OFFSHORING au Maroc : vers un FIASCO ?
06.02.2008
Acte I : Tout va bien
Acte II : Pas aussi Bien
Acte III : Plutôt mal
06.02.2008
Acte I : Tout va bien
Officiellement le Casaneashore est ouvert depuis fin 2007 :
"(...) Casanearshore a annoncé officiellement l’ouverture du Nearshore Park le 31 décembre 2007, date à laquelle les premiers locataires recevront les clés de leurs locaux. Aujourd’hui, les 34 000 m2 de bureaux disponibles ont été entièrement loués (...)"
Voici quelques éléments concrets pour permettre d’y voir un peu plus claire dans une communication quelque peu approximative :
"(...) Casanearshore a annoncé officiellement l’ouverture du Nearshore Park le 31 décembre 2007, date à laquelle les premiers locataires recevront les clés de leurs locaux. Aujourd’hui, les 34 000 m2 de bureaux disponibles ont été entièrement loués (...)"
Voici quelques éléments concrets pour permettre d’y voir un peu plus claire dans une communication quelque peu approximative :
Le Casanearshore accuse beaucoup de retards
Contrairement à ce qui est dit officiellement, le Casaneashore n’a pas été livré en décembre 2007. Le 1er bâtiment, d’une superficie approximative de 10 000/15 000 m2, devrait être livré au mieux dans 2 mois (je parierai volontiers pour juin 2008). Cela fait très peu sur une surface totale annoncée de 250 000 m2. Le second bâtiment (voir photo), devrait être probablement livré dans 6/8 mois. Les ouvriers travaillent certes le week-end, mais le projet semble manquer cruellement de ressources et accusera un retard conséquent. Mis à part ces 2 bâtiments, la livraison du reste, au rythme actuel prendra énormément de temps. On peut même se demander si le projet immobilier ira à terme.
Le Casaneashore n’est pas une zone offshore
Contrairement à ce que l’appellation pourrait faire croire, le Casaneashore n’est pas une zone offshore. Le Casaneashore ne procure aucun avantage fiscal particulier en dehors des dispositions normales concernant l’exportation de services, et certaines aides pour la formation. Pour les société qui voudraient bénéficier des avantages des zones offshore (absence de taxes d’import/export), il leur faudra se rendre à Tanger.
Un prix à peine compétitif
Le Casanearshore procure des locaux à un prix de 90 dh /m2 (8h). D’une part il faudra vérifier ce prix une fois le produit effectivement livré. D’autre part, il faut ajouter à chiffres différents coûts supplémentaires : coûts de gardiennage, coût de transport (le Casaneashore est éloigné du centre ville) ainsi que les coûts de restauration. Quand on fait le calcul, le Casaneashore est à peine compétitif par rapport à des locaux dans le centre de Casablanca (100/130 dh /m2). Enfin, si l’on veut séduire des collaborateurs, le choix du centre ville est un avantage.
Les signatures seront t’elle confirmées ?
Autre problème, les sociétés qui ont signé un bail au Casanearshore, ont du trouver d’autre locaux pour démarer leur activité (BNP, Tata, …). Il est possible qu’ils finissent par dénoncer leurs intentions de s’installer au Casaneashore, pour ne pas avoir à supporter les conséquences d’un nouveau déménagement (coût financier, coût social, …).
Un exemple concret : un des clients de notre agence, une société de service informatique qui a doit s’installer au Casanearshore, vient signer un bail précaire de 18 mois pour des locaux dans le centre ville. C’est le délai qu’il escompte pour s’installer au Casaneashore. Par sécurité, cette société a intégré à son bail la possibilité de le prolonger de 18 mois supplémentaires.
La communication ???
La communication autour du Casanearshore est un énorme gâchis. On peut comprendre un retard dans certains projets, mais j’ai du mal a comprendre que l’on puisse “bricoler” la réalité aussi ouvertement. D’un coté on écrit que les premiers clients ont reçu les clefs alors qu’il suffit de se rendre sur place pour se rendre compte que c’est faux.
En conclusion, le dossier de l’Offshoring au Maroc semble mal géré aussi bien en terme de communication que de choix dans les investissements. On peut se demander par exemple si les 2,8 milliards de dh investis notamment dans la construction de bureaux n’auraient pas été mieux utilisés sur le volet de la formation. En effet, pourquoi faire contruire par l’état des bureaux alors que les sociétés actuelles (call center par exemple) ont aujourd’hui surtout des problèmes de ressources humaines ?
Contrairement à ce qui est dit officiellement, le Casaneashore n’a pas été livré en décembre 2007. Le 1er bâtiment, d’une superficie approximative de 10 000/15 000 m2, devrait être livré au mieux dans 2 mois (je parierai volontiers pour juin 2008). Cela fait très peu sur une surface totale annoncée de 250 000 m2. Le second bâtiment (voir photo), devrait être probablement livré dans 6/8 mois. Les ouvriers travaillent certes le week-end, mais le projet semble manquer cruellement de ressources et accusera un retard conséquent. Mis à part ces 2 bâtiments, la livraison du reste, au rythme actuel prendra énormément de temps. On peut même se demander si le projet immobilier ira à terme.
Le Casaneashore n’est pas une zone offshore
Contrairement à ce que l’appellation pourrait faire croire, le Casaneashore n’est pas une zone offshore. Le Casaneashore ne procure aucun avantage fiscal particulier en dehors des dispositions normales concernant l’exportation de services, et certaines aides pour la formation. Pour les société qui voudraient bénéficier des avantages des zones offshore (absence de taxes d’import/export), il leur faudra se rendre à Tanger.
Un prix à peine compétitif
Le Casanearshore procure des locaux à un prix de 90 dh /m2 (8h). D’une part il faudra vérifier ce prix une fois le produit effectivement livré. D’autre part, il faut ajouter à chiffres différents coûts supplémentaires : coûts de gardiennage, coût de transport (le Casaneashore est éloigné du centre ville) ainsi que les coûts de restauration. Quand on fait le calcul, le Casaneashore est à peine compétitif par rapport à des locaux dans le centre de Casablanca (100/130 dh /m2). Enfin, si l’on veut séduire des collaborateurs, le choix du centre ville est un avantage.
Les signatures seront t’elle confirmées ?
Autre problème, les sociétés qui ont signé un bail au Casanearshore, ont du trouver d’autre locaux pour démarer leur activité (BNP, Tata, …). Il est possible qu’ils finissent par dénoncer leurs intentions de s’installer au Casaneashore, pour ne pas avoir à supporter les conséquences d’un nouveau déménagement (coût financier, coût social, …).
Un exemple concret : un des clients de notre agence, une société de service informatique qui a doit s’installer au Casanearshore, vient signer un bail précaire de 18 mois pour des locaux dans le centre ville. C’est le délai qu’il escompte pour s’installer au Casaneashore. Par sécurité, cette société a intégré à son bail la possibilité de le prolonger de 18 mois supplémentaires.
La communication ???
La communication autour du Casanearshore est un énorme gâchis. On peut comprendre un retard dans certains projets, mais j’ai du mal a comprendre que l’on puisse “bricoler” la réalité aussi ouvertement. D’un coté on écrit que les premiers clients ont reçu les clefs alors qu’il suffit de se rendre sur place pour se rendre compte que c’est faux.
En conclusion, le dossier de l’Offshoring au Maroc semble mal géré aussi bien en terme de communication que de choix dans les investissements. On peut se demander par exemple si les 2,8 milliards de dh investis notamment dans la construction de bureaux n’auraient pas été mieux utilisés sur le volet de la formation. En effet, pourquoi faire contruire par l’état des bureaux alors que les sociétés actuelles (call center par exemple) ont aujourd’hui surtout des problèmes de ressources humaines ?
- Où l’on apprend pêle-mêle que :
- Le Casanearshore accuse beaucoup de retards, que contrairement à ce que l’appellation pourrait faire croire, le Casaneashore n’est pas vraiment une zone offshore (il ne procure aucun avantage fiscal particulier), que quand on fait le calcul, le Casaneashore est à peine compétitif par rapport à des locaux dans le centre de Casablanca, et qu’il n’est pas encore certain que toutes les signatures seront confirmées (...)
- Si le Maroc ne protège pas les données personnelles, la CNIL française et ses consoeurs européennes opposeront leur veto aux délocalisations vers le Maroc, en commençant par y effectuer des contrôles (...)
- Les ressources humaines se font rares dans le secteur des TIC au Maroc. Ce n’est pas seulement parce que le système éducatif ne produit pas suffisamment d’ingénieurs et de techniciens mais la qualité des lauréats est encore manifestement en-deçà des attentes (...)
Autant d’exemples qui montrent bien les nombreuses incertitudes qui planent autour du développement de l’offshoring au Maroc !
A suivre...
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