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L’Ecosse accueillera 8 000 immigrés qualifiés par an : Les Algériens sur la liste

samedi 12 mars 2005, par Stanislas

Le gouvernement écossais a décidé de faire appel à 8 000 immigrants qualifiés par an et ce, jusqu’à 2009, pour combler le déficit en main-d’œuvre spécialisée dans tous les secteurs économiques en Ecosse, ce pays vivant une grave crise de compétences.

L’initiative, qui a été annoncée par le ministre écossais Jack McConnell en fin de semaine, devrait concerner les demandeurs d’asile, dont des Algériens établis dans ce pays de la couronne britannique. Le gouvernement n’a pas encore décidé du quota par pays, mais le plus urgent, selon M. McConnell, est de combler le déficit et d’envisager au-delà de 2009, une politique d’accueil des immigrants qualifiés sur la base de critères de sélection qui seront fixés ultérieurement.

Pour l’heure, le secteur qui souffre d’un grave déficit en matière de personnels en Ecosse est celui de la santé. Selon les statistiques des associations britanniques des médecins praticiens, dentistes, infirmiers et sages-femmes, l’Ecosse a besoin dans l’immédiat de 10 000 médecins généralistes, 3 500 dentistes, 25 000 infirmiers, infirmières et sages-femmes, alors que les sources du ministère de l’Education et de la Défense parlent d’un déficit de 4 000 enseignants et de 3 000 militaires actifs ou assimilés civils.

D’autres secteurs, notamment dans l’industrie et les services, accusent des déficits dont l’ampleur n’a pas encore été identifiée par le gouvernement. Pour parer au plus pressé, les autorités d’Edinburgh envisagent de recruter parmi les demandeurs d’asile le personnel qualifié manquant.

Selon des sources locales, les trois quarts des 6 000 demandeurs d’asile et des 4 000 réfugiés en Ecosse possèdent les qualifications requises, dont des Algériens. Parmi les demandeurs d’asile algériens figurent des dentistes, des médecins spécialistes et des infirmiers qualifiés, selon le quotidien The Independent.

Cette main-d’œuvre qualifiée n’est pas autorisée à exercer depuis que le gouvernement a décidé en 2002 d’interdire aux demandeurs d’asile de travailler. Ces derniers perçoivent une aide de l’Etat de 148 livres par semaine, en plus d’une aide au logement, en attendant que leurs demandes soient approuvées par les services d’immigration, et ce, alors que l’Ecosse se trouve confrontée à une rareté de main-d’œuvre « jamais égalée ».La plupart des demandeurs d’asile sont des diplômés de grandes écoles et appartiennent à la classe moyenne dans leurs pays respectifs, contrairement à l’ancienne immigration qu’ont connue la Grande-Bretagne et l’Europe.

Selon le Centre écossais pour la recherche sur la justice sociale, l’Ecosse connaît une forte baisse de population et une fuite de sa main-d’œuvre qualifiée vers d’autres pays au moment où les demandeurs d’asile qualifiés attendent de combler le vide.

De son côté, la responsable en chef du conseil écossais pour les réfugiés a affirmé que les demandeurs d’asile algériens en Ecosse devraient bénéficier d’une régularisation sur la base de leur qualification, ajoutant que l’Ecosse se trouve « privilégiée pour avoir reçu la crème et l’intelligentsia des autres pays ».

Officiellement, il existe 9 000 demandeurs d’asile algériens dans toute la Grande-Bretagne, dont quelque 3 000 en Ecosse et qui résident notamment à Glasgow et Edinburgh, selon un programme d’accueil des réfugiés initié il y a quelques années par le gouvernement.

Z. M., jeune-independant.com