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Les infiltrés de Scorsese

mardi 28 novembre 2006, par Céline

Le film "Les infiltrés", réalisé par Martin Scorsese et qui met en scène deux policiers infiltrés (Leonardo DiCaprio, Matt Damon), est un remake du thriller hongkongais "Infernal Affairs" Réalisé par Andrew Lau et Alan Mak.

Leonardo DiCaprio et Matt Damon dans les infiltrés

Salué par les critiques, "Infernal Affairs" renouvelle complètement le genre. A la fois sobre et cérébral, cet élégant polar psychologique devient l’une des meilleures réalisations du cinéma hongkongais depuis les premières oeuvres de John Woo, "Le syndicat du crime" 1 et 2, "The Killer" ou "A toute épreuve". A peine trois ans après cette sortie, le cinéaste américain Martin Scorsese en fait un remake, "Les infiltrés" (sortie mercredi dans les salles en France). Sur un scénario écrit par William Monahan ("Kingdom of Heaven"), cette version hollywoodienne réunit un casting de stars : aux côtés de deux jeunes étoiles hautement "bankables", Matt Damon et Leonardo diCaprio, se retrouvent deux légendes vivantes du cinéma made in USA, Jack Nicholson et Martin Sheen. Sans compter la présence d’Alec Baldwin et de Mark Wahlberg.

Mais toute cette débauche de talents, ajoutée à l’orgie de moyens habituelle des studios hollywoodiens, ne suffit pas à refaire un film tel qu"’Infernal Affairs". A Boston, une lutte sans merci oppose la police à la pègre irlandaise. Pour mettre fin au règne du parrain Frank Costello (Jack Nicholson), le chef de police (Martin Sheen) infiltre son gang avec "un bleu" issu des bas quartiers, Billy Costigan (Leonardo diCaprio). Tandis que Billy s’efforce de gagner la confiance du malfrat vieillissant, Colin Sullivan (Matt Damon) entre dans la police au sein de l’Unité des Enquêtes Spéciales, chargée d’éliminer Costello. Tout comme Billy Costigan, Colin fonctionne en "sous-marin" pour informer Costello des opérations qui se trament contre lui. Risquant à tout moment d’être démasqués, Billy et Colin sont contraints de mener une double vie qui leur fait perdre leurs repères et leur identité. Traquenards et contre-offensives s’enchaînent jusqu’au jour où chaque camp réalise qu’il abrite une taupe.

Alors une course contre la montre s’engage entre les deux hommes avec un objectif : découvrir l’identité de l’autre sous peine d’y laisser sa peau. C’est cette superbe symétrie des situations et des hommes fatigués et piégés, qui fait la force d"’Infernal Affairs" et donc des "Infiltrés". Si vous n’avez jamais vu l’original, nul doute que "Les infiltrés", le remake de Scorsese, vous satisfera amplement. La réalisation fonctionne, les acteurs sont bons -voire excellents à l’instar de Leonardo di Caprio et Mark Wahlberg, avec un bémol pour Jack Nicholson, trop cabotin- et la transposition de l’action dans la ville de Boston demeure crédible. Mais le scénario est littéralement calqué sur celui d"’Infernal Affairs", et pourtant, le film de Martin Scorsese ne parvient jamais à recréer l’atmosphère de la version originale. Cocktail parfaitement dosé de suspense, d’action et d’émotion, porté par des pointures du cinéma hongkongais (dont Tony Leung et Andy Lau), "Infernal Affairs" s’avère d’une virtuosité inimitable.

Synthèse de Céline
D’après AP