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Dieudonné répond à ses détracteurs

samedi 19 février 2005, par nassim

L’humoriste français, Dieudonné, a fait salle comble, mercredi et jeudi soir, à la salle Ibn Khaldoun.

“Je fais mon come-back discretos. Je commence par l’Afrique.” Même si la phrase est prononcée sur le ton de la boutade, elle n’en recèle pas moins une part de vérité. Depuis son fameux passage dans l’émission “On ne peut pas plaire à tout le monde”, en décembre 2003, les espaces d’expression de l’humoriste français ont été réduits à une peau de chagrin - sans compter les 17 procès qu’on lui a intentés et son interdiction d’antenne. “C’est tout juste s’ils ne m’ont pas accusé des attentats du 11 septembre, à un moment donné.” Dieudonné a trouvé la parade. Autant que faire se peut, il s’expatrie.

Mercredi et jeudi derniers, il a fait salle comble à Ibn Khaldoun, où il est venu présenter son spectacle Mes excuses, réponse cinglante et caustique à ses nombreux détracteurs. À commencer par Bernard-Henry Lévy, l’influent “philosophe-milliardaire” français, qui a appelé au boycott de ses spectacles et qui a signé un pamphlet (pas plus tard que la semaine dernière) sur les colonnes du journal Le Point sous le titre “Dieudonné, fils de Le Pen”. Le Crif, Raffarin, Sarkozy en prennent aussi pour leur grade. Mais si l’on exclut la “cuisine française”, le show gagne davantage en saveur. Comme dans le passage de l’association des “racistes anonymes” où l’humoriste croque une galerie de personnages délicieux et déglingués avec panache. Le spectacle est aussi une chronologie où il tourne en dérision ses déboires sur la terre des “droits de l’homme... blanc”.

Extrait : dans la salle d’attente d’un tribunal, un mafioso avec un fort accent du Sud (français) lui lance : “J’ai entendu parler de ton histoire... non mais toi t’es fou... critiquer Israël ! Non, mais viole un bébé, détends-toi !” Dieudonné remonte encore plus loin. À cette époque insouciante où il écumait les scènes françaises avec son ex-acolyte Eli Semaoun, à qui il pouvait lancer des “Alors Cohen, tu as oublié tes guirlandes ?” sans que personne ne s’en émeuve.

Plus loin encore. Dieudonné, jeune, en train de prier dans une église : “Notre Père qui êtes aux cieux... C’est quoi les conneries que t’es allé racontées. Y a 4000 ans là ? ... Je sais pas quoi, les histoires de peuple élu, de terre promise, mais t’es un malade ! Ils ont cru, dans tes blagues, les gens !”

Depuis qu’on l’a accusé d’ “appartenance à la branche humoristique d’Al Qaïda”, l’humoriste est passé sous un rouleau compresseur médiatique et juridique, orchestré par le “lobby sioniste”. Sans tomber dans l’invective antijuive, il rend coup pour coup. Et ça fait franchement rire.

Par Djamel Belayachi, Liberté