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Indigènes représentera l’Algérie : le Maroc et la France irrités

vendredi 26 janvier 2007, par Rédaction

La nomination d’Indigènes au nom de l’Algérie semble irriter le Maroc et la France, deux pays qui ont participé à la production du film de Rachid Bouchareb.

Le Maroc et la France n’ont pas appréciés que le film Indigènes soit nominé au nom de l’Algérie.

La nomination du film Indigènes de Rachid Bouchareb pour l’Oscar du meilleur film étranger représentant l’Algérie a été très mal reçue au Maroc. Les médias marocains, qui ont repris la dépêche de l’AFP, ont évité de parler de l’Algérie comme le pays représentant Cfilm, se contentant de rappeler avant tout que le film est une production franco-marocaine qui a coûté 14 millions d’euros, et qui avait été tourné au Maroc et en France durant 18 semaines, mobilisant 500 figurants de l’armé marocaine. Ils ont notamment rappelé que le film est coproduit par trois chaînes de télévision, cinq régions, une société de production marocaine, une algérienne et deux belges et surtout que le royaume du Maroc avait mis son armée à la disposition du réalisateur algérien.

Les Marocains, qui ont investi énormément dans ce film grâce à l’apport de leur vedette nationale Jamel Debbouze, n’admettront pas que l’Algérie décroche l’Oscar du meilleur film étranger avec Indigènes, alors que celle-ci n’a pas contribué à la réalisation et à la production de ce film. Surtout après l’accueil réservé à leur icône royale Jamel Debbouze à Alger. Cette nomination pose l’éternel problème de la nationalité du film et l’identité du film. Selon le règlement de certains festivals et concours, la nationalité du film appartient systématiquement à celle du réalisateur et cela même si le film est produit, financé et tourné par un autre pays. Mais pour d’autres académies, c’est le réalisateur qui choisit la nationalité du film, c’est le cas des Oscars. Renommé Days of Glory pour sa sortie américaine, le film de Rachid Bouchareb a rapporté pour le moment quelque 13 000 dollars sur 2 écrans.

Une sortie plus large est prévue par la suite, l’idée étant simplement de “qualifier” le film dans la course aux Oscars. Selon le site de l’Academy of Motion Picture Art and Sciences des Oscars, Rachid Bouchareb, qui n’a jamais affiché son nationalisme algérien, a préféré déposer le film au nom de sa société Tessalit Production, nouvellement créée à Paris et à Alger. Et pourtant, il pouvait présenter le film au nom des sociétés françaises où il est associé avec Jean Bréhat ou encore au nom de Taza Films, la société marocaine de Jamel Debbouze, coproducteur du film. En réalité, le choix de l’Algérie n’est pas fortuit, il est même calculé. Présenter le film aux Oscars est une opération très délicate qui nécessite beaucoup de lobbying et de marketing. S’il avait présenté le film au nom de la France, il aurait trouvé beaucoup de concurrence sur son parcours.

S’il avait présenté le film au nom du Maroc, il n’aurait pas trouvé beaucoup de soutien. En revanche, présenter le film au nom de l’Algérie offrait un avantage : la présence d’un réalisateur algérien comme membre de l’Académie pour tous les films venus d’Algérie et des mondes arabe et africain. Mais, ce qui a conforté le plus Bouchareb, dans sa mission, c’est le document exigé en priorité par les membres de l’Académie dans son règlement et qui stipule que ce film est bien une production algérienne. Rachid Bouchareb, qui n’est pas à sa première nomination aux Oscars, avait failli être sélectionné en 1991 avec le film Cheb et a été finalement nomminé avec son film Poussière de Vie en 1992. Ce film, qui a été très apprécié par les 5 816 membres de l’Académie des Oscars, raconte l’histoire de milliers d’enfants errant de Saigon et mis dans un camp par l’armée viet-cong. Indigènes risque également de plaire aux membres de l’Académie des Oscars. En majorité américaine, ces derniers apprécieraient le côté anticolonialiste français présenté dans le film.

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après Liberté