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L’Algérie vue par Jean Audibert

mardi 7 février 2006, par Bilal

Ancien ambassadeur de France en Algérie, Jean Audibert, décedée en 1999, a légué une variété de documents qui
constituent un précieux outil d’éclairage des politiques algérienne et africaine de Paris.

Jean Audibert : « Jamais Je N’ai Cessé D’apprendre l’Afrique ».

Versé à la retraite depuis son départ d’Alger, le diplomate s’est éclipsé sans avoir rédigé ses mémoires, rituel très prisé par les ambassadeurs de France au soir de leur carrière. « Il y pensait sérieusement mais sa santé déclinante l’en a empêché », a précisé au Quotidien d’Oran son épouse. Audibert n’en a pas moins légué, rangés dans sa bibliothèque, une variété de documents. Notes non publiées, communications informelles, discours de circonstance, entretiens de presse. Autant d’archives qui, a posteriori, constituent un précieux outil d’éclairage des politiques algérienne et africaine de Paris.

Réunis par son épouse, Andrée Dore-Audibert, ces documents ont paru cette semaine sous forme de livre (1). Une vingtaine d’entre eux évoquent, sur une centaine de pages, le chapitre algérien de la carrière d’Audibert. Un chapitre qui comprend, outre les trois ans et demi passés à la tête de l’Ambassade, les missions effectuées en Algérie en 1965, 1970, 1975 et 1981 au titre de haut fonctionnaire.

Encarté socialiste, conseiller de Mitterrand pour les affaires africaines pendant la première cohabitation Mitterrand-Chirac, Audibert rejoint la chancellerie de Hydra en février 1989. Il y arrive à une période mouvementée de l’histoire de l’Algérie. A Alger, les stigmates des évènements d’Octobre sont encore visibles et le paysage politique connaît un bouleversement sous l’effet de la constitution de février 1989.

Quand il est rappelé à Paris fin 1992, l’Algérie aura, entre-temps, connu les années les plus mouvementées de son histoire, des « péripéties difficiles » et des « alternances imprévisibles ». Irruption du pluralisme politique et médiatique, montée de l’islamisme, retour au pays des figures de l’opposition, arrivée du FIS à la tête des APC/APW, agitation de la rue pendant la guerre du Golfe, grève insurrectionnelle de mai-juin 1991, interruption du processus législatif six mois plus tard, départ de Chadli, arrivée de Boudiaf, puis sa tragique fin de parcours.

(1) Jean Audibert : « Jamais Je N’ai Cessé D’apprendre l’Afrique ». Paris, Karthala.

Synthèse de Billal
D’après le Quotidien d’Oran