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Clôture du salon du livre de Paris : De Kateb Yacine à Gao Xingjian

mercredi 24 mars 2004, par Hassiba

Le prix Nobel de littérature Gao Xingjian, Français d’origine chinoise, a été ouvertement tenu à l’écart des manifestations pour ne pas froisser les officiels venus de Pékin.

Le 24e édition du Salon du livre de Paris, qui s’est ouvert vendredi 19 mars, s’est finalement distinguée cette année non pas par la diversité de ces manifestations mais par le recul des français en matière de droits de l’homme, et ce, en écartant du salon le prix Nobel de littérature le chinois Gao Xingjian, indésirable dans son pays et qui n’a pas été convié aux manifestations officielles porte de Versailles.

L’écrivain chinois, auteur de plusieurs romans, a révélé par la toute petite maison d’édition L’Aube, qui l’éditait depuis dix ans avant qu’il ne passe aux éditions Le Seuil, en 1994, pour la publication de le Témoignage de la littérature et le quêteur de la mort. Gao Xingjian vivait en France avec le statut d’un réfugié politique avant de se naturaliser français en 1998.

Le Salon du livre de Paris, devenu incontournable pour les gens des lettres, s’est ouvert cette année à la littérature chinoise en étant le hôte d’une quarantaine d’écrivains venus de Chine, Hong Kong et Taïwan. Le pavillon chinois a accueilli plus de 20 000 volumes en français et en version originale.

En outre, quelque 250 éditeurs venus d’une vingtaine de pays, comme l’Allemagne, la Belgique, le Brésil, le Canada, le Maroc, la Russie, la Tunisie, la Pologne, la Roumanie et le Portugal, ont participé à ce salon.
Du côté algérien, un certain malaise a toutefois perturbé la participation algérienne avec la publication d’un communiqué, émanant du syndicat professionnel du livre SPL. Mme Abed, la présidente du SPL annonçait la non-participation de ce syndicat au Salon du livre de Paris, suscitant nombreuses réactions et interrogations après la réaction du syndicat des éditeurs algériens, qui explique : “Le seul problème qui se pose avec le SPL est lié à sa représentativité. Depuis 1995, c’est le syndicat du livre, restructuré en Snel, qui a assuré la présence des éditeurs algériens dans les grands salons internationaux. Vient ensuite la réaction des libraires qui par le biais de leur association (Aslia) ont exprimé leur indignation suite à la position de Mme Abed, la présidente du SPL, à l’égard de leur association et des professionnels du livre en général.”

Nous sommes scandalisés par le courrier adressé par la présidente du SPL au responsable du centre culturel français d’Alger, lui proposant de confier la gestion des ventes à un libraire français.
“Nous ne comprenons pas cette attitude, car par son attitude la présidente du SPL a décidé de nous exclure”, insistera M. Sid Ali Sakhri. Fort heureusement, passé ce détail, les professionnels du livre en Algérie étaient présents en force avec une quarantaine d’éditeurs, occupant un stand d’une superficie de 80 m2 et avec l’exposition de 900 titres dans différentes branches. Ce stand a été confié à l’Association des libraires algériens (Alia).
Mais si nous parlons de programmation, du côté algérien et en dehors de l’exposition-vente des livres, les ventes-dédicaces, rencontres littéraires et autres manifestations n’étaient pas à l’image d’un pays où nous osons parler justement ces derniers temps d’une reprise sensible en matière de livre et d’édition. Les ventes-dédicaces programmées le sont uniquement avec des auteurs vivant dans l’Hexagone, alors que la majorité des livres exposés sont le fait d’auteurs algériens vivant en Algérie.

Ce n’est point une question d’organisation, se défendent les organisateurs, mais un manque de moyens, car un éditeur algérien ne peut pas prendre en charge ses auteurs pour des ventes ou des rencontres, préférant ainsi pour plus de commodité programmer des auteurs vivant en France.

À noter, toutefois, l’initiative des éditions Casbah qui ont marqué leur passage au salon, en organisant une rencontre autour de Kateb Yacine avec la présentation de l’ouvrage de Omar Mokhtar Chaalal sur Kateb Yacine.

Nassira Belloula, Liberté