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L’Algérie fête le nouvel an amazigh 2959

mardi 13 janvier 2009, par Rédaction

La porte du nouvel an amazigh « Tabburt u seggas » en Algérie s’ouvre le 12 janvier de chaque année universelle, inaugurant, cette année, l’an 2959 du calendrier amazigh.

Le nouvel an amazigh 2959 en Algérie.

La célébration de cette fête à travers l’Algérie diffère d’une région à une autre, mais avec cette finalité commune de présager le bonheur et d’exorciser le malheur, par l’observation de multiples rites millénaires, demeurés encore vivaces à ce jour. « Qui célèbre Yennayer éloigne le mauvais œil et les infortunes », dit un adage de Kabylie, pour signifier que la paix et le bonheur méritent bien des sacrifices, appelés communément « asfel », portant généralement sur l’immolation d’un coq, de préférence celui de ferme élevé aux grains, sur le seuil de la maison afin, dit-on, d’en évincer les forces maléfiques et d’augurer pour le bonheur et la fraternité. Pour cela, il n’y a rien de mieux que le traditionnel plat de Yennayer, consistant en la préparation, la veille du nouvel an, d’un couscous au poulet ou à la viande, arrosé de sauce et achalandé de légumes, consommé en groupe dans le même plat de terre cuite. Il est admis que l’opportunité est toute indiquée pour sceller une réconciliation entre gens se trouvant en discorde. Le dîner servi devant l’âtre flamboyant, les membres de la famille se doivent de l’honorer en mangeant à satiété.

C’est la maîtresse de maison qui invite les enfants à faire bombance, faute de quoi, la mythique vieille de Yennayer viendra remplir leurs ventres de paille et de foin. En la circonstance, on n’oublie pas également d’offrir des assiettées aux proches et aux voisins « tounticht ». Pratique mortifère, même les absents sont destinataires de leur part : des cuillères symbolisant leur présence et une ration leur sont laissées dans le plat collectif, censé rassembler tous les membres de la famille. Les jours suivant ce dîner donnent lieu à la préparation d’autres mets, mais sans viande cette fois, à savoir « uftiyen », une sorte de soupe faite à base d’une mouture d’un cocktail de divers céréales symbolisant la fécondité et l’abondance des récoltes, accompagnée de crêpes ou de beignets enduits de miel, pour présager une année toute faite de douceur et de délicatesse. De même qu’on s’abstient de manger des aliments épicés ou amers, pour éviter, croit-on, d’avoir une année du même goût. Il est d’usage également de procéder à l’embellissement des foyers et au changement de meubles et ustensiles en cette occasion propice au renouvellement des forces spirituelles, pour repartir d’un bon pied et affronter la vie avec beaucoup d’énergie. La pratique d’autres rites, motivée par un besoin de fécondité, est associée au cérémonial du présage du bonheur et de la prospérité, tel le fait de faire coïncider la célébration d’un mariage avec cet événement.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Jour d’Algérie