En l’an 5 de l’hégire, tous les ennemis de l’islam se rassemblèrent et formèrent une immense armée dirigée contre Médine. Le Prophète défendit la cité en creusant un grand fossé très profond autour de Médine. Mais un jour Abdwoud, un guerrier réputé dans toute l’Arabie, franchit le fossé sur le dos de son cheval. Nul n’osait le défier, mais finalement Ali s’avança. « Rappelle-toi Ali, dit le Prophète , il s’agit de Abdwoud. »
« Je sais, ô messager d’Allah », répondit Ali.
En quelques minutes Ali jeta à terre son redoutable ennemi et lui coupa la tête.
La tribu juive des Banu Quraiza de Médine avait forcé le Prophète à prendre des mesures politiques contre elle. Ali joua un rôle déterminant. Il encercla la place forte juive et prit l’avantage sur ses ennemis et fit la prière dans la cour de la forteresse.
Les juifs avaient plusieurs places fortes à Khaybar. Elles constituaient une menace permanente pour les musulmans. Le saint Prophète leva une armée contre les juifs qui menèrent une lutte acharnée. Mais leurs places fortes tombèrent l’une après l’autre. Cependant Qourmous, le fleuron de leurs forteresses, était encore debout. Le commandant Marhab repoussait toutes les attaques. Un jour, le Prophète dit : "Demain je donnerai l’étendard à un homme aimé d’Allah et de Son prophète et qui aime Allah et son prophète. Allah lui accordera la victoire."
Tout le monde était curieux de savoir qui serait l’élu.
Le lendemain, ce fut Ali qui fut désigné. Il tua Marhab et son frère et prit la forteresse.
Ce fut Ali qui rédigea le traité de Hudaibiya. Le saint Prophète en dicta les termes et Ali écrivait. Les délégués qurayshites émirent des objections au sujet des termes "Prophète d’Allah" qui étaient écrits sous le nom du saint Prophète . Il voulaient qu’on écrive à la place "Muhammad bin Abdullah". Le saint Prophète consentit à cette modification. Mais Ali refusa d’effacer les mots "Prophète d’Allah". Le saint Prophète du le faire lui-même, de sa propre main.
Quand le Prophète entra dans la Mecque victorieux, c’est Ali qui tenait l’étendard.
Lors de la bataille de Hounain, la confusion qui avait eu lieu à Ohod se répéta pendant un moment, mais Ali se tint sans faillir aux cotés du Prophète .
L’élection d’Ali
Après la mort d’Othman, le califat resta vacant pendant trois jours. Médine se trouvait entre les mains des émeutiers. Ghafqi, le chef des émeutiers égyptiens, dirigeait la prière dans la mosquée du Prophète . La plupart des Compagnons avaient quitté Médine en ces jours sombres d’holocauste. Les rares qui étaient restés n’avaient aucun moyen d’agir. Ils demeuraient dans leurs maisons, ne pouvant s’opposer aux émeutiers.
Ceux-ci proposèrent Ali comme nouveau Calife et lui demandèrent d’accepter. Ali refusa tout d’abord. Cependant il fallait que quelqu’un ramène les choses à la normale. La capitale se trouvait dans une situation sans issue. Ali s’entretint avec les Compagnons demeurés à Médine. Ils lui dirent qu’il lui incombait de servir le peuple, alors Ali accepta de prendre en charge la gestion de l’Etat islamique. Il allait ainsi devenir le quatrième calife de l’islam.
Tout le monde se rendit à la mosquée du Prophète pour prêter allégeance. Malik Ushtar fut le premier à le faire, suivi d’autres gens.
Talha et Zubair, les deux grands Compagnons se trouvaient à Médine à ce moment-là. Ils faisaient partie des six électeurs nommés par Omar et Ali voulait s’assurer de leur soutien. Il les fit mander.
"Si l’un de vous veut être calife", dit-il à leur arrivée, "je suis prêt à lui prêter allégeance."
Tous deux refusèrent ce fardeau.
"Alors à vous de me prêter allégeance", dit Ali.
Zubair resta silencieux tandis que Talha montrait quelques réticences. A ce moment, Malik Ushtar dégaina son épée. "Prêtez allégeance ou je ferai voler vos têtes." dit-il.
Tous deux prêtèrent allégeance.
Puis on appela Saad bin Waqaas. Lui aussi faisait partie des six électeurs.
"N’aie pas de crainte à mon sujet", dit-il à Ali. "Quand d’autres seront venus te prêter allégeance, je ferai de même."
Vint le tour de Abdullah bin Omar. Sa réponse fut identique à celle de Saad.
"Il faut que quelqu’un se porte garant pour toi", dit Ali.
"Je n’ai pas de garants à présenter", fut la réponse.
Malik Ushtar se leva et s’écria : "Confie-le moi et je lui couperai la tête."
"Non", dit Ali. "Je serai son garant."
Certains Ansar parmi les plus notables ne prêtèrent pas non plus allégeance à Ali. Tous les Ommayades partirent pour la Syrie, emportant avec eux la tunique maculée de sang du défunt vizir ainsi que les doigts coupés de son épouse, Naila.
La première allocution publique
Devenu calife, Ali prononça son premier discours. Il était éloquent et plein de force. Ali dit :
"L’espace qui entoure la Kaaba est sacré. Allah a enjoint aux croyants de vivre ensemble comme des frères. Est musulman celui qui ne blesse autrui ni par son épée ni par ses propos. Craignez Allah dans vos relations avec autrui. Au jour du Jugement, vous aurez à répondre de vos actes, même ceux commis envers des animaux. Obéissez à Allah le Tout Puissant. Ne transgressez pas Ses commandements. Faites le bien et tenez-vous loin du mal."
Ali savait bien qu’une période difficile s’annonçait. Les forces du désordre avaient été libérées de tout joug et il faudrait beaucoup d’efforts et de patience, ainsi que de tact pour rétablir l’ordre. Ali espérait mener à bien cette tâche avec la coopération de son peuple.
Ali face à un dilemme
Sitôt le discours fini, un groupe de Compagnons alla à la rencontre d’Ali. Zubair et Talha en faisaient partie. "Tu es le nouveau calife", dirent les membres de cette délégation. "Ton premier devoir est de restaurer la Sharia dans sa plénitude et donc de châtier les meurtriers d’Othman. C’est sur cette base que nous t’avons prêté allégeance."
"Je ne laisserai pas le meurtre d’Othman impuni", dit Ali, "mais vous devez attendre. Nous ne sommes pas dans des conditions normales. Les émeutiers sont encore puissants à Médine. Nous sommes entre leurs mains et ma propre situation est délicate. Aussi je vous prie d’être patients et dès que la situation le permettra, je ferai mon devoir."
Cette réponse ne satisfit pas tout le monde. Certains pensèrent que Ali essayait d’éluder la question. D’autres pensaient qu’il était sincère dans ses propos. D’autres encore disaient qu’il fallait prendre les choses en main soi-même. Si Ali était incapable de punir les meurtriers d’Othman, ils s’en chargeraient.
Les émeutiers eurent connaissance de ce qui se préparait. Ils étaient certains que Ali les punirait si la situation redevenait normale. Leur seul espoir consistait à faire perdurer cet état de confusion. Pour ce faire, il suffisait de monter les groupes les uns contre les autres. Ils s’y mirent aussitôt, semant la mésentente partout. Leur but était de susciter la désunion parmi les chefs de l’opinion publique. Leur sécurité et leur avenir étaient à ce prix.
A peine entré en fonction, Ali commença à sentir le poids du fardeau qu’il devait assumer. Les émeutiers avaient soutenu sa cause et marché sur Médine pour l’élever au califat. Mais il n’approuvait pas leur méthode. Il savait qu’il devait les punir. Pour cela, il avait besoin du soutien des Compagnons et de tous les officiers, mais il n’était pas certain d’obtenir un soutien unanime. Il lui fallait donc attendre et voir comment cela évoluerait. Certains interprétèrent faussement cette politique d’attente. Ils voulaient des mesures rapides. Ils avaient vu Abu Bakr et Omar agir avec promptitude en leur temps. Ils ne comprenaient pas que la situation était désormais bien différente.
Tel était le dilemme auquel était confronté Ali. Son sens aigu de la justice lui conseillait de prendre des mesures rapides et fermes. Mais la fragilité de sa position le lui interdisait. Ali ne voyait pas de réponse satisfaisante à ce dilemme.
« Je sais, ô messager d’Allah », répondit Ali.
En quelques minutes Ali jeta à terre son redoutable ennemi et lui coupa la tête.
La tribu juive des Banu Quraiza de Médine avait forcé le Prophète à prendre des mesures politiques contre elle. Ali joua un rôle déterminant. Il encercla la place forte juive et prit l’avantage sur ses ennemis et fit la prière dans la cour de la forteresse.
Les juifs avaient plusieurs places fortes à Khaybar. Elles constituaient une menace permanente pour les musulmans. Le saint Prophète leva une armée contre les juifs qui menèrent une lutte acharnée. Mais leurs places fortes tombèrent l’une après l’autre. Cependant Qourmous, le fleuron de leurs forteresses, était encore debout. Le commandant Marhab repoussait toutes les attaques. Un jour, le Prophète dit : "Demain je donnerai l’étendard à un homme aimé d’Allah et de Son prophète et qui aime Allah et son prophète. Allah lui accordera la victoire."
Tout le monde était curieux de savoir qui serait l’élu.
Le lendemain, ce fut Ali qui fut désigné. Il tua Marhab et son frère et prit la forteresse.
Ce fut Ali qui rédigea le traité de Hudaibiya. Le saint Prophète en dicta les termes et Ali écrivait. Les délégués qurayshites émirent des objections au sujet des termes "Prophète d’Allah" qui étaient écrits sous le nom du saint Prophète . Il voulaient qu’on écrive à la place "Muhammad bin Abdullah". Le saint Prophète consentit à cette modification. Mais Ali refusa d’effacer les mots "Prophète d’Allah". Le saint Prophète du le faire lui-même, de sa propre main.
Quand le Prophète entra dans la Mecque victorieux, c’est Ali qui tenait l’étendard.
Lors de la bataille de Hounain, la confusion qui avait eu lieu à Ohod se répéta pendant un moment, mais Ali se tint sans faillir aux cotés du Prophète .
L’élection d’Ali
Après la mort d’Othman, le califat resta vacant pendant trois jours. Médine se trouvait entre les mains des émeutiers. Ghafqi, le chef des émeutiers égyptiens, dirigeait la prière dans la mosquée du Prophète . La plupart des Compagnons avaient quitté Médine en ces jours sombres d’holocauste. Les rares qui étaient restés n’avaient aucun moyen d’agir. Ils demeuraient dans leurs maisons, ne pouvant s’opposer aux émeutiers.
Ceux-ci proposèrent Ali comme nouveau Calife et lui demandèrent d’accepter. Ali refusa tout d’abord. Cependant il fallait que quelqu’un ramène les choses à la normale. La capitale se trouvait dans une situation sans issue. Ali s’entretint avec les Compagnons demeurés à Médine. Ils lui dirent qu’il lui incombait de servir le peuple, alors Ali accepta de prendre en charge la gestion de l’Etat islamique. Il allait ainsi devenir le quatrième calife de l’islam.
Tout le monde se rendit à la mosquée du Prophète pour prêter allégeance. Malik Ushtar fut le premier à le faire, suivi d’autres gens.
Talha et Zubair, les deux grands Compagnons se trouvaient à Médine à ce moment-là. Ils faisaient partie des six électeurs nommés par Omar et Ali voulait s’assurer de leur soutien. Il les fit mander.
"Si l’un de vous veut être calife", dit-il à leur arrivée, "je suis prêt à lui prêter allégeance."
Tous deux refusèrent ce fardeau.
"Alors à vous de me prêter allégeance", dit Ali.
Zubair resta silencieux tandis que Talha montrait quelques réticences. A ce moment, Malik Ushtar dégaina son épée. "Prêtez allégeance ou je ferai voler vos têtes." dit-il.
Tous deux prêtèrent allégeance.
Puis on appela Saad bin Waqaas. Lui aussi faisait partie des six électeurs.
"N’aie pas de crainte à mon sujet", dit-il à Ali. "Quand d’autres seront venus te prêter allégeance, je ferai de même."
Vint le tour de Abdullah bin Omar. Sa réponse fut identique à celle de Saad.
"Il faut que quelqu’un se porte garant pour toi", dit Ali.
"Je n’ai pas de garants à présenter", fut la réponse.
Malik Ushtar se leva et s’écria : "Confie-le moi et je lui couperai la tête."
"Non", dit Ali. "Je serai son garant."
Certains Ansar parmi les plus notables ne prêtèrent pas non plus allégeance à Ali. Tous les Ommayades partirent pour la Syrie, emportant avec eux la tunique maculée de sang du défunt vizir ainsi que les doigts coupés de son épouse, Naila.
La première allocution publique
Devenu calife, Ali prononça son premier discours. Il était éloquent et plein de force. Ali dit :
"L’espace qui entoure la Kaaba est sacré. Allah a enjoint aux croyants de vivre ensemble comme des frères. Est musulman celui qui ne blesse autrui ni par son épée ni par ses propos. Craignez Allah dans vos relations avec autrui. Au jour du Jugement, vous aurez à répondre de vos actes, même ceux commis envers des animaux. Obéissez à Allah le Tout Puissant. Ne transgressez pas Ses commandements. Faites le bien et tenez-vous loin du mal."
Ali savait bien qu’une période difficile s’annonçait. Les forces du désordre avaient été libérées de tout joug et il faudrait beaucoup d’efforts et de patience, ainsi que de tact pour rétablir l’ordre. Ali espérait mener à bien cette tâche avec la coopération de son peuple.
Ali face à un dilemme
Sitôt le discours fini, un groupe de Compagnons alla à la rencontre d’Ali. Zubair et Talha en faisaient partie. "Tu es le nouveau calife", dirent les membres de cette délégation. "Ton premier devoir est de restaurer la Sharia dans sa plénitude et donc de châtier les meurtriers d’Othman. C’est sur cette base que nous t’avons prêté allégeance."
"Je ne laisserai pas le meurtre d’Othman impuni", dit Ali, "mais vous devez attendre. Nous ne sommes pas dans des conditions normales. Les émeutiers sont encore puissants à Médine. Nous sommes entre leurs mains et ma propre situation est délicate. Aussi je vous prie d’être patients et dès que la situation le permettra, je ferai mon devoir."
Cette réponse ne satisfit pas tout le monde. Certains pensèrent que Ali essayait d’éluder la question. D’autres pensaient qu’il était sincère dans ses propos. D’autres encore disaient qu’il fallait prendre les choses en main soi-même. Si Ali était incapable de punir les meurtriers d’Othman, ils s’en chargeraient.
Les émeutiers eurent connaissance de ce qui se préparait. Ils étaient certains que Ali les punirait si la situation redevenait normale. Leur seul espoir consistait à faire perdurer cet état de confusion. Pour ce faire, il suffisait de monter les groupes les uns contre les autres. Ils s’y mirent aussitôt, semant la mésentente partout. Leur but était de susciter la désunion parmi les chefs de l’opinion publique. Leur sécurité et leur avenir étaient à ce prix.
A peine entré en fonction, Ali commença à sentir le poids du fardeau qu’il devait assumer. Les émeutiers avaient soutenu sa cause et marché sur Médine pour l’élever au califat. Mais il n’approuvait pas leur méthode. Il savait qu’il devait les punir. Pour cela, il avait besoin du soutien des Compagnons et de tous les officiers, mais il n’était pas certain d’obtenir un soutien unanime. Il lui fallait donc attendre et voir comment cela évoluerait. Certains interprétèrent faussement cette politique d’attente. Ils voulaient des mesures rapides. Ils avaient vu Abu Bakr et Omar agir avec promptitude en leur temps. Ils ne comprenaient pas que la situation était désormais bien différente.
Tel était le dilemme auquel était confronté Ali. Son sens aigu de la justice lui conseillait de prendre des mesures rapides et fermes. Mais la fragilité de sa position le lui interdisait. Ali ne voyait pas de réponse satisfaisante à ce dilemme.
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