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Description de la vie des paysans d'Algérie en 1840

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  • #61
    @Harrachi

    Pour le dire simplement, recrutés individuellement ou auxiliaires dépendant de leurs tribus, les alliés du colon dans les premières années étaient essentiellement des zélés de l'ancien régime (Berbères ou pas). On est donc loin du schéma "souppa ou gamila" pour expliquer le phénomène vu qu'il y avait un facteur encore plus déterminant en amont, hada makane.

    Sinon évidemment, tous les makhzen n'étaient pas Kabyles (non, je ne suis pas l'antithèse du berbériste) ni l'inverse.

    Pour la petite histoire, j'avais aussi remarqué que même du point de vue purement pragmatique des avantages fiscaux et autres, on gagnait parfois mieux à être rebelle que larbin (cf. la situation des alliés des Ben Zaamoum après la fin de leur révolte comparée à celle de leur voisin makhzen) : echiyate ma yerbah la denya la akhra
    Chacun pour Dieu et Dieu pour tous

    Commentaire


    • #62
      Par contre, la première unité d'engagés (au sens individuel et volontaire) était celle des Zouaves (de Zouaouas = kabyles dans le jargon pré-colonial).
      Thèse très discutable... Le corps des zouaves vient du fait que les éléments (supplétifs) étaient recrutés chez la tribu des zouara, de la Mitidja, qui d'ailleurs étaient tribu makhzen du beylik d'Alger.

      Rien à voir avec les "zouaoua" kabyles ! Terme d'ailleurs qui reste à définir, est-ce les arabisant qui l'on donné aux kabyles car ils ne comprenaient pas leur langue (l'équivalent du terme "Berberes" qui vient du mot "barbare" homme dont le romain du Latium ne comprenait pas le langage)

      Commentaire


      • #63
        Quand Tocqueville légitimait les boucheries

        salam tlm ...dsl je n'ais pas lu tt les com .....et je me suis permis de poster un

        article du comment ils analyser nos ancetres pour les aneantirs


        AME SENSIBLE NE PAS LIRE






        La guerre d’Algérie a une longue histoire. Elle commence le 31 janvier 1830

        lorsque Charles X décide de s’emparer d’Alger. Officiellement, il s’agit de

        venger une offense faite au consul de France par le dey Hussein et de

        détruire la piraterie qui sévit dans la région. Officieusement, l’objectif est de

        restaurer le prestige de la royauté et de prendre pied en Afrique du Nord pour

        éviter de laisser le champ libre à l’Angleterre. La monarchie de Juillet hérite du

        fardeau.

        L’« aventure » coûte cher, elle mobilise des effectifs militaires importants et

        elle rapporte peu. Des voix nombreuses s’élèvent à l’Assemblée pour exiger

        le retrait des troupes françaises, d’autres pour leur maintien et une

        occupation limitée, d’autres enfin préconisent la domination, la guerre à

        outrance indispensable pour détruire la puissance d’Abd el-Kader et ruiner les

        tribus qui le soutiennent. A la fin de l’année 1840, les partisans de cette

        politique l’emportent.

        Le 29 décembre, le général Thomas Bugeaud, qui vient d’être nommé

        gouverneur de cette colonie, arrive en Algérie. La véritable conquête débute

        avec massacres, déportations massives des populations, rapt des femmes et

        des enfants utilisés comme otages, vol des récoltes et du bétail, destruction

        des vergers, etc. Louis-Philippe d’abord, Louis-Bonaparte ensuite

        récompenseront les officiers par de prestigieuses promotions. Les monceaux

        de cadavres kabyles et algériens (1) permettent aux généraux de l’armée

        d’Afrique de faire de brillantes carrières.

        « J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je

        n’approuve pas, trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les

        silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des

        enfants. Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles

        tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre

        », écrit Alexis de Tocqueville avant d’ajouter : « Je crois que le droit de la

        guerre nous autorise à ravager le pays et que nous devons le faire soit en

        détruisant les moissons à l’époque de la récolte, soit dans tous les temps en

        faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias et qui ont pour objet

        de s’emparer des hommes ou des troupeaux (2). »

        Ainsi s’exprime celui qui a écrit de la démocratie en Amérique lorsqu’il rédige,

        en octobre 1841, après avoir séjourné dans le pays, son Travail sur l’Algérie.

        La colonisation en général et celle de l’Algérie en particulier lui tiennent à

        coeur. Deux lettres, plusieurs discours sur les affaires extérieures de la

        France, deux voyages, deux rapports officiels présentés, en mars 1847, à la

        Chambre des députés, à quoi s’ajoutent de nombreuses observations et

        analyses disséminées dans sa volumineuse correspondance. Tocqueville

        théorise l’expansion française en Afrique du Nord.

        Fidèle à sa méthode, il rassemble une documentation importante, car il

        projette de rédiger un ouvrage sur l’Inde et la colonisation anglaise pour la

        comparer à celle menée par les Français dans la Régence d’Alger comme on

        disait alors. Enfin, il étudie le Coran et, au terme de ses lectures, conclut que

        la religion de Mahomet est « la principale cause de la décadence (...) du

        monde musulman ». Il faut donc tenir Tocqueville pour une figure importante

        de la colonisation moderne à laquelle il a consacré beaucoup de temps et

        d’énergie entre 1837 et 1847.

        Qu’en disent les spécialistes français ? Peu de choses. Soit ils feignent

        d’ignorer ce corpus fort riche, soit ils euphémisent les positions de leur idole

        afin de ne pas nuire à son image de libéral et de démocrate
        (3)
        . Il est vrai

        que la fréquentation assidue de De la démocratie en Amérique et de L’Ancien

        Régime et la Révolution est plus propice aux canonisations académiques que

        l’examen précis des textes qui portent sur l’Algérie. Ces textes, pourtant tous

        publiés, ne hantent pas les membres de l’honorable république des lettres qui

        explorent la pensée de Tocqueville, et s’émerveillent de la subtilité de ses

        analyses. On y apprend pourtant beaucoup sur certaines de ses conceptions

        et, plus largement, sur les premières années de la conquête, sur les origines

        et l’organisation de l’Etat colonial. On y découvre le Tocqueville apôtre de la «

        domination totale » en Algérie et du « ravage du pays (4) ».

        L’importance qu’accorde Tocqueville à la conquête de ce pays s’appuie sur

        des analyses de la conjoncture internationale et de la place de la France dans

        le monde, d’une part, et sur l’évolution des moeurs nationales, d’autre part.

        L’écrivain n’a que mépris pour la monarchie de Juillet qu’on découvre, sous sa

        plume, médiocre et pusillanime. Néfaste pour les affaires intérieures du pays,

        ce régime l’est plus encore pour les affaires extérieures en une période où la

        crise de l’Empire ottoman, en Afrique et au Proche-Orient notamment,

        bouleverse la situation dans les régions concernées et crée des occasions

        nouvelles pour les puissances européennes. Encore faut-il, pour s’en saisir,

        faire preuve d’audace et ne pas craindre l’Angleterre.



        ...... /.....
        Dernière modification par absent, 22 février 2013, 02h29.

        Commentaire


        • #64
          ...Suite

          Mettre un terme au déclin de la France, restaurer son prestige et sa

          puissance, telle est l’obsession de Tocqueville qui est convaincu que, en

          l’absence d’une vigoureuse politique de conquêtes, le pays sera bientôt

          relégué au second rang et la monarchie menacée dans son existence même.

          Dans ce contexte, se retirer d’Algérie serait irresponsable. Il faut y demeurer,

          et le gouvernement doit encourager les Français à s’y installer pour dominer

          le pays et contrôler aussi la Méditerranée centrale, grâce à la construction de

          deux grands ports militaires et commerciaux : l’un à Alger, l’autre à Mers El-

          Kébir.

          La réalisation de ces desseins est propre à restaurer l’orgueil national qui est

          attaqué par « l’amollissement graduel des moeurs » d’une classe moyenne

          dont le goût des « jouissances matérielles » se répand dans l’ensemble du

          corps social en lui donnant « l’exemple de la faiblesse et de l’égoïsme (5) ».

          La guerre et la colonisation se présentent donc comme des remèdes aux

          maux sociaux et politiques qui affectent la France. C’est pourquoi Tocqueville

          se prononce pour des mesures radicales qui doivent permettre de s’emparer

          sans coup férir de l’Algérie et de rompre avec dix ans d’atermoiements.

          « La guerre d’Afrique est une science »

          DOMINER pour coloniser et coloniser pour assurer la pérennité de la

          domination
          , telles sont les orientations qu’il n’a cessé de défendre. Quant aux

          moyens, il sont dictés par les fins... Abd el-Kader se déplace constamment

          dans le pays en s’appuyant sur de nombreuses tribus qui lui procurent des

          hommes, des armes et de la nourriture
          ; il faut traquer le premier sans

          relâche et, surtout, anéantir les structures économiques et sociales des

          secondes afin d’atteindre les fondements de la puissance de ce chef et de

          ruiner son prestige.

          Après s’être prononcé en faveur de l’interdiction du commerce pour les

          populations locales
          , Tocqueville ajoute : « Les grandes expéditions me

          paraissent de loin en loin nécessaires : 1° Pour continuer à montrer aux

          Arabes et à nos soldats qu’il n’y a pas dans le pays d’obstacles qui puissent

          nous arrêter ; 2° Pour détruire tout ce qui ressemble à une agrégation

          permanente de popu lation, ou en d’autres termes à une ville. Je crois de la

          plus haute importance de ne laisser subsister ou s’élever aucune ville dans les

          domaines d’Abd el-Kader (6). »

          L’auteur de De la démocratie en Amérique approuve sans réserve et défend,

          publiquement et à plusieurs reprises, les méthodes de Bugeaud. Elles

          consistent à mettre le pays à sac, à s’emparer de tout ce qui peut être utile

          pour l’entretien de l’armée en « faisant vivre ainsi la guerre par la guerre »,

          comme l’affirme le général Lamoricière, et à repousser toujours plus loin les

          autochtones de façon à s’assurer de la maîtrise complète des territoires

          conquis. Ces objectifs une fois atteints par l’emploi d’une terreur de masse

          autoriseront l’implantation et le développement de nombreuses colonies de

          peuplement, qui rendront impossible le retour des anciennes tribus.

          Tocqueville ne compte pas uniquement sur la puissance du sabre, il entend

          couvrir ces usurpations et les étendre par le recours à la force du droit. Il

          prévoit la mise en place de tribunaux d’exception qui, au moyen d’une

          procédure qu’il qualifie lui-même de « sommaire », procéderont à des

          expropriations massives au profit des Français et des Européens. Ainsi

          pourront-ils acquérir des terres à bas prix et faire vivre des villages que

          l’administration coloniale aura pourvus de fortifications, d’une école, d’une

          église et même d’une fontaine, précise le député de Valognes, soucieux du

          bien-être matériel et moral des colons. Regroupés en milices armées dirigées

          par un officier, ils assureront la défense et la sécurité de leurs personnes et

          de leurs biens cependant que le réseau formé par ces villages permettra de

          tenir efficacement les régions conquises. Quant aux populations locales,

          repoussées par les armes puis dépouillées de leurs terres par les juges, elles

          décroîtront sans cesse, affirme Tocqueville.

          Tel qu’il le conçoit, tel qu’il s’est structuré aussi, l’Etat colonial se présente

          d’emblée comme un double Etat d’exception par rapport au régime qui

          prévaut dans la métropole : il repose sur deux systèmes politico-juridiques

          de nature différente qui s’organisent, en dernière analyse, sur des

          fondements raciaux, culturels et cultuels. Celui qui est applicable aux colons

          leur permet de jouir seuls de la propriété et de la possibilité d’aller et venir

          mais d’aucune des libertés politiques, car toutes doivent être suspendues en

          Algérie, selon Tocqueville. « Il doit donc y avoir deux législations très

          distinctes en Afrique parce qu’il s’y trouve deux sociétés très séparées. Rien

          n’empêche absolument, quand il s’agit des Européens, de les traiter comme

          s’ils étaient seuls, les règles qu’on fait pour eux ne devant jamais s’appliquer

          qu’à eux (7). »

          C’est clair, précis et concis. Les hommes venus de cette Europe glorieuse et

          éclairée ont droit aux droits ; quant aux autres, aux « barbares », ils ne

          sauraient goûter aux plaisirs de l’égalité, de la liberté et de l’universalité de la

          Loi. Ni aujourd’hui ni demain puisque Tocqueville ne fixe aucun terme à cette

          situation. Aussi n’est-il pas surprenant que le second système, celui qui est

          applicable aux Kabyles et aux Arabes, ressortisse à un état de guerre

          permanent destiné à les maintenir sous le joug brutal des colons et d’une

          administration dotée de pouvoirs exorbitants
          .

          En 1847, après plusieurs années de conflits impitoyables, Tocqueville écrit

          avec emphase : « L’expérience ne nous a pas seulement montré où était le

          théâtre naturel de la guerre ; elle nous a appris à la faire. Elle nous a

          découvert le fort et le faible de nos adversaires. Elle nous a fait connaître les

          moyens de les vaincre et (...) d’en rester les maîtres. Aujourd’hui on peut

          dire que la guerre d’Afrique est une science dont tout le monde connaît les

          lois, et dont chacun peut faire l’application presque à coup sûr. Un des plus

          grands services que M. le maréchal Bugeaud ait rendus à son pays, c’est

          d’avoir étendu, perfectionné et rendu sensible à tous cette science nouvelle

          (8). » Les crimes de l’armée et de l’Etat français en Algérie, les

          discriminations érigées en principe et inscrites dans le droit : des exceptions ?

          Une longue histoire.

          Olivier Le Cour Grandmaison

          Auteur de Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’Etat colonial, Fayard, Paris,

          2005.
          Dernière modification par absent, 22 février 2013, 02h38.

          Commentaire


          • #65
            ne pas oublier nos martyres depuis 1830 .....comme on di en kabyle ..... ulac

            smah ulac

            Commentaire


            • #66
              Étant donné que l'histoire de l'afrique du nord est encore écrire, tout est sujet à discussion, d'autant plus que les états illégitime d'afrique du nord utilise l'histoire comme propagande et outil de contrôle.

              Concernant le texte poster par Harrachi78, il existe un chapitre d'un livre sur l’économie de la Kabylie très détaillé est qui répond aux questions soulever et amène peut être une autre interprétation des peuplement et des interaction entre les peuples.

              Le point qui intéresse l’initiateur de ce sujet est le rapport entre la Kabylie est les tribu des plaine dites "arabe".

              Sur ce point précis justement le texte en question précise qui sont ces tribus et où avaient lieu les échanges commercial avec les kabyles.





              Ceci pour la vague affirmation de "tribus arabe des plaines", il est a noté que les tribus de bousaada et ouled nail dont l’origine arabe est loin d'etre évidente peuple des terres aride donc absolument hors de propos en ce qui concerne la prétendu dépendance des kabyles par rapport à ces "tribus arabe".

              Ces tribus contrairement a ce qui a été affirmé venaient jusqu'en Kabylie faire du commerce.

              Concernant la langue utilisé, comme tous bon commerçant échanger avec son client dans sa langue ne veux absolument pas dire que le commerçant doit quelque chose à son client. Par exemple le site ebay et pratiquement dans toute les langue du monde, cela ne veut pas dire que ceux qui parle ces langues ont un droit de regard sur leur affaire ou qu'il doivent changer leur identité américaine. De plus cela remet en cause les affirmation de certains qui ampute l'arabisation a l'islam exclusivement.


              Région de Bousaada

              http://upload.wikimedia.org/wikipedi...neig%C3%A9.JPG

              Contrairement à ce qui a été encore affirmé la Kabylie dont la surpopulation est du au fait que c'est l'une des région les plus viable d'afrique du nord avec les rives du Nil (80 millions de personnes concentré dans cette espace), avait une large production agricole dans ses plaines avec une pluviométrie qui alimente ces cours d'eaux ce qui permet d’irrigué de large terre, notamment dans la vallée de la soummam, le versant sud du djurdjura et l'ouest de tizi ouzou. Comme constaté personnellement et dit dans le texte sur la Kabylie ancienne, l'abondance alimentent la croissance démographique, les kabyles ont apprivoisé leur montagne et diversifier leur récolte.



              Commentaire


              • #67
                M.jr

                Je suis curieux de connaitre l'origine de ces deux documents, l'auteur et surtout la date. Pourrais-tu m'éclairer ?

                Commentaire


                • #68
                  @Man

                  Pour le dire simplement, recrutés individuellement ou auxiliaires dépendant de leurs tribus, les alliés du colon dans les premières années étaient essentiellement des zélés de l'ancien régime (Berbères ou pas).
                  Franchement, si nous parlons de la période initiale (1830-1870) je ne suis pas très enclin à partager ton analyse de la chose.

                  Concrètement, à l'époque de la Régence, le seuls véritables "zélés" (au sens d'absolu et indéfectible) sur lesquels pouvait compter le régime étaient la caste de l'odjaq à Alger. Les autres, tous les autres habitants du pays, n'étaient attachés au service de l’État que par rapport aux privilèges qu'ils pouvaient en tirer pour eux-mêmes et vis-à-vis de leurs adversaires les plus proches : tel clan ou telle tribu considérés comme ennemis héréditaire. L'arrivée des français ne modifia en rien cet état de fait (dans un premier temps du moins), et le ralliement des uns ou des autres à l'envahisseur chrétien était plus dicté par les intérêts étroits des clans de commandement qu'à un quelconque zèle envers qui que ce soit.

                  Par exemple, dans la région que j'ai étudié, il y avais deux grands groupes de tribus makhzen (les 'Arîb et les Béni Slimane), demeurées alliées (ils formaient un çoff) et constamment fidèles à l’État d'Alger tant qu'il exista, soumettant pour son compte les tribus ra3ia des alentours et bénéficiant en retours de ses largesses et exemptions fiscales. Par la suite, lorsque Alger tomba aux mains des français, les deux groupes demeurèrent en retrait et refusèrent toute allégeance aux chrétiens, alors que leurs relations avec les voisins (leurs anciens "sujets") étaient au pire à cause des vielles inimités. Or, lorsque l'Emir Abdelkader investit la zone dans les années 1840, les 'Arîb se rallient à lui immédiatement et lui demeurèrent fidèles jusqu'à la fin, tandis que les Béni Slimane vont vite se mettre du côté français et combattront Abdelkader jusqu'à la fin, juste parce que leur chef avait été déçu que l'Emir donne le commandement de la province à une famille traditionnellement ennemie à la sienne.

                  On voit le clivage makhzen/non-makhzen ne jouait pas de rôle particulier dans la définition des allégeances ou des résistances après la venue des français. Je dirais même que tout le monde (opposants comme collaborateurs) continuait justement à baigner dans l'ancien régime et à perpétuer son système de fonctionnement, d'où l'aubaine offerte aux français pour les soumettre tous en fin de compte.
                  Dernière modification par Harrachi78, 24 février 2013, 11h41.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                  Commentaire


                  • #69
                    @Iberius

                    ... Le corps des zouaves vient du fait que les éléments étaient recrutés chez la tribu des zouara, de la Mitidja, qui d'ailleurs étaient tribu makhzen du beylik d'Alger. Rien à voir avec les "zouaoua" kabyles ! ...

                    Jamais entendu parler d'une "tribu Zouara" parmi les tribus de l'Algérois, et encore moins dans la Mitidja. Sinon, il me semble que les militaires français savent bien entretenir des archives et voici ce qu'affirment leurs propres historiens à ce sujet :

                    [...] Aussi l’armée d’Afrique, comme on désignait l’armée française d’Algérie, ne put-elle compter sur un recrutement massif de troupes régulières « indigènes ». Celles-ci représentaient, par exemple, environ 10 000 hommes sur 90 000 en 1864. Le corps des zouaves tirait bien son nom de la confédération kabyle des Zouaoua, de laquelle le maréchal Clauzel avait souhaité, comme le faisaient depuis longtemps les beys tunisiens, tirer des soldats. Mais il s’était transformé depuis longtemps en une troupe à recrutement exclusivement français.

                    In Revue historique des armées
                    J. Fréméaux, "Les premières troupes supplétives en Algérie".
                    ... Terme d'ailleurs qui reste à définir, est-ce les arabisant qui l'on donné aux kabyles car ils ne comprenaient pas leur langue ? ...

                    C'est un nom tribal qui s'est étendu à un moment ou à un autre à l'ensemble d'une région. D'ailleurs, encore aujourd'hui, les oranais et les gens de l'Ouest algérien disent zwâwi là ou les algérois disent qbâyli. C'est de zwâwi que vient le mot français "zouave", et non de "zouari" (sic).
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                    Commentaire


                    • #70
                      Je ne sais pas ce que valent les écrits de ce
                      J. Fréméaux
                      , par contre il existait bien une tribu portant le nom de zouara dans la Mitidja, c'est en vérité elle qui fut la première à donner des supplétifs à l'armée coloniale, le nom de zouaves vient de là, en algérie nombres de tribus portent ce type de nom, la Kabylie a été revêche à la colonisation française ! Ensuite le service des armées françaises a intérêt, toujours aujourd'hui, à jouer le berbere contre l'arabe et l'arabe contre le berbere...

                      Commentaire


                      • #71
                        On voit le clivage makhzen/non-makhzen ne jouait pas de rôle particulier dans la définition des allégeances ou des résistances après la venue des français.
                        Ce que tu dis à est fort logique et ta démonstration est très intéressante. En tout cas moi j'y vois une des raisons principales qui ont fait du Maroc un protectorat et de l'Algérie une colonie.

                        Commentaire


                        • #72
                          @Iberius

                          ... Je ne sais pas ce que valent les écrits de ce J. Fréméaux ...

                          L'écrit du sieur vaut celui d'un historien français moderne piochant dans les archives de l'armée française qu'il étudie. Il s'agit d'une information consignée (et pas que chez-lui puisque on la retrouve partout ailleurs), et non d'une analyse de sa part. Je ne vois donc pas de place à l'idéologie dans ce contexte. Il y a tout un article à ce sujet, consultable le cas échéant.

                          ... il existait bien une tribu portant le nom de zouara dans la Mitidja ... le nom de zouaves vient de là ...

                          Encore une fois, il n'existe à ma connaissance aucune tribu "Zouara" dans l'Algérois, et encore moins une assez fameuse pour avoir fourni du personnel militaire spécifique à la Régence d'Alger, à la Régence de Tunis puis à l'Armée française. Il faudra donc que tu nous indiques d'où tu as pu tirer cette information ("Zouaves" = Zouara) pour que l'on puisse y voir plus clair.
                          Dernière modification par Harrachi78, 24 février 2013, 12h24.
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • #73
                            Je ne pense pas que tous les zaouaves soient maghrebins, c'est devenu un corps de l'armée française à part entière, avec le costume que portaient la population locale (le serouel etc...) ! Ladite tribu était pourtant répertoriée, cherche bien dans tes documents de référence...

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                            • #74
                              @Iberius

                              Nous ne parlons pas du corps des Zouaves dans l'absolu, nous parlons des origines de sa dénomination.

                              Tu éludes.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                              • #75
                                Envoyé par Harrachi78 Voir le message
                                On voit le clivage makhzen/non-makhzen ne jouait pas de rôle particulier dans la définition des allégeances ou des résistances après la venue des français. Je dirais même que tout le monde (opposants comme collaborateurs) continuait justement à baigner dans l'ancien régime et à perpétuer son système de fonctionnement, d'où l'aubaine offerte aux français pour les soumettre tous en fin de compte.
                                Oui, j'ai dû tirer des conclusions un peu trop vite à partir de ce que j'ai lu des tribus qui m'intéressaient (ouest de la Kabylie).
                                Ce que tu dis ici est peut-être plus prudent et plus juste en terme de constat, à savoir que rares sont ceux qui se sont élevés au dessus des petits calculs mesquins et ont adapté leurs priorités à cette nouvelle donne qu'est la colonisation.
                                C'est déprimant... On comprend mieux pourquoi beaucoup ne tiennent pas trop à écrire l'Histoire
                                Chacun pour Dieu et Dieu pour tous

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