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L’Algérie veut combler son retard dans Internet

mercredi 27 avril 2005, par nassim

Les "cyber-cafés" se multiplient en Algérie, un pays qui revient à la stabilité après plus d’une décennie de violences qui l’ont tenu à l’écart de l’essor des nouvelles technologies et des investissements.

Le nombre de lieux publics d’accès à internet est passé de cent en 2000 à 5.000 à la fin de l’année 2004, a déclaré le ministre algérien des Télécommunications, Amar Tou, dans un entretien publié mardi.

"2005 sera l’année de l’internet", a déclaré Tou, qui espère une modernisation de ce secteur considéré comme capital dans un pays où les trois quarts de la population sont âgés de moins de 30 ans.

Après des années de violences islamistes qui auraient fait jusqu’à 200.000 victimes, le potentiel de croissance de l’Algérie figure parmi les plus élevés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, selon des analystes.

Sur une population de 32 millions d’habitants, on recense environ 1,5 million d’internautes, dont la majorité ne dispose pas encore de connexion à haut débit.

"Nous avons un accès internet au bureau, mais il est très lent, alors je fais une grande partie de mon travail au cybercafé", a expliqué Selma Fatnassi, 25 ans, directrice technique dans l’industrie pharmaceutique.

Malgré d’importantes recettes financières tirées de l’exploitation de ses réserves naturelles en gaz et pétrole, l’Algérie affiche un important retard par rapport à ses voisins marocain et tunisien dans les secteurs des télécommunications et des nouvelles technologies car les budgets des années 1990 ont été principalement consacrés à la lutte contre les activistes islamistes qui menaçaient l’Etat algérien.

Le gouvernement actuel se dit déterminé à sortir l’Algérie de l’isolement et à concurrencer ses voisins grâce à un plan quinquennal d’investissement de 55 milliards de dollars.

Le Maroc et la Tunisie se sont fait une spécialité des centres d’appels téléphoniques pour les entreprises européennes.

Les observateurs estiment que le retard technologique algérien a gêné les investissements étrangers en dehors du traditionnel secteur de l’énergie. Mais l’ouverture de l’économie a généré une explosion du secteur des télécommunications.

La proportion d’abonnés à une ligne téléphonique fixe ou à un service de téléphonie mobile est passé à 31% de la population, contre 5% en 2000. Le chiffre d’affaires du secteur s’élève à 150 milliards de dinars, soit 1,6 milliard d’euros, ce qui représente une hausse de plus de 400% entre 2002 et 2004.

Le gouvernement a récemment accordé une licence d’exploitation de téléphonie fixe à un consortium égyptien emmené par Orascom Telecom, qui doit développer l’accès internet grâce à un réseau à haut débit. Alger a également vendu des licences à des compagnies de téléphonie vocales sur internet.

Par Paul de Bendern, reuters.fr