Aimez-vous l’Algérie ? La question pourrait sembler “bateau” comme on dit, et la réponse évidente. Curieusement, c’est une évidence à double sens, empruntant deux directions totalement opposées. Pour les uns, la réponse est “tellement oui”. Pour les autres “tellement non”. Les uns vivent leur algérianité comme une grâce, les autres comme une punition. Petit “voyage” à l’intérieur de notre Conscience nationale.
Lamia, la battante : “L’Algérie, c’est mes pères et mes repères !”
Lamia a 28 ans. Juriste de formation, elle est responsable de la logistique dans une société étrangère sise à Hydra. Belle, rebelle, un dynamisme à toute épreuve en bandoulière, elle est la première étape de notre “voyage” sur les traces du patriotisme algérien. “Est-ce que j’aime l’Algérie ? N’mout aliha ! Je ne peux pas me détacher de l’Algérie !” exulte Lamia. “Ici, j’ai mes repères, mes parents, mon entourage. C’est ici que j’ai grandi. Que j’ai galéré. J’ai pris le bus, j’ai transpiré, j’ai fait mes études durant les années difficiles. Mes parents ont consenti des sacrifices pour m’élever. Pour que j’étudie. Je ne peux pas effacer d’un trait toute cette galère. Je suis fière d’avoir tenu tête à tout ça, cette décennie rouge comme on dit. On nous dit tout le temps que ça ne marche pas, on se plaint tout le temps. Ce n’est pas vrai, il y a tout en Algérie, l’agriculture, le tourisme, nous avons une côte en or…” Pleine de caractère, Lamia concède cependant que l’Algérie est un “sport de combat” pour les femmes, pour paraphraser Bourdieu. “Ici, les femmes marchent à l’énergie solaire”, ironise-t-elle. “Une fois le soleil couché, la femme doit rentrer dare-dare à la maison. Je voulais faire les arts martiaux rien que pour casser la gueule à pas mal de mecs.”
Nounou, le hittiste résigné “L’Algérie, boubi l’a mangée !”
Noureddine alias Nounou, 27 ans, un café serré à la main, ronge son frein du matin au soir en hittiste résigné. Ex-employé de l’ex- DNC, il est au chômage depuis quatre ans. C’est l’une des nombreuses victimes de la “khaoussassa” comme il dit, la privatisation. “L’Algérie klaha boubi. Boubi l’a mangée. Voilà. À 27 ans, je suis là à traîner, ni avenir ni chkoupi. Je fais partie des victimes de la dépermanisation d’Ouyahia oua mouchtaqatouhou (Ouyahia et dérivés). J’étais travailleur dans une société nationale ; après sept ans de service, au revoir et tarbah ! Partout où tu vas demander du travail, dès qu’ils voient sur ton CV Bab El-Oued, ababababab. Tu as beau avoir un diplôme, tout ce que tu veux, mafihache. Ici, les seuls qui peuvent trouver du travail, c’est ou ta mère, ou ta sœur. Si je trouve le moyen de partir, Bouteflika ila llika ! Sellek habssek ! L’Islam, tu le mets de côté, tout le reste à jeter ! Les minables ne nous ont rien laissé. Ce qu’il faut pour que ce pays s’arrange, c’est une guerre civile. Ne laisser qu’un million de survivants ! illa men rahima rabouk ! Il faut une guerre civile !”
Lamia, la battante : “L’Algérie, c’est mes pères et mes repères !”
Lamia a 28 ans. Juriste de formation, elle est responsable de la logistique dans une société étrangère sise à Hydra. Belle, rebelle, un dynamisme à toute épreuve en bandoulière, elle est la première étape de notre “voyage” sur les traces du patriotisme algérien. “Est-ce que j’aime l’Algérie ? N’mout aliha ! Je ne peux pas me détacher de l’Algérie !” exulte Lamia. “Ici, j’ai mes repères, mes parents, mon entourage. C’est ici que j’ai grandi. Que j’ai galéré. J’ai pris le bus, j’ai transpiré, j’ai fait mes études durant les années difficiles. Mes parents ont consenti des sacrifices pour m’élever. Pour que j’étudie. Je ne peux pas effacer d’un trait toute cette galère. Je suis fière d’avoir tenu tête à tout ça, cette décennie rouge comme on dit. On nous dit tout le temps que ça ne marche pas, on se plaint tout le temps. Ce n’est pas vrai, il y a tout en Algérie, l’agriculture, le tourisme, nous avons une côte en or…” Pleine de caractère, Lamia concède cependant que l’Algérie est un “sport de combat” pour les femmes, pour paraphraser Bourdieu. “Ici, les femmes marchent à l’énergie solaire”, ironise-t-elle. “Une fois le soleil couché, la femme doit rentrer dare-dare à la maison. Je voulais faire les arts martiaux rien que pour casser la gueule à pas mal de mecs.”
Nounou, le hittiste résigné “L’Algérie, boubi l’a mangée !”
Noureddine alias Nounou, 27 ans, un café serré à la main, ronge son frein du matin au soir en hittiste résigné. Ex-employé de l’ex- DNC, il est au chômage depuis quatre ans. C’est l’une des nombreuses victimes de la “khaoussassa” comme il dit, la privatisation. “L’Algérie klaha boubi. Boubi l’a mangée. Voilà. À 27 ans, je suis là à traîner, ni avenir ni chkoupi. Je fais partie des victimes de la dépermanisation d’Ouyahia oua mouchtaqatouhou (Ouyahia et dérivés). J’étais travailleur dans une société nationale ; après sept ans de service, au revoir et tarbah ! Partout où tu vas demander du travail, dès qu’ils voient sur ton CV Bab El-Oued, ababababab. Tu as beau avoir un diplôme, tout ce que tu veux, mafihache. Ici, les seuls qui peuvent trouver du travail, c’est ou ta mère, ou ta sœur. Si je trouve le moyen de partir, Bouteflika ila llika ! Sellek habssek ! L’Islam, tu le mets de côté, tout le reste à jeter ! Les minables ne nous ont rien laissé. Ce qu’il faut pour que ce pays s’arrange, c’est une guerre civile. Ne laisser qu’un million de survivants ! illa men rahima rabouk ! Il faut une guerre civile !”
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