Harrachi : Une "croyance" qui tolère d'autres croyances au sens qu'elle leur laisse le bénéfice du doute quant à la véracité n'est pas une croyance, mais une simple supposition.
Croyance n'est point certitude (sinon ce serait trop facile), c'est donc supposition (mais probabilité de 1 % n'est point probabilité de 99 %).
C'est une partie du problème en Islam actuel qui évacue la question du doute comme s'il existait pas.
En psychologie on sait très bien que les plus homophobes sont les homosexuels refoulés : Leur désir d'homosexualité refoulé est tellement pressant, que l'hypothèse même qu'on puisse être homosexuel risque de rompre leurs propres défenses contre cet interdit. Aussi quand ils se battent contre les homosexuels, ils se battent en fait contre leur propre homosexualité refoulée.
Idem, l'Islam vu de l'extérieur donne l'impression d'une grande rigidité qui étouffe la croyance (au sens ou la croyance n'existe que par rapport au doute en soi). De fait ce doute intérieur interdit devient tellement pressant (Freud : ce qui est interdit est magnifié), qu'il faut le sortir de soi en le projetant sur l'autre en le diabolisant. L'autre c'est évidemment l'Athée, mais aussi toute croyance exotique, jusqu'au chrétien, le juif etc. Mais aussi l'autre Islam, le chiite, le sunnite, le souffi etc. et y compris dans son propre camp.
Une grande partie de la violence Islamique, de son intolérance , réside en cela. Une projection externe de son propre doute qu'on veut éradiquer en soi, en l'éradiquant chez l'autre.
On m'a dit : on ne peut savoir ce qu'il y a dans le coeur de l'autre, et c'est vrai qu'il peut y avoir d'autres motivation et la psychologie est plus statistique qu'individuelle ici. Tout de même statistiquement 80% de ce genre de comportement relève de ce mécanisme (et je comprends que les intégristes émettent des doutes quand à la science psychologique !).
Bref, l'Islam a globalement un gros problème quand à la gestion du doute. Quand un chrétien croise un athée, ça ne lui pose aucun problème : L'athée doute et cède au doute, soit ; mais ça ne déstabilise pas le chrétien qui doute aussi, mais assume ce doute comme une épreuve divine : à la limite c'est Dieu qui envoie l'athée pour éprouver sa foi intérieure. Le chrétien sait parfaitement qu'éliminer (ou rabrouer) cette personnification externe de son doute, n'éliminera pas ce doute qui lui est interne en soi.
Visiblement le refoulement musulman sur la question ne lui permet pas de se rendre compte de cela.
Pire sans doute, il a tellement peur que cela se voit (son doute) qu'il en rajoute trois couches dans la théatralisation de son mépris du doute de l'autre en en étant que plus dur avec ce dernier.
A la limite ça marche en circuit fermé où chacun essaye de se montrer à lui même, et aux autres, d'autant plus intégriste qu'il se sent envahi par le doute (mais inconsciemment).
En interne parce que vu de l'extérieur, ça ne fait pas illusion, on connait très bien les raisons de tels raidissement intellectuels, et plus l'Islam essaye ainsi de se convaincre de l'impossibilté du doute, plus il démontre sa peur panique d'un doute intérieur qui le ronge.
Pour l'affaire des caricatures, l'Islam a surtout démontré sa grande envie refoulée de caricature, qu'il a d'autant plus fustigé, que cette envie était forte. Vous n'illusionnez que vous, entre vous.
Vous parlez de respect par les autres de l'Islam d'autant plus que le doute vous ronge, et plus vous en rajoutez sur la question, et plus on vous plaint pour vos incertitudes... Mais il est hors de question qu'on joue les boucs émissaires de VOS doutes.
Le refoulement magnifie le refoulé : on s'en fait une montagne. Aussi bien quand on accepte le doute, il se révèle tout à fait surmontable : Essayez donc , ça soulagera l'Islam d'un grand poids.
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