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Le cinéma et la télévision en Algérie

jeudi 10 août 2006, par Kahina

Le secteur du cinéma et de la télévision en Algérie n’a pas subi les mutations qui s’imposaient et ne s’est pas réinventé contrairement aux autres secteurs économiques et industrielles.

Le cinéma et la télévision en Algérie.

Le cinéma et la télévision sont actuellement les « industries » les plus sous-développés en Algérie. Dans son insertion dans le tout-Etat, la cinématographie, à travers sa gestion, le mode de cooptation de ses dirigeants, ses méthodes de production et de finalisation du coût réel du film, ne pouvait survivre à l’environnement dessiné par le FMI, à la mondialisation et aux bouleversements internes. Cet ensemble de facteurs a totalement modifié les goûts, les modalités de fabrication des oeuvres et de réception grâce aux satellites et aux bouquets de chaînes. Les offres sont énormes et donnent satisfaction à des demandes diversifiées.

A chaque changement ministériel en Algérie, à chaque nomination à la tête des entreprises publiques, le cinéma et la TV ont été « restructurés », « réorganisés », « redéployés » avec moult organigrammes (le plus souvent raccourcis, inversés ou allongés), diverses constructions et des professions de foi qui n’ont fait bouger aucune montagne. Les approches bureaucratiques, « parce qu’il faut bien faire quelque chose », le clientélisme, y compris régionaliste, ont toujours abouti aux mêmes résultats avec des sigles différents. L’essentiel a été soigneusement occulté.

Le stade de délabrement du cinéma et la dépendance de l’étranger pour la programmation TV persistent et constituent désormais une forme de fatalité structurelle caractéristique du sous-développement. Sans cinéma, l’Algérie, qui figure parmi les plus parabolés du monde, n’est plus qu’une périphérie pour les satellites de diffusion directe. Cette dernière, en plus du produit, a des modèles de consommation, des habitudes vestimentaires et alimentaires qui augmentent la dépendance et fragilise les productions nationales dans tous les domaines. Les besoins en films récents, en grandes manifestations sportives et musicales, en informations différentes, en jeux, en programmes bien faits, en débats politiques, philosophiques et religieux sont pris en charge par le nombre incroyable de TV que les Algériens captent.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran