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La guerre d’Algérie dans le cinéma français

vendredi 27 janvier 2006, par Samir

Traitant de la guerre d’Algérie, le film « La Trahison » de Philippe Faucon est sorti en France après une avant-première réussie à la salle algéroise d’El Mougar.

Philippe Faucon, réalisateur de « La Trahison ».

Adapté du récit de Claude Sales, un ancien appelé hanté depuis quarante ans par l’histoire de ses compagnons algériens dans sa section, « La Trahison » raconte les états d’âme de quatre Algériens servant dans l’armée française vers la fin des années cinquante (même si les cartons indiquent le début des années soixante).

Trahison ou rumeurs venues des services spéciaux de l’armée française, l’évolution psychologique de ces hommes est suivie à travers le regard du sous-lieutenant Roque qui se sent particulièrement proche de Tayeb. Jusqu’au dénouement, Philippe Faucon laisse planer le doute sur l’attitude de ces hommes, comme pour montrer que, malgré les désertions en masse des appelés algériens et leur ralliement à l’ALN, les occupants refusaient de voir la réalité en face. Roque ne découvre vraiment les exactions de l’armée de répression qu’à travers le dégoût de ses collègues algériens. Mais la terminologie va dresser des frontières entre les uns et les autres.

Tayeb et ses compagnons sont pour les militaires français des « éléments de souche nord-africaine », mais en découvrant que leur décision de rejoindre les maquis datait du début de leur incorporation, Roque prend aussi conscience de leur « Algériannité ». Philippe Faucon réussit sans doute quelque chose de relativement récent : inverser les regards et donc décoloniser le récit cinématographique.

Sans être un grand film, « La trahison » apporte plus à la décolonisation des écrans français que la plupart des films qui l’ont précédé. Mais un film de Costa Gavras se prépare sur la question de la torture pendant la guerre d’Algérie. Un film qui promet d’aller plus loin et plus vrai dans cette voie.

Synthèse de Samir
D’après El Watan