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Mahyar Monshipour conserve son titre

samedi 30 avril 2005, par nassim

Le Français Mahyar Monshipour conserve sa ceinture de champion du monde super-coq, asphyxiant le Japonais Nakazato.

Mahyar Monshipour avait

Mahyar Monshipour.

déjà abrégé dix-sept de ses trente combats. Vendredi soir à Marseille, face au Japonais Shigeru Nakazato qui prétendait lui ravir son titre WBA des supercoq, le Français d’origine iranienne a amélioré ses statistiques personnelles. Dès le premier coup de gong, il était évident que ce championnat du monde ne traînerait pas en longueur. Monshipour et Nakazato se sont simplement employés à le tirer en hauteur. Vissés au milieu du ring, tête contre tête, leur affrontement offrait un concentré de violence et de volonté qui n’est pas fréquent, même entre les cordes. Cette fois, Monshipour la tornade s’est retrouvé comme planté devant un miroir, avec un adversaire rendant avec une synchronisation étonnante chacun des coups du Français. Restait à savoir qui céderait le premier.

Rébellion. Pour avoir étudié la boxe du Japonais, Monshipour savait qu’il allait se retrouver face à un jusqu’au-boutiste. Nakazato ne l’a pas déçu, mais dès la deuxième reprise, le Japonais commence sa descente en enfer. Il sombre peu à peu, avec des moments de rébellion. Un crochet gauche secoue le champion du monde à la deuxième reprise, puis, au round suivant, un crochet lui ouvre l’arcade droite. Il n’y aura pas d’autres alertes pour le Poitevin d’adoption. Si Nakazato termine le deuxième round à l’agonie, le troisième ballotté aux quatre coins du ring, le quatrième KO debout, le cinquième en sursis, il ne peut résister beaucoup plus longtemps à la déferlante de coups qui lui sape le corps et l’esprit. Comme toujours avec les guerriers du ring, ses réactions sont toujours dangereuses, mais la résistance humaine a ses limites.

Au milieu du sixième round, une nouvelle série se conclut par un gauche-droite d’une grande pureté. Nakazato lâche l’affaire et met les genoux à terre. Il ne se relève que pour être raccompagné vers son coin, la face déformée par un rictus de douleur et de déception. Monshipour bondit aux quatre coins du ring, acclamé par le public marseillais conquit par tant de vaillance.

Encore du travail. Sur le strict plan pugilistique, le Français en sait un peu plus. L’adversaire qu’il vient de terrasser avait tenu deux fois la limite face au Mexicain Oscar Larios, considéré comme la référence dans cette catégorie. Mahyar Monshipour affirme haut et fort, et avec toujours plus de crédit depuis vendredi soir, qu’il est le meilleur de la catégorie.

Pourtant, Mohamed Bennama, l’entraîneur du champion WBA, considère que son élève a encore du travail devant lui, surtout à la salle, pour améliorer sa technique. D’autant que face à l’étonnante réplique de Nakazato, Monshipour s’est parfois désuni, laissant de grandes ouvertures dans sa garde qu’un véritable technicien pourrait exploiter.

Toujours aussi lucide, Mahyar Monshipour n’a pas été le dernier à mettre le doigt sur ses points faibles. Autant de détails qu’il tentera de gommer à la salle. Et si 170 rounds d’entraînement ­ comme pour préparer son championnat du monde de vendredi ­ n’y suffisent pas, il en empilera 190 ou 200. Ce n’est pas le travail qui rebute le « Tyson de poche », son nouveau surnom. D’autant qu’il devra être à nouveau prêt au combat dès le 25 juin à Poitiers pour une cinquième défense de son titre. Reste à trouver l’adversaire, en attendant Larios.

Lors de la même réunion, Myriam Lamare (lire Libération de jeudi) a conservé son titre WBA des superlégers face à l’Ukrainienne Elena Tverdokhlev par arrêt de l’arbitre à la dixième reprise.

Par Lionel FROISSART, liberation.fr