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Conférence de presse de M. Raouraoua, président de la FAF

lundi 29 mars 2004, par Hassiba

D’Oran où le bureau fédéral s’est réuni hier, le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, s’est longuement attardé sur l’actualité footballistique de cette fin de saison, évoquant tour à tour et sans ambages (presque) tous les points “culminants” de cette intéressante dernière ligne droite de l’exercice 2003-2004.

C’est ainsi que M. Raouraoua a indiqué qu’“avant de jeter son dévolu sur le Belge Robert Waseige, la FAF n’avait pris officiellement attache qu’avec deux entraîneurs étrangers, le dernier nommé ainsi que l’Argentin Lois Cesar Menotti”. Revenant sur les raisons et les circonstances des contacts avec l’ex-sélectionneur des Diables rouges, le premier responsable de la Fédération a affirmé en substance que “ce choix a été motivé par plusieurs paramètres dont le fait que les techniciens belges, qui ont une réputation bien établie, possèdent le profil de l’entraîneur étranger quasi idéal pour notre sélection nationale”. Tout en confirmant le montant du salaire du futur sélectionneur national (de l’ordre de 25 000 euros) et les modalités de son contrat révélées avant-hier par Liberté, le président de la Fédération a cependant tenu à souligner que “tout ceci est tributaire de la décision des pouvoirs publics”.
“Si d’ici la fin de la semaine prochaine je n’ai pas le OK des pouvoirs publics, le MJS en l’occurrence, en ce qui concerne la prise en charge des honoraires du futur entraîneur national qui sera Robert Waseige, je me trouverai dans l’obligation de ne pas aller aux termes des pourparlers et le contrat devant lier les deux parties ne sera, de fait, pas signé.

Dans ce cas, l’actuel DTN, Rabah Saâdane en l’occurrence, reviendra à son poste initial, celui d’entraîneur national”. M. Raouraoua semble ainsi accorder beaucoup d’intérêt aux moyens financiers “indispensables pour le développement et la bonne marche de notre football”, assène-t-il “au même titre que les infrastructures sportives”.

“Mais les infrastructures, ce n’est pas à moi de les bâtir c’est à l’État, aux pouvoirs publics de le faire. Car, c’est vraiment désolant et frustrant à la fois de n’avoir pas un seul bon terrain gazonné sur tout le territoire national. Cela devient humiliant lorsqu’on va jusqu’à demander une moitié de terrain dans une caserne pour permettre à notre EN de se préparer !”, dira avec un brin de déception et d’amertume dans la voix, M. Raouraoua. Et d’ajouter : “Cela m’amène tout naturellement à songer à ne pas briguer un autre mandat le 7 novembre prochain, lors de l’AG de la FAF. Car, tant que la réforme de la refondation du football national n’est pas concrètement mise en marche, on ne peut aspirer à grand-chose.”

“Charef et Aït Mohamed sont congédiés”

Évoquant le cas du désormais ex-entraîneur national adjoint, à savoir Boualem Charef, M. Raouraoua a été clair et net. “Charef ne fait plus partie des staffs techniques nationaux. Il a certes un contrat, mais après les passations de consignes avec le nouveau sélectionneur qui aura latitude de choisir ses adjoints, Charef quittera définitivement la DTN”, précisera le conférencier qui était accompagné de MM. Mechrara, Bensekrane et Derradji.
Le même sort est réservé au sélectionneur de l’équipe nationale espoirs, Aït Mohamed qui, d’après la même source, “a été congédié pour la simple et bonne raison qu’il a échoué dans sa mission de qualifier les Verts aux Olympiades d’Athènes”.

“Hamdani et Madouni O.-K., Meriem pas sûr...”

Pour ce qui a trait au probable renfort de l’EN par les très attendus professionnels Hamdani, Meriem et Madouni, le boss de Dely-Ibrahim n’a, en revanche, pas été aussi catégorique que sur les sujets précédemment évoqués : “Avec Brahim Hamdani, nous sommes en contact permanent. Dernièrement, on a déjeuné ensemble à Marseille et nous avons fait ensemble le tour de la question. Encore une fois, Hamdani a montré sa disponibilité à intégrer l’EN. Cela dit, il a un problème de calendrier. Avec l’OM, une grosse fin de saison l’attend. Nous lui avons donc laissé la porte ouverte, car il est le bienvenu.

Mais même si on n’a pas de date précise, je pense pouvoir dire qu’il sera bientôt parmi nous”, dira M. Raouraoua qui précisera, dans le même registre, que pour ce qui est de Camel Meriem “les contacts sont encore très préliminaires, mais il ne faut pas le presser. En tout cas, dans l’intérêt du football national, nous discuterons avec lui mais chaque chose en son temps”. “Pour sa part, Madouni montre beaucoup d’intérêt à l’EN, enchaînera M. Raouraoua. Il a recommencé à s’entraîner avec l’équipe professionnelle de Dortmund. Lors de notre dernière entrevue, il s’est montré enthousiaste à l’idée de renforcer l’équipe nationale. Il nous faut, cela dit, un peu de temps pour le convaincre et pour avoir l’accord de la FIFA”.

Abordant le cas de Yazid Mansouri et de Nasreddine Kraouche, M. Raouraoua s’est montré très rassurant : “On a déposé un dossier de réclamation sur le bureau de la chambre de la résolution des litiges de la FIFA pour que cette dernière recouvre Mansouri dans ses droits, dans la mesure où il a été mis fin à ses fonctions d’une manière peu chevaleresque par son club employeur Coventry. Les responsables de ce dernier ont falsifié certains documents, faisant même signer à Yazid une fiche d’enregistrement vierge et une affirmation de faire l’impasse sur la CAN. Ils l’ont même licencié sans notification.

Il a fallu le concours exceptionnel de notre ambassadeur à Londres pour pouvoir nous procurer ce document, qui, comble de l’ironie, date du 9 janvier, autrement dit, bien avant le début de la CAN. Nous avons, toutefois, tenu notre engagement en lui versant ainsi qu’à Kraouche son salaire, tel qu’il le percevait à Coventry. Pour ce qui est de Kraouche, la donne diffère vu que son club, la Gantoise, voulait le vendre, car il était le plus cher de ses joueurs. Heureusement, un accord a été trouvé à l’amiable. Actuellement, Mansouri s’entraîne régulièrement et retournera au Havre après le 31 mai, quant à Kraouche, il s’entraîne avec Metz”, soulignera M. Raouraoua, qui a révélé, en ce sens, “la nécessité de disposer d’une structure en France chargée de superviser et de prendre en charge les professionnels algériens susceptibles de rejoindre un jour l’équipe nationale”.

“L’arbitrage, Zaïm et la justice...”

Évoquant le sujet brûlant de l’actualité de ces derniers jours appelé communément “le scandale de l’arbitrage”, le premier dirigeant de la FAF a indiqué que cette dernière a “autorisé deux arbitres à déposer plainte contre M. Zaïm pour diffamation suite à ses déclarations dangereuses sur les ondes de la radio. La FAF se constituera d’ailleurs partie civile et Zaïm qui a affirmé nombre de choses ayant pour thème principal la corruption dans le corps arbitral devra répondre de ses actes par des preuves concrètes. Cela prouve, en tout cas, une chose, tout le monde est complice. Quant aux arbitres qui ont soi-disant tout dénoncé, je me demande pourquoi ils n’ont rien révélé lorsqu’ils étaient en fonction ? Il aura suffit qu’ils soient moins performants et donc logiquement mis au frigo pour qu’ils se mettent à parler.

Ce n’est pas clair. En tout état de cause, toute déclaration à l’avenir doit désormais être appuyée par des preuves, sinon il y aura des sanctions”.
Cela dit, pour M. Raouraoua, “l’arbitrage s’est beaucoup amélioré ces dernières années. Ce qui nous a amené à songer à mettre sur pied une direction technique de l’arbitrage à la fin de l’année 2004 pour appuyer le travail accompli jusque-là par la CCA et donner également vie au décret portant statut des arbitres, au même titre que les joueurs, présidents et entraîneurs, tout ceci pour mener le sport roi national vers le haut”.

“500 millions pour le champion !”

Notre interlocuteur a évoqué, en outre, le montant qu’attribuera la FAF aux champions des différents paliers. “Le champion de la première division empochera un pactole de 500 millions et celui de la seconde division 200 millions. Quant aux clubs accédant à la division régionale Une, ils percevront chacun 100 millions de centimes”, dira M. Raouraoua qui se dira attristé par l’état des ligues de wilayas. “Sur les 18 ligues, 10 sont sinistrées. Prenez les exemples de Tindouf, Béchar, El-Bayadh et Naâma qui n’ont plus de championnat. C’est vraiment navrant, d’autant plus que le problème est d’ordre matériel”, regrettera le conférencier.

Ce dernier, aidé par M. Mechrara, avancera, par ailleurs, la date du prologue du prochain exercice footballistique, dont les trois coups tonneront “le 29 juillet prochain”. Signalons au passage que la FAF a donné à son homologue sénégalaise jusqu’au 21 avril pour lui communiquer sa réponse officielle et définitive quant à la tenue d’une rencontre amicale entre les Lions de la Teranga et les Fennecs.

M. Raouraoua, tout en se déclarant “très satisfait” par les prestations de nos représentants en coupe arabe, a laissé entendre qu’il proposerait à la Ligue arabe de réduire le nombre total de rencontres de cette épreuve à 90 afin d’alléger un tant soit peu le calendrier international et régional très chargé ces deux dernières saisons.

Algérie-France en 2005 ?

Le président de la Fédération n’a enfin pas omis de laisser entendre qu’il y avait une possibilité de programmer un match retour entre l’Algérie et la France, “mais pas avant 2005” indiquera-t-il.

A. K., Liberté