BAR échappe au pire

L’écurie BAR-Honda

s’en sort bien. Accusée d’avoir lesté les voitures de Jenson Button et Takuma Sato, la firme au moteur japonais a écopé de deux courses de suspension et du déclassement des deux pilotes pour le Grand Prix de Saint Marin. Et voilà dix points qui s’envolent. Sans oublier six mois de suspension avec sursis et une amende « qui sera calculée selon le Code sportif international ». Apparemment, le prix d’une telle infraction. Mais une peine en totale incohérence avec l’exclusion pour l’année 2005 et le million d’amende requis par la FIA. Celle-ci avait en effet fait appel de la décision des commissaires du GP de Saint-Marin, qui avaient validé le classement de Button après avoir pourtant découvert lors des inspections à l’issue de la course que sa BAR-Honda, une fois vidangée, n’était pas au poids réglementaire.

Le règlement stipule en effet qu’une monoplace ne peut être en dessous des 600 kg à vide, donc sans essence. Dans son verdict rendu jeudi, le Tribunal d’appel international note que « les données de l’équipe sur la consommation ne permettent pas de garantir que la monoplace était à tout moment au-dessus du poids minimum. La voiture de Jenson Button avait donc « utilisé de l’essence comme lest, ce qui n’est pas conforme à l’article 4-2 du règlement technique », mais peut-être pas durant toute la course. D’après cet article, « du lest peut être utilisé à condition d’être fixé de telle façon que des outils soient nécessaires pour le retirer ».

La FIA se trouve devant un cas d’infraction, timidement sanctionné. « Les faits dans cette affaire sont très simples. On a demandé à l’équipe de vider son réservoir d’essence mais ils ont laissé 15 litres dans la voiture tout en nous affirmant que le réservoir était vide. Etant donné les circonstances, j’estime que la sanction est clémente », souligne Max Mosley auprès de F1 Live. En effet, la sanction est plus que clémente pour une écurie qui semble avoir délibérément contourné le règlement. Ce n’est pas l’avis du Tribunal d’appel. Il a jugé qu’il n’y avait pas assez de preuve permettant d’affirmer avec exactitude un cas de tricherie.

Bien que la FIA soupçonnait BAR-Honda d’utiliser des réservoirs secrets, la firme anglaise évite un scandale mettant en cause en grand constructeur. L’écurie a même décidé de faire appel. « Nos avocats sont en train d’étudier devant quelle juridiction nous pouvons nous pourvoyer, notre objectif est de courir ce week-end », déclarait à l’AFP, le directeur général de BAR-Honda, Nick Fry. Un comble...

Par Pierrick TAISNE, sporever.fr