Le Prix du baril Brent est annoncé à Londres sous la barre de 40 dollars et on le sait l’Algérie reste dépendant de l’évolution des marchés internationaux La demande pétrolière pourrait être abandonnée avant la fin 2009 et la baisse des prix risque de durer. Le prix du baril de Brent est tombé, hier, à 39,50 dollars.2009 est, selon toute probabilité, l’année du grand creux, avant une reprise où se posera certainement un problème d’offre. Allant dans le sens des projections pessimistes, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a revu à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour les 5 ans à venir, en raison du ralentissement économique et de la crise du crédit.
Selon un rapport publié vendredi, l’AIE, qui représente les pays développés, s’attend à ce que la demande de pétrole progresse de 1,2% par an, entre 2008 et 2013, alors qu’elle envisageait une croissance de 1,6%, dans son rapport de juillet 2008. Il reste qu’avec des prix aussi bas, une bonne partie des investissements nécessaires au maintien de l’offre du pétrole ne seront pas effectués ou seront retardés.
A terme, la croissance de la demande en pétrole ne sera pas accompagnée d’une augmentation de l’offre et les prix reprendront le chemin de la hausse. L’actuelle baisse du baril est un effet direct de la récession.
Quand aura lieu la relance? C’est une question à laquelle les économistes peinent à répondre, l’économie mondiale n’étant encore qu’aux prémisses de la crise.
Si l’Algérie engrange pour 2008, quelque 80 milliards de dollars de recettes pétrolières, l’année 2009 risque d’être nettement moins bonne de ce point de vue. La contraction du prix du pétrole vers 30 dollars, voire moins, est, bien entendu, une fort mauvaise nouvelle, mais ce n’est pas la catastrophe absolue. Avec des réserves de change qui avoisineraient, à la fin 2008, les 150 milliards de dollars, l’Algérie a les moyens de couvrir ses importations pendant 3 ans au moins, même si le baril atteint son niveau plancher. On le voit, l’Algérie reste totalement dépendante de l’évolution des marchés internationaux et sa croissance en dépend fortement.
Des moyens d’adaptation restreints
Face à cette situation, les moyens d’adaptation sont restreints. Dans l’état actuel de l’économie, l’option de la relance par l’accroissement du pouvoir d’achat n’a pas de sens. La relance par la consommation n’est pertinente que pour les économies productives. Ce n’est pas le cas de l’Algérie. Un accroissement du pouvoir d’achat -qui n’est, d’ailleurs, pas à l’ordre du jour- ne stimulera pas l’économie nationale, mais les importations, donc les économies de pays tiers. De fait, une telle démarche n’est, tout simplement, pas une option: les augmentations générales étant immédiatement détruites par l’inflation. La baisse des recettes pétrolières ne devrait donc pas inciter le gouvernement à faire preuve de largesses en matière de salaires et de rémunération. Les salariés risquent de le ressentir sérieusement si les cours des produits alimentaires augmentent sur les marchés mondiaux.
Sur un plan global, la croissance économique qui s’est établie à 3,3% en 2008 au lieu des 5,8% prévus, du fait d’une baisse des exportations des hydrocarbures, risque d’être davantage ralentie. La croissance hors hydrocarbures a été largement dopée par le programme d’investissements publics (PIP) de plus de 150 milliards de dollars sur 5 ans. Mais la baisse des recettes pétrolières commande une gestion prudente des réserves et donc une révision des orientations budgétaires dans le cas où l’on s’installerait dans une longue période de pétrole à bas prix. Celui-ci dépend totalement de la reprise économique à l’échelle mondiale, difficile à prévoir. Les réserves de change prémunissent le pays d’un retour au FMI mais en bridant et réorientant les dépenses publiques.
Si les projets d’infrastructures déjà largement avancés ne seront pas remis en cause, d’autres pourraient rester à l’état de projet.
Une autoroute, des voitures étrangères et des chômeurs
Cette baisse attendue des recettes pétrolières devrait relancer le débat sur la pertinence des choix économiques opérés par le gouvernement. On sait que le secteur privé algérien n’a guère apprécié d’être exclu d’un programme d’investissement public qui fait la part belle aux entreprises étrangères. Mais plus fondamentalement et même si certaines dépenses d’infrastructures sont nécessaires et utiles, c’est le fait qu’on n’accorde pas la priorité à l’investissement productif qui pose problème. Selon un économiste, «à quoi bon avoir une belle autoroute pleine de voitures importées transportant des millions de chômeurs endettés...».
En clair, l’actuelle baisse du prix du baril est une alerte qui devrait inciter à construire une stratégie d’adaptation par la relance des investissements productifs et la mise en oeuvre d’une politique de création d’emplois dans les secteurs privé et public. Il sera toujours temps, quand les circonstances seront à nouveau propices, de relancer les programmes d’infrastructures, en particulier ceux qui n’ont pas, où peu, d’effet d’entraînement sur l’activité générale.
Tunisie-Affaire
Selon un rapport publié vendredi, l’AIE, qui représente les pays développés, s’attend à ce que la demande de pétrole progresse de 1,2% par an, entre 2008 et 2013, alors qu’elle envisageait une croissance de 1,6%, dans son rapport de juillet 2008. Il reste qu’avec des prix aussi bas, une bonne partie des investissements nécessaires au maintien de l’offre du pétrole ne seront pas effectués ou seront retardés.
A terme, la croissance de la demande en pétrole ne sera pas accompagnée d’une augmentation de l’offre et les prix reprendront le chemin de la hausse. L’actuelle baisse du baril est un effet direct de la récession.
Quand aura lieu la relance? C’est une question à laquelle les économistes peinent à répondre, l’économie mondiale n’étant encore qu’aux prémisses de la crise.
Si l’Algérie engrange pour 2008, quelque 80 milliards de dollars de recettes pétrolières, l’année 2009 risque d’être nettement moins bonne de ce point de vue. La contraction du prix du pétrole vers 30 dollars, voire moins, est, bien entendu, une fort mauvaise nouvelle, mais ce n’est pas la catastrophe absolue. Avec des réserves de change qui avoisineraient, à la fin 2008, les 150 milliards de dollars, l’Algérie a les moyens de couvrir ses importations pendant 3 ans au moins, même si le baril atteint son niveau plancher. On le voit, l’Algérie reste totalement dépendante de l’évolution des marchés internationaux et sa croissance en dépend fortement.
Des moyens d’adaptation restreints
Face à cette situation, les moyens d’adaptation sont restreints. Dans l’état actuel de l’économie, l’option de la relance par l’accroissement du pouvoir d’achat n’a pas de sens. La relance par la consommation n’est pertinente que pour les économies productives. Ce n’est pas le cas de l’Algérie. Un accroissement du pouvoir d’achat -qui n’est, d’ailleurs, pas à l’ordre du jour- ne stimulera pas l’économie nationale, mais les importations, donc les économies de pays tiers. De fait, une telle démarche n’est, tout simplement, pas une option: les augmentations générales étant immédiatement détruites par l’inflation. La baisse des recettes pétrolières ne devrait donc pas inciter le gouvernement à faire preuve de largesses en matière de salaires et de rémunération. Les salariés risquent de le ressentir sérieusement si les cours des produits alimentaires augmentent sur les marchés mondiaux.
Sur un plan global, la croissance économique qui s’est établie à 3,3% en 2008 au lieu des 5,8% prévus, du fait d’une baisse des exportations des hydrocarbures, risque d’être davantage ralentie. La croissance hors hydrocarbures a été largement dopée par le programme d’investissements publics (PIP) de plus de 150 milliards de dollars sur 5 ans. Mais la baisse des recettes pétrolières commande une gestion prudente des réserves et donc une révision des orientations budgétaires dans le cas où l’on s’installerait dans une longue période de pétrole à bas prix. Celui-ci dépend totalement de la reprise économique à l’échelle mondiale, difficile à prévoir. Les réserves de change prémunissent le pays d’un retour au FMI mais en bridant et réorientant les dépenses publiques.
Si les projets d’infrastructures déjà largement avancés ne seront pas remis en cause, d’autres pourraient rester à l’état de projet.
Une autoroute, des voitures étrangères et des chômeurs
Cette baisse attendue des recettes pétrolières devrait relancer le débat sur la pertinence des choix économiques opérés par le gouvernement. On sait que le secteur privé algérien n’a guère apprécié d’être exclu d’un programme d’investissement public qui fait la part belle aux entreprises étrangères. Mais plus fondamentalement et même si certaines dépenses d’infrastructures sont nécessaires et utiles, c’est le fait qu’on n’accorde pas la priorité à l’investissement productif qui pose problème. Selon un économiste, «à quoi bon avoir une belle autoroute pleine de voitures importées transportant des millions de chômeurs endettés...».
En clair, l’actuelle baisse du prix du baril est une alerte qui devrait inciter à construire une stratégie d’adaptation par la relance des investissements productifs et la mise en oeuvre d’une politique de création d’emplois dans les secteurs privé et public. Il sera toujours temps, quand les circonstances seront à nouveau propices, de relancer les programmes d’infrastructures, en particulier ceux qui n’ont pas, où peu, d’effet d’entraînement sur l’activité générale.
Tunisie-Affaire
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