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La France de A à Z

samedi 30 avril 2005, par Stanislas

Apéritif :
Habitude très française, décrite ainsi par l’ancien ministre Hervé Gaymard : « L’apéritif tel que nous le pratiquons ouvre l’appétit et l’esprit... C’est aux repas interminables de Flaubert et de Zola ce que le quatuor est à la symphonie. »

Baccalauréat
En Europe, il n’y a que deux pays où la fin des études secondaires est sanctionnée par un examen sans contrôle continu : la France et l’Irlande. Le taux de réussite au « bac », créé par un décret de 1808, est actuellement de 79,7 % (498 400 lauréats en 2004).

Baguette
Longue, fine et croustillante, vedette de nos boulangeries, « the french baguette » est le symbole de la gastronomie tricolore à l’exportation. Pour 50 % des Français, « le pain est un aliment indispensable à l’équilibre alimentaire ».

Beaujolais
Nouveau depuis près d’un demi-siècle, il est l’emblème du culot viticole. Appellation magique pour un produit unique, ce vin bénéficie d’une notoriété incomparable. Et d’une appréciation logiquement... contrastée.

Carte à puce
Inventée et brevetée en 1974 par le Français Roland Moreno, les banques françaises « CB » ont adopté la carte à puce et généralisé en 1992 l’usage du code confidentiel pour les transactions de paiement et de retrait en France. Jusqu’ici unique au monde, la technologie de la carte à puce sera bientôt adoptée par l’ensemble des acteurs mondiaux de la monétique grâce à la norme EMV (Europay, Mastercard, Visa).

Champagne
En 2004, le cap des 300 millions de bouteilles expédiées a été franchi, soit la meilleure année de tous les temps. La hausse des ventes est particulièrement forte hors Union européenne, notamment vers la Chine et le Japon.

Chômage
En mars 2005, le taux de chômage en France s’établit à 10,1 %, alors que la moyenne européenne est de 8,8 %. Seuls quatre pays parmi les vingt-cinq membres de l’Union battent ce « record » : l’Espagne, la Grèce, la Slovaquie et la Pologne.

Cohabitation
Résultante d’un système démocratique inédit - le régime mi-parlementaire mi-présidentiel instauré par la Ve République -, la cohabitation voit s’affronter le Président et son Premier ministre issu de l’opposition quand celle-ci a remporté les législatives. Nos voisins, perplexes, ont déjà pu observer cette expérience à trois reprises : ce fut Mitterrand et Chirac (1986-1988), Mitterrand et Balladur (1993-1995), Chirac et Jospin (1997-2002).

Conseil économique et social
Assemblée constitutionnelle consultative placée auprès des pouvoirs publics, ses 231 conseillers répartis en 18 groupes de représentation (mandat de cinq ans et rémunération d’environ 3 000 euros) sont supposés représenter les forces économiques et sociales. Les motifs de nomination y sont parfois moins nobles : chaque camp y « case » des amis politiques en mal de mandat électoral.

Consommation d’antidépresseurs
Les Français - un sur quatre - sont les plus gros consommateurs de psychotropes au monde. Cent cinquante millions de boîtes sont prescrites chaque année. Deux fois plus aux femmes qu’aux hommes.

Débats sur la langue française
Faut-il accorder les noms de métiers au féminin, enseigner la langue corse ou bretonne à l’école, intégrer néologismes et anglicismes dans le dictionnaire ? Il n’y a que dans le pays de Voltaire que de telles discussions font rage. Même le mot « hexagone » utilisé pour qualifier la France a ses partisans farouches et ses adversaires résolus, qui en discutent parfois à la buvette de l’Institut (voir apéritif).

Déjeuners professionnels
Interminables, ils laisseraient sur le flanc la plupart de nos concurrents. Une arme comme une autre... Mais il existe un autre particularisme du management et de l’encadrement à la française : la plupart des réunions dites « importantes » sont organisées en fin de journée. Une manière déguisée de brider l’accession des femmes à davantage de responsabilités, elles que l’on dit plus concernées que les hommes par les activités post-scolaires de leurs enfants ou tout simplement par leur foyer ?

Départements
Créés le 15 janvier 1790. La France a compté jusqu’à 130 départements en 1810. La création des Régions n’a pas réussi à les remettre en cause. Les « départementalistes » l’ont emporté. Les conseils généraux (95 en métropole et 4 outre-mer) détiennent encore l’essentiel des ressources locales. Aucun autre pays ne dispose d’un système territorial comparable.
Les quatre départements d’outre-mer (Guyane, Guadeloupe, Martinique, la Réunion), créés par la loi de 1946, ont un régime législatif qui peut « faire l’objet de mesures d’adaptation nécessitées par leur situation particulière ». Leurs budgets diffèrent également de ceux des départements métropolitains : un montant par habitant d’environ 1 000 euros contre un peu plus de 700 euros. Seule l’Espagne a un régime similaire pour les Canaries.

Diesel
La part de carburant gazole est passée de 43 % en 1988 à 69 % en 2002 en France, ce qui confirme la diésélisation régulière et croissante des véhicules légers et du transport de marchandises par la route. Les Français sont donc recordmen du diesel. Un avantage comme un inconvénient.

Emissions littéraires
Nulle part ailleurs on ne compte autant de minutes consacrées aux livres à la télévision : « Vol de nuit » (T F1), « Un livre... », « Campus », « Des mots de minuit » (France 2), « Un livre, un jour », « Le choc des cultures », « Culture et dépendances » (France 3), « Le bateau livre » (France 5), sans compter les émissions diffusées sur le câble. Auteurs et amateurs de bouquins sont gâtés. Même s’ils ne le savent pas.

Energie nucléaire
La France est leader en Europe pour la production d’énergie nucléaire. Dix-neuf sites assurent 88 % de l’électricité française. Alors que dans le reste du monde cette proportion n’est que de 17 % (un quart pour les Etats-Unis).

Fonction publique
L’Etat compte plus de 3 millions d’agents répartis entre les administrations centrales et les services déconcentrés. L’Education nationale représente à elle seule la moitié des effectifs. Viennent ensuite les ministères de la Défense (près de 425 000 personnes) et de l’Economie (près de 180 000). La réforme de l’Etat reste à faire...

Fonctionnaires élus
Députés et sénateurs issus de la Fonction publique conservent un « parachute » : s’ils sont battus ou lassés par le métier de parlementaire, ils peuvent réintégrer leur administration d’origine. Ce qui explique leur nombre élevé, notamment à l’Assemblée nationale (157). En Grande-Bretagne, un fonctionnaire doit démissionner pour avoir le simple droit de... faire campagne.

Front national
Seul parti d’extrême droite en Europe qui ait été représenté au second tour d’une élection présidentielle, en obtenant plus de 5 millions de voix (17,79 %)...

Galanterie
Un consensus se dégage pour juger que les rapports hommes-femmes sont ici parmi les plus harmonieux, même si l’égalité des sexes connaît encore des failles, notamment en matière de salaire et de promotion. Un certain art de vivre autorise la conversation, voire le badinage de bon aloi. Baisemain compris. Ce dont Jacques Chirac, dans les situations les plus officielles, mais pas seulement, reste l’un des plus passionnés et attentifs dispensateurs.

Grandes écoles
Elles compensent la faiblesse du système universitaire et forment une grande partie des élites du pays : 3 instituts nationaux polytechniques, 4 écoles normales supérieures, établissements à caractères scientifique, culturel et professionnel (Saint-Cyr, Centrale, Ponts-et-Chaussées...), autres établissements à divers statuts (Cnam, E HESS, IEP...), sans oublier l’ENA. Notre spécialité reste les écoles d’ingénieurs, avec 240 d’entre elles validées par l’Etat.

Grands corps
Venus des grandes écoles (lire ci-dessus), leurs contingents, qui forment l’élite de l’élite administrative, sont issus de la « botte » de l’ENA ou nommés au tour extérieur, et sont répartis dans trois institutions prestigieuses : le Conseil d’Etat (environ 300 membres, dont les deux tiers sont en activité au sein de la maison et un tiers à l’extérieur), la Cour des comptes (600 membres, dont la moitié de magistrats) et l’Inspection générale des finances (seuls 69 d’entre eux travaillent à Bercy). On ne trouve nulle part l’équivalent d’un tel « gratin » étatique à la réputation d’efficacité reconnue.

Grille
Instaurée par le décret du 10 juillet 1948, la fameuse grille de la Fonction publique régit les carrières et les salaires de tous les fonctionnaires. Impossible de bouger l’indice d’un échelon sans en modifier tous les autres. Un modèle de rigidité que, pour le coup, personne ne nous envie.

Habit vert
Costume des membres de l’Institut, qui se doivent de le porter au minimum le jour de leur réception officielle dans le saint des saints du Quai Conti. Nouvel académicien, Alain Robbe-Grillet, enfant terrible des lettres françaises, élu malgré tout chez les quarante immortels, refuse de se plier à la règle. Emoi, polémique et, finalement, compromis. Le jour de sa réception, les autorités de l’Institut lui ont permis d’apparaître dans son légendaire col roulé, mais pas sous la Coupole...

Industrie du luxe
La part de la production française du luxe représente 20 % du marché mondial. Le N° 5 de Chanel est le parfum le plus vendu au monde. Vingt millions de Japonaises ont acheté un produit Vuitton en 2004. Considérable, le chiffre d’affaires du luxe varie entre 45 milliards et 70 milliards d’euros.

Intermittents du spectacle
A l’étranger, il n’existe pas de réel statut d’intermittents pour les artistes. Partout en Europe, les artistes ont le statut précaire de travailleur indépendant. En France, le nombre d’allocataires Unedic chez les intermittents est de plus de 100 000 et devrait doubler d’ici à 2010. 566 métiers sont accessibles à ce régime spécifique de l’assurance-chômage.

ISF
Le baromètre progressif de l’impôt de solidarité sur la fortune s’applique aux patrimoines nets taxables supérieurs à 720 000 euros. En Europe, il ne reste plus que la Norvège, la Finlande et la Grèce pour posséder, comme la France, un mécanisme spécifique d’imposition du patrimoine. Mais c’est en France que les taux sont les plus élevés.

Jacobinisme
Malgré des efforts de décentralisation, la France reste un pays largement géré depuis sa capitale, Paris. L’essentiel des pouvoirs politiques, économiques et artistiques y sont installés. Les girondins n’ont toujours pas gagné la partie.

Jalousie
L’envie est un sport national. Les lettres de délation aussi... Les Français continuent de nourrir un étrange rapport à l’argent. Certes l’esprit d’entreprise a meilleure réputation, mais gagner de grosses sommes ou détenir une grande fortune restent a priori suspects. On ne pardonne qu’aux chanceux du Loto... Et encore. A condition qu’ils ne se dévoilent pas.

Juge d’instruction
Spécificité de notre système inquisitorial. Supposé instruire à charge et à décharge, et assurer l’égalité des citoyens devant la justice, le rôle de ce personnage très - trop ? - puissant est désormais contesté, y compris par bon nombre de magistrats. Certains de ses pouvoirs lui ont été ôtés (la mise en détention, par exemple) sans que l’on remette en cause fondamentalement son poids dans le système. Redouté, il reste redoutable.

Képi
La casquette n’a pas tout emporté. Les gendarmes, les pompiers et les militaires de l’armée de terre continuent de porter un képi, vieille tradition partout abandonnée chez nos voisins. Les policiers ont préféré adopter un look à l’américaine.

Laïcité
La loi de 1905 a instauré la séparation des Eglises et de l’Etat. La France est le seul pays européen à mettre en avant la pratique d’une laïcité intransigeante, creuset de notre « pacte républicain ». La fermeté des pouvoirs publics sur le port du voile à l’école a étonné la plupart de nos voisins.

Marianne
Sur proposition de l’abbé Grégoire, le 25 septembre 1792, la Convention nationale adopte comme nouveau sceau de l’Etat une « figure de la liberté » représentée par une femme coiffée d’un bonnet phrygien et empruntant les traits de la statuaire romaine. Rapidement, Marianne devient la figure tutélaire personnifiant la République. Peinte notamment par Delacroix, ses traits sont désormais devenus ceux de stars nationales : Brigitte Bardot, Catherine Deneuve ou Inès de La Fressange. Inimitables...

Médiateur de la République
Cette institution a son équivalent dans la plupart des démocraties. Sa particularité française vient de son mode de saisine : ici, en effet, seuls les parlementaires - députés ou sénateurs - peuvent agir, après que des démarches ont été effectuées par le citoyen auprès de l’administration concernée...

Ministère de la Culture et de la Communication
Double originalité : le secrétariat aux Beaux-Arts d’origine, qui se contentait de gérer le patrimoine, s’est mué avec André Malraux, dès 1958, en entreprise d’actions nouvelles à l’échelle nationale. S’est ajoutée aux vocations de ce ministère la tutelle de la communication. Une attribution regardée toujours d’un oeil circonspect par les opposants au gouvernement en place, mais avec reconnaissance par les bénéficiaires de la manne publique.

Observatoires
C’est une manie bien française, aussi vivace, dorénavant, que celle de créer des commissions pour enterrer des problèmes. Sectes, bruit, délinquance, réchauffement climatique, pauvreté ou résidus de pesticide, tout est bon pour être passé à l’« observation » d’experts VIP, dont la liste est aussi éclectique que les sujets examinés.

Organismes de contrôle
Le mode de nomination et de saisine de la plupart des institutions supposées avoir un rôle d’arbitre par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif ne correspond pas aux canons classiquement démocratiques : le Conseil d’Etat, à la fois juge et conseil de l’administration, a un recrutement pas toujours impartial via le tour extérieur, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), comme le Conseil constitutionnel, sont composés d’« amis » des présidents de la République, de l’Assemblée nationale ou du Sénat, d’innombrables commissions permanentes ou ad hoc sont nommées par le pouvoir en place. Les neuf sages du Conseil constitutionnel, par exemple, ne peuvent être saisis que par les parlementaires, contrairement à la plupart de nos voisins chez qui de simples citoyens peuvent déposer un recours. Au pays des droits de l’Homme.

Palais de la République
Nulle part autant de lieux de pouvoirs ne se trouvent dans un nombre aussi impressionnant de monuments historiques. Qu’il s’agisse de l’Elysée, de Matignon, des deux assemblées législatives ou de la plupart des ministères...

Panthéon
Celui de Rome exclut les civils, à Londres il est réservé à la famille royale, le Wahlala allemand est dédié aux hommes de langue allemande dont la dépouille est absente... A Paris, le Panthéon accueille « les grands hommes » dans un esprit laïc et républicain. Aujourd’hui, ils sont 73 à y reposer, dont Gambetta, Rousseau, Hugo, Zola, Jean Moulin, Malraux. 227 places restent libres dans la crypte...

Préfets en uniforme
L’institution préfectorale est créée en 1800 par Bonaparte. Le préfet est « seul chargé de l’Administration ». Le corps préfectoral s’intègre à l’administration civile, mais il est d’inspiration militaire. Son uniforme, brodé de feuilles de chêne et d’olivier, symboles d’autorité et de sagesse, est devenu plus sobre avec la généralisation de la « petite tenue ». Mais il est toujours fixé par l’Etat. Son aspect actuel date du 1er octobre 1963, costume bleu avec bandes noires.

Président de la République
Aucun autre chef du pouvoir exécutif démocratique ne détient autant de pouvoir que le chef de l’Etat français. Cumulant la sacralisation de l’élu au-dessus des partis et la responsabilité de la direction du gouvernement, il détient l’essentiel des manettes le temps de son mandat. La Constitution lui offre une large palette de moyens pour s’imposer : droit de dissolution, de nominations en tous genres, de projets soumis à consultation (référendum, révisions...), ce personnage institutionnel hors normes, élu au suffrage universel depuis 1962, n’a pas d’équivalent dans le monde occidental.

Primes
Les traitements des fonctionnaires français sont étrangement composés d’une part non négligeable qui n’entre pas dans le calcul des retraites. Ce sont les fameuses primes, variables selon les ministères et le niveau des emplois, opaques même si elles sont légales. En moyenne, elles atteignent environ 20 % des rémunérations.

Prix unique du livre
La loi instituant cette règle, qui a sauvé la librairie française, a été votée par le Parlement à l’unanimité en 1981, à l’initiative de Jack Lang. Le ministre de la Culture de l’époque définissait ainsi ce régime dérogatoire à la concurrence : « Il est fondé sur le refus de considérer le livre comme un produit marchand banalisé... qui ne saurait être soumis aux seules exigences de rentabilité immédiate. »

Rap
En 1990, branle-bas de combat dans l’industrie du disque : une compilation provoque la surprise. Son nom ? Rapattitude. Ce premier disque d’or du rap français réunit des groupes et des artistes issus des cités des banlieues parisiennes. Les premiers rappeurs s’étaient contentés d’imiter leurs grands frères d’outre-Atlantique, en leur empruntant aussi les outrances, comme le groupe NTM. Mais quinze ans plus tard, un style de rap à la française a émergé (IAM, MC Solaar, Diam’s). On aime ou on déteste, mais cela est un fait en même temps qu’une mode qui sait durer.

Représentativité syndicale
Avec le plus faible taux de syndicalisation de tous les pays industrialisés (environ 10 % seulement des salariés, soit deux fois moins qu’en 1980), la France connaît pourtant le taux de couverture conventionnelle le plus élevé : plus de 9 salariés sur 10 sont en effet couverts par une convention collective. Ce paradoxe renvoie à la singularité du modèle français dans lequel les organisations syndicales négocient des avancées pour l’ensemble des salariés et non pour leurs seuls adhérents.

Respect de la vie privée
En France, la presse se targue de ne pas étaler au grand jour la vie privée des hommes et des femmes publics. Jusqu’à quand ?

Rôle des intellectuels
Revues, hebdos, quotidiens, radios et télés : ils sont partout, donnant leur avis sur tout. Là où à l’étranger on se présente en tant qu’« universitaire » ou « expert » en se cantonnant à son domaine de spécialité, les intellectuels français s’annoncent d’emblée « universalistes », comme avec une nostalgie des encyclopédistes. Cette situation est à la fois un objet d’admiration et un sujet d’ironie.

Services publics
Notion sacro-sainte, que les Français ont réussi à faire inscrire dans le projet de Constitution européenne soumis à référendum le 29 mai. La SNCF, la RA TP voire EDF restent les figures taboues de « l’économie mixte » à la française.

Subventions au cinéma
Le système d’aide au cinéma français a permis sa survie, alors que la plupart des pays européens (Italie, Grande-Bretagne) ont vu péricliter, puis disparaître leur industrie du « septième art ». Les avances sur recettes, notamment, continuent de donner leur vraie chance à de nombreux réalisateurs, qui, sans elles, auraient eu du mal à résister aux « majors » américaines et à leurs exigences.

Trente-cinq heures
La « loi Aubry » du 19 janvier 2000 a institué la réduction du temps de travail (« RTT ») obligatoire que, cinq ans plus tard, peu de monde défend encore en l’état. Réformée en ce début d’année, elle constitue néanmoins toujours la base légale de la durée du travail. Une hérésie pour la plupart de nos voisins, adeptes de davantage de souplesse et d’efforts. Exemples : en Grande-Bretagne, où le chômage tutoie les 4 % (contre 10,1 % en France), la durée légale hebdomadaire du travail est de 43 heures.

Trotskistes
On compte encore trois partis français dans cette mouvance promise aux oubliettes de l’histoire ! LO (Lutte Ouvrière), la LCR (Ligne communiste révolutionnaire) et le Parti des Travailleurs se partagent officiellement l’extrême de la gauche, toujours vivace dans un paysage électoral français où survit aussi, même s’il est à la peine, un Parti communiste sorti essoré par son passage dans le gouvernement Jospin de 1997 à 2002. L’addition des voix montre que l’extrême gauche militante et investie dans les mouvements sociaux, où elle collecte les divers mécontentements, est devenue le vrai ennemi du Parti socialiste.

Zinc
C’est encore là que se nouent bien des discussions au petit matin devant un « express » dans une atmosphère qui fait que chaque bistrot français est lui aussi une exception.

Par Sylvie Pierre-Brossolette, lefigaro.fr