Good Night, And Good Luck

En 1953, on est en pleine guerre froide. Aux Etats-Unis, le climat politique est dominé par la chasse aux sorcières menée par le sénateur du Wisconsin Joe McCarthy contre les sympathisants communistes. Jouant sur la peur de l’URSS, il s’acharne sur toutes les personnes susceptibles d’avoir un comportement anti-américain. Ce qui fait planer une atmosphère de suspicion, alors que les condamnations arbitraires se multiplient.

Au total, le combat mené par le patron de la Commission des affaires anti-américaines (de 1950 à 1954) aboutit à plus de 11.500 révocations ou renvois, auxquels il faut ajouter 12.000 démissions. Même Hollywood est touché, puisque 200 personnalités du monde du cinéma sont visées, dont Charlie Chaplin qui s’exile en Europe en 1952.

Edward Murrow, incarné dans "Good Night, And Good Luck" par David Strathairn (très convaincant), est un des hommes qui se dresse contre la politique de McCarthy. Ulcéré par les abus qu’elle entraîne, il commence à dénoncer l’arbitraire dans son émission de télévision. Une démarche courageuse qui n’est pas sans conséquence, puisque la direction de CBS fait pression sur lui pour qu’il ne s’attaque pas au tout-puissant McCarthy.

Mais soutenu par son producteur Fred Friendly (George Clooney) et par ses proches, il tient bon et prend lui-même en charge la baisse des recettes publicitaires consécutive à la diffusion de sujets très sensibles. Et même si l’histoire lui a donné raison et qu’il a contribué à la chute du sénateur du Wisconsin, il le payera en voyant son émission reléguée à une heure de moins grande écoute.

Après "Confessions d’un homme dangereux" (2003), "Good Night, And Good Luck" est le second film réalisé par George Clooney qui confirme ses nombreux talents. Son nouveau long-métrage a déjà été sacré meilleur film non européen lors de la cérémonie de remise des European Film Awards organisée récemment à Berlin.

Synthèse de Céline
D’après AP