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Athènes 2004 : Le difficile pari de la sélection algérienne

vendredi 13 août 2004, par Hassiba

60 athlètes algériens au rendez-vous d’Athènes. C’est-à-dire les 59 retenus au départ plus le jeune Nabil Madi qui a décroché un billet pour la Grèce, samedi dernier, en réalisant les minima olympiques lors du match méditerranéen et qui, à l’occasion, sera aligné aux côtés de Djabir Saïd Guerni dans les épreuves du 800 mètres.

60 athlètes, soit la plus forte participation à l’exception des Jeux de Moscou en 1980, et 10 disciplines (athlétisme, judo, boxe, escrime, natation, haltérophilie, aviron, tennis de table, haltérophilie, tennis et lutte) qui verront les Algériens, chacun selon ses moyens et ambitions, tenter de relever le défi et repartir de la compétition avec le maximum de satisfactions.A commencer par la plus forte des satisfactions, celle qui se partage avec tout un pays et qui naît d’une médaille et de la couleur qui la distingue.

D’où la question qui se pose toujours, celle de savoir quelles sont réellement les chances de médailles de la sélection algérienne à ces jeux Olympiques 2004.En fait, et même si du côté officiel on semble se plaire à contourner l’interrogation en contournant carrément la vérité, il y certains indices suffisamment clairs pour prendre la forme et le fond d’une réponse. Comme de coutume, l’athlétisme réunira le plus grand nombre de participants dans la sélection algérienne et, plus que cela, cette discipline recèle les meilleures chances de médailles, avec, en premier lieu, Djabir Saïd Guerni, champion du monde en titre du 800 mètres et détenteur et médaillé de bronze lors des Jeux de Sidney. D’où son titre incontestable de « porte-drapeau de l’équipe olympique algérienne à Athènes ».

Une distinction symbolique justifiée par le fait que « Saïd Guerni est actuellement le chef de file du sport algérien. Il est mieux indiqué pour porter l’emblème national aux Jeux d’Athènes », dira Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien. Distinction appréciée à sa juste valeur par le champion du monde. Et sa juste symbolique également puisque ce dernier reconnaîtra l’« honneur » dont il jouit par cette désignation, non sans dévoiler ses ambitions sur la piste lorsqu’il lancera : « [...] J’attends maintenant avec impatience de pouvoir représenter mon pays. » Et lorsqu’on s’appelle Saïd Guerni et qu’on attend impatiemment de représenter son pays, cela signifie tout simplement qu’on attend avec impatience de monter sur la plus haute marche du podium et d’offrir à l’Algérie cette médaille d’or que les responsable de la discipline dans le pays considèrent à la portée de Guerni. Sauf que, ces dernières semaines, notamment ces derniers jours, les performances du coureur algérien aux meetings internationaux sont loin de le hisser au niveau d’un champion du monde ou encore d’un médaillé potentiel à Athènes.En petite forme, pour cause de blessure, dit-on, Guerni est en train de réaliser une saison au-dessous de la moyenne, sinon mauvaise pour un champion du monde en titre. Pour preuve, la 6ème place qu’il a occupée lors de la réunion de Zurich, disputée vendredi dernier, alors que l’autre Algérien engagé dans la réunion, Sid Ali Sief, a tout simplement abandonné dans l’épreuve du 5 000 mètres.Difficile donc de conserver les pronostics tels qu’ils étaient au départ et qui donnaient Guerni favori pour une médaille d’or à Athènes. A moins d’une surprise que serait en train de nous préparer le champion du monde.En plus de Guerni, les responsables de la Fédération algérienne d’athlétisme misent sur le saut en hauteur, épreuve dans laquelle Abderrahmane Hammad compte rééditer sa performance de Sidney où il avait empoché une médaille de bronze.

Outre l’athlétisme qui, faut-il le rappeler, représente dignement l’Algérie depuis 1992 avec des médailles d’or remportées par Boulmerka, Morceli puis Nouria, la boxe offre une nouvelle fois des chances de médailles pour la sélection algérienne. Une discipline qui avait été la première à porter l’Algérie au podium, grâce aux deux médailles de bronze remportées par Mohamed Zaoui et Mustapha Moussa à Los Angeles, avant que Hocine Soltani ne s’adjuge la même médaille en 1992 à Barcelone, puis l’or à Atlanta en 1996, en plus de celle en bronze remportée par Mohamed Bahari et, enfin, une autre en bronze à l’actif de Mohamed Allalou, empochée à Sidney.

C’est pourquoi le noble art pourrait une nouvelle fois valoir des satisfactions à l’Algérie, d’autant qu’il sera représenté dans la capitale grecque par des boxeurs assez aguerris et capables de rivaliser avec les meilleurs dans certaines catégories, à l’image de M’barek Soltani (mouche), Malik Bouziane (coq), El Hadj Belkheir (plume) ou encore Benamrane Meskine (super-welter).Outre l’athlétisme et la boxe, considérés à juste titre comme les deux disciplines les plus prometteuses en ce qui concerne la participation algérienne à Athènes, le judo ou encore la natation, avec Salim Ilès, peuvent également prétendre atteindre le podium, même si une pareille consécration paraît très difficile.En somme, rééditer la performance de Sidney et remporter 5 médailles, dont une en or, semble être un objectif difficile à atteindre par la sélection algérienne. A moins que...

Par Rachid Saadoune, La Tribune