisation par le Maroc ou Israël ?) ...

                              Stratégiquement parlant, le Maroc pourrait bien représenter une menace pour la sécurité de mon pays, dans une certaine mesure, mais il n'est pas pour autant une menace pour l'existence même de ma nation. L'enjeu est donc moins aigüe que cela tout de même.

                              Concernant Israël, il s'agit pour moi d'un ennemi naturel, mais à cause d'une adversité qui dépasse le niveau national proprement algérien. Là, l’enjeu est bien trop large pour être directement menaçant envers ma nation.

                              En fait, ma conception de la "menace" dans le contexte qui nous réuni ici n'est pas aussi précise et personnifiée que cela GANDHI. Ce sont plutôt les facteurs internes qui m'inquiètent, bien plus que toute autre éventuelle menace extérieure, car la seconde ne trouvera corps que lorsque la première ouvrira la brèche. J'essaye donc de prévenir en amont, pour ne pas avoir à colmater en aval.
                              Dernière modification par Harrachi78, 10 octobre 2011, 14h03.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                              • #30
                                @Supernova

                                existent ils des risques de voir la nation littéralement éclatée suite à une disparition brutale de la rente pétrolière ?
                                Le risque y est oui, mais ce qu'on ne pourrait prédire avec précision c'est quels seront les blocs qui vont faillir et quels seront ceux qui vont rester.

                                Sinon, il faut se souvenir que la nation algérienne moderne, qui commence à se constituer dans les années 1920 pour naitre toute faite dans les années 1950, n'est pas sortie de l'opulence. D'ailleurs, il faudra attendre les années 70 pour que les hydrocarbures deviennent réellement l'ossature de l'économie algérienne.

                                Il ne faut donc pas exagérer ce facteur à mon avis, mais l'idée est de travailler à ce qui est décrit par AANIS plus haut, et je ne penses pas qu'un morcellement du système politique et une "poussiérisation" des centres de décision puisse travailler dans ce sens. C'est une chimère.
                                Dernière modification par Harrachi78, 10 octobre 2011, 13h55.
                                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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