Déjà Vu

Si le sujet de “Déjà vu” rappelle Minority Report, les deux films n’ont rien à voir. Le film de Steven Spielberg, projeté dans le futur, jouait la carte de la science-fiction, alors que celui de Tony Scott, abat celle du polar, les deux se rejoignant dans un traitement nerveux et noir, celui du thriller. Si un brin de S-F persiste dans Déjà vu, il est totalement conjugué au présent et participe du meilleur film de son réalisateur.

Il faut dire que ce dernier n’a guère briller par sa filmographie ronflante (Les Prédateurs, True romance, Top Gun, Jours de tonnerre, USS Alabama, Domino...) S’il a un style, il est papier glacé, graphique et coloré (Tony Scott a une formation de graphiste), mené sur le rythme frénétique d’un montage épileptique. Domino était de ce point de vue éprouvant. “Déjà vu” n’est pas une promenade de santé, mais Scott semble s’être assagi, surtout sur le montage, même s’il multiplie toujours les plans. Il semble d’ailleurs avoir rassemblé ce tic de metteur en scène lors des remontées dans le temps qui jalonnent le film. C’est également dans celles-ci que son sens graphique trouve sans doute sa plus belle expression.

Les termes de l’intrigue reposent sur un scénario bien conçu qui colle à une montée d’adrénaline rythmée, lancée sur une introduction explosive. Retrouvant pour la troisième fois Denzel Washington, celui-ci colle à son personnage de flic solitaire qui n’aura de cesse de sauver à rebrousse temps une jeune femme. Sixième collaboration avec Jerry Bruckeimer, on se doute que le producteur phare de grosses machines (Armageddon, Pearl Harbor, Pirates des Caraïbes...) a tenu à ce que “Déjà vu” en mette plein les mirettes. Thriller et film d’action, le spectaculaire, en effet, ne manque pas.

Synthèse de Kahina
D’après France 2