Barthez : suspension alourdie

La Commission supérieure d’appel de la Fédération française de football a suspendu le portier de l’OM jusqu’au 31 décembre 2005, a fait savoir la FFF sur son site web. "Je continuerai, quoi qu’il arrive", a-t-il déclaré devant les micros de Radio France. "Je veux être présent à la Coupe du monde 2006. Je me battrai. Et là où je suis le plus fort, c’est sur le terrain. Donc je me battrai sur le terrain dès que je reviendrai", a-t-il ajouté. Même s’il pourra rejouer dès le 16 octobre s’il accomplit dix "activités d’intérêt général au bénéfice du football amateur", Barthez est certain de laisser sa place libre en équipe de France pour la fin de la campagne éliminatoire pour le Mondial 2006. Soit quatre rencontres, dont deux cruciales.

Car les Bleus termineront leur parcours éliminatoire contre Chypre au Stade de France le 12 octobre. Mais c’est surtout en Irlande le 7 septembre et contre la Suisse le 8 octobre que le champion du monde et d’Europe risque de manquer le plus à ses équipiers. En première instance, Barthez, 75 sélections depuis ses débuts contre l’Australie en 1994, avait été condamné à six mois de suspension dont trois avec sursis pour avoir craché en direction de l’arbitre de la rencontre amicale Wydad Casablanca-OM en février dernier.

La défense du club et du joueur avait plaidé l’incompétence de la fédération à juger une affaire qui s’était déroulée au Maroc et surtout le contexte prétendument déplorable de la partie.

DECISION PEDAGOGIQUE

Avant même la décision de la Commission supérieure d’appel, Barthez avait indiqué qu’il n’excluait pas, en cas de suspension plus lourde, de porter l’affaire devant le Comité national et olympique du sport français (CNOSF). "Nous n’acceptons pas cette décision. A court terme la situation ne change pas sur le plan sportif", a déclaré l’entraîneur de l’OM, Philippe Troussier.

"Sur le moyen terme, le club saisira tous les recours possibles. (...) Je crois qu’il faudrait lui redonner notre confiance par une extension de contrat. C’est un joueur qui physiquement peut encore évoluer plusieurs années", a-t-il ajouté. "Il s’agit d’une décision intelligente et pédagogique," a commenté pour sa part le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, à l’orgine de l’appel contre la décision de première instance.

"J’espère que cela fera jurisprudence car cela incarne parfaitement la nouvelle philosophie que nous voulons mettre en place au Conseil fédéral. L’idée est que tout homme peut faire une erreur mais qu’il peut également se racheter en se mettant au service du football de base. Fabien Barthez se voit donner l’occasion de retrouver une image qu’il a perdue."

Escalettes a précisé que les travaux d’intérêt général qui seront proposés au gardien de but vont de la simple action caritative à l’animation de stages pour gardiens amateurs, en passant par des actions de sensibilisation à l’arbitrage auprès des jeunes joueurs.

Par Christophe Michel, reuters.fr