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Jeux Olympiques : Demain la Chine

lundi 30 août 2004, par Hassiba

Aux Jeux Olympiques d’Athènes 2004, en se classant en deuxième position derrière les Etats-Unis et avant les Russes, la Chine a remis les pendules à l’heure sur le plan sportif mais également et surtout sur le plan politique.

Sur le plan politique dans la mesure où le choix d’un libéralisme économique humanisé s’est avéré une option salutaire pour sortir cet immense pays de son isolement.

Inéluctablement en choisissant de s’ouvrir sur le monde, il devenait impératif pour les Chinois de mieux capitaliser cet intérêt en se redonnant une image soft et le sport pour la communion des peuples est un facteur incontournable et deux fois plus qu’une s’il s’agit des jeux Olympiques dont l’esprit repose à juste titre sur cette philosophie.C’est, par ailleurs, sur cet angle que la Chine est relativement vulnérable devant ceux qui s’opposent au déroulement des Jeux à Pékin, particulièrement les défenseurs occidentaux du peuple tibétain et des minorités chinoises qui ne cessent d’affirmer que le choix de Pékin ne peut laisser indifférent si cette manifestation est censée véhiculer l’image de démocratie et d’amitié fraternelle entre les peuples. En fait, ajouteront les opposants aux JO en Chine, « ils ne sont rien qu’une vitrine commerciale pour le bénéfice de quelques multinationales ».Vitrine commerciale...

Tiens ! Effectivement, les Chinois ont prévu 37 sites olympiques : 32 à Pékin et 5 dans les villes de Oingdao, Shenyang, Qinhuangdao, Tianjin et Shanghai. 22 restent tout de même à construire et ils le seront avec notamment trois stades de 30 000, 60 000 et 80 000 places, un gymnase et un centre de natation qui accueilleront respectivement 18 000 et 15 000 personnes, prévus sur un espace de 405 hectares construits et 680 boisés.

En fait, les sites énumérés ne sont qu’une goutte d’eau des projets pharaoniques d’équipement attendus pour 2008 d’où cette incontournable réalité que leur construction constitue le défi le plus important de la préparation des Jeux. Le pays s’y est pris très tôt pour sélectionner les consortiums retenus. Cela dit, sur le plan sportif, les Chinois ont, à la veille des championnats du monde d’athlétisme de 2003, décidé d’adopter le code antidopage, quelque part une réponse du berger à la bergère à l’endroit des Etats-Unis qui, en rendant publiques les suspicions de dopage de Marion Jones, Kelly White, Tim Montgomery, Jérome Young, ont tenu à justifier leur conception éthique du sport en général et des JO en particulier sauf que les athlètes sanctionnés sont d’anciens médaillés. Et apparemment cela transparaît nettement au tableau final dès lors que l’écart en médailles d’or à la veille de la clôture n’était que de trois et si les Chinois ont gagné les leurs sans contestation, celles des Américains ont été plus ou moins laborieuses. Les relais 4x100 hommes et femmes en finale, perdus dans des conditions tragi-comiques, en sont une preuve flagrante.

La moisson de médailles a été accueillie avec une fierté incommensurable par les Chinois qui ont, comme pour répondre à l’esprit olympique, mis sous le boisseau l’indifférence qu’ils témoignaient à tout ce qui peut directement ou indirectement symboliser l’action ou la présence de l’Etat. Et cet Etat a été plus que présent dans la préparation de ses athlètes et de celle des Jeux pour 2008. Est-il besoin de le souligner, une très forte délégation chinoise a séjourné durant deux ans en Grèce pour suivre dans les détails comment leurs hôtes préparaient la rencontre planétaire de dieux et demi-dieux des stades.

Les Chinois ont consenti deux milliards de dollars pour que leurs athlètes aillent à Athènes armés de leur seule force physique et non en champions frelatés dopés à la nandrolone et autres stéroïdes anabolisants. Et en montant sur la plus haute marche du podium, Liu Xiang devant Allen Jonhson au 110 mètres haies et Xing Huina seulement 20 ans en damant le pion aux reines éthiopiennes du 10 000 ont en vite fait de démentir que les différences physiologiques pèsent peu sur une balance face à la volonté.

Vraisemblablement, les Chinois seront les meilleurs en 2008.

Par A. Lemili, La Tribune