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Les fils de l’homme

mardi 17 octobre 2006, par Ahlem

Réalisé par Alfonso Cuaron, “Les fils de l’homme”, avec Clive Owen, Julianne Moore et Michael Caine, raconte dans une vision sombre, réaliste et politique l’avenir de l’humanité.

Les fils de l’homme

Londres, 2027. Une capitale grise et glauque, asphyxiée par la pollution, secouée par des attentats et siège d’un régime totalitaire. L’homme a épuisé toutes les ressources de la planète. La dernière naissance remonte à plus de 18 ans. Le désespoir a engendré un climat de terreur, d’anarchisme et de nihilisme à travers le monde. Sous la coupe d’une idéologie fasciste et sécuritaire, la Grande-Bretagne est paradoxalement la seule nation à l’abri de cette descente aux enfers. Devenue l’ultime refuge d’une humanité vouée à l’agonie, le pays attire des milliers de clandestins, capturés dès leur arrivée et parqués dans des vastes camps de regroupement, avant d’être déportés.

Pour Théo (Clive Owen), qui joue dans “Les fils de l’homme”, le rôle d’un ex-militant politique devenu un bureaucrate blasé, rien n’a plus d’importance, pas même l’assassinat du plus jeune habitant de la planète, âgé de 18 ans et trois mois. Seuls ses visites à son vieil ami, l’excentrique Jasper (Michael Caine), l’empêchent de mettre fin à sa vie en avalant des pilules promues par le gouvernement, une facilité à laquelle des milliers d’habitants de la planète cèdent chaque jour...C’est alors que son ex-petite amie resurgit dans sa vie. Chef d’un groupuscule extrémiste clandestin en faveur des droits des réfugiés, Julian (Julianne Moore) demande l’aide de Théo. Il doit obtenir des papiers pour une jeune réfugiée, Kee (Clare-Hope Ashitey), et veiller à ce qu’elle quitte le territoire britannique en toute sécurité pour être remise entre les mains du réseau "The Human Project". En souvenir de leur ancien amour et en échange d’une belle somme, Théo accepte sa mission, sans savoir que Kee n’est pas une réfugiée ordinaire...

Avec cette adaptation du roman de P.D. James, Alfonso Cuaron ("Y tu mama tambien", "Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban") crée une société en décomposition, où cohabitent les symboles d’un passé proche dévasté et d’un monde futur militarisé, chargé d’idéologies extrémistes, où chacun lutte pour sa survie. Sur la forme, la beauté de sa vision tient essentiellement à sa décision d’éviter toute tentation futuriste et high-tech pour adopter un look "résolument ’crade’ et sombre", selon Michael Caine, ce qui donne un traitement visuel parfaitement crédible, proche du documentaire. La majorité des scènes sont tournées en plans-séquences, à travers le regard de Théo, comme l’incroyable séquence du camp de réfugiés, filmée caméra à l’épaule tel un reportage de guerre. Sur le fond, "Les fils de l’homme" dépeint un monde stérile et sans avenir pour mieux évoquer les problèmes de notre temps, avec ses deux crises majeures : les grands mouvements migratoires à l’échelle planétaire et l’effet boomerang de trois siècles de colonisation, auxquels s’ajoutent le réchauffement climatique, les pandémies, la montée du terrorisme ou la "tyrannie" de la démocratie.

Synthèse de Ahlem
D’après AP